mercredi 27 avril 2022

Le dirigeant de Nestlé promet de tirer des leçons de l'épidémie à E. coli en France

«Le dirigeant de Nestlé promet de tirer des leçons de l'épidémie française à E. coli», source article de Joe Whitworth paru le 27 avril 2022 dans Food Nafety News.

Le PDG de Nestlé a déclaré que les expériences d'es cas groupés à E. coli en France occuperont l'entreprise pendant «des mois et des années à venir».

Santé publique France confirmé 53 cas à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) liés aux pizzas Fraîch'Up de la marque Buitoni et enquêtent sur 26 autres infections.

Interrogé sur l'incident lors d'un appel discutant des résultats financiers de Nestlé au premier trimestre, le PDG Mark Schneider a déclaré que l'entreprise prenait très au sérieux le lien entre les pizzas surgelées et les cas de maladie, car la confiance des consommateurs dans les produits est essentielle.

«En plus de l'enquête officielle, lorsqu'il s'agit de gérer tous les détails de l'affaire, en essayant de maximiser les enseignements de ceux-ci, cela nous occupera pendant des mois et des années à venir. Il est donc clair que c'est quelque chose sur lequel nous ne lésinons pas», a-t-il déclaré.

Plus de 50 enfants malades
Au total, 51 cas d’infections ont été causées par E. coli O26 et deux par E. coli O103, selon Santé publique France. Les pizzas vendues depuis juin 2021 ont été retirées et rappelées à la mi-mars après que Nestlé ait été averti de la présence potentielle de E. coli O26 dans de la pâte utilisée pour les fabriquer.

Sur les 53 patients confirmés, 52 sont des enfants et un est un adulte. Ils sont tombés malades entre le 18 janvier et le 16 mars. Deux enfants sont décédés mais on ne sait pas s'ils ont mangé les pizzas. Les enfants malades ont entre 1 et 17 ans avec un âge médian de 7 ans. Au total, 23 sont des filles et 29 des garçons.

Près de la moitié des patients ont développé un syndrome hémolytique et urémique (SHU), un type d'insuffisance rénale associé à des infections à E. coli qui peut entraîner de graves problèmes de santé tout au long de la vie et la mort.

Buitoni a suspendu la production et a déclaré qu'elle ne redémarrerait pas tant que la cause de la contamination n'aurait pas été identifiée afin que les mesures correctives nécessaires puissent être prises.

Les pizzas impliquées ont été distribuées dans plusieurs pays africains ainsi qu'en Andorre, Belgique, Luxembourg, Suisse et Slovénie. Le parquet de Paris a ouvert fin mars une enquête sur l'incident.

Investigation en cours
Schneider a exprimé sa sympathie aux personnes touchées et a confirmé que l'entreprise apporterait tout le soutien possible aux personnes malades et à leurs familles.

«C'est d'autant plus bouleversant qu'il y a un certain nombre d'enfants parmi les personnes impactées. Permettez-moi de vous dire que dès que nous avons été informés par les autorités françaises sur le soupçon que dans la pâte à pizza, il y aurait E. coli, nous avons immédiatement procédé à un rappel volontaire du produit par excès de prudence, interrompu tous livraisons et production suspendue», a-t-il déclaré.

«En ce moment, comme vous le savez, une enquête publique est en cours. Cela limite le nombre de détails que nous pouvons partager sur la situation. Mais nous coopérons pleinement avec les autorités. Ils ont une tâche très importante à accomplir, et c'est de trouver l'origine ultime de cette épidémie particulière.»

Santé publique France, la direction générale de l'alimentation, la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes et la direction générale de la santé poursuivent les travaux épidémiologiques, microbiologiques et de traçabilité.

Schneider a également abordé les articles d'anciens employés parlant de mauvaises conditions d'hygiène dans les usines de production.

«En ce qui concerne la vidéo, permettez-moi simplement de vous dire que ce sont de vieilles photos de 2020. Elles ne sont pas représentatives des normes sanitaires et de qualité strictes d'aucune usine Nestlé, et elles ne sont pas non plus liées à la situation actuelle. Ils sont donc clairement sortis de leur contexte, et nous regrettons l'impression trompeuse que cela a créée.»

Commentaire
Le PDG de Nestlé semble avoir une mémoire sélective ou bien est-il mal informé ...

En effet, pour mémoire, toutes les pizzas ont été produites dans une usine à Caudry dans les Hauts-de-France. Dans un premier temps, la production a été interdite par la préfecture le 1er avril à la suite de deux «inspections d'hygiène approfondies» les 22 et 29 mars par des agents de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) du Nord et de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), qui ont mis en lumière de graves manquements. L'usine a également fait l'objet d'une perquisition par la gendarmerie le 13 avril.

Ces inspections ont montré «de graves manquements en termes d’hygiène», faisant état de «la présence de rongeurs», d’un «manque d’entretien et de nettoyage des zones de fabrication» ou encore «de l’extraction de l’air insuffisante».

«Ces anomalies constituent une source importante de contaminations biologique, physique ou chimique des denrées alimentaires manipulées», précise la préfecture pour expliquer sa décision de fermeture.

Cela ne s’est pas passé en 2020 mais en 2022 !

Mise à jour du 6 mai 2022On lira aussi l'article de Bill Marler du 6 mai 2022, Nestlé Buitoni Pizza factory – We have a problem dans lequel il rapporte les images choc des conditions d’hygiène au sein de l’usine de Caudry diffusé par RMC.

Mise à jour du 27 mai 2022. «Pizzas Buitoni: sept nouvelles plaintes déposées après des intoxications par E. Coli», selon La Voix du Nord.
Sept nouvelles familles ont décidé de porter plainte contre le fabricant de pizzas surgelées, selon RTL. 

Mise à jour du 29 mai 2022. On lira l’article d’Olivia Détroyat, «Affaire Buitoni: enquête sur les défaillances sanitaires de Nestlé», paru dans Le Figaro en ligne du 17 mai 2022. Dans le journal papier du 28 mai, le titre devient «Buitoni: les raisons de la sortie de piste de Nestlé». Article réservé aux abonnés ou aux lecteurs du journal.
Réputé pour sa rigueur, le géant suisse est rattrapé par une dérive sanitaire locale. Sa discrétion est mal perçue.
Alors que le patron France de Ferrero a fait vendredi son mea culpa après le scandale des œufs Kinder contaminés à la salmonelle, rien de tel pour Nestlé. Sous le feu des projecteurs depuis plus de deux mois à cause de ses pizzas Buitoni Fraîch’Up contaminées à la bactérie E. coli, le géant suisse garde toujours le silence. Pourtant, sept nouvelles plaintes ont été déposées ce vendredi au tribunal judiciaire de Paris, et une enquête judiciaire planche sur les causes et responsabilités d’une des plus grandes secousses sanitaires qu’ait connues le leader mondial de l’alimentation (87 milliards d’euros de chiffre d’affaires).

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a des aimables censeurs !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.