mercredi 2 octobre 2019

Votre machine à laver économe en énergie pourrait contenir des pathogènes. Meilleure pour la planète ou présence possible de pathogènes?

Je ne sais pas si une machine à laver le linge économe en énergie est meilleure pour la planète, mais il semble que les pathogènes risquent de l'adorer, selon une étude allemande.
« Votre machine à laver économe en énergie pourrait contenir des agents pathogènes », source ASM News.

Des températures plus basses utilisées dans les machines à laver le linge à économie d'énergie peuvent ne pas tuer tous les agents pathogènes

Pour la toute première fois, des chercheurs ont identifié une machine à laver comme un réservoir d'agents pathogènes multirésistants. Les agents pathogènes, un seul clone de Klebsiella oxytoca, ont été transmis à plusieurs reprises à des nouveau-nés dans une unité de soins intensifs néonatals d’un hôpital allemand pour enfants.

La transmission n'a été arrêtée que lorsque la machine à laver a été retirée de l'hôpital. L’étude a été publiée dans Applied and Environmental Microbiology, une revue de l'American Society for Microbiology.

« C’est un cas très inhabituel pour un hôpital, dans la mesure où il s’agissait d’une machine à laver de type ménager », a dit premier auteur, Ricarda M. Schmithausen. Les hôpitaux utilisent généralement des machines à laver spéciales et des procédés de lessive spéciaux qui lavent à haute température et avec des désinfectants, conformément aux directives allemandes d'hygiène, ou utilisent des laveries externes désignées.

L’étude a des implications sur l’utilisation domestique des machines à laver, a dit le Dr Schmithausen, médecin principal à l’Institut pour l’hygiène et la santé publique du Centre collaborateur de l’OMS, Hôpital universitaire, Université de Bonn, Allemagne.

La température de l’eau utilisée dans les lave-linge domestiques a diminué pour économiser l’énergie bien au-dessous de 60°C, ce qui est moins mortels pour les agents pathogènes.

Selon l’article, les gènes de résistance, ainsi que différents micro-organismes, peuvent persister dans les machines à laver domestiques à ces températures réduites.

« Si des personnes âgées nécessitant des soins infirmiers avec des plaies ouvertes ou des cathéters la vessie, ou des personnes plus jeunes souffrant de lésions suppurantes ou d'infections vivent au sein du foyer domestique, le linge doit être lavé à des températures plus élevées ou avec des désinfectants efficaces, pour éviter la transmission d'agents pathogènes dangereux », a dit Martin Exner, président et directeur de l'Institut d'hygiène et de santé publique, Centre collaborateur de l'OMS, Hôpital universitaire/Université de Bonn. « Il s'agit d'un défi croissant pour les hygiénistes, car le nombre de personnes recevant des soins infirmiers d'un membre de la famille augmente constamment. »

À l'hôpital où la machine à laver a transmis K. oxytoca, des procédures de dépistage standard ont révélé la présence d'agents pathogènes chez les nourrissons en unité de soins intensifs. Les chercheurs ont finalement identifié l'origine des agents pathogènes dans la machine à laver, après avoir échoué à détecter une contamination dans les incubateurs ou pour trouver des porteurs chez les personnels de santé en contact avec les nourrissons.

Les nouveau-nés se trouvaient dans l'unité de soins intensifs en raison principalement d'une naissance prématurée ou d'une infection non liée. Les vêtements qui transmettaient K. oxytoca de la laveuse aux nourrissons étaient des bonnets et des chaussettes tricotés qui les tenaient au chaud dans des incubateurs, car les nouveau-nés pouvant rapidement devenir froids même dans les incubateurs, a dit le Dr Exner.

Les chercheurs supposent que les agents pathogènes « ont été disséminés dans les vêtements après le processus de lavage, via l'eau résiduelle sur le manchon en caoutchouc [de la machien à laver] et/ou via le processus de rinçage final, qui faisait passer de l'eau non chauffée et sans détergent dans le compartiment à détergent », impliquant la conception des machines à laver, ainsi que la faible chaleur, selon l’article.

Cette étude implique que des changements dans la conception et le traitement des machine à laver sont nécessaires pour éviter l’accumulation d’eau résiduelle susceptible de favoriser la croissance microbienne et de contaminer les vêtements.

Cependant, on ne sait toujours pas comment et par quelle source les agents pathogènes sont entrés dans la machine à laver.

Les nourrissons dans les unités de soins intensifs ont été colonisés mais non infectés par K. oxytoca. La colonisation signifie que les agents pathogènes sont présents sans danger, soit parce qu'ils n'ont pas encore envahi les tissus où ils peuvent causer des maladies, soit parce que le système immunitaire les repousse efficacement.

Le type de multirésistance chez K. oxytoca est dû aux bêta-lactamases à spectre étendu (BLSE). Ces enzymes désactivent les antibiotiques appelés bêta-lactamines. Les types les plus courants de bactéries productrices de BLSE sont Escherichia coli et les bactéries du genre Klebsiella.

Une revue de la littérature trouve que le risque de maladie infectieuse dû au lait cru a augmenté en Angleterre et au Pays de Galles


« Une revue de la littérature trouve que le risque de maladie infectieuse dû au lait cru a augmenté », source article de Joe Whitworth paru le 2 octobre 2019 dans Food Safety News.

Selon les résultats d'une étude, au cours d'une période de 15 ans, 26 éclosiosn d'origine alimentaire ont été causées par la consommation de lait cru (non pasteurisé) en Angleterre et au Pays de Galles. Une étude publiée dans la revue Epidemiology and Infection rapporte que le risque de maladie dû au lait cru a augmenté depuis 2014.

Entre 1992 et 2002, il y a eu 19 foyers liés au lait cru ou avec des produits au lait cru, touchant 229 personnes, dont 36 ont été hospitalisées. Le plus grand nombre de foyers enregistrés en un an était de trois, comme en 1993, 1994, 1996 et 2000.

Il y a eu une période de 11 ans allant de 2003 à 2013 où aucun foyer lié à la consommation de lait cru n'a été signalé. Cependant, depuis 2014, sept éclosions, trois à E. coli O157:H7 et quatre à Campylobacter jejuni, causées par la consommation de lait cru contaminé, ont fait l'objet d'une investigation. Entre 2014 et 2017, il y a eu 114 patients, cinq hospitalisations et un décès.

Risque accru ces dernières années
En 2017, il y a eu quatre foyers, l’année la plus élevée depuis le début de la collecte des données en 1992. Deux autres incidents, l'un impliquant Listeria monocytogenes et l'autre Salmonella Dublin, ont été étudiés et concernaient chacun une personne présentant des liens épidémiologiques et microbiologiques avec la consommation de lait cru, mais non répertorié comme éclosion.

Malgré les exigences en matière d'étiquetage et les recommandations selon lesquelles les enfants ne devraient pas consommer de lait cru, les enfants représentaient près du tiers des patients infectés. Au total, 18 des 54 cas confirmés en laboratoire étaient des enfants de moins de 16 ans.

Il y a eu aussi une augmentation de la notoriété chez les consommateurs et chez les producteurs enregistrés au Royaume-Uni . En janvier 2018, 165 sites étaient enregistrés pour la production de lait cru pour la consommation comparé aux 107 producteurs enregistrés en avril 2014.

Au Royaume-Uni, le lait cru provient principalement de vaches et, dans une moindre mesure, de chèvres, de moutons et de buffles.

Les agents pathogènes généralement associés à la maladie après consommation de lait cru (non pasteurisé) sont Campylobacter, Salmonella, Brucella melitensis, Mycobacterium bovis, le virus de l'encéphalite à tiques et E. coli producteurs de shigatoxines (STEC).

Vers de possibles contrôles renforcés
En Angleterre et au pays de Galles, les producteurs enregistrés ne vendent directement le de lait cru de consommation qu'aux clients de la ferme ou lors de la restauration à la ferme, via des agriculteurs dans des marchés de producteurs, comme distributeur en utilisant un véhicule comme magasin et la vente directe en ligne ou via des machines de distribution dans les fermes. Il doit être étiqueté avec un avertissement de santé. En Ecosse, la vente de lait cru de consommation est interdite.

Au cours de la période d'étude, il y a eu 12 éclosions associées au lait pasteurisé, dont 10 causées par des échecs de pasteurisation et deux dues à une contamination du lait après la pasteurisation.

L'analyse des questionnaires de surveillance pour les infections notifiées entre mai 2015 et la mi-décembre 2017 a identifié 19 des 1 284 cas sporadiques à STEC et 13 des 535 cas de listériose qui se rapportent une exposition liée à la consommation de lait cru. Les personnes sont souvent exposées à plus d’un facteur de risque potentiel d’infection et il n’est pas possible de confirmer si la consommation de lait cru a causé ces symptômes.

Depuis 2015, le séquençage complet du génome (WGS) par Public Health England (PHE) est utilisé, mais tous les foyers à E. coli O157:H7 associés à la consommation de lait cru ont été détectés à ce jour par le biais de liens épidémiologiques établis avant la disponibilité. des résultats WGS.

En juillet 2015, les contrôles régissant la vente et la commercialisation de lait cru ont été examinés par la Food Standards Agency et aucun changement n'a été recommandé. Cependant, en février de cette année, une consultation a été lancée sur les contrôles renforcés proposés pour la production de lait cru. Elle a été close fin avril.

Commentaire. Il serait utile réaliser la même étude en France.

Il paraît que le réseau d’alerte rapide de l’UE est rapide, il paraît …


Il paraît que le réseau d’alerte rapide de l’UE est rapide, il paraît …

Eh oui, il paraît que le réseau d’alerte rapide de l’UE est rapide, il paraît … et c’est même ce que rapportait le bilan RASFF 2018 qui célébrait aussi la coopération entre les Etats-membres, comme l’AAC (ou Administrative Assistance and Cooperation System) par pays notifiant en 2018 (en gros, il s’agit d’une assistance administrative mutuelle).

Hum, hum ...

Malheureusement comme on l’a vu dans l’article sur le bilan du RASFF 20018 ici, c’est loin d’être le cas.

En voici un exemple emblématique, si je puis dire …

Le 25 septembre 2019, la DGCCRF publie un avis de rappel d'une matière grasse tartinable Bio Vegan de marque Naturli en raison de la présence de lait non mentionné sur l'étiquetage.

Classique, banal, pas de quoi écrire un article, me direz-vous …

Et pourtant, le 8 août 2019, le Royaume-Uni notifie au RASFF de l’UE une alerte à propos d’une matière grasse végétale sans lait, végan et bio, parce qu’elle contenait du lait (4,6; 5,1 mg/kg). Le produit a été distribué dans près de 30 pays.



Mais en France, il a eu lieu que le 28 septembre. Pour comprendre cela, il nous faut regarder les demandes d’informations des Etats-membres au sujet de cette notification. 

C’est un peu long et on ne trouve pas trace de demande d’informations par la France qui au final publie un avis de rappel, mais plus d’un mois et demi après la notification initiale, étonnant, non?
Reference
Follow-up from
Date
Follow-up type
fup2
Denmark
09/08/2019
outcome of investigations
fup3
Denmark
14/08/2019
outcome of investigations
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Sweden
21/08/2019
outcome of investigations and measures taken
fup5
Sweden
23/08/2019
outcome of investigations and measures taken
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United Kingdom
23/08/2019
additional information
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Germany
26/08/2019
outcome of investigations and measures taken
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Hungary
27/08/2019
outcome of investigations and measures taken
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Slovenia
28/08/2019
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Denmark
28/08/2019
additional information
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Denmark
28/08/2019
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Italy
28/08/2019
outcome of investigations and measures taken
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Ireland
28/08/2019
outcome of investigations
fup9
Denmark
28/08/2019
additional information
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New Zealand
29/08/2019
follow-up from non-member country
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Finland
29/08/2019
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fup19
Denmark
29/08/2019
additional information
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Sweden
29/08/2019
additional information
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Germany
29/08/2019
outcome of investigations
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Australia
30/08/2019
follow-up from non-member country
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Iceland
30/08/2019
outcome of investigations
fup24
United Kingdom
30/08/2019
additional information
fup25
Sweden
30/08/2019
outcome of investigations
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Croatia
30/08/2019
outcome of investigations and measures taken
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Ireland
30/08/2019
outcome of investigations and measures taken
fup28
Spain
30/08/2019
outcome of investigations
fup29
United Kingdom
31/08/2019
additional information
fup30
Malta
02/09/2019
measures taken
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Israel
02/09/2019
follow-up from non-member country
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Finland
02/09/2019
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Czech Republic
03/09/2019
outcome of investigations and measures taken
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Denmark
03/09/2019
outcome of investigations
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United Kingdom
03/09/2019
additional information
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Cyprus
04/09/2019
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Austria
05/09/2019
outcome of investigations and measures taken
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Poland
06/09/2019
outcome of investigations and measures taken
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Sweden
06/09/2019
request
fup40
Netherlands
06/09/2019
additional information
fup41
Portugal
09/09/2019
outcome of investigations and measures taken
fup42
Italy
10/09/2019
outcome of investigations and measures taken
fup43
Sweden
12/09/2019
outcome of investigations
fup44
Romania
13/09/2019
measures taken
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Denmark
16/09/2019
outcome of investigations
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Czech Republic
17/09/2019
outcome of investigations
fup47
Slovenia
18/09/2019
outcome of investigations and measures taken
fup48
Spain
19/09/2019
outcome of investigations
fup49
Poland
26/09/2019
measures taken
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Cyprus
27/09/2019
additional information
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Slovakia
27/09/2019
outcome of investigations and measures taken
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Spain
30/09/2019
outcome of investigations
Bien entendu, il y a ceux qui penseront que cette alerte n'est pas très significative et que le risque est faible, hum, hum, mais il s'agit d'allergène présent dans un produit qui ne devrait pas en contenir, le risque peut être très grave!

A suivre pour la prochaine édition ...


Complément du 4 octobre 2019. Voici deux nouveaux exemples très récents de rappels tardifs, 


1er octobre 2019 : rappel des compléments alimentaires Sultan's Paste Gold Series for men & women de marque DoraLife pour cause de « présence d’une substance médicamenteuse interdite », dit la DGCCRF. En fait il s’agit de sildénafil. 

Rappel en Allemagne le 18 septembre et en Belgique le 27 septembre 2019 Pour mémoire, ces rappels interviennent après une notification au RASFF de l’UE par l’Allemagne le 18 septembre 2019 d’une substance non autorisée, le sildénafil (2,6 mg/kg) dans un complément alimentaire de Turquie. 

La France s’est décidée à prendre des mesures, (le rappel publié par la DGCCRF), que le 30 septembre … merci de demander pourquoi à la DGCCRF !


2 octobre 2019 : rappel des sachets de riz « Glutinous Roundgrain Rice » 1kg pour cause de « présence d’un pesticide interdit à une teneur supérieure à la limite règlementaire », nous dit la DGCCRF, mais rappel le 18 septembre en Belgique pour cause de dépassement de la norme du pesticide du tricyclazole, avec pourtant la même information qu’en France, étonnant, non ?