lundi 15 novembre 2021

Lettre au ministre de l’Agriculture : l’État doit choisir entre les agriculteurs et les écologistes [par Jean-Paul Pelras]

Lettre au ministre de l’Agriculture : l’État doit choisir entre les agriculteurs et les écologistes par Jean-Paul Pelras, parue dans l'agri le 12 novembre 2021.

Monsieur le ministre,
en tant que rédacteur en chef d’un journal agricole, en tant qu’auteur de plusieurs ouvrages sur la ruralité, mais aussi en tant qu’ancien agriculteur, je viens vous alerter solennellement et sans détours sur les dérives que suscite le discours environnementaliste ambiant. Dérives qui impactent le monde agricole, le commerce, l’artisanat, l’agro-industrie et les journalistes qui osent encore exercer leur métier sans céder aux pressions des tendances imposées.

Tout comme vous avez condamné le saccage des “bassines” dans les Deux Sèvres, vous n’êtes pas sans savoir que, régulièrement, d’autres pratiques tout aussi intimidantes sont à déplorer sur l’ensemble du territoire. Et ce, que ce soit directement sur les exploitations ou dans les entreprises comme par téléphone, par mail ou via les réseaux sociaux. Dernière en date, l’entreprise Ecomiam qui privilégie la production locale et défend l’éthique des filières agricoles françaises, a choisi, en s’exprimant par la voix de son directeur, de ne pas céder au chantage de l’association L214. Son courage, car il s’agit bien de courage au regard des menaces encourues, mérite d’être salué.

Reste à connaître, Julien De Normandie, votre position et celle du gouvernement concernant à la fois ces agissements et les choix que l’État compte adopter pour soutenir notre agriculture, à l’heure où se profile un Farm to fork dévastateur, à l’heure où le député européen Benoit Biteau et Europe Écologie Les Verts cautionnent impunément le saccage des retenues collinaires, à l’heure où Sandrine Rousseau déclare qu’il faut “accepter une baisse de rendement agricole”, à l’heure où France Télévision, par l’intermédiaire notamment de madame Lucet, stigmatise régulièrement les pratiques agricoles, à l’heure où la gestion du Grand débat sur l’agriculture a été confiée à des experts… en urbanisme, à l’heure où, de la maternelle au lycée, l’éducation se charge de diffuser des messages à charge contre l’agriculture conventionnelle, à l’heure où les administrations agricoles sont, sur le terrain comme dans les bureaux, de plus en plus sensibles aux discours environnementaux…

Mais aussi et surtout, monsieur le ministre de l’Agriculture, à l’heure où Barbara Pompili, ministre de l’Écologie, signait voici quelques mois le manifeste des Coquelicots, association qui dénigre systématiquement le modèle agricole français, seul capable de nourrir en temps et en heure, qualitativement et quantitativement, 67 millions de consommateurs, qui cultive 28 millions d’hectares, pèse 75 milliards d’euros et emploie 1,5 million de personnes.

Le “en même temps” ne fonctionnera pas sur ce coup-là, monsieur le ministre

Un “témoignage de solidarité” dont je me suis ému auprès du Premier ministre avec une tribune diffusée dans le Point et dans L’Agri. Car le monde agricole est en droit de se demander désormais quelles orientations vont être prises, qui sera écouté et dans quelles proportions le modèle qui permet de garantir notre sécurité alimentaire va-t-il être préservé ? Car si, comme le prédit le Sénat, la France risque de connaître son premier déficit agricole en 2023, notre pays va inexorablement basculer dans l’inconnu que suscite la géopolitique des dépendances alimentaires.

Au même titre que la santé, la défense ou l’enseignement, l’agriculture demeure un secteur incontournable dont le sort ne peut être confié à des comités Théodule irresponsables et aux promoteurs de la décroissance économique, de la déconstruction agronomique.

Le laxisme et parfois même la complaisance dont l’État fait preuve à l’égard des lobbies écologistes menace directement la compétitivité du monde paysan, déjà suffisamment malmené par le jeu des compétitions déloyales mondiales et intra européennes. Céder aux caprices des environnementalistes qui réclament, sans connaître de l’outil ni l’usage ni le prix, toujours plus de normes, toujours plus de contrôles, toujours plus de directives allant bien souvent à l’encontre du bon sens paysan, relève de la manipulation sociétale et équivaut à déstabiliser de façon irréversible l’ensemble des filières agricoles.

L’État français doit donc désormais clairement se positionner, soit en faveur des agriculteurs, soit en faveur des écologistes. Compte tenu du contexte et de la confusion, voire de la désinformation, qui chemine dans l’esprit des consommateurs, le “en même temps” ne fonctionnera pas sur ce coup-là, monsieur le ministre.

Vos services pourraient à ce titre et, bien sûr, en toute impartialité, estimer ce que pourrait réellement produire une agriculture dite “écologique” en tenant compte des règles que veulent imposer les ONG et autres activistes du moment. Nous saurions alors si vous pouvez vraiment leur confier la clé des champs !


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Rappels de produits alimentaires et oxyde d'éthylène. La DGCCRF attend toujours les résultats des investigations depuis plus d'un an !

5
3 rappels de produits alimentaires pour la semaine du 8 au 13 novembre 2021, un progrès ?
Les causes de ces rappels sont notamment,
- oxyde d’éthylène, 35
Listeria monocytogenes, 5
Salmonella, 3
Brucella, 2
allergènes, 2
Escherichia coli, 1
métaux lourds, 1
corps étrangers, 1
erreur de DLC, 1
autre pesticide, 1
histamine, 1

Pour mémoire, il y a eu 93 rappels depuis le début du mois de novembre 2021 versus 389 rappels en octobre 2021, 377 en septembre 2021 et 565 en août 2021.

Le progrès est-il là ?

Depuis la création de RappelConso, le 1er avril 2021, il y a eu 2 962 rappels (au 13 novembre) dans la rubrique alimentation, dont,
227 rappels ayant pour cause Listeria monocytogenes, soit 7,7%
101 rappels pour la présence de Salmonella,
54 rappels pour cause de présence d’allergène non mentionné sur l’étiquetage,
31 rappels pour cause de corps étrangers,
21 rappels pour la présence de Escherichia coli dont 15 STEC,
13 rappels pour cause d’une erreur de DLC,
- 13 rappels pour la présence d'histamine
9 rappels pour la présence de E171,
4 rappels pour la présence de norovirus,
3 rappels pour la présence de métaux lourds.

Bien entendu, la majorité des 2 962 rappels concernent la présence d’un pesticide interdit dans l’UE, l’oxyde d’éthylène.

La DGCCRF informe le 12 novembre 2021 avec un traditionnel communiqué sur le rappel de produits alimentaires contenant du sésame, psyllium, épices et autres produits rappelés comprenant ces ingrédients

Les autorités sanitaires françaises ont été informées début septembre 2020 par leurs homologues belges via le RASFF de la présence d’un produit chimique, l’oxyde d’éthylène, à une teneur supérieure à la limite maximum réglementaire dans certains lots de graines de sésame importées. Les contrôles de la DGCCRF ont depuis montré que d’autres produits (psyllium, épices…) étaient susceptibles d’être contaminés.

Des investigations sont actuellement en cours en lien avec la Commission européenne pour identifier l’origine de cette contamination.

Dans l’attente des résultats de ces investigations, les autorités sanitaires françaises ont pris, en coordination avec leurs homologues des États membres concernés, des mesures de retrait/rappel des produits contaminés. Les services de la DGCCRF veillent à leur mise en œuvre.

Ce texte est strictement le même depuis le 12 octobre 2020 alors que précisément des réunions ont eu lieu au niveau de l’UE, voir les liens 1 et 2 proposés par la Commission européenne.

Ainsi, la DGCCRF ne nous a toujours pas informé que des rappels concernent désormais tous les produits contenant de la gomme de caroube ou E410.
Depuis plus d’un an pour la DGCCRF, il n’y a riend e nouveau ...

Les rappels liés à l’oxyde d’éthylène continuent leur croissance plus d’an après la découverte du problème,

5 novembre 2021 : 13 897 produits (lots et références) rappelés et le 12 novembre 2021, 1 4021, source DGCCRF.
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Belgique: Du dioxyde de titane dans tous les masques analysés, risque potentiel pour la santé ?

«Du dioxyde de titane dans tous les masques analysés, risque potentiel pour la santé», source Test-Achats de Belgique.

Sciensano a examiné 24 échantillons de masques buccaux. Tous contiennent du dioxyde de titane, une substance potentiellement nocive. La limite d'exposition acceptable est théoriquement dépassée pour la plupart d'entre eux. Depuis le début de la pandémie, nous exigeons des normes contraignantes pour la composition des masques, ainsi qu'un contrôle des autorités.

De nombreux consommateurs s'inquiètent, à juste titre, de la présence éventuelle de composants chimiques, potentiellement dangereux, dans les masques buccaux. A l'instar de particules de nano-argent, de dioxyde de titane (E171), de cuivre, de zinc, de graphène ou de fibres synthétiques. Ce n'est toutefois qu'au printemps dernier que les pouvoirs publics se sont intéressés à la question. Dans la foulée, Sciensano a lancé une enquête sur la présence de nano-argent et de dioxyde de titane dans les masques buccaux.

Le dioxyde de titane est un colorant blanc souvent utilisé dans les produits alimentaires tels que les bonbons ou les gâteaux, ainsi que dans les produits cosmétiques comme les crèmes solaires et les dentifrices. Selon l'Autorité européenne de Sécurité des Aliments (EFSA), il n'est pas exclu que l'ingestion ou l'inhalation de ces particules puisse entraîner des modifications de l'ADN («génotoxicité»), voire, à terme, un risque de cancer. Il semble que le dioxyde de titane soit également fréquemment utilisé dans les masques buccaux pour blanchir les fibres textiles, les rendre mates ou les protéger des rayons UV et contre la décoloration.

Un risque pour la santé non exclu en cas d'utilisation intensive

Les premiers résultats de l'enquête de Sciensano sur le dioxyde de titane dans les masques (projet TiO2Mask) viennent d'être publiés.

Sciensano a examiné la présence de (nano)particules de dioxyde de titane dans 24 échantillons de masques, jetables et réutilisables, disponibles sur le marché belge. Hélas, nous ne connaissons pas les marques concernées pour pouvoir informer davantage les consommateurs. La substance décriée a été trouvée dans tous les masques testés, tant en surface qu'au cœur des fibres textiles. Sa quantité varie cependant fortement en fonction des différents masques.

Sciensano a calculé la probabilité, théorique, que des (nano)particules de dioxyde de titane puissent être libérées et inhalées par l'utilisateur. Pour la plupart des masques buccaux étudiés, la limite d'exposition acceptable (purement mathématique) a été dépassée. Un éventuel risque sanitaire ne peut être exclu en cas d'utilisation intensive. L'ex-Institut de santé publique, en collaboration avec le VITO (Institut flamand de recherche technologique) et l'Université de Gand (UGent), va poursuivre ses recherches pour déterminer si, et dans quelle mesure, ces particules peuvent réellement constituer un risque pour la santé.

Pour Sciensano, il n'y a actuellement aucune indication de risque aigu, et le port du masque reste absolument recommandé. De son côté, le Conseil supérieur de la Santé (CSS) va réexaminer, à l'aune de ces résultats, si son avis rendu en juillet dernier reste d'actualité (le CSS estimait alors que la balance bénéfices/risques penchait du côté du port du masque).

Des informations correctes et claires, SVP

Cette enquête, ainsi que les actions promises par le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke et la ministre de l'Environnement Zakia Khattabi, nous satisfont, bien que cela ait pris beaucoup (trop) de temps selon nous. La question va être inscrite à l'ordre du jour de la Commission européenne, organe responsable de l'utilisation des substances chimiques dans les produits de consommation.

Le gouvernement a également promis d'enfin élaborer une réglementation obligeant les fabricants de masques à faire preuve de transparence totale sur la qualité et la composition de leurs produits, et à effectuer des contrôles. Les consommateurs devraient ainsi obtenir des informations correctes et claires sur l'étiquette à propos de la qualité et de la composition des masques - ce qui constitue leur droit le plus légitime.

Satisfaits de ces promesses, nous espérons toutefois que le gouvernement va faire un pas supplémentaire: le principe de précaution voudrait en effet que les masques qui dépassent la limite d'exposition acceptable pour les substances chimiques potentiellement dangereuses soient retirés du marché. D'autant plus si les masques sont à nouveau utilisés de manière intensive au cours de la quatrième vague épidémique. Inutile de retarder encore les choses.

NB: Selon lAnses, il pourrait y avoir des effets cancérogènes par inhalation,

En raison de ses propriétés physico-chimiques, une exposition par voie respiratoire au TiO2, à un certain niveau de concentration, peut entraîner une surcharge pulmonaire et conduire à une réaction inflammatoire, à l’origine de lésions prolifératives.  

Mise à jour du 14 décembre 2021. L'Anses rapporte qu'il faut Privilégier la mise sur le marché de masques sans graphène.

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Un nouveau trimestre record pour le réseau international de la sécurité des aliments, INFOSAN

«Un nouveau trimestre record pour le réseau international de la sécurité des aliments», source article de Joe Whitworth paru le 15 novembre 2021 dans Food Safety News.

Un réseau mondial de sécurité alimentaire a été impliqué dans 65 incidents de juillet à septembre, ce qui est plus qu'au début de cette année.

C'est le troisième trimestre consécutif que les événements impliquant le Réseau international des autorités de sécurité sanitaire des aliments (INFOSAN) ont augmenté, avec 63 d'avril à juin et 56 au premier trimestre de cette année.

Salmonella faisait partie de 46 incidents impliquant un danger biologique suivi de Listeria avec 11. Ensuite venait E. coli avec quatre, deux incidents chacun pour Bacillus cereus, le virus de l’hépatite A, norovirus et Vibrio parahaemolyticus et un incident chacun pour Clostridium botulinum et Staphylococcus aureus.

Épidémie à Salmonella liée à du melon

La source d'une épidémie dans plusieurs pays à Salmonella Braenderup qui a touché plus de 350 personnes a été attribuée aux melons Galia du Honduras.

Quatre personnes ont été malades aux États-Unis et deux au Canada. Le Royaume-Uni était le pays le plus touché, mais aussi des personnes malades vivant également en Suède, Belgique, Allemagne, Danemark, Pays-Bas, en Suisse, Autriche, République tchèque, Finlande, France, Irlande, Luxembourg et Norvège.

Un prélèvement positif pour Salmonella Braenderup correspondant à la souche épidémique a été détecté à la surface de la cuve de lavage dans l'une des installations honduriennes où sont conditionnés les melons Galia. Des mesures correctives ont été prises sur place pour éviter une contamination future. La saison des récoltes devrait reprendre en décembre.

Salmonella Braenderup correspondant à la souche épidémique a été isolée au Royaume-Uni en juin dans deux melons Galia importés d'un lot du Honduras et en Autriche à partir d'un échantillon groupé de melons d'origine inconnue, dont Galia, en avril.

Cependant, les autorités honduriennes ont déclaré que la cause de l'épidémie ne pouvait pas être confirmée comme étant des melons Galia du pays, car un cas a été signalé en juillet 2021 au Danemark, et aucun melon du Honduras n'a été exporté au cours de cette période.

Résumé des autres incidents

Neuf des 65 notices à INFOSAN concernaient un danger physique, principalement du verre mais aussi du plastique, un défaut de canette, un corps étranger et un couteau. Trois concernaient les risques chimiques, histamine et chlorpyrifos. Sept incluaient un allergène ou un ingrédient non déclaré tel que le lait, le soja, les graines de sésame et le gluten.

Le réseau est géré par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Le poisson et autres produits de la mer étaient la catégorie d'aliments la plus souvent impliquée dans les 65 incidents au cours du troisième trimestre avec 13 incidents. Viennent ensuite les herbes, les épices et les condiments; la viande et produits à base de viande et légumes et produits végétaux, tous avec huit incidents.

Certaines alertes concernaient le lait et les produits laitiers, des collations, desserts et autres aliments des fruits et produits à base de fruits, des aliments composés des céréales et produits à base de céréales, des jus de fruits et de légumes, des légumineuses et légumes secs, des boissons non alcoolisées, des fruits à coque et des graines oléagineuses et des produits spéciaux à usage nutritionnel.

Sur les 65 incidents, près de la moitié ont été communiqués au secrétariat d'INFOSAN par le biais du système d'alerte rapide de la Commission européenne pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF), 40 pour cent par les membres d'INFOSAN et 15 pour cent par divers canaux de l'OMS.

Evénements passés et futurs

En septembre, un atelier virtuel sur la communication des risques lors d'urgences en matière de sécurité des aliments a été organisé avec les membres d'INFOSAN au Cap-Vert.

À la mi-octobre, le secrétariat d'INFOSAN a participé à la Conférence mondiale sur les incidents de sécurité des aliments et les interventions d'urgence, sur invitation uniquement, organisée par la Food Standards Agency (FSA) et Food Standards Scotland (FSS).

Francesco Branca, responsable de la nutrition et de la sécurité des aliments à l'OMS, a présenté le rôle d'INFOSAN dans les incidents de sécurité des aliments et dans les systèmes alimentaires plus larges. Ceyhun Güngӧr, du secrétariat d'INFOSAN, a parlé du potentiel du réseau pour améliorer la communication sur les risques entre les pays.

Une formation en personne sur l'utilisation de l'analyse des risques en réponse aux urgences de sécurité des aliments dans les Balkans occidentaux est prévue en Albanie les 25 et 26 novembre.

Une réunion virtuelle régionale s'est tenue en Afrique ce mois-ci avec la contribution d'INFOSAN ainsi que des bureaux régionaux de l'OMS et de la FAO. Une réunion en Asie est prévue les 7 et 8 décembre et un événement en Amérique est prévu les 15 et 16 décembre.


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De la lutte contre les biofilms dans les entreprises alimentaires, une suite ...

«Aucune approche unique ne maîtrise efficacement les biofilms dans les installations de transformation alimentaires», source article deChris Kogeron paru 15 novembre 2021 dans Food Safety News.

Les transformateurs et les fabricants d'aliments ont pour mission de fournir des aliments de qualité et sûrs aux consommateurs.

Le cheminement pour réussir dans cette mission, cependant, est différent pour chaque entreprise. Chaque ingrédient, processus de fabrication, installation et produit fini présente des défis uniques en matière de sécurité alimentaire et les bonnes pratiques de fabrication actuelles (cGMPs pour current good manufacturing practices) pour les relever.

Cependant, il existe un ennemi commun qui prospère dans la plupart des usines de fabrication d'aliments. Les biofilms sont une masse naturelle de pathogènes protégés par une substance polymérique extracellulaire (EPS), qui se fixe aux surfaces et résiste aux tentatives de désinfection.

Signes d'avertissement de la présence de biofilms
Lorsque les inspecteurs de la FDA ou d'organisations tierces parties certifiées visitent des installations alimentaires, ils ne recherchent pas spécifiquement de biofilm, qui est invisible à l'œil nu. Les inspecteurs sont formés pour reconnaître les conditions qui indiqueraient la présence d'un biofilm, comme les résidus alimentaires sur l'équipement et d'autres surfaces, ainsi que les siphons de sol, car ils sont connus pour héberger des biofilms.

«Nous examinons si les programmes de nettoyage-désinfection sont efficaces, y compris si l'entreprise effectue des essais pour des micro-organismes indicateurs où des nombres élevés pourraient indiquer un nettoyage-désinfection inadéquat et éventuellement des biofilms», selon une porte-parole de la FDA. «Nous prenons souvent nos propres écouvillons si nous constatons des conditions douteuses.»

Si les échantillons présentent un nombre élevé de pathogènes après nettoyage-désinfection, il est probable qu'ils soient protégés par un biofilm et non par des micro-organismes flottant librement. Les zones où l'eau ne s'écoule pas sont un autre signal d’alerte, a-t-elle dit.

Il est essentiel que les plans de sécurité des alimentaire préviennent les conditions qui favorisent l'établissement et la croissance de biofilms.

«Établissez et mettez en œuvre de cGMPs et des programmes de contrôle de nettoyage-désinfection, envisagez une évaluation de la nettoyabilité de l'équipement lors de l'analyse des dangers et développez des programmes de nettoyage qui préviennent la formation de biofilms», a dit la porte-parole de la FDA.

Méthodes de maîtrise du biofilm
Si un biofilm est présent dans une usine de transformation des aliments, il existe plusieurs façons d'attaquer les EPS et les pathogènes. Bob Forner, directeur du marketing pour Hunt Valley, a dit que les méthodes ont des degrés de succès variables. Sterilex fabrique des produits de contrôle microbien qui attaquent non seulement les agents pathogènes du biofilm, mais également la structure de l’EPS. Si la structure protectrice reste intacte, les pathogènes peuvent repeupler le biofilm en deux jours, a déclaré Forner.

Les principaux moyens de réagir au biofilm dans une installation alimentaire sont les suivants:

nettoyer à la main : un savon/détergent peut aider à décomposer l’EPS, et l'huile de coude permet de soulever la structure de la surface. Cela demande beaucoup de main-d'œuvre et certaines zones sont difficiles d'accès pour le récurage à la main, a déclaré Forner. Bien que le boîtier de protection soit attaqué avec un lavage à la main, un désinfectant enregistré par l' Environmental Protection Agency (EPA) est nécessaire pour détruire les micro-organismes logés dans la structure.

chaleur: Un traitement de type autoclave, chauffant une surface à au moins 129,5°C, est efficace. Cela nécessite une utilisation importante d'énergie, et de nombreux matériaux et équipements dans une installation alimentaire ne peuvent pas être chauffés à la température nécessaire, a dit Forner. (Pensez aussi à autoclaver les pièces démontables d’un siphon de sol -aa)

oxydation chimique: Les nettoyants et désinfectants oxydants se divisent en deux catégories, selon Sterilex. Les oxydants réactifs avec l'EPS tels que l'eau de Javel, l'iode et l'ozone sont plus agressifs pour l'équipement et ne pénètrent pas complètement la structure du biofilm, et les oxydants pénétrant dans l'EPS traversent les couches de biofilm pour tuer les pathogènes. Ils sont incapables de tuer à la fois l'EPS et les pathogènes, a-t-il dit.

agents sur les biofilms: la technologie PerQuat de Sterilex est approuvée par l'EPA pour tuer les organismes du biofilm et éliminer le biofilm des surfaces. La chimie brevetée combine un oxydant, le peroxyde d'hydrogène, et un catalyseur de transfert de phase, l'ammonium quaternaire, pour pénétrer le biofilm et libérer le peroxyde pour tuer les organismes à l'intérieur.

Maintenance/Prévention: bien que la Loi sur la modernisation de la sécurité des aliments promulguée il y a plus de 10 ans, ne traite pas des biofilms, les règlements sont conçus pour se concentrer sur la prévention des conditions qui pourraient conduire à des épidémies de maladies d'origine alimentaire causées par des pathogènes qu'ils contiennent.

«La FSMA (ou Food Safety Modernization Act) se concentre sur le contrôle des dangers et des biofilms pouvant contenir des pathogènes seraient traités par des contrôles préventifs du nettoyage-désinfection qui sont requis dans de nombreux plans de sécurité des aliments, ainsi que les cGMPs», a dit la porte-parole de la FDA.

Une combinaison de ces étapes est le moyen le plus efficace de lutter contre les biofilms dans une installation alimentaire, a dit Forner.

«Les programmes de lavage des mains et de maintenace font partie de presque tous les plans principaux de nettoyage-désinfection de la transformation des aliments», a dit Forner. «Combiner ces méthodes avec la chimie appropriée enregistrée par l'EPA est un moyen puissant de mettre les biofilms hors de l'installation de transformation des aliments.»

NB: L’image est extraite du site de l’Institut Pasteur, Fighting biofilms.


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dimanche 14 novembre 2021

L'éthique du numérique dans le secteur alimentaire. L'avenir du partage de données

«L'éthique du numérique dans le secteur alimentaire. L'avenir du partage de données», source communiqué de l’Université du Lancaster.

Imaginez un monde dans lequel des emballages intelligents pour les plats cuisinés des supermarchés vous informent en temps réel de votre empreinte carbone, vous avertissent en direct sur les rappels de produits et vous alertent instantanément sur la sécurité sanitaire, car des allergènes ont été détectés de manière inattendue dans l'usine.

Mais combien d'énergie supplémentaire serait utilisée pour alimenter un tel système ? Et si une alerte accidentelle signifiait qu'on vous disait de jeter votre produit alimentaire sans raison ?

Telles sont quelques-unes des questions posées par une équipe de chercheurs, dont un professeur de l'Université de Lancaster en politique de conception et réflexion sur l'avenir, qui, en créant des objets à partir d'un nouveau monde imaginaire ‘intelligent’, examine les implications éthiques de l'utilisation de l'intelligence artificielle dans le secteur alimentaire. .
Leur article, Considering the ethical implications of digital collaboration in the Food Sector (Considérations sur les implications éthiques de la collaboration numérique dans le secteur alimentaire), est publié dans le numéro de novembre de la revue de solutions en science des données Patterns (article disponible en accès libre).

La production alimentaire est le secteur le plus important de l'industrie manufacturière britannique. Les processus et systèmes complexes de production et de distribution alimentaire, impliquant des millions de personnes et d'organisations, produisent chaque jour d'énormes quantités de données.

Mais, dit l'article, pour que les opportunités se réalisent pleinement, il est nécessaire de pouvoir travailler ensemble en toute sécurité sanitaire, partager et accéder à une grande variété de sources de données dans l'ensemble du secteur alimentaire. Le partage des données et leur utilisation plus efficace, comme avec l'IA et d'autres nouvelles innovations technologiques, peuvent potentiellement réduire les déchets, augmenter la durabilité et protéger la santé.

Répondre à ce besoin nécessite un mécanisme de confiance pour permettre aux différentes parties tout au long de la chaîne d'approvisionnement d'aider chaque partie à prendre des décisions éclairées sur la crédibilité des sources de données distinctes. Mais les organisations peuvent se méfier du partage de données qui peuvent être commercialement sensibles, de sorte que de nouveaux systèmes sont en cours de développement et peuvent être fiables pour protéger la confidentialité tout en permettant une utilisation plus large des données collectées.

L'article met en garde contre le fait que les nouvelles technologies peuvent également introduire des problèmes éthiques et des conséquences néfastes inattendues.

«Créer une telle collaboration de données nécessiterait l'intégration à la fois de technologies de pointe et d'éléments sociaux, institutionnels et politiques environnants pour garantir que le système fonctionne de manière égale et équitable pour toutes les parties impliquées», ajoute l'article.

«Par exemple, si l'IA doit être mise en œuvre, nous devons relever les défis éthiques bien connus dans ce domaine, tels que les préjugés et la responsabilité, pour créer des systèmes responsables de leur mise en œuvre et donner la priorité au bien-être humain.»

Le projet a réuni des personnes possédant différents types d'expertise et a utilisé une méthode appelée ‘fiction de conception’ pour aider à explorer les implications éthiques du partage de données sur l'alimentation et évaluer des technologies qui n'existent pas encore.

L'auteur principal, la Dr Naomi Jacobs du Imagination Laboratory de l'Université de Lancaster, a dit, «Plutôt que de poser des questions générales sur ce qui pourrait mal tourner, ou de devoir attendre que quelque chose soit entièrement construit - quand il est probablement trop tard pour changer les choses sans coûts énormes ou tout recommencer - nous avons imaginé à quoi ressemblerait le monde si ‘les données fiables’ (conçues pour protéger les données privées tout en permettant à d'autres d'en faire usage) existaient déjà.»

Dans le cadre d'un projet plus large établi par l'Internet of Food Things Network+ (dirigé par l'Université de Lincoln) pour explorer les fiducies de données liées au secteur alimentaire, l'équipe de recherche a créé des objets qui agissaient comme des ‘accessoires’ de ce monde fictif, comme un film ‘documentaire’ pour un rappel dans un supermarché et l'emballage en temps réel de plats cuisinés des supermarchés. Ces accessoires ont été utilisés avec un ensemble de cartes conçues pour permettre l'engagement avec l'éthique de la technologie, appelé Moral-IT Deck. À l'aide de ceux-ci, ils ont travaillé avec des experts en alimentation et en technologie pour évaluer les avantages éthiques potentiels, les risques et les défis qu'ils posaient.

«Grâce à ce processus, nous avons découvert des problèmes importants», a ajouté le Dr Jacobs. «Par exemple, il est essentiel de déterminer où se situe le pouvoir dans ces systèmes, comment les grandes entreprises, les petites entreprises et les consommateurs individuels pourraient être impactés positivement ou négativement, et comment différents aspects éthiques tels que la durabilité et le bien-être, la confidentialité et la transparence, pourraient devoir être être équilibré. Ceux-ci doivent être pris en compte lors du développement de ces types de fiducies de données à l'avenir.»

L'article présente une approche dans laquelle les implications éthiques du progrès technologique peuvent être considérées, en particulier ici dans le contexte de la collaboration numérique dans le secteur alimentaire et avec un accent particulier sur l'utilisation de l'IA dans la gestion et l'utilisation des données partagées et l'importance de innovation responsable.

NB: Merci à Joe Whitworth de Food Safety News de m'avoir signaler cet article


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vendredi 12 novembre 2021

Les différences de microbiote intestinal observées chez les personnes autistes peuvent être dues à des préférences alimentaires

Cette illustration représente de nouvelles recherches suggérant que la diversité des espèces bactériennes retrouvées dans les intestins des enfants autistes peut être due à leurs préférences alimentaires restreintes associées à l'autisme, plutôt qu'à la cause de leurs symptômes.

«Les différences de microbiote intestinal observées chez les personnes autistes peuvent être dues à des préférences alimentaires», source EurekAlert!

La recherche a suggéré que des troubles du spectre autistique (TSA) peuvent être au moins en partie causés par des différences dans la composition du microbiote intestinal, sur la base de l'observation que certains types de microbes sont plus fréquents chez les personnes autistes. Mais un article paru le 11 novembre dans la revue Cell suggère que le lien peut en fait fonctionner dans l'autre sens: la diversité des espèces retrouvées dans les intestins des enfants autistes peut être due à leurs préférences alimentaires restreintes associées à l'autisme, plutôt qu'à la cause de leurs symptômes.

«Le rôle du microbiome intestinal dans l'autisme suscite beaucoup d'intérêt, mais pas beaucoup de preuves tangibles», déclare l'auteur principal Jacob Gratten, de Mater Research en partenariat avec l'Université du Queensland à Brisbane, en Australie. «Notre étude, qui est la plus importante à ce jour, a été conçue pour surmonter certaines des limites des travaux antérieurs.»

Au cours de la dernière décennie, alors que le séquençage de nouvelle génération des espèces microbiennes dans l'intestin a rendu l'analyse du microbiome plus automatisée et moins longue, un certain nombre d'études ont examiné le lien entre des espèces particulières de microbes dans l'intestin et la santé mentale. . L'axe intestin-cerveau a été lié non seulement aux TSA, mais aussi à l'anxiété, à la dépression et à la schizophrénie. La possibilité de cibler le microbiote est un domaine de recherche croissant pour de nouveaux traitements.

Dans l'étude parue dans Cell, les chercheurs ont analysé des échantillons de selles d'un total de 247 enfants âgés de 2 à 17 ans. Les échantillons ont été collectés auprès de 99 enfants diagnostiqués avec un TSA, 51 frères et sœurs appariés non diagnostiqués et 97 enfants non apparentés et non diagnostiqués. Les sujets inclus dans l'analyse provenaient de l’Australian Autism Biobank et du Queensland Twin Adolescent Brain Project.

Les chercheurs ont analysé les échantillons par séquençage métagénomique, qui examine l'ensemble du génome des espèces microbiennes plutôt que de courts codes-barres génétiques (comme avec l'analyse 16S). Il fournit également des informations au niveau des gènes plutôt que des informations au niveau des espèces, et fournit une représentation plus précise de la composition du microbiome que l'analyse 16S, une technique utilisée dans de nombreuses études antérieures liant le microbiome à l'autisme.

«Nous avons également soigneusement pris en compte le régime alimentaire dans toutes nos analyses, ainsi que l'âge et le sexe», explique la première auteure Chloe Yap, étudiante en PhD qui travaille avec Gratten. «Le microbiome est fortement affecté par l'environnement, c'est pourquoi nous avons conçu notre étude avec deux groupes de comparaison.»

Sur la base de leur analyse, les chercheurs ont trouvé des preuves limitées d'une association directe de l'autisme avec le microbiome. Cependant, ils ont trouvé une association hautement significative entre l'autisme et l'alimentation et qu'un diagnostic d'autisme était associé à une alimentation moins diversifiée et à une moins bonne qualité alimentaire. De plus, les mesures psychométriques du degré de traits autistiques (y compris les intérêts restreints, les difficultés de communication sociale et la sensibilité sensorielle) et les scores polygéniques (représentant un proxy génétique) pour les TSA et les comportements impulsifs/compulsifs/répétitives étaient également liés à un régime moins diversifié.

«Prises ensemble, les données soutiennent un modèle étonnamment simple et intuitif, dans lequel les traits liés à l'autisme favorisent des préférences alimentaires restreintes», explique Yap.

«Cela conduit à son tour à une plus faible diversité du microbiome et à davantage de selles ressemblant à de la diarrhée.»

Les chercheurs reconnaissent plusieurs limites aux travaux actuels. La première est que la conception de l'étude ne peut exclure les contributions du microbiome avant le diagnostic de TSA, ni la possibilité que les changements liés à l'alimentation dans le microbiome aient un effet de rétroaction sur le comportement. Une autre est qu'ils ne pouvaient rendre compte de l'effet possible des antibiotiques sur le microbiome qu'en excluant ceux qui prenaient ces médicaments au moment de la collecte des selles. Enfin, aucun ensemble de données comparables n'est actuellement disponible pour confirmer les résultats.

«Nous espérons que nos résultats encourageront d'autres membres de la communauté de la recherche sur l'autisme à collecter régulièrement des métadonnées dans les études «omiques» pour tenir compte des facteurs de confusion potentiels importants (mais souvent sous-estimés) tels que l'alimentation», déclare Gratten. «Nos résultats mettent également l'accent sur la nutrition des enfants diagnostiqués autistes, qui est un contributeur cliniquement important (mais sous-estimé) à la santé et au bien-être en général.»

Les chercheurs prévoient de générer de nouvelles données dans un échantillon plus large pour reproduire leurs résultats.


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