vendredi 22 mars 2019

Canada : Encore un rappel lié à des nuggets crus, surgelés et panés de poulet contaminés par Salmonella


Aucune résolution en vue ...

« Plus de nuggets de poulet panées surgelées rappelés dans le cadre d'une épidémie », source article de Coral Beach paru le 22 mars 2019 dans Food Safety News.


Cela devient un vrai feuilleton au Canada avec ces nuggets crus surgelés panés de poulet contaminés par Salmonella, le blog vous en avait parlé ici et ici.

Les autorités canadiennes ont publié le 13e avis de rappel relatif à plus d'une douzaine de flambées de Salmonella - certaines en cours - dans leur pays au cours des 22 derniers mois. Les enquêteurs sont remontés jusqu’à des nuggets (pépites) de poulet panées surgelées, des galettes et des produits similaires.


Dans son dernier rappel, publié le 21 mars, l'Agence canadienne d'inspection des aliments a exhorté les consommateurs à vérifier dans leur maison si il y avait des « Pépites de poulet Style Pub - Escalopettes de poulet panées non cuites de marque Janes et de les jeter, même si certaines ont été mangés et que personne ne semblait être tombés malades. L’agence a annoncé que Sofina Foods Inc. avait distribué les produits rappelés à des distributeurs à l’échelle nationale.

L'Agence de la santé publique du Canada continue de mettre le public en garde contre les dangers des produits de poulet panés et surgelés crus. L’agence a indiqué qu’au 1er mars, on comptait au total 555 victimes de flambées confirmées par laboratoire dans l’ensemble du pays. Parmi ceux pour lesquels des informations complètes sont disponibles, 92 personnes ont dû être hospitalisées.

Trois des patients confirmés sont décédés. Cependant, le gouvernement a signalé que deux d’entre eux sont décédés des suites d’autres conditions présentes au cours de leur salmonellose. La cause spécifique du décès du troisième patient faisait toujours l’objet d’une enquête à compter de la mise à jour du 1er mars.

À compter du 1er mars, l’agence fédérale de la santé publique a participé à deux enquêtes nationales en cours sur des épidémies à Salmonella liées à du poulet cru, y compris les produits de poulet panés et surgelés.

« Quand ils ne sont pas bien cuits, les produits de poulet pané et congelé contenant du poulet cru présentent un risque accru pour la santé des personnes qui les manipulent, préparent ou consomment. Ces aliments peuvent avoir l'apparence d'être précuits ou dorés, mais on devrait les manipuler et les préparer avec précaution. », selon l'avertissement de santé publique en vigueur depuis près de deux ans.

Le rappel du 21 mars marque la cinquième fois depuis 2017 que Sofina Foods Inc. doit rappeler des produits de poulet panés surgelés de marque Janes. Sofina, Loblaws et d’autres sociétés ont rappelé des dizaines de produits de ce type depuis juillet 2017. Les premiers cas confirmés d’épidémie confirmés imputables à des produits de poulet panés surgelés ont débuté en mai 2017.

Les consommateurs peuvent consulter les informations suivantes sur l’étiquetage pour savoir s’ils possèdent les produits rappelés en dernier lieu: « Pépites de poulet Style Pub - Escalopettes de poulet panées non cuites » de marque Janes en conditionnement de 800 grammes portant le code de date limite de consommation (meilleur avant) « 2019 DE 15 » et un numéro CUP de 0 69299 12489 7.» 

Le rappel a été déclenché par les conclusions d'une investigation sur une éclosion de maladie d'origine alimentaire, selon l'avis de rappel du 21 mars. L'Agence canadienne d'inspection des aliments mène une investigation sur la sécurité des aliments, qui pourrait entraîner le rappel d'autres produits.

Les responsables canadiens attribuent l'introduction d’analyses de laboratoire de haute technologie afin d’aider à identifier des épidémies et la traçabilité des maladies des patients dans les produits de poulet panés congelés.

« En mai 2017, les scientifiques du gouvernement du Canada ont commencé à utiliser une nouvelle technologie appelée « séquençage du génome entier » pour améliorer la détection d'éclosions et aider à y réagir. Depuis ce temps, les partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux en matière de santé et de salubrité des aliments ont enquêté sur 16 éclosions nationales associées au poulet cru, y compris les produits de poulet pané, cru, et congelé. », selon la dernière mise à jour des responsables de la santé publique.

On trouvera la liste des rappels de produits de poulet crus panés et congelés en raison de la bactérie Salmonella : de juillet 2017 au présent.

La saga SignalConso vue par des médias et des internautes

La saga SignalConso initiée ici se poursuit …


Dans Le Figaro.fr du 14 mars 2019, on peut lire « Commerçants: un outil pour dénoncer les mauvaises pratiques ».
La Répression des fraudes teste actuellement « SignalConso », une plateforme numérique donnant la possibilité aux consommateurs de signaler une fraude ou une anomalie constatée dans un établissement.
56 commentaires sont à lire dans le Figaro.fr, parmi lesquels :
Il va en falloir combien de fonctionnaires pour gérer tout ça ?
Pourra t'on aussi se plaindre par le même Service "SignalConso" quand la Fonction Publique (d'Etat, de Département, de Région, de Commune) n'est pas au niveau de nos attentes, et avoir "en même temps" la rectification ? On les paient aussi ces services...Et surtout on ne peut pas aller ailleurs faire jouer la concurrence....


Je suis mitigé... autant cela peut faire avancer la qualité des service autant...on va retrouver du chantage au commerçant ( type chantage tripadvisor) et des dénonciation inutile car le clients ne connait pas forcement les vrais obligations légales du commerçant.


Bref quand il n'y pas de mise en danger ( alimentaire) ou de personne lésée...la délation c'est pas beau !


Un outil de plus contre les fraudes commerciales ne peut qu'être salué par les consommateurs. Mais cette administration de la répression des fraudes a t'elle vraiment les moyens humains et juridiques de traiter toutes les plaintes ?


A la Répression des Fraudes, ils sont déjà très peu nombreux pour faire leur boulot habituel, alors s'occuper de ces dénonciations me paraît quelque peu ambitieux .... !!!


Ne vous imaginez pas que la DGCCRF pourra faire face aux milliers de signalements qu'elle recevra tous les jours. De plus elle n'a aucun pouvoir de contrainte. Au mieux vous recevrez un mail envoyé par un automate vous disant comment essayer de vous dépatouiller. Tout ça c'est encore du vent.


Une appli de délation, il n'y a qu'en France que l'idée pouvait prospérer.


La lettre anonyme existe depuis longtemps, là, on passe à l'échelon supérieur, mais si il n'y a personne pour traiter les messages … 
Le Dauphiné.com du 5 mars 2019 parle carrément de « Fraudes chez les commerçants : le nouveau réflexe ‘Signal Conso’ ».
Le gouvernement lance une nouvelle plateforme qui permet aux consommateurs de signaler les mauvaises pratiques de certains commerçants. Les signalements les plus graves déclencheront des contrôles de la répression des fraudes. 
Un internaute signalé :
… mais il ne suffit d'avoir cet outil, il est impératif d'avoir le personnel enquêteur nécessaire pour faire face. Sinon cette annonce restera lettre morte.
Je suis assez d'accord avec ces internautes ... pour dire que cette application n'est pas La réponse attendue par les consommateurs ...

Complément. Selon le quotidien vespéral Le Monde du 25 mars 2019, Un nouveau dispositif d’alerte pour les consommateurs.
Tirant les leçons de l’affaire Lactalis, la répression des fraudes mène des expériences pour permettre aux clients de signaler en ligne tout problème sur un article.
On peut y lire ceci : Transformer les consommateurs en lanceurs d’alerte pour détecter plus rapidement des produits dangereux est l’un des volets du chantier d’amélioration des procédures de retrait-rappel ...

En quoi transformer les consommateurs en lanceurs d’alerte va les faire informer des avis de retrait-rappel ? 

Transfert de la DGCCRF au ministère de l’Agriculture, hoax ou réalité ?


Un article du 19 mars 2019 de Bastien Scordia sur le site acteurs publics.com a retenu mon attention, et pour cause, car il traite de « Rumeurs et guéguerre autour d’un transfert de la DGCCRF au ministère de l’Agriculture ».

Des rumeurs, il en existe un peu partout, mais la guéguerre ou la guerre, ça on connaît dans les administrations de notre beau pays …

S’agit-il d’un nouvel épisode de la « guerre des polices » que j’évoquais en octobre 2018 dans un article et relayé par le SNISPV (Syndicat National des Inspecteurs en Santé Publique Vétérinaire) ?

 « …la commission va aussi demander à ce que l'Etat mette fin à la « guerre des polices » et crée une autorité unique dans le domaine de la sécurité alimentaire, dénonçant une « armée mexicaine » avec « trois ministères : la Santé, Bercy et Agriculture, c'est pas possible ».
Alors que veut-on ? La « guerre des polices », l’« armée mexicaine », la « police unifiée », la « police privée », la « guerre des chapelles », etc. ?

Mais ne rêvons pas, tout compte fait, les effectifs ne seront pas renforcés sans une réelle volonté politique… et cette volonté politique, elle n’existe pas chers lecteurs …

Selon l’article d’acteurs public.com précité,

Le ministre de l’Agriculture a annoncé à des organisations syndicales le futur rapprochement de la direction générale de l’alimentation (DGAL), rattachée à son ministère, avec la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), rattachée à Bercy. Ce rapprochement pourrait prendre la forme d’une agence dont l’Agriculture assurerait le pilotage. « Rien n’a été décidé », répond Bercy, qui souhaite pour sa part un pilotage conjoint. La guerre des chapelles est lancée.


« Ce fut une surprise », reconnaît un représentant du personnel. Lors de rencontres bilatérales, le 12 mars, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Didier Guillaume, a indiqué aux organisations syndicales qu’un rapprochement se profilait entre la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et la direction générale de l’alimentation (DGAL) concernant les contrôles sanitaires et alimentaires.

Dans le compte-rendu de son audience, FO Agriculture relate ainsi que le ministre a annoncé à cette occasion que les deux directions (la première rattachée à Bercy, la seconde au ministère de l’Agriculture) « seront rattachées et organisées, peut-être sous forme d’agence, dont le ministère de l’Agriculture, qui assure 90 % des missions, assurera le pilotage ». « Le ministre nous a confirmé la mise en œuvre d’une police unifiée si possible avant fin 2019 » rapporte pour sa part l’Unsa Agrifor, demandeuse d’un tel rapprochement.

Suffisant pour faire bondir la fédération Solidaires de la DGCCRF, qui s’est fendue d’un communiqué, vendredi 15 mars, pour réclamer de « vraies informations » et demander une audience auprès de leur ministre de tutelle, le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire. Une demande restée lettre morte depuis lors. « Soit le ministre et la directrice générale [de la DGCCRF, ndlr] se font promener, soit le ministre de l’Agriculture prend ses désirs pour des réalités, soit c’est un grand bazar au gouvernement », explique cette organisation syndicale, première en termes de représentativité à la répression des fraudes.

NB : Tous les liens sont du blog –aa.