jeudi 28 juillet 2022

Rapport 2021 de l'AFSCA de Belgique: Le baromètre de la sécurité alimentaire montre une diminution de -6,6%

C'est par une image interactive claire et simple, reproduite ci-dessus de façon fixe, que débute le rapport d'activité 2021 de l'AFSCA (Agence fédérale de sécurité de la chaîne alimentaire) de Belgique afin de mieux comprendre le bilan. 

Selon son adminstrateur délégue, «L’année 2021 a marqué le retour à une vie plus normale tant pour les consommateurs et les entreprises que pour l’AFSCA. L’Agence a pu poursuivre sa mission afin de protéger le consommateur et de préserver la santé animale et végétale. Mais les incidents alimentaires, comme la contamination des denrées à l’oxyde d’éthylène (ETO), démontrent qu’une Agence forte et efficace reste nécessaire pour la surveillance de la chaîne alimentaire.»

Pour Joe Whitworth dans un article paru le 28 juillet 2022 dans Food Safety News, «La Belgique signale une forte augmentation des épidémies de maladies d'origine alimentaire en 2021», Je serai tenté de dire que c'est essentiellement un retour à la normale auquel on assiste comme par ailleurs dans de nombreux pays européens.

Point très intéressant, l’AFSCA s’est doté d’un baromètre de la sécurité alimentaire, instrument développé en 2010 par le Comité scientifique institué auprès de l’AFSCA. Il permet d'obtenir, sur une base annuelle, une image de l'évolution de la situation globale de la sécurité alimentaire en Belgique. Le baromètre est basé sur un ensemble d'indicateurs qui concernent l'ensemble de la chaîne alimentaire, de l'approche préventive (autocontrôle, inspections), en passant par le contrôle des produits (pour la présence de dangers chimiques et biologiques) jusqu'aux conséquences pour la santé publique (toxi-infections alimentaires).

Le baromètre de la sécurité alimentaire montre une diminution de -6,6% pour 2021 par rapport à 2020.
Cette diminution est en grande partie due à une augmentation significative du nombre de notifications de personnes touchées par une toxi-infection alimentaire collective (TIAC), y compris une augmentation des cas de listériose, de salmonellose et de campylobactériose, par rapport à 2020. En effet, en 2020, la pandémie de coronavirus a impliqué l’enregistrement d’un faible nombre de notifications de TIAC en raison de la fermeture de l’Horeca. Toutefois, le nombre de personnes touchées pour 100 000 habitants est inférieur à celui de 2019, avant la pandémie de coronavirus.

Par rapport à 2020, une diminution du nombre d’inspections favorables en ce qui concerne l'infrastructure, installation et hygiène dans le secteur Horeca, les cuisines de collectivités et les commerces de vente au détail est également observée. Il est à noter qu’en 2020 et au premier semestre 2021, les inspections sur le terrain ont été adaptées dans le contexte de la pandémie de coronavirus, l’AFSCA se concentrant principalement sur le contrôle des points clés concernant les infrastructures, l'installation et l’hygiène au moyen d’une check-list simplifiée. En outre, une nouvelle structure pour les inspections dans le secteur de la distribution a été mise en place au cours du second semestre 2021. Toutes les questions fondamentales et les plus pertinentes relatives aux principaux risques potentiels, qui figuraient auparavant dans des check-lists de portée différente, sont désormais regroupées en une seule check-list sous la rubrique «scope de base», qui est utilisée pour chaque inspection.

En outre, le pourcentage d’entreprises exerçant une ou plusieurs activités dans le secteur de la transformation et disposant d’un système d’autocontrôle validé pour l’ensemble de leurs activités a légèrement diminué, tandis que ce pourcentage a légèrement augmenté dans le secteur de la production primaire et dans le secteur en amont de la production primaire. 

Par rapport à 2020, une diminution du nombre d’inspections favorables en ce qui concerne l'infrastructure, installation et hygiène dans le secteur Horeca, les cuisines de collectivités et les commerces de vente au détail est également observée.

Selon l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA), un peu plus de 200 foyers de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) supplémentaires ont été enregistrés en Belgique en 2021 par rapport à 2020: le nombre passant de 333 en 2020 à 547 en 2021. Le nombre de personnes touchées est passé en 2020 de 1 262 avec 27 hospitalisations et deux décès à 2 070 personnes touchées, 78 hospitalisations mais aucun décès en 2021.

L'AFSCA a déclaré qu'il était important de se rappeler que 2020 était une année exceptionnelle en raison de la fermeture de nombreuses entreprises alimentaires en raison des restrictions liées au COVID-19.

Les données de l'année écoulée sont aussi légèrement inférieurs à ceux de 2019, où 571 foyers ont été enregistrés et 2 457 personnes avaient été touchées.

L'agent était inconnu dans 512 foyers avec près de 1 700 maladies en 2021, selon les données de Sciensano, l'institut national de santé publique.

Répartition des éclosions
Sept épidémies à Salmonella ont rendu malades 97 personnes et 25 ont été hospitalisées. Campylobacter a causé six et 33 cas de maladie. Cinq éclosions à norovirus ont touché 125 personnes et cinq éclosions à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) ont rendu malades 33 personnes dont 30 ont été hospitalisées.

Vingt personnes ont été malades dans quatre éclosions à Bacillus cereus, 10 cas dans deux éclosions à Clostridium perfringens et une éclosion à Yersinia enterocolitica avec 26 cas. Il y a eu aussi une augmentation des cas de listériose, de salmonellose et de campylobactériose, par rapport à 2020.

Le point de contact pour les consommateurs
Le point de contact a reçu et traité 3 929 plaintes, soit une moyenne de 16 plaintes par jour ouvrable. Selon l’AFSCA, «Un service aux consommateurs ambitieux : 9 plaintes de consommateurs sur 10 sont ont été traitées dans les 30 jours !»

De nombreux consommateurs qui pensaient être tombés malades après avoir mangé un repas dans un établissement ou à cause d'un produit qu'ils avaient acheté ont contacté le point de contact. En 2021, 1 plainte sur 4 concernait une possible intoxication alimentaire. En outre, les consommateurs ont été principalement préoccupés par l'hygiène (25 %) et les méthodes de fabrication et de conservation de denrées alimentaires (21 %), comme l'interruption de la chaîne du froid ou du chaud et les dates de péremption.

Rappels de produits alimentaires
Le rapport annuel révèle que de nombreux rappels de produits étaient dus à la présence d'oxyde d'éthylène et qu'il y a eu une augmentation des contrôles en raison de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Les entreprises alimentaires ont rappelé ou émis un avertissement pour 492 produits et 210 liés à l'oxyde d'éthylène.

Près de 133 000 envois, dont plus de 6 000 en provenance du Royaume-Uni, ont été contrôlés aux postes de contrôle frontaliers belges et plus de 98% d'entre eux ont été admis sur le marché européen.

Les contrôles des produits britanniques ont montré que 95% des expéditions étaient conformes à la législation de l'UE. En 2021, l'AFSCA a délivré 950 certificats sanitaires pour les exportations d'animaux et de produits vivants et 5 250 certificats phytosanitaires pour les végétaux et produits végétaux à destination du Royaume-Uni.

Enquêtes sur les fraudes alimentaires
En 2021, une cellule d'enquête de l'AFSCA (UNE) a enregistré 953 signalements de fraudes potentielles (712 en 2018, 1.331 en 2019 et 1.419 en 2020).

L'UNE a reçu 82 rapports et envoyé 69 notifications dans le cadre du réseau européen de lutte contre la fraude alimentaire.

Une opération a porté sur les compléments alimentaires vendus en ligne et a consisté à vérifier les articles affichés. Au total, 118 compléments alimentaires suspects ont été analysés et 90 contenaient des substances illicites.

L'UNE a également participé à une enquête liée aux chevaux avec Interpol et Europol dans le cadre de l'opération Opson. Au total, 21 contrôles ont été effectués et 190 chevaux et 237 passeports contrôlés.

Cela a permis de découvrir 37 passeports équins falsifiés avec trois dossiers judiciaires et 15 dossiers administratifs ouverts. Au total, 33 échantillons ont également été prélevés dans des abattoirs pour vérifier l'utilisation de médicaments vétérinaires dans l'industrie de la viande chevaline.

Dans le précédent Opson, les contrôles à l'importation avaient abouti à la saisie de 4 tonnes de denrées alimentaires, principalement parce que les entreprises impliquées n'étaient pas enregistrées auprès de l'AFSCA ou que les produits animaux provenaient de pays où les importations sont interdites.

Un autre cas concernait la France avec des poires belges Conférence vendues comme françaises, entraînant une perte de traçabilité. Les poires Conférence d'origine française sont vendues à un prix plus élevé. Grâce à l'enquête en Belgique, la fraude a pu être démontrée.

La vente illégale de produits de la pêche sans inspection, ni tri était une autre préoccupation. En l'absence d'étiquetage ou de documentation sur les quotas de pêche, la traçabilité n'est pas garantie. Au cours d'une journée d'action, six bateaux ont été contrôlés et quatre navires ont été impliqués dans des ventes illégales. Deux commerçants ont été surpris en train d'acheter ces produits.

La communication aux professionnels en chiffres
C’est l’un des points forts de l’AFSCA. Un tableau illustre cet état de fait avec notamment une fréquentation très élevée sur site internet de l’AFSCA.

Compte tenu de la situation liée à la COVID-19, les activités de la cellule de vularisation ont partiellement repris en 2021 Sessions d’information : 120 ; Participants aux sessions d'information : 2 500 ; Participants à l'e-learning : 700.

Les contrôles
C’est indéniablement le gros plus de l’AFSCA par rapport à ce qui se passe chez nous. Les chiffres parlent d’eux-même, et comme l’on dit il n’y a pas photo.

Chaque établissement de la chaîne alimentaire doit être connu de l'AFSCA et fait l'objet de contrôles systématiques, selon une fréquence pré-établie par l’Agence.

Une présentation vous est proposée ci-dessus mais je vous invite à aller sur la page du rapport consacrée aux contrôles, vous verrez l’étendue des détails mais aussi le souci d’améliorer ces contrôles et/ou inspections.
Commentaire
Rapport clair, simple, précis et transparent que l'on peut lire et comprendre facilement. Merci à l'AFSCA.

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soin de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

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