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lundi 21 février 2022

Etats-Unis: De la relation entre le taux de TIAC dans les restaurants et les notes d'inspection en sécurité des aliments. Quid en france ?

En 2016, les auteurs du bilan des toxi-infection alimentaires collectives de France publié par Santé publique de France notaient en conclusion,

Depuis avril 2017, les consommateurs ont accès aux résultats des contrôles sanitaires réalisés depuis le 1er mars 2017 dans tous les établissements de la chaîne alimentaire (restaurants, cantines, abattoirs, etc.) sur le site www.alim-confiance.gouv.fr. Cette mesure a été prévue par la loi d’Avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, du 13 octobre 2014. L’impact de cette mesure incitative à l'amélioration continue des établissements agroalimentaires pourra être évalué dans les années à venir.

Depuis, plus rien, aucun autre bilan n'a fait état de cette remarque, les années passent, et on ne voit rien venir, un jour peut-être ...

Pourtant, un article aux Etats-Unis qui examine précidément les «Taux d'éclosions d'origine alimentaire associés au classement et à l'affichage des inspections dans les restaurants: évaluation à l'aide des données nationales de surveillance des toxi-infections alimentaires», source Journal of Protection.

Résumé
Une enquête nationale menée précédemment sur les programmes d'inspection des restaurants a associé la pratique consistant à divulguer les résultats d'inspection aux consommateurs au point de vente (POS ou point of service) du restaurant avec moins de toxi-infections alimentaires collectives. Nous avons utilisé les données du système national de surveillance des épidémies d'origine alimentaire (FDOSS pour Foodborne Disease Outbreak Surveillance System) pour évaluer la reproductibilité des résultats de l'enquête. Les programmes qui ont participé à l'enquête représentaient environ 23% des éclosions de maladies d'origine alimentaire dans un seul État (le Minnesota) dans les restaurants signalées au FDOSS entre 2016 et 2018. Les organismes qui ont divulgué les résultats des inspections au point de vente ont signalé moins d'éclosions (moyenne = 0,29 éclosions pour 1 000 établissements) que ceux qui divulguaient leurs résultats en ligne (0,7) ou pas du tout (1,0). Le fait d'avoir une méthode de notes ou de scores pour les inspections était associé à moins d'éclosions signalées que de ne pas avoir de méthode de notes. Les agences qui utilisaient des notes alphabétiques avaient le plus faible nombre d'éclosions pour 1 000 établissements. Il y avait une association positive (coefficient de corrélation, r = 0,54) entre le nombre moyen de plaintes de maladies d'origine alimentaire pour 1 000 établissements, selon l'enquête, et le nombre moyen d'éclosions de restaurants signalées au FDOSS (R2 = 0,29). Cette association était plus forte pour des tqxi-infections alimentaires dues à des toxines bactériennes (R2 = 0,35) que pour les épidémies à norovirus (R2 = 0,10) ou à Salmonella (R2 = 0,01). Les résultats de notre étude transversale sont cohérents avec les observations précédentes qui liaient la pratique consistant à afficher les notes ou les scores des résultats d'inspection au point de vente avec une réduction de la fréquence des maladies d'origine alimentaire et des toxi-infections alimentaires associées aux restaurants. Le soutien aux programmes de surveillance des maladies d'origine alimentaire et aux activités de réglementation des aliments dans les agences de santé locales est fondamental pour les systèmes de sécurité des aliments coordonnés aux niveaux étatique et fédéral.

Comme vous l’avez vu, ça marche, alors qu’attend-on en France d’autant qu’en 2020, les foyers de toxi-infections alimentaires collectives dans la restauration commerciale n’ont que peu baissé …

Certes il y a eu -43% de toxi-infections alimentaires collectives par rapport à 2019, mais la part des TIAC déclarées suite à des repas dans des restaurants commerciaux est passée que de 40,8% à 36,5%. A suivre ...

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

jeudi 17 février 2022

France: l'inspection en restauration commerciale existe, je l'ai rencontrée

Bruno Longhi sur twitter a eu la bonne idée de signaler sur le site L’Hôtellerie Restauration, un article intilulé «Hygiène: Dans les coulisses d’une inspection». 

Bien qu’elle soit une denrée rare en France, en dehors de la pandémie de la COVID, l’inspection constitue un élément incontournable de la sécurité des aliments pour la restauration commerciale et collective. Si elle est devenue rare, c’est notamment en raison de la baisse très significative des inspections en France, les chiffres sont connus !

Si vous venez d’ouvrir un restaurant, il est tout à fait possible que vous ne soyez pas contrôlé. En effet, la fréquence de contrôle est imposée à hauteur de 10%. Ainsi, un restaurant peut être contrôlé qu’une fois tous les quinze ans. Il se peut donc que vous passiez plusieurs mois, voire années sans subir de contrôle de la DDPP.

En Belgique, on fait appel à des organismes de certification agréés par l’AFSCA qui peuvent certifier un système d’autocontrôle et délivrer un smiley. Pratique pour pallier le manque d’inspection …

En France, en 2021, selon Datasoft de la DGAL, il ya eu 32 853 inspections dont 9 529 dans la restauration commerciale, une misère ...

Au niveau des toxi-infection alimentaires collectives de France, un bilan de 2016 notait en conclusion,
Depuis avril 2017, les consommateurs ont accès aux résultats des contrôles sanitaires réalisés depuis le 1er mars 2017 dans tous les établissements de la chaîne alimentaire (restaurants, cantines, abattoirs, etc.) sur le site www.alim-confiance.gouv.fr. Cette mesure a été prévue par la loi d’Avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, du 13 octobre 2014. L’impact de cette mesure incitative à l'amélioration continue des établissements agroalimentaires pourra être évalué dans les années à venir.

Cette mention a disparu des bilans suivants, étonnant, non?

Autre aspect à signaler, en relation avec la pandémie de la COVID, il y a eu en 2020, -43% de toxi-infections alimentaires collectives par rapport à 2019. Cela étant, la part des TIAC déclarées suite à des repas dans des restaurants commerciaux a diminué en passant de 40,8% à 36,5%.

Une inspection minutieuse
De nombreux points sont ensuite contrôlés, suivant une grille d’évaluation inspirée du Vade-mecum sectoriel remise directe.

L’affichage de l’origine de la viande bovine (en attendant que l’affichage des autres viandes ne devienne aussi obligatoire, à partir du 1er mars 2022).

La liste des fournisseurs, pour être sûre qu’ils soient agréés ou aient une dérogation à l’agrément. Le problème s’est présenté dans cet établissement car la gérante a acheté du fromage à la coupe dans une grande surface. Dans ce cas de figure, le magasin doit avoir une dérogation à l’agrément pour pouvoir vendre au détail à des professionnels. Seule la viande hachée fraîche en est exclue car c’est un produit trop fragile.

Les vestiaires, en vérifiant la présence de sanitaires et de lave-mains en bon état de marche et propres. La gérante a expliqué comment étaient lavées les tenues.

La zone de réception. Dans cet établissement, la gérante ne fait pas de contrôle de température lors de la réception des produits frais car elle fait «confiance aux fournisseurs». Malgré cette relation de confiance, la température des matières premières fraîches ou surgelées doit être contrôlée et les DLC (dates limites de consommation) vérifiées. La gérante devra investir dans un thermomètre à sonde.

La zone de stockage: les produits sont bien rangés et la pièce propre. Les œufs sont à température ambiante mais cela ne pose pas de problème s’il n’y a pas de variation de température. Dans le congélateur, une partie est réservée aux matières premières pour la crêperie et l’autre à la consommation personnelle car la gérante vit sur place. Cela n’est pas gênant si les parties sont bien différenciées. On remarque que les produits d’entretien ne sont pas stockés dans un local fermé, mais ils sont malgré tout bien séparés des produits alimentaires.

La réutilisation des boîtes à usage unique. Pour éviter la migration dans les aliments de nanoparticules de plastique, les contenants à usage unique (pots de crème fraîche, bacs de glace…) ne doivent pas être réutilisés pour la conservation de denrées alimentaires. C’est bien le cas ici. Cette migration de particules plastiques peut également concerner le film alimentaire: l’étiquette précise dans quelle échelle de température il peut être utilisé. Sur le film utilisé ici, il est écrit par exemple qu’il ne doit pas être en contact avec des aliments gras.

Commentaire: Il ne faut pas écrire sur un film alimentaire.

Températures des réfrigérateurs et congélateurs: dans cet établissement, les deux réfrigérateurs et les deux congélateurs disposent d’un affichage digital de la température, ainsi que d’un thermomètre de contrôle à l’intérieur. Il n’y a pas de relevé écrit de température mais, dans le cadre de l’instruction technique DGAL/SDSSA/2018-924 concernant la flexibilité, seules les non-conformités et les mesures correctives doivent être notées.

Cette crêperie respecte bien la marche en avant, même si les locaux sont petits. Ils sont fonctionnels et bien aménagés. Il y a un réfrigérateur pour les matières premières et un second pour les produits finis. Tout est protégé et daté. Les réfrigérateurs et les joints des portes sont propres et en bon état.

La traçabilité des produits est un point important. L’inspectrice demande les étiquettes du jambon cru, du saindoux et du chorizo. Elles sont à conserver jusqu’à l’utilisation complète du produit.

La liste des allergènes est bien présente dans cet établissement mais est incomplète: les sulfites souvent présents dans la moutarde ou le vinaigre, et donc dans les vinaigrettes servies avec les salades, n’apparaissent pas dans la liste. Les allergènes présents dans les glaces ne sont pas détaillés. La gérante contactera le fournisseur pour obtenir cette liste.

Commentaire. La liste des allegènes est incomplète, c’est donc une non-conformité importante.

La plonge est propre et bien conçue. Il y a une lampe anti-insectes dans ce local mais elle n’est pas allumée en hiver. Même si aucun nuisible n’est visible, il est préférable de la laisser fonctionner toute l’année, sans oublier de changer la lampe qui perd de son efficacité au fil du temps.

La formation du personnel: la gérante a suivi une formation en hygiène en 2000 mais elle se tient régulièrement informée des changements dans la règlementation, par la chambre des métiers. Une mise à jour pourrait cependant être intéressante.

Commentaire. Avoir fait une formation en 2000, c‘est bien, mais à mettre à jour ses connaissances, c’est mieux. Ainsi en Belgique, l’AFSCA propose des formations gratuites et des formations par e-learning.

Aucune analyse microbiologique n’est réalisée dans cet établissement dans le cadre des auto-contrôles, mais étant donné qu’il n’y a pas de préparation à risque et que toutes les garnitures et les galettes sont réalisées juste avant le service ou conservées peu de temps, cela n’est pas nécessaire.

Pour conclure l’inspection, Madame Guillome explique les modalités d’Alim’confiance. Pour cet établissement, propre et bien aménagé, ce sera ‘très satisfaisant’ car même s’il y a quelques détails à rectifier, ils ne présentent aucun danger sanitaire pour la clientèle.

Commentaire. «Très satisfaisant» signifie selon Alim’confiance, «Etablissements ne présentant pas de non-conformité, ou présentant uniquement des non-conformités mineures.» Etant donné qu’il y a une non-conformité grave sur la liste incomplète des allergènes, le niveau «satisfaisant» aurait été préférable. Il s’agit des «Établissements présentant des non-conformités qui ne justifient pas l’adoption de mesures de police administrative mais auxquels l’autorité administrative adresse un courrier de rappel de la réglementation en vue d’une amélioration des pratiques.»

Pas de hiérarchie dans les notes ou scores en hygiène chez nos amis belges avec le système de smiley. Il s’agit d’«un autocollant, qui atteste que l'entreprise active dans la chaîne alimentaire qui le détient a mis en place un système d’autocontrôle crédible et dont le système d’autocontrôle a été validé et certifié.»

Au Royaume-Uni, une note ou un score de 5 est le haut de l’échelle, cela signifie que les normes d'hygiène sont très bonnes et entièrement conformes à la loi. Par ailleurs, chose inconnue en France, au Royaume-Uni, avec la note de l’entreprise, vous avez accès à un condensé de l’inspection.

NB: Tous les liens sont de mon fait -aa.

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

L'Australie sollicite les commentaires du public sur des plans visant à réduire les maladies d'origine alimentaire

«L'Australie sollicite les commentaires du public sur des plans visant à réduire les maladies d'origine alimentaire», source Food Safety News.

Les services réglementaires australiens ont ouvert une période de commentaires sur des nouvelles normes de management de la sécurité des aliments proposées pour les opérateurs de restauration commerciale et les commerces de détail.

L'approche voulue par la Food Standards Australia New Zealand (FSANZ) consiste à modifier les règles pour exiger un superviseur de la sécurité des aliments parmi le personnel, une formation pour les manipulateurs d'aliments et s'assurer que les entreprises peuvent fournir des preuves pour étayer le management de la sécurité aliments.

Une évaluation a révélé que les établissements de restauration commerciale ont causé une grande proportion de maladies d'origine alimentaire et continuent d'être une source importante. Jusqu'à 3,2 millions de cas sont liés aux secteurs de la restauration commerciale et de la vente au détail, ce qui coûterait à l'économie australienne 1,1 milliard de dollars par an. Entre 2010 et 2017, ces secteurs ont été à l'origine de 9 497 cas de maladie, 1 914 hospitalisations et 56 décès.

Sandra Cuthbert, directrice générale par intérim de la FSANZ, a déclaré que les modifications proposées au code australien des normes alimentaires néo-zélandaises étaient conçues pour renforcer le management de la sécurité des aliments et introduire des normes nationales proportionnelles aux risques afin de réduire les taux de maladies d'origine alimentaire.

«La majorité des entreprises font un excellent travail pour fournir aux Australiens des aliments sûrs, mais notre évaluation des pratiques de management de la sécurité des aliments dans le secteur a révélé la nécessité de normes renforcées pour assurer une plus grande cohérence et réduire les taux de maladies d'origine alimentaire. Les modifications proposées aideront les entreprises alimentaires à améliorer leurs pratiques de management de la sécurité des aliments, à fournir des aliments plus sûrs aux consommateurs et à renforcer la confiance des entreprises et des consommateurs», a-t-elle déclaré.

Certaines juridictions australiennes ont déjà des exigences supplémentaires pour soutenir la manipulation sûre des aliments et ont constaté une amélioration des comportements en matière de sécurité des aliments.

Trois niveaux de risque
La FSANZ a regroupé les entreprises en trois catégories. Les entreprises telles que les traiteurs, les restaurants, les plats à emporter et les détaillants qui fabriquent et servent des aliments potentiellement dangereux (APD) entrent dans la catégorie 1 et sont associées aux risques les plus élevés en matière de sécurité des aliments. Ces entreprises seraient assujetties aux trois mesures réglementaires.

Ces aliments doivent être à température contrôlée pour minimiser la croissance bactérienne et empêcher la formation de toxines. Il est souvent servi comme prêt à consommer ou cru et ne subit pas de cuisson ultérieure.

Les détaillants ayant des APD prêts à consommer non emballés sont considérés comme des entreprises de catégorie 2 et auraient besoin d'un superviseur de la sécurité des aliments et d'une formation en manipulation d'aliments pour les employés.

Les détaillants ayant des APD prêts à consommer préemballés, qui restent emballés pendant la vente, appartiennent à la catégorie 3 et ne subissent aucun changement de règle.

Les problèmes comprennent un nettoyage inadéquat de l'équipement, une contamination croisée par des ingrédients crus, une cuisson insuffisante, des aliments laissés à température ambiante et une réfrigération inadéquate.

Cuthbert a déclaré que l'approche vise à fournir le plus grand impact sur la réduction des maladies d'origine alimentaire dans les établissements de restauration et de vente au détail sans fardeau réglementaire.

«Les entreprises entreront dans l'une des trois catégories, celles associées à des risques élevés en matière de sécurité des aliments devant appliquer davantage de mesures de sécurité des aliments que celles présentant des risques plus faibles», a-t-elle déclaré.

«La FSANZ considère que ces exigences sont appropriées et pratiques, peuvent être facilement mises en œuvre dans le secteur concerné et peuvent être maintenues dans le temps. Les mesures réglementaires seraient soutenues par les initiatives de la culture de la sécurité des aliments et une campagne d'éducation pour les entreprises et les agents de santé environnementale.

Il y a déjà eu une période de commentaires connexe en février et mars 2020. Toutes les propositions de la FSANZ visant à élaborer ou à mettre à jour des normes sont signalées aux ministres responsables de la réglementation alimentaire. Ils peuvent demander une révision ou accepter qu'ils deviennent une loi.

Les commentaires sont ouverts jusqu'au 11 avril. Si les mesures sont approuvées, les entreprises et les services réglementaires alimentaires auront 12 mois pour les mettre en œuvre.

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jeudi 13 janvier 2022

France: Les contrôles en restauration commerciale sont désormais très ciblés, de quoi se plaint-on ?

Selon plusieurs sources, des contrôles de la restauration commerciale existent, et ils seraient même très nombreux !

Ainsi, Un restaurant trop bruyant dérange la ministre du Logement : 180 descentes de police menées. Selon l’édition du Canard enchaîné de mercredi 12 janvier, Emmanuelle Wargon aurait demandé à la préfecture de tout faire pour obtenir la fermeture d’un restaurant de son voisinage.

Après avoir lu ces dépêches sur cette affaire, le blog indique que les contrôles de la restauration commerciale sont effectivement très nombreux, et dans ce cas, ils sont très satisfaisants !

Aux lecteurs du blog
A cause ou grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue. Triste histoire de sous car la revue estime qu’elle n’a pas les moyens de maintenir la diffusion de ces articles, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Merci de leur faire part de cette anomalie.

mercredi 5 janvier 2022

Une bonne TIAC pour bien commencer l’année 2022 ?

Saint-Gaudens. Intoxication alimentaire lors du repas d’entreprise à la CCL, source La Dépêche.fr du 5 janvier 2022.

Une soupe à la grimace… À l’occasion d’un repas d’entreprise de début d’année, organisé ce lundi 3 janvier à la pause méridienne, 27 salariés de l’entreprise villeneuvoise Le Comptoir Commercial du Languedoc, ont été subitement pris de nausées et de vomissements intempestifs.

Une quinzaine de sapeurs-pompiers, accompagnés des services de gendarmerie, ont été rapidement dépêchés sur les lieux. Après avoir envisagé la thèse d’une intoxication au monoxyde de carbone, dont les tests se sont révélés négatifs, les victimes incommodées ont été prises en charge médicalement. L’état de santé des malades n’a toutefois pas nécessité d’hospitalisation.

L’ensemble des employés réunis devant l’entreprise, (afin de respecter les mesures sanitaires), avaient tous consommé une soupe, servie par le traiteur ambulant «Au goût des choses», venu avec son food truck pour préparer le repas.

Bien qu’aucune plainte individuelle ou collective n’ait été déposée pour le moment, des investigations sanitaires ont malgré tout été lancées par l’Agence Régionale de Santé et la Direction Départementale de la Protection des Populations. Les prélèvements effectués devraient permettre de déterminer les agents bactériologiques à l’origine de cette probable intoxication alimentaire.

Fermé actuellement pour cause d’inventaire, l’établissement spécialisé dans l’outillage professionnel et les matériaux de construction devrait rouvrir ce mercredi matin, avec l’ensemble de son personnel.

Aux lecteurs du blog
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jeudi 2 septembre 2021

Du poulet dans la cuisine? Lavez-vous les mains!

Un article du blog en mai 2021 avait déjà traité de cette étude, voici, si je puis dire, la version originale. «Du poulet dans la cuisine? Lavez-vous les mains!», source Cordis.

Les Européens se lavent-ils vraiment les mains après avoir manipulé du poulet cru? Une étude soutenue par l’UE examine de plus près les pratiques d’hygiène en cuisine dans cinq pays européens.Parmi les bactéries responsables des maladies d’origine alimentaire dans l’UE, Campylobacter et Salmonella sont les coupables les plus courants. Selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments, plus de 91 000 cas d’infections à la salmonelle sont signalés chaque année. Ce n’est toutefois rien à côté du campylobacter, qui est responsable de la plupart des cas de maladies gastro-intestinales signalés dans l’UE (246 000 par an); les chiffres réels seraient plus proches de 9 millions par an.

Comment prévenir l’infection par ces bactéries? Il est avéré que près de 40% des foyers de toxi-infection alimentaire dans l’UE sont dus à une mauvaise hygiène en cuisine, notamment lors de la manipulation et de la préparation du poulet cru. La solution est donc en fait très simple: se laver les mains. Mais dans quelle mesure les Européens respectent-ils cette directive simple?

Une étude réalisée dans le cadre du projet SafeConsumE, financé par l’UE, a examiné les pratiques de lavage des mains dans cinq pays européens lors de la préparation à la maison d’un repas à base de poulet cru. Parus dans la revue «Food Control», les résultats montrent un manque de connaissance des risques liés à la manipulation de la viande crue. Ils ont également mis en lumière des différences considérables entre les cinq pays dans les connaissances, les habitudes et les équipements utilisés pour cuisiner le poulet et se laver les mains. Les résultats attirent l’attention sur la nécessité d’adapter les campagnes de prévention en fonction des pratiques et des connaissances de chaque pays.

L’étude a consisté en une enquête quantitative auprès d’environ 1 890 répondants, combinée à une recherche qualitative (observation et entretiens semi-structurés) auprès de 75 ménages en France, en Norvège, au Portugal, en Roumanie et au Royaume-Uni. Trois catégories de consommateurs ont été prises en compte: les jeunes hommes célibataires les plus susceptibles d’ignorer les consignes de sécurité alimentaire, les familles avec de jeunes enfants présentant un risque accru de tomber malade à cause des bactéries Campylobacter et Salmonella, et les ménages âgés.

Félicitations aux Norvégiens et aux Britanniques

D’après les données, les Portugais et les Roumains sont ceux qui touchent le plus souvent du poulet cru. Bien que les participants à l’enquête déclarent se laver fréquemment les mains, ceci n’a pas été observé aussi souvent dans des situations réelles, ce qui révèle un décalage entre les intentions et les pratiques. Seul un tiers des participants se sont lavés les mains avec du savon après avoir manipulé du poulet cru. La plupart de ces bonnes pratiques ont été observées en Norvège (80% des Norvégiens) et au Royaume-Uni (64% des Britanniques), puis dans une moindre mesure au Portugal (15%) et en France (13%). En Roumanie, aucun participant ne s’est lavé les mains avec du savon après avoir manipulé du poulet cru. «Notre étude révèle que les Roumains ont vraisemblablement des connaissances en décalage avec leurs pratiques, qui se heurtent à des obstacles tels que la disponibilité de l’eau ou des équipements de cuisine», rapportent les auteurs.

«Les consommateurs roumains, français et portugais semblent également ne pas connaître l’importance du savon pour se laver les mains et se contentent de les rincer sous l’eau. Pour les consommateurs français et portugais, toucher de la volaille crue n’était vraisemblablement pas perçu comme un geste risqué, contrairement à d’autres actions, par exemple toucher la poubelle, se moucher et toucher un animal domestique, qui étaient suivies d’un lavage des mains au savon.»

Les enseignements tirés de l’étude SafeConsumE (SafeConsumE: Safer food through changed consumer behavior: Effective tools and products, communication strategies, education and a food safety policy reducing health burden from foodborne illnesses) pourraient être utilisés pour orienter les stratégies de communication des pays européens en matière de sécurité alimentaire.

Commentaire

L’observation au niveau européen selon laquelle «près de 40% des foyers de toxi-infection alimentaire dans l’UE sont dus à une mauvaise hygiène en cuisine» n’est pas exacte en France. En effet, en 2019, 569 (32%) sont survenues dans le cadre de repas familiaux, 727 (41%) en restauration commerciale et 476 (27%) en restauration collective. Source Santé publique de France.
Ce qu'il faudrait, c'est augmenter les contrôles en et inspections en restauration commerciale ...
Nul ne doute que l’Anses et la Direction générale de la Santé vont très certainement orienter la stratégie de communication en matière de sécurité alimentaire ...

Avis aux lecteurs

Voici une liste des rappels du 1er septembre 2021, 12 produits alimentaires
- oxyde d’éthylène: 5
- Listeria monocytogenes: 3, salade du terroir et reblochon au lait cru
- allergènes: 2, charcuterie espagnole
- erreur de DLC: 1
- Salmonella: 1, steak haché

mardi 10 août 2021

Pic de fermetures de restaurants en Irlande au mois de juillet. Les affaires reprennent-elles ?

Transparence totalement inconnue en France, l’Irlande publie via la Food Safety Authority of Ireland (FSAI), chaque mois, la liste des entreprises de restauration commerciale fermées pour cause de soucis d’hygiène et de sécurité des aliments.

Ces entreprises sont citées mais on a aussi accès à ce qu’on leur reproche, une transparence incensée en France, où précisément, les inspections en restauration commerciale, en juillet, ont été les plus faibles de l’année 2021.

En Irlande, ce mois de juillet 2021 a été marqué par un pic de fermetures, «Onze ordonnances d'exécution signifiées à des entreprises alimentaires en juillet». Du jamais vu depuis la pa,démie, on dirait que les affaires reprennent …

La Food Safety Authority of Ireland (FSAI) a annoncé que dix ordres de fermeture et un ordre d'amélioration ont été signifiés à des entreprises alimentaires au cours du mois de juillet pour des infractions à la législation sur la sécurité des aliments, conformément au FSAI Act, 1998 et au règlement de l'Union européenne (Official Controls in Relation to Food Legislation), 2020. Les ordonnances d'exécution ont été émises par des agents de la santé environnementale du Health Service Executive (HSE).

Certaines des raisons des ordonnances d'exécution en juillet comprennent; des excréments de rongeurs où étaient stockés des aliments, le matériel de préparation des aliments et les matériaux d'emballage des aliments; des bacs ouverts remplis de viande et entourés de mouches; des débris de nourriture et de graisse sur l'équipement et les surfaces; des tabliers maculés de sang et de saleté; des mouches observées sur la planche de préparation de sandwichs; des vêtements mouillés et sales éparpillés dans une cuisine; des réfrigérateurs internes recouverts de crasse alimentaire; aucune information sur la traçabilité disponible pour vérifier l'origine des aliments et une lutte contre les nuisibles inadéquate.

Commentant ces fermetures, la Dr Pamela Byrne, directrice générale de la FSAI, s'est déclarée particulièrement préoccupée par le grand nombre d'ordonnances d'exécution en juillet et a souligné que les entreprises alimentaires ont la responsabilité de maintenir des locaux propres et hygiéniques.

«Il est essentiel pour les entreprises alimentaires de comprendre l'importance de la sécurité des aliments et d'encourager les bonnes pratiques de sécurité des aliments parmi leur personnel, notamment par le biais de la formation continue du personnel. Les ordonnances d'exécution ne sont signifiées aux entreprises alimentaires que lorsqu'un risque pour la santé des consommateurs a été identifié ou lorsqu'il y a un certain nombre d'infractions en cours à la législation alimentaire. Les ordres de fermeture ne sont pas signifiés pour des manquements mineurs. Il est clair que certaines entreprises alimentaires ne respectent pas la loi et mettent potentiellement la santé de leurs clients en danger», a déclaré la Dr Byrne.

mercredi 28 juillet 2021

Devines ce qu'il y a dans ma salade, un lézard !

Source tweet de WKQX-Radio Channel 101.1
«Un lézard mort dans une salade choque la cliente d’un restaurant», source Food Safety News.

Des médias locaux de la région de Seattle rapportent qu'une femme a trouvé un lézard mort dans sa salade au restaurant.

Maniza Qureshi a signalé l'incident au Seattle & King County Public Health après une expérience choquante avec une salade le midi dans un restaurant Evergreens.

«Aucune autre plainte concernant des corps étrangers dans la salade n'a été reçue par ce restaurant. Sur la base des éléments placés dans la salade, il est possible que le lézard soit venu dans l'un des emballages scellés de légumes», a dit un rapport de l'inspecteur de la santé publique.

L'avocat en sécurité des aliments basé à Seattle, Bill Marler, un expert dans le domaine, a dit à KIRO-TV Channel 7 que trouver des créatures dans les aliments n'est pas aussi rare qu'on pourrait le penser.

«Des serpents, des souris, des araignées, parfois des choses vivantes, parfois des choses non vivantes», a dit Marler. «Ce qui est positif, c'est que même si ces choses sont grotesques, la plupart du temps, elles ne causent pas de maladie humaine.»

Qureshi a déclaré aux médias qu'une partie d'une jambe et la queue du lézard manquaient, la laissant se demander si elle avait ingéré des parties de l'animal ou si la nourriture d'autres clients aurait pu être contaminée.

La cliente du restaurant choquée s'est également entretenue avec WKQX-Radio Channel 101.1, qui a publié une photo de la salade avec le lézard sur son compte Twitter.

D'autres médias de la région ont rapporté que la direction du restaurant était tout aussi choquée que leur cliente.

Ian Courtnage, PDG d'Evergreens, a dit à la chaîne de télévision que l'entreprise verse une prime aux fournisseurs pour s'assurer que la laitue et les légumes qu'ils obtiennent sont prêtes à l'emploi.

«Nous travaillons avec un fournisseur national qui lave trois fois, coupe et met en sachet les légumes verts afin qu'ils soient prêts à consommer pour nous, en particulier pour éviter tout problème», a déclaré Courtnage, ajoutant qu'ils avaient immédiatement contacté le fournisseur pour savoir ce qui s'est mal passé.

Qureshi a dit aux médias qu'elle avait rendu publique la situation parce qu'elle pensait que les employés du restaurant auraient dû remarquer l'animal lorsqu'ils préparaient sa salade.

«Le personnel était déjà obligé de passer par le récipient de salade afin de remplir le conteneur de service», selon le rapport de la Santé publique.

Le rapport indique également que le fournisseur de laitue est californien, mais n'a pas indiqué où le salade frisée a été cultivée.

Avis aux lecteurs du blog

L’ancien site Internet du blog qui était hébergé par la revue PROCESS Alimentaire est de nouveau opérationnel avec ce lien https://amgar.blog.processalimentaire.com/

vendredi 16 avril 2021

Inspection en sécurité des aliments à Monaco

Monaco-Matin du 16 avril 2021 rapporte qu'à «Monaco, le Planet Sushi encore dans la tourmente, un cas de salmonelle détecté».

Condamné pour négligence dans la conformité alimentaire, le restaurateur devra aussi verser 4136 euros à la partie civile. Un garçon de 9 ans, intoxiqué, avait été transporté à l’hôpital Lenval.

Est-ce qu’une affection de salmonellose peut-elle être à l’origine d’une contamination d’un jeune garçon après consommation de volaille en provenance de l’enseigne «Planet Sushi»?Pour le tribunal correctionnel, la présence de l’agent infectieux dans le plat à base de poulet commandé par la mère de famille le 27 juillet 2019 ne fait aucun ait aucun doute.

Le dossier comporte suffisamment de preuves pour condamner l’exploitant du restaurant japonais à un mois d'emprisonnement avec sursis et 8 000 euros d'amende pour des détauts de contrôle et d'information relatifs à la conformité de la sécurité. Une somme de 4 136 euros est également allouée aux plaigants.

Cerise sur le gâteau, ce restaurant a fait ensuite l'objet en liaison avec le Covid-19 d'un arrêté Ministériel n°2020-915 du 22 décembre 2020 portant fermeture administrative temporaire de l'établissement «Planet Sushi».

jeudi 18 mars 2021

Les toxi-infections alimentaires collective en France ne sont que la partie la plus visible d’un problème plus vaste. C'est la conclusion des données 2019 selon Santé publique de France

Le blog vous avait partiellement entretenu des données des TIAC en France à partir du bilan 2019 sur les zoonoses dans l'UE, voir 2019, Annus horribilis pour les toxi-infections alimentaires collectives en France.

Santé publique de France publie mise à jour des données le 18 mars 2021 sur les toxi-infections alimentaires collectives en France.

Le dispositif de surveillance des toxi-infections alimentaires collective, basé sur les déclarations obligatoires permet de suivre l’évolution de ce type d’infections.

Les données relatives aux toxi-infections alimentaires collectives déclarées en France en 2019 font apparaître +9% de toxi-infections alimentaires collectives par rapport à 2018.

En 2019, 
1 783 toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) ont été déclarées en France, affectant 15 641 personnes, dont 609 (4%) se sont présentées à l’hôpital (hospitalisation ou passage aux urgences) et 12 (0,08%) sont décédées..

Par rapport à 2018, le nombre de TIAC notifiées est en augmentation (+9%) : 1 630 TIAC avaient été déclarées en 2018 affectant 14 742 personnes.

Comme les années précédentes, l’agent pathogène le plus fréquemment confirmé était Salmonella pour 36% des TIAC pour lesquelles un agent a été confirmé (35% en 2018). Les agents pathogènes les plus couramment suspectés, sur la base des informations épidémiologiques et cliniques, mais sans pouvoir être confirmés sur le plan microbiologique, étaient les agents toxiniques Staphylococcus aureus, Clostridium perfringens et Bacillus cereus correspondant à 69% des TIAC pour lesquelles un agent a été suspecté (70% en 2018). Aucun agent n'a pu être mis en évidence ni suspecté sur la base des informations épidémiologiques et cliniques dans 16% des TIAC déclarées (16% également en 2018).

L’hiver 2019 a été marqué par un nombre exceptionnellement élevé de TIAC liées à la consommation d’huîtres en décembre 2019 avec 134 TIAC notifiées sur le seul mois de décembre 2019 versus entre 4 et 30 sur les moisde décembre et janvier des hivers précédents.

L’augmentation du nombre de TIAC déclarées entre 2018 et 2019 est principalement observée pour les TIAC familiales (+21%) et les TIAC en restauration commerciale (+14%). Les TIAC en restauration collective ont légèrement diminué (-5%).

Les données complètes relatives aux toxi-infections alimentaires collectives déclarées en France en 2019 sont ici.

Dans le détail, cela donne,

Le nombre de malades liés à ces TIAC a également augmenté du fait de l’augmentation du nombre de TIAC déclarées : 15 641 en 2019 versus 14 742 en 2018 et 13 010 en 2017. Le nombre de cas médian par TIAC en 2019 est de 4 (3 en 2017 et 2018) : 3 pour les TIAC familiales (Interquartile IQR : 2-5), 3 en restauration commerciale (IQR : 2-4) et 12 en restauration collective (IQR : 6-24).

IQR : interquartile range ou cart interquartile est une mesure de dispersion qui s'obtient en faisant la différence entre le troisième et le premier quartile.

Lieux de survenue des TIAC déclarées en 2019

Parmi les 1 783 TIAC déclarées en 2019, 569 (32%) sont survenues dans le cadre de repas familiaux, 727 (41%) en restauration commerciale et 476 (27%) en restauration collective (entreprises, cantines scolaires, banquets, instituts médico-sociaux (IMS)). Cette répartition est très similaire à celle de 2018 où ont été notifiées 29% de TIAC familiales, 39% de TIAC en restauration commerciale et 31% en restauration collective. Les TIAC ont généré 2 438 malades en milieu familial, 2 931 en restauration commerciale et 10 196 en restauration collective. Pour 11 TIAC correspondant à 76 malades, le lieu de repas n’est pas connu.

Les TIAC interviennement majoritairement en restauration qu'elle soit collective avec 27% mais surtout, le chiffre est à retenir, c'est que 41% des TIAC ont lieu en restauration commerciale.

En restauration commerciale, le nombre et la proportion des TIAC ont augmenté de manière continue depuis 2006 passant de 251 TIAC (28% de l’ensemble des TIAC) en 2006 à 727 TIAC (41%) en 2019.

Un vrai bilan sur le dispositif Alim'confiance serait à faire après de tels résultats, par exemple à quoi a-t-il servi, si les TIAC en restauration commerciale notamment ne cesse d'augmenter ?

Agents pathogènes, confirmés ou suspectés, impliqués dans les TIAC déclarées en 2019

En 2019, un agent pathogène a pu être confirmé sur le plan microbiologique dans l’aliment incriminé ou chez au moins une personne malade dans 390 TIAC (22% de l’ensemble des TIAC déclarées). Un agent pathogène a été suspecté sans confirmation microbiologique dans 1 102 TIAC (62%). Pour 291 TIAC (16%), aucun agent n’a pu être ni confirmé, ni suspecté.

L’agent pathogène le plus fréquemment confirmé était Salmonella avec 139 TIAC (36% des TIAC à agent confirmé) dont 25% de S. Enteridis (30% en 2018), 32% de S. Typhimurium (19% en 2018) et 2% de variant monophasique de Typhimurium (11% en 2018). Pour 37% des TIAC confirmées à Salmonella, le sérotype n’était pas connu (31% en 2018). Les TIAC confirmées à Salmonella ont été responsables de 807 malades et 161 hospitalisations.

Douze décès ont été déclarés en 2019, dont 10 chez des résidents dans quatre EHPAD. Un décès fait suite à l'ingestion de Datura.

Aliments suspectés, TIAC déclarées en 2019

Dans 43% des TIAC où un agent pathogène a été confirmé ou suspecté (30% en 2018), les aliments suspectés étaient multiples, composés de divers ingrédients ou étaient des plats cuisinés (exemples : salades composées, pizzas, sandwichs, buffet…) ne permettant pas de suspecter une catégorie d’aliments particulière. La consommation de coquillages a été suspectée être à l’origine de 13% des TIAC, suivie par la viande (9%), les volailles (7%), les poissons (7%), les œufs et produits à base d’œufs (6%), les produits de charcuterie (5%), les produits laitiers (3%), et les crustacés (2%). Aucun aliment n’a pu être suspecté dans 5% des TIAC.

Pour 30% des TIAC à Salmonella, la consommation d’œufs ou de produits à base d’œufs a été suspectée comme source d’infection et celle de volaille dans 10% de ces TIAC. Les fromages et produits laitiers ont été suspectés dans 5% des TIAC à Salmonella.

Non-conformités relevées liées aux TIAC déclarées en 2019

Des non-conformités de produits, de matériel, de pratiques de stockage ou de préparation ont été identifiées dans 638 TIAC (36% des TIAC déclarées, 36% en 2018).

Dans les trois lieux de repas (milieu familial, restauration commerciale ou restauration collective), les non-conformités les plus fréquemment relevées étaient liées à un équipement défectueux ou inadapté (48% des TIAC où des non-conformités ont été relevées), suivi par un non-respect des règles d’hygiène ou une manipulation inappropriée des aliments par un membre de la famille ou du personnel (45%). Une contamination des matières premières, intermédiaires ou produit fini a été identifiée dans 32% des TIAC où des non-conformités ont été relevées. Des problèmes de fonctionnement (défaut de la chaîne du froid/chaud, erreurs de préparation, délais trop long entre la préparation et le service) ont été relevés dans 4% des TIAC où des nonconformités ont été observées. Ces chiffres sont similaires à ceux de 2018.

Mesures correctrices liées aux TIAC déclarées en 2019

On peut relever que «Plus de la moitié des actions correctives réalisées dans les restaurants commerciaux étaient un nettoyage et une désinfection de l’établissement (54%).»

Une fermeture des établissements a été ordonnée pour 32 restaurants commerciaux (9% des TIAC en restauration commerciale où des mesures correctives ont été prises) et 4 établissements de restauration collective où des mesures ont été ordonnées (2%). Au total, des saisies de denrées et/ou des retraits/rappels de produits ont été effectués suite à 22 TIAC survenues en restauration commerciale ou collective et suite à 15 TIAC survenues après des repas familiaux.

Dans la conclusion, il est noté quelques changements par rapport aux bilans précédents

Depuis sa mise en place en 1987, la surveillance des TIAC par la déclaration obligatoire a permis de déclencher des investigations pour en identifier les causes et mettre en place rapidement des mesures correctives au sein des établissements afin d’améliorer la sécurité des aliments.

Jusque là, le texte ci-dessus était traditionnel voire classique, mais ce qui suit n'existait auparavant,

Toutefois, les TIAC ne sont que la partie la plus visible d’un problème plus vaste. Le fardeau des infections d’origine alimentaire reste important avec entre 1,28 à 2,23 millions de personnes affectées chaque année, dont la majorité des cas surviennent de façon sporadique sans lien apparent entre eux. La déclaration et l’investigation des TIAC sont un dispositif opérationnel et efficace qui complète utilement les autres dispositifs de surveillance des infections d’origine alimentaires, afin d’améliorer la sécurité sanitaire des aliments.

Alors que propose-t-on pour améliorer les choses ? Toujours moins de contrôles !!! 

Complément. Un espoir. Peut-être pourra-t-on espérer une baisse des TIAC en 2020 liée à la pandémie COVID-19, mais ce n'est même pas sûr ...

Mise à jour du 7 avril 2021. On lira l'article de Food Safety NewsFrance sees increase in foodborne outbreaks.

Dans un tweet, Joe Whitworth de Food Safety News pense que The real problem is the winter peak in #norovirus after shellfish consumption (Le vrai problème est le pic hivernal de TIAC à norovirus après la consommation de coquillages). Je serai tenté de lui répondre pas seulement Joe, pas seulement ...