mardi 26 janvier 2021

L'Allemagne met en garde contre du saumon lié à des infections à Listeria

Listeria monocytogenes, souche sauvage EGD. Source Petra Kaiser/RKI.

Dans un article de septembre 2020, le BfR mettait en garde contre une menace invisible, Listeria dans le saumon fumé, notamment chez les groupe à risque.

Et voici que «L'Allemagne met en garde contre du saumon lié à des infections à Listeria», source article de Joe Whitworth paru le 26 janvier 2021 dans Food Safety News.

Selon le Robert Koch-Institut (RKI), une proportion importante des cas de listériose en Allemagne sont causés par la consommation de produits de saumon fumé ou salé

Au total, 22 éclosions de listériose dans les différents Etats ont des preuves indiquant que les produits de saumon fumé ou salé sont la cause de ces infections. Cela comprend 15 cas de maladie de 2010 à 2015 et 41 en 2019 et 2020.

Ces éclosions comprennent 236 isolats cliniques de Listeria monocytogenes et 208 cas de listériose pourraient être attribués à ces isolats.

Les patients ont été diagnostiqués entre 2010 et 2020. Cette dernière année, 41 personnes sont tombées malades dans 14 des 22 éclosions, ce qui suggère que les sources d'infection persistent et que les éclosions se poursuivent.

Produits correspondants et prélèvements chez des patients

Le nombre de personnes touchées par les épidémies varie de deux à 35 personnes. Les patients étaient âgés de 0 à 99 ans et 110 hommes et 98 femmes étaient concernés. Quatre cas de maladie associées à la grossesse ont été signalées. Quarante-quatre personnes ont été déclarées décédées au RKI, dont 17 sont décédées directement ou indirectement de la listériose.

L'analyse des isolats de Listeria monocytogenes provenant de produits de saumon fumé ou salé a révélé qu'ils correspondent étroitement à ceux des patients atteints lors des éclosions.

Les séquences génomiques des isolats cliniques de Listeria monocytogenes sont étroitement liées au sein des éclosions individuelles, on peut donc supposer que les patients ont été infectés par une source commune.

Cependant, les isolats cliniques des 22 éclosions ne sont pas très étroitement liés, ce qui indique qu'ils sont probablement causés par des produits de saumon fumé ou salé de différentes origines, selon le rapport.

En 2018, 701 cas de listériose invasives ont été signalées en Allemagne, contre 591 en 2019.

Onze de ces flambées ont également impliqué des cas de maladie dans 17 autres pays européens, dont la Grande-Bretagne, selon les données du système d'information sur l'épidémie de renseignement du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Ce n'est pas surprenant, car les produits de saumon fumé ou salé sont produits, transformés et vendus à l'échelle internationale, selon le rapport.

Au total, 21 patients ou leurs proches issus de 12 éclosions ont été interrogés sur leur consommation alimentaire et leur comportement d'achat. De ce nombre, 19 avaient consommé du saumon fumé ou du poisson fumé dans les deux semaines précédant l'apparition de la maladie. C'est beaucoup plus que ce à quoi on pourrait s'attendre dans la population générale.

Dans une suivi utilisé pour les investigations sur les éclosions par le RKI, 24 pour cent des répondants en bonne santé ont déclaré avoir consommé du saumon fumé deux semaines avant d'être interrogés.

Situation difficile

Les éclosions individuelles impliquent principalement des infections pendant une longue période. Une sous-déclaration est à prévoir pour toutes les éclosions de listériose, car tous les patients ne sont pas diagnostiqués et les isolats des cas diagnostiqués ne sont pas toujours envoyés au laboratoire du RKI.

On peut supposer que le nombre de cas de maladie dans les 22 éclosions en Allemagne est nettement plus élevé, a déclaré RKI.

La persistance de cas dans les foyers décrits est une indication qu'il y a une contamination dans les installations de production et que d'autres maladies sont à prévoir. Selon RKI et le BfR, il n'est pas encore clair dans quelles usines et quells étapes de transformation se produit la contamination qui cause les maladies en Allemagne.

En septembre 2020, l'Institut fédéral pour l'évaluation des risques (BfR) a mis en évidence les risques liés à la consommation de poisson fumé à cause de la Listeria.

Les produits de la mer fumés ou salés tels et aussi les sushis, les sashimis, les huîtres, les poissons fumés à froid ou à chaud et les poissons salés tels que le saumon gravelax sont fréquemment contaminés par Listeria. Au total, 7 à 18 pour cent des échantillons de produits de la mer fumés à froid ou salés examinés par les autorités de surveillance des aliments en Allemagne entre 2007 et 2017, et 3 à 9 pour cent des produits de la mer fumés à chaud contenaient Listeria monocytogenes.

Le BfR recommande aux personnes qui présentent un risque accru de développer la listériose de ne consommer que du poisson ou des coquillages bien cuits à cœur.

lundi 25 janvier 2021

Un petit d'humour en ces temps de Covid-19 avec Bernie Sanders ...

Selon Madame Figaro, «
Bernie Sanders et ses moufles en tricot, les héros inattendus de l'investiture de Joe Biden». Photo ci-contre.

En ce jour d'investiture aux États-Unis, les moufles en tricot et le gros manteau du sénateur américain ne sont pas passés inaperçus.

Et depuis, c'est le buzz sur les réseaux sociaux y compris en agro-alimentaire où il semble que Bernie Sanders a été aperçu dans un entrepôt de fromages suisses ...où des entreprises alimentaires sont en attente de résultats de laboratoire pour commercialiser leurs produits ...

Quand un aliment est lui-même un corps étranger, un exemple avec une saucisse

Selon Ameli.fr,

L'inhalation d'un corps étranger correspond au passage anormal d'une substance solide (morceau d'aliment, petit objet...) de la bouche vers l'arrière-gorge, le larynx, la trachée ou les bronches, alors que cette substance aurait dû se diriger vers les voies digestives : œsophage, estomac.

C'est ce qu'on appelle communément une 'fausse route'.

Les corps inhalés sont le plus souvent :

  • des aliments : graines, cacahouètes, pistaches, bonbons ou des objets : pièces de jouets, petites piles rondes, perles, capuchons de stylo chez l'enfant ;

  • des vis, punaises, chevilles en plastiques... tenues entre les dents lors d'activité de bricolage chez l'adulte ;

  • des morceaux de viande, des fragments de dents, couronnes dentaires et des médicaments chez la personne plus âgée.

Voici qu'on apprend qu'«Herta en procès après la mort d'un enfant», source Le Figaro.

Le petit Lilian, âgé de presque trois ans, s'était étouffé avec un bout de saucisse Knacki. Ses parents veulent alerter sur le danger de ce produit pour les plus petits.
La société Herta, poursuivie pour homicide involontaire après la mort en 2014 du petit Lilian, qui s'était étouffé avec un bout de saucisse Knacki, comparaît lundi 25 janvier devant le tribunal correctionnel de Dax.

Herta, dont le président Arnaud de Belloy sera présent à l'audience, est attaqué en justice par Florence et Vincent Lerbey, pour «homicide involontaire par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence» posée par le Code de la Consommation. Ils ne veulent pas qu'un tel drame se reproduise. Leur fils de 2 ans et 11 mois est mort le 11 août 2014 dans un camping de Messanges, sur la côte landaise, où la famille bordelaise séjournait en mobile-home.

Si les parents de Lilian ont finalement porté plainte contre Herta,«ce n'est pas pour de l'argent mais pour qu'il y ait une prise de conscience des consommateurs qui ignorent la dangerosité de ce produit», affirme à l'AFP Me Philippe Courtois, avocat de la famille. Le «diamètre de ces saucisses correspond à l'œsophage des plus petits et leur matière spongieuse peut se coller à la trachée», ajoute-t-il. À l’époque, seule une «recommandation pour les plus jeunes» de couper en «tout petits morceaux» était indiqué sur les paquets. Depuis 2015, à la demande de la famille Lerbey, une nouvelle mention avec logo d'alerte figure au dos des emballages : «Pour les enfants de moins de quatre ans, couper la saucisse dans le sens de la longueur puis en tout petits morceaux afin de prévenir les risques d'étouffement».

Dans un récent communiqué, Herta précise avoir alors, «conformément aux souhaits» des Lerbey, incité les autres fabricants de saucisses à pâte fine à reprendre ces termes, ce qu'ils ont «majoritairement» fait. Les parents de Lilian souhaitent que ce texte soit mis à l'avant des paquets pour plus de visibilité. Ils aimeraient également une campagne publicitaire pour faire connaître ce risque qui a déjà été tragique pour quelques autres enfants.

En 2018, la Cour d'appel de Paris a notamment reconnu Herta responsable du handicap d'une fillette de trois ans qui avait frôlé la mort avec une «Knacki ball» six ans plus tôt, et indemnisé les parents, estimant que l'emballage ne prévenait pas suffisamment du danger potentiel.

Il paraît qu'un site Internet gouvernemental dénommé rappelconso va publier les rappels de denrées alimentaires et d'aliments pour animaux, il paraît ...

Selon l'article 1, sachant que l'arrêté contient 12 articles, sorte d'usine à gaz, bien de chez nous,

Il est créé à la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) un traitement de données dénommé «RappelConso», composé de trois modules distincts: :

1° Le premier module («le site professionnel»), accessible par internet à l'adresse suivante : https://pro.rappel.conso.gouv.fr; est destiné aux professionnels, ainsi qu'aux tiers agissant pour leur compte, tenus d'effectuer la déclaration dématérialisée d'un rappel de produits, de denrées alimentaires ou d'aliments pour animaux

2° Le deuxième module («le site public»), accessible par internet à l'adresse suivante : https://rappel.conso.gouv.fr; est destiné à l'information du public sur les rappels de produits, de denrées alimentaires ou d'aliments pour animaux ;

3° Le troisième module, accessible exclusivement par le réseau interne de l'Etat, permet aux agents destinataires d'approuver la publication d'un rappel créé par un professionnel, de créer et publier des rappels à leur initiative, de publier des informations à destination du public sur les rappels et de gérer l'ensemble des modules précités.

Rien qu'à la lecture de l'article premier, on peut se se dire comment faire compliqué quand on peut faire simple … trois modules créés pour informer les consommateurs …

Le site next inpact traite de «Rappel.conso.gouv.fr, bientôt un site officiel pour recenser les rappels de produits».

Le Code de la consommation oblige les professionnels qui procèdent au rappel de denrées alimentaires (ou d'aliments pour animaux) à publier une déclaration sur un site internet dédié, mis à la disposition du public par l'administration.

Derrière, un traitement de données dénommé RappelConso est créé à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Rappel.conso.gouv.fr sera mis en ligne et diffusera une partie des informations de ce traitement. 

Ainsi, l’origine de la fiche (transmise par le professionnel, l’administration ou une autre source) sera renseignée publiquement, mais non nécessairement son historique, comme l’a réclamé la CNIL. La DGCCRF publie déjà une liste d’avis de rappels de produits, classés par année.

Rappelons que la DGCCRF ne publie que la partie émergée de l'iceberg des rappels de produits alimentaires, c'est dire la faiblesse, qu'en sera-t-il, nous verrons cela à l'usage quand le site Rappel.conso.gouv.fr sera accessible, et cela sera, sauf poisson d'avril, le 1er avril 2021 !

Dans les FAQs de rappelconso, il est rapporté,

L’objectif de RappelConso est de mieux informer les consommateurs sur les rappels de produits, de denrées alimentaires et d’aliments pour animaux afin d’améliorer l’effectivité des procédures de rappels.

Sont concernés, «Tous les produits, denrées alimentaires ou aliments pour animaux qui sont destinés à être vendus in fine à un consommateur.»

A suivre ou plutôt au 1er avril 2021 !

Précision du 26 janvier 2021. Je signale aux lecteurs du blog que la Suisse a lancé une app RecallSwiss, sans tambour, ni trompette, sitôt annoncée, sitôt opérationnelle, une illustration de plus de la lourde bureaucratie (oxymore?) régnant dans ce pays qu'est la France ...

Mise à jour du 10 février 2021. Selon le BuSCA de l'Anses de février 2021France, information sur les rappels,

Dans le prolongement des lois PACTE et EGALIM, le site unique français officiel d’information sur les rappels est en cours de lancement. RappelConso unifiera l’ensemble des outils gouvernementaux d’information sur les rappels de produits dangereux. Le fonctionnement du site repose sur les professionnels, qui auront obligation de déclarer leurs rappels sur le site, et les services déconcentrés de l’état, qui auront la tâche d’en approuver la publication. Le site est ouvert depuis quelques jours aux professionnels. Lien. Le site sera ouvert aux consommateurs le 01/04/2021. Lien.

A propos des lésions oculaires chez des enfants liés aux désinfectants pour les mains

On s'en souvient l'Anses nous avait alerté le 31 août 2020, ainsi que le ministère de la santé à propos des «Solutions hydro-alcooliques : attention aux projections accidentelles dans les yeux des jeunes enfants». Le blog en avait parlé ici.

Un article de CIDRAP News fait le point sur deux études dont l'une française à propos des lésions oculaires liées aux désinfectants pour les mains chez des enfants.


Deux articles détaillent les lésions pédiatriques oculaires liées aux désinfectants pour les mains

Étant donné que la pandémie a rendu le désinfectant pour les mains omniprésent, il était peut-être inévitable que des cliniciens signalent les lésions oculaires liées aux désinfectants chez des enfants.

Deux brèves études publiées récemment dans JAMA Ophthalmology se penchent sur ce sujet, la première étude constatant une multiplication par sept de l'exposition des yeux aux désinfectants chez des enfants français d'avril à août et la seconde étude portant sur deux cas de kératopathie toxique (lésion de la cornée).

Dans l'ensemble, moins de cas d'éclaboussures oculaires chimiques ont été signalés aux centres antipoisons français d'avril à août 2020 que dans les mêmes mois de l'année précédente (2 336 [2,2% des appels pédiatriques] versus 2 553 [4,2%]), selon la première étude . Les cas dans lesquels l'enfant affecté a été exposé à un désinfectant pour les mains sont toutefois passés de 1,3% à 9,9%. La fréquence de ces cas survenant dans les lieux publics a également augmenté, à la fois d'année en année (0 à 63) et de mai à août 2020 (16,4% à 52,4%).

Pendant les mois de la pandémie, 16 enfants ont été admis dans des hôpitaux ophtalmologiques pour avoir été exposés à un désinfectant pour les mains, contre 1 enfant en 2019. Deux des 16 enfants avaient besoin d'une greffe de la membrane amniotique.

L'autre étude a catalogué les symptômes et les traitements de deux cas de kératopathie toxique après une exposition accidentelle des yeux à un désinfectant pour les mains. Un cas concernait un enfant de 4 ans qui a essayé d'utiliser un distributeur de désinfectant dans un magasin; les symptômes comprenaient un manque de circulation sanguine dans l'œil et une importante anomalie épithéliale.

L'autre cas concernait un enfant de 5 ans qui souffrait d'un œil congestionné et d'une mort cellulaire superficielle de la cornée. Après le traitement, qui dans les deux cas comprenait des gouttes de moxifloxacine et de carboxyméthylcellulose, la première lésion a disparu en 2 semaines et la seconde en 5 jours.

«Avec l’utilisation répandue actuelle de désinfectant pour les mains dans les lieux publics, il n’est pas surprenant que les jeunes enfants soient attirés par ces distributeurs, dont beaucoup semblent être conçus par inadvertance pour faciliter le contact entre le désinfectant pour les mains et les yeux des enfants», écrit Kathryn Colby, dans un commentaire sur les deux études. Elle recommande une sensibilisation et une éducation accrues, des panneaux de mise en garde et des remaniements possibles, comme l'utilisation de distributeurs de désinfectant pour les mains pour les enfants à une hauteur plus petite.

Comme le rappelle un article du centre antipoisons de Belgique, «s'il est possible de se laver les mains avec de l'eau et du savon liquide, c'est préférable.»

Bonne nouvelle, le Canada va renforcer les inspections en sécurité des aliments. Quid en France ?

Dans la grisaille de l'hiver et aussi de ce qui nous va nous être annoncé avec la pandémie de Covid-19 et ses nouveaux variants, voici une information qui a dû aller droit au cœur de tous ceux qui, comme moi, sont en faveur de l'amélioration et du renforcement des inspections en sécurité des aliments en France, pas de chance, c'est au Canada que ça se passe …

«Le gouvernement du Canada investit 162,6 millions de dollars pour renforcer l'Agence Canadienne d'Inspection des Aliments», selon communiqué de presse du gouvernement du Canada du 22 janvier 2021.

Rien n'est à retrancher dans ce communiqué, que j'aurais voulu qu'il en soit de même chez nous !

Alors que nous travaillons à la reprise économique après la pandémie de COVID-19 et que nous commençons à mieux reconstruire, il est plus important que jamais que le gouvernement du Canada investisse dans les services qui sont essentiels à la sécurité et à la croissance des entreprises agricoles et agroalimentaires canadiennes.

Le gouvernement du Canada investit 162,6 millions de dollars dans l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) au cours des cinq prochaines années et 40 millions de dollars par an de financement de façon continue pour maintenir l'intégrité du système d'assurance de la salubrité des aliments du Canada, protéger la santé des plantes et des animaux pour assurer l'approvisionnement alimentaire, et fournir un soutien continu aux activités d'importation et d'exportation des entreprises canadiennes pour surmonter les interruptions de la pandémie et la volatilité du commerce mondial.

Cet investissement renforcera un système réglementaire déjà solide et efficace, permettant l'Agence à continuer de réagir efficacement et rapidement aux activités d'importation et d'exportation, d'effectuer une surveillance et de numériser les formulaires et les documents.

Ce financement permettra d'accroître les programmes d'inspection, de surveillance et de contrôle de l'ACIA au Canada afin de réagir à la détection de nouveaux agents pathogènes alimentaires, d'espèces envahissantes et de maladies animales qui menacent les ressources agricoles et naturelles du pays. Les services numériques de l'ACIA seront également développés afin qu'un plus grand nombre d'exportateurs et d'importateurs canadiens puissent bénéficier d'outils efficaces et automatisés de gestion des risques et d'inspection.

Cet investissement fait en sorte que le Canada disposera de l'un des systèmes de sécurité alimentaire et de protection des végétaux et des animaux les plus modernes et les plus efficaces au monde, ce qui renforcera encore la réputation du Canada en tant que partenaire commercial de confiance.

Voilà tout est dit …

Un dernier mot pour vous rappeler que les dégâts toujours présents occasionnés dans les inspections en sécurité des aliments sous l’ère Le Foll, du nom d'un ancien ministre de l’agriculture et ancien parole de François Hollande. 

Ce triste sire souhaite, selon l'excellent blog notes d'Olivier Masbou, «redéfinir de grandes orientations politiques pour un pays qui va sortir de la crise sanitaire avec un déficit budgétaire à 11%, avec plus de 120% d’endettement, une crise sociale qui va être extrêmement lourde et une économie qui doit assurer sa transition écologique». Stéphane Le Foll se se dit porteur d’un «projet pour la France de 2022 » qu’il détaillera dans un livre dont la sortie est prévue pour l’été prochain.

Le bilan de M. Le Foll de mai 2012 à octobre 2016 au ministère de l'agriculture a permis la baisse drastique des inspections en sécurité des aliments, il faudrait lui rappeler tous les jours, une sorte de non-assistance à consommateur en danger, et depuis, hélas, cela ne s'est guère amélioré …

  • 2012 : 86 239
  • 2013 : 82 729
  • 2014 : 78 000
  • 2015 : 76 000
  • 2016 : 55 000
  • 2017 : 54 000
  • 2018 : 57 500
  • 2019 : 58 200

dimanche 24 janvier 2021

Des scientifiques examinent la contamination croisée à la maison dans un programme de l'EFSA

«Des scientifiques examinent la contamination croisée à la maison dans un programme de l'EFSA», source Food Safety News.

Des chercheurs ont modélisé et estimé la contamination croisée (appelée aussi transfert de contamination) dans les cuisines des consommateurs au cours d'un programme de l'EFSA.

Le modèle a été utilisé pour déterminer l'impact des voies de contamination croisée avec différents scénarios. L'efficacité de plusieurs interventions pour réduire le risque de maladies d'origine alimentaire liées à la contamination croisée a été étudiée.

Les résultats ont montré que la voie de la planche à découper avait un impact plus élevé que les autres sources et que le remplacement des ustensiles de cuisine est plus efficace que d'autres interventions étudiées.

Le projet du programme européen de bourses en évaluation des risques alimentaires de l’EFSA (EU-FORA) a fourni une nouvelle modélisation et des données sur la contamination croisée pour l’évaluation quantitative des risques microbiologiques (QMRA pour quantitative microbiological risk assessment). Cela peut aider les gestionnaires des risques à définir les meilleurs conseils pour réduire l'impact de la contamination croisée.

Contamination croisée à la maison

Le rapport de l'Union européenne sur les zoonoses de 2018 a dit que 40,5% des épidémies avec des preuves solides se sont produites au domicile et que 15,6% des cas d'épidémie étaient dus à des aliments contaminés dans l'environnement domestique. La contamination croisée a été identifiée comme l'un des facteurs contributifs des épidémies à forte évidence.

Des recherches antérieures, qui décrivent le transfert bactérien entre une source contaminée comme la viande et un récipient comme une planche à découper, ont montré que le processus de contamination croisée est complexe et affecté par de nombreux facteurs.

Les essais de contamination croisée en laboratoire ont estimé le transfert bactérien par la découpe, de la surface externe de la viande aux surfaces découpées et au couteau. Les résultats montrent des différences dans le transfert bactérien vers le couteau et la surface de coupe en fonction du côté de la viande contaminé.

Le point de départ du modèle est la viande crue contaminée au contact des mains, de la planche à découper et du couteau pendant la préparation du repas. Après contact avec la source contaminée, les mains, la planche à découper et le couteau peuvent transférer des bactéries vers d’autres produits tels que la salade, qui ne sont pas soumis à un traitement thermique supplémentaire avant d’atteindre la bouche du consommateur.

Les interventions incluses sont le lavage des mains, le lavage de la planche à découper ou du couteau, le remplacement des ustensiles de cuisine et l'ordre des actions. L'exemple de la salade de poulet était le scénario de base pour décrire une condition de contamination de surface tandis que le scénario de la salade de bœuf haché était inclus pour la contamination de la surface et de l'intérieur de la viande crue.

Le modèle de contamination croisée est en mesure d'estimer la fraction de bactéries qui atteint le consommateur pour les différents scénarios et l'importance des différentes voies de contamination croisée dans le transfert des bactéries de la viande contaminée au plat final.

Des travaux ont été menés au Centre pour les zoonoses et la microbiologie environnementale de l'Institut national pour la santé publique et l'environnement (RIVM) aux Pays-Bas. Les candidatures sont ouvertes pour la prochaine cohorte de boursiers jusqu'au 29 janvier 2021.

Un numéro spécial du journal de l'EFSA contient 13 articles, dont une revue des éléments des terres rares, du thallium et du tellure dans les aliments d'origine végétale; une évaluation du risque de Annona muricata dans les compléments alimentaires et une étude mesurant le risque de listériose associé à la consommation de saucisses sèches fermentées prêtes à consommer.

Réunion sur l'évaluation des risques

Parallèlement, l'EFSA a publié le rapport annuel du réseau scientifique sur l'évaluation des risques microbiologiques.

Une réunion en ligne en octobre 2020 a couvert le classement des risques des pathogènes dans les aliments, Listeria monocytogenes, Staphylococcus aureus et E. coli dans les fromages, les STEC dans la farine, Campylobacter dans les troupeaux de poulets de chair, un aperçu des rapports sur la sécurité des aliments et les activités de l'EFSA.

Au total, 24 États membres de l'UE, ainsi que la Suisse et la Norvège en qualité d'observateurs, sont membres du réseau sur l'évaluation des risques microbiologiques.

Le représentant suédois a décrit une analyse de 11 années d'intoxication alimentaire signalée en Suède. Les responsables norvégiens ont fait une présentation sur le classement des risques dans les aliments. Chaque année, l’Autorité norvégienne de sécurité des aliments (Mattilsynet) surveille et cartographie les aliments à la recherche d’agents infectieux pouvant nuire à la santé des personnes. La publication est prévue en juin de cette année.

Une présentation de la Belgique a couvert le potentiel de croissance de Listeria monocytogenes dans des fromages fermiers belges. Le délégué slovaque a évoqué les résultats d'une étude sur la résistance à la chaleur de S. aureus et de E. coli à partir de fromages étirés artisanaux produits à partir de caillé de lait cru. Un responsable suisse a fait une présentation sur E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) dans la farine avec 10 souches isolées à partir de 93 échantillons.

La création d'un référentiel européen de modèles de sécurité des aliments a fait l'objet d'une conférence d'un orateur de l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR). L'outil devrait être disponible d'ici mars 2021.

Le mandat du réseau scientifique d'évaluation des risques microbiologiques de l'EFSA a expiré à la fin de 2020, mais une proposition de renouvellement était en cours de présentation lors de la publication du rapport. La prochaine réunion est prévue pour l'automne de cette année. Une nouvelle réunion en ligne au printemps de cette année a été également envisagée.

Covid-19: Cacophonie en France sur le port du masque, la distanciation physique, sans oublier la campagne de vaccination ...

«Le HCSP (Haut conseil de la santé publique, NDLR) recommande aux Français, et c'est la recommandation que je leur fais également, de ne plus utiliser le masque artisanal qu'on a fabriqué chez soi», a déclaré ce jeudi 21 janvier au 20h de TF1 le ministre de la Santé Olivier Véran, qui demande d'éviter également les masques industriels en tissu les moins filtrants (dits "de catégorie 2").

Le décret où figurent ces dispositions, ainsi que l'avis du HCSP sur lequel il s'appuie, doivent être publiés ce vendredi matin, a-t-il précisé.

Sauf que jusqu'à cette heure avancée du dimanche 24 après-midi, point de nouvel avis du HCSP, point de décret non plus, mais entre temps, on a eu un avis de l'Académie nationale de médecine qui rapporte le 22 janvier 2021 dans un avis pragmatique, Faut-il modifier les gestes barrière face à l’irruption de variants du SARS-CoV-2 ?

Le renforcement proposé par le HCSP relève d’un principe de précaution que justifie le risque d’une reprise épidémique, mais il manque de preuve scientifique : variant ou non, le SARS-CoV-2 utilise les mêmes voies de transmission, avec la même aptitude à franchir les masques faciaux. L’efficacité des masques «grand public» n’a jamais été prise en défaut dès lors qu’ils sont correctement portés. Ainsi, l’étude épidémiologique ComCor montre que l’essentiel des contaminations a lieu dans les conditions qui permettent de retirer le masque.

L’abandon des masques en tissu de catégorie 2 et des masques artisanaux au profit de masques plus protecteurs remet en question le principe du masque protégeant l’entourage de celui qui le porte et induit l’exigence supplémentaire de protéger le porteur du masque. Un tel changement des recommandations concernant une pratique avec laquelle l’ensemble de la population avait réussi à se familiariser risque de susciter de l’incompréhension et de raviver les doutes sur le bien-fondé des préconisations officielles.

Sur les masques, l'OMS n'est pas de l'avis du ministre et éventuellement du HCSP de ne plus utiliser des masques en tissu faits maison, voir ici.

De même, s’il est bien admis que la distanciation physique est une mesure contre la transmission dont l’efficacité augmente avec l’espacement entre les personnes, il est évident qu’elle ne peut être respectée en tous lieux, que la limite soit fixée à 1 m (OMS), à 1,5 m (Allemagne, Belgique), ou à 2 m (Espagne, Italie, États-Unis). Étendre la distanciation de 1 à 2 m est une proposition défendable en théorie, mais inapplicable en pratique.

Un article du blog du 11 avril 2020  traitait déjà du sujet de la distanciation physique, Distance sociale ou distance physique, c'est quoi ? 1 m, 1,5 m ou 2 m …

Last but not the least, j'aimerais bien aussi que l'on réponde à la question toujours restée sans réponse, pourquoi vaccine-t-on moins pendant le week-end ?

Le suivi ci-dessous au dimanche 24 janvier est assez démonstratif !

Mise à jour du 25 janvier 2021. Dans la rubrique, Ah bon, on le savait, voici l'inénarrable présidente de la Haute Autorité de Santé ...

Mise à njour du 1er février 2021. On lira sans être convaincu, en tout cas, je ne le suis pas sur le volet renforcement des mesures de protection, du dernier avis du HCSP du 28 janvier 2021, Covid-19 : contrôle de la diffusion des nouveaux variants du virus (complément).

Décontamination de Escherichia coli O157:H7 sur de laitue romaine à l'aide d'un nouvelle lysine de bactériophage

«Décontamination de Escherichia coli O157:H7 sur de laitue romaine à l'aide d'un nouvelle lysine de bactériophage», source International Journal of Food Microbiology.

Faits saillants

  • Nous avons développé une nouvelle lysine de phage, PlyEc2, afin de tuer E. coli pathogène sur des produits.
  • PlyEc2 a montré une puissante activité de destruction contre les principaux pathogènes d'origine alimentaire in vitro
  • Une seule dose de PlyEc2 peut tuer 99,7% des E. coli O157:H7 présents sur de la laitue contaminée
  • La décontamination avec PlyEc2 préserve l'attrait sensoriel de la laitue traitée
  • Les lysines peuvent décontaminer efficacement les aliments peu transformés des bactéries Gram-négatif

Résumé

Les légumes crus sont un aliment essentiel pour une alimentation saine, mais leur consommation accrue augmente le risque de maladies d'origine alimentaire. La contamination des salades vertes par Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) O157:H7 a causé des maladies graves et d'importantes pertes économiques presque chaque année aux États-Unis au cours des 10 dernières années. Pour réduire le risque d'infections causées par des produits contaminés, des approches basées sur un virus bactérien - communément appelé bactériophage ou phage - ont récemment commencé à susciter l'intérêt parmi d'autres stratégies antimicrobiennes. Les phages pénètrent dans les cellules bactériennes pour se reproduire et provoquent la lyse cellulaire afin de libérer leur descendance phagique à la fin de leur cycle d'infection. Cet effet lytique est causé par des lysines, des enzymes codées par phages qui ont évolué pour dégrader la paroi cellulaire bactérienne entraînant une lyse hypotonique. Lorsqu'elles sont appliquées à l'extérieur sous leur forme purifiée, ces enzymes sont capables de tuer les bactéries sensibles au contact d'une manière similaire. Leurs propriétés bactéricides uniques ont fait des lysines des agents antimicrobiens efficaces dans une variété d'applications, du traitement des infections multirésistantes chez l'homme au contrôle de la contamination bactérienne dans plusieurs domaines, y compris la sécurité microbiologique des aliments. 

Nous décrivons ici une nouvelle lysine, à savoir PlyEc2, avec une puissante activité bactéricide contre les principaux pathogènes Gram négatif, notamment E. coli, Salmonella, Shigella, Acinetobacter et Pseudomonas. PlyEc2 a montré une activité bactéricide élevée contrae les STEC à une concentration de 12,5 μg/ml dans différentes conditions de pH. Cette lysine a également permis de réduire le titre bactérien de plusieurs souches bactériennes pathogènes in vitro de plus de 5 unités logarithmiques, aboutissant à une stérilisation complète. Surtout, PlyEc2 s'est avéré être un puissant agent de décontamination des produits dans sa capacité à éliminer 99,7% des STEC O157:H7 contaminant dans notre modèle de feuille de laitue romaine. PlyEc2 a également pu éradiquer 99,8% des bactéries contaminant la solution de lavage, réduisant considérablement le risque de contamination croisée pendant le processus de lavage. Un panel d'évaluation sensorielle a constaté que le traitement avec PlyEc2 ne modifiait pas la qualité visuelle et tactile des feuilles de laitue par rapport à des feuilles non traitées. Notre étude est la première à décrire un traitement à la lysine très efficace pour maîtriser la contamination par des pathogènes Gram négatif sur de la laitue réfrigérée sans ajout d'agents déstabilisants de la membrane.

samedi 23 janvier 2021

Covid-19: Un rapport en Israël suggère qu'une dose du vaccin Pfizer pourrait être moins efficace que prévu»

«Covid-19: un rapport en Israël suggère qu'une dose du vaccin Pfizer pourrait être moins efficace que prévu», source BMJ 2021;372:n217.

Des inquiétudes ont été soulevées quant au niveau de protection offert par une dose unique du vaccin Pfizer BioNTech contre le Covid-19, à la suite de rapports d'Israël selon lesquels il est beaucoup plus faible que prévu.

Israël, qui, comme le Royaume-Uni, est actuellement dans son troisième confinement national, a jusqu'à présent vacciné plus de 75% de ses personnes âgées avec au moins une dose. Les premiers rapports sur le déploiement du vaccin suggèrent que la première dose a conduit à une réduction de 33% des cas de coronavirus par rapport à une efficacité d'au moins 52% rapportée dans les essais cliniques.

Un rapport préliminaire du Clalit Research Institute a comparé les données infectieuses de 200 000 personnes âgées de 60 ans et plus non vaccinées avec les données infectieuses de 200 000 personnes du même groupe d'âge ayant reçu une dose de vaccin et suivies pendant au moins 11 jours. à partir de la date de vaccination. A J14, il y avait une «diminution significative d'environ 33% du taux de tests positifs pour le coronavirus» parmi ceux qui avaient été vaccinés. Cette diminution est restée la même entre les J15 et 17.

Le rapport a soulevé des inquiétudes, car les résultats publiés suggèrent que l'efficacité du vaccin Pfizer était de 52,4% entre la première et la deuxième dose (espacées de 21 jours), et les données évaluées par Public Health England indiquent qu'elle pourrait atteindre 89%. protecteur à J15 au 21.

Le Clalit Research Institute a souligné, cependant, que ses résultats n'incluaient que des personnes âgées de 60 ans et plus, alors que les essais Pfizer incluaient également des personnes plus jeunes, et que les résultats n'avaient pas encore été examinés par des pairs. En outre, l’étude Clalit a identifié les personnes infectées selon les tests de laboratoire de ceux qui ont choisi d’être testés, tandis que les études de Pfizer ne faisaient référence qu’à l’apparition d’une maladie symptomatique.

Au Royaume-Uni, la politique de vaccination donne la priorité à faire vacciner autant de personnes à risque avec une seule dose que de s'assurer que les gens reçoivent deux doses dans le délai spécifié dans les essais cliniques. Bien qu'il existe des données suggérant que l'intervalle de 12 semaines choisi entre les deux doses est efficace pour le vaccin Oxford AstraZeneca, il n'y a pas de données à l'appui de cet intervalle pour le vaccin Pfizer.

En tant que tel, un statisticien de premier plan a écrit au secrétaire britannique à la Santé, Matt Hancock, pour l'exhorter à enquêter sur les effets de la décision d'étendre l'écart entre la première et la deuxième dose du vaccin Pfizer BioNTech.

Sur les rapports d'Israël, le conseiller scientifique en chef du Royaume-Uni, Patrick Vallance, dans une interview accordée à Sky News, a déclaré: «Nous savons que lorsque vous entrez dans la pratique réelle, les choses sont rarement aussi bonnes que les essais cliniques. Je ne sais pas exactement quelles données Israël regarde, mais nous devons examiner cela attentivement.»

Pendant ce temps, le professeur de pharmacoépidémiologie de la London School of Hygiene and Tropical Medicine Stephen Evans a déclaré: «Le Royaume-Uni disposera bientôt de ses propres données montrant l'efficacité après la première dose pour les différents vaccins actuellement utilisés et tout changement de politique devrait attendre des données plus solides. Si, par exemple, l'efficacité après une dose était de 33% mais l'efficacité après deux doses était de 60%, la politique britannique serait toujours justifiée. Des arguments similaires s'appliquent en ce qui concerne l'efficacité contre les maladies graves.»