dimanche 4 août 2019

Les actualités et la leptospirose


« Baignade et activités en eau douce » est le titre d’un communiqué de la préfecture de Haute-Savoie du 2 août 2019.
L’Agence régionale de santé de Bourgogne-franche Comté (ARS) a été informée de 3 cas de leptospirose suite à une baignade dans une zone non contrôlée. L’ARS et la préfecture rappellent que la baignade doit se pratiquer dans des zones surveillées faisant l’objet d’un contrôle sanitaire.


L’ensemble des activités de baignade et de loisirs aquatiques en eau douce présente un risque d’exposition aux bactéries responsables de la leptospirose. La préfecture et l’ARS souhaitent informer la population sur cette maladie et rappeler les gestes de prévention.
Le communiqué nous informe sur ce qu’est la leptospirose, quels sont les symptômes et comment se protéger de la leptospirose … c’est à lire !

Le communiqué indique aussi:
Vous pouvez retrouver les lieux de baignade à l’adresse suivante : https://www.bourgogne-franche-comte.ars.sante.fr/qualite-des-baignades-les-plaisirs-de-leau-souscontrole
Malheureusement ce lien aboutit à une page qui n’existe pas ou plus !

De même sur le site de l’ARS Bourgogne-franche Comté, il n’existe pas de page consacrée à la leptospirose. Pour en trouver une, il faut aller sur le site de l’ARS Bretagne

Cliquez sur l'image pour l'agrandir
LCI du 4 août 2019 nous explique :
Deux des trois jeunes contaminés par la leptospirose en Haute-Saône sont toujours hospitalisés dans un état « grave » ce dimanche. Ils ont été admis « pour une symptomatologie grave avec des problématiques touchant certains organes », précise l'Agence régionale de santé. Le troisième individu, lui, est sorti de l'hôpital.


La leptospirose peut se développer dans des zones de rejets des eaux usées, où il y a une prolifération des ragondins porteurs du germe qui contaminent l'eau par leur urine. Ceux qui se baignent dans ces endroits peuvent alors s'exposer à cette maladie », a expliqué le médecin.
« L'ensemble des activités de baignade et de loisirs aquatiques en eau douce présente un risque d'exposition aux bactéries responsables de la leptospirose », avait mis en garde vendredi soir dans un communiqué la préfecture, rappelant que « la baignade doit se pratiquer dans des zones surveillées faisant l'objet d'un contrôle sanitaire ».
Enfin, comme le rappelle cette affiche de la ville de Paris, la leptospirose ne s'attrape pas qu'en se baignant dans des eaux pas très propres ...

En 2017, 602 cas ont été diagnostiqués en France métropolitaine par le Centre National de Référence et son réseau de laboratoires et l’incidence estimée était de 0,95 cas pour 100 000 habitants.

Transmission directe ou indirecte par les animaux

L’homme est un hôte occasionnel des espèces pathogènes de leptospires, responsables de la leptospirose, dans un cycle impliquant les animaux sauvages et domestiques. Le réservoir animal est très diversifié, et outre les rongeurs (rats, ragondins, souris, mulots), il comprend certains carnivores (mangoustes, renards), des animaux d’élevage (bovins, caprins, ovins, chevaux, porcs) et des animaux de compagnie (chiens). Tous ces animaux, souvent porteurs sains, excrètent les leptospires dans les urines. Les leptospires se maintiennent assez facilement dans le milieu extérieur (eau douce, sols boueux), ce qui favorise la contamination. Chez l’homme, la contamination directe (contact animal) est peu fréquente par rapport à la contamination indirecte (contact avec le sol ou l’eau contaminée).
Mais, 
De plus, la leptospirose a des taux d’incidence 10 à 80 fois plus élevés dans les outre-mer qu’en France métropolitaine. Ce qui en fait un problème de santé publique important. 

Le cheptel porcin chinois devrait se contracter de 50% en raison de la peste porcine africaine


« Le cheptel porcin chinois devrait se contracter de 50% en raison de la peste porcine africaine », source CNBC.

Le cheptel porcin chinois pourrait se réduire de moitié d'ici fin 2019 par rapport à l'année précédente, alors qu'une épidémie de peste porcine africaine a envahi le premier producteur mondial de porc, ont annoncé des analystes de la banque néerlandaise Rabobank.

Selon la banque, le cheptel chinois, de loin le plus grand du monde, aurait déjà diminué de 40% par rapport à l’année précédente, soit bien plus que les estimations officielles, qui allaient de 15% à 26%.

Les prévisions viennent au milieu des spéculations de l’industrie selon lesquelles le déclin aurait été bien pire que ce que confirment les responsables de l’agriculture, qui ont lancé ce mois-ci une investigation sur les efforts des autorités locales pour contenir la maladie.

Rabobank a dit que la production de viande de porc en Chine en 2019 devrait chuter de 25% par rapport à l’année précédente, une baisse moins importante que celle des troupeaux de porcs en raison du grand nombre d’animaux abattus au premier semestre de 2019.

La production de viande de porc, la viande de prédilection de la Chine, devrait encore baisser de 10% à 15% en 2020, indique un rapport.

Il faudra peut-être plus de cinq ans à la production pour retrouver son niveau d'avant les épidémies meurtrières, car des problèmes, notamment le manque de solutions pour prévenir la maladie et un manque de capital, limiteront le repeuplement, a-t-il ajouté.

Reuters a annoncé plus tôt ce mois-ci que près de la moitié des porcs reproducteurs chinois sont morts de la peste porcine africaine ou ont été abattus en raison de la propagation de la maladie.

Rabobank, qui estimait à la fin de l’année dernière le nombre de porcs en Chine à 360 millions, a déclaré en avril que jusqu’à 200 millions de porcs pourraient être abattus ou sont morts à cause de la maladie, tandis que la production de viande de porc pourrait chuter de 30%.

L'absence de l'étiquetage d'un produit dangereux entraîne un accident grave chez une fillette de 22 mois

Un site sur la prévention du risque chimique traite du sujet suivant, «Réétiqueter ses produits chimiques, quelles obligations ?» On apprend ainsi :
L’étiquette délivre des informations essentielles sur les dangers d’un produit chimique. Or, celui-ci connait souvent une existence mouvementée : transvasement, reconditionnement, mélange…
Comment et pourquoi assurer la permanence de l’étiquetage tout au long de la vie du produit chimique ? 
Vous lirez la suite si vous êtes intéressé, mais malheureusement, cette existence mouvementée de l'étiquette a fait récemment un accident grave, « Un restaurant sert du détergent à une fillette de 22 mois », selon Le Progrès.fr du 3 août 2019.
Une petite fille de 22 mois et ses parents ont été intoxiqués après avoir ingéré du détergent, ce jeudi, dans un restaurant de luxe de Pornic (Loire-Atlantique).
Selon Ouest-France, les employés pensaient servir du jus de fruit à l'enfant. C'est en voyant la réaction de leur bébé que les parents ont à leur tour voulu goûter le breuvage. Tous trois ont été transportés à l'hôpital mais la fillette est la plus gravement touchée. 
« Je croyais que c’était de l’alcool, raconte le père. En goûtant je me suis brûlé les lèvres, ma femme en a presque avalé. »
Ses jours sont hors de danger mais l'enfant a été plongée dans un coma artificiel. « Elle n'est plus entre la vie et la mort mais elle risque de perdre son œsophage », relate-t-il encore, interrogé par le quotidien régional.
La direction du restaurant avait dans un premier temps évoqué de la lessive. Il s'agirait en réalité d'un produit détergent pour lave-vaisselle industriel, contenant notamment de la soude caustique. 
Comment s'est-il retrouvé dans le verre servi à la fillette ?
Selon la gendarmerie, lors de son service, un employé du restaurant a versé du produit d’entretien dans un récipient pourtant réservé au jus de fruit, et l’a laissé à l’extérieur de la cuisine.
Peu de temps après, un autre salarié, pensant que la boisson avait été oubliée, s’en est saisie et l’a remise à sa place… soit au réfrigérateur. Vient le tour d’un troisième et dernier serveur qui s’est emparé, lui aussi, du prétendu jus de pomme pour le servir à table. Résultat, toute la famille a été transportée au CHU de Nantes. Une enquête a été ouverte.
Le père de famille a déposé plainte: «ce n'est pas un coup de pas de bol, mais une négligence grave», estime-t-il.

samedi 3 août 2019

Comportement de Listeria monocytogenes en fonction de la microstructure et la teneur en graisse des aliments


La microstructure et la teneur en graisse des aliments affectent la croissance, la morphologie, la cinétique de croissance et la phase privilégiée de la croissance cellulaire de Listeria monocytogenes dans des modèles à base de poisson.

Tel est le titre d'un article qui vient de paraître dans Applied and Environmental Microbiology, une revue de l'ASM.

Résumé
La microstructure des aliments affecte de manière significative la dynamique de la croissance microbienne, mais les connaissances concernant les mécanismes d’influence exacts à l’échelle microscopique sont limitées.

L'influence de la microstructure des aliments sur la croissance à 10°C de Listeria monocytogenes (souche avec une protéine fluorescente verte) dans un modèle à base de poisson a été étudiée par microscopie confocale à balayage laser.

Les modèles présentaient différentes microstructures, à savoir un liquide, un xanthane (liquide de viscosité élevée), un gel aqueux, une émulsion et une émulsion gélifiée dont la teneur en graisse variait. Les bactéries se sont développées sous forme de cellules individuelles, de petits agrégats et de micro-colonies de tailles différentes (basées sur les rayons des colonies [taille I, 1,5 à 5,0 μm; taille II, 5,0 à 10,0 μm; taille III, 10,0 à 15,0 μm; et taille IV, ≥15 μm]). Dans le liquide, les petits agrégats et les micro-colonies de taille I étaient principalement présents, tandis que les micro-colonies de taille II et III étaient prédominantes dans le xanthane et le gel aqueux.

Les cellules dans les émulsions et les émulsions gélifiées se sont développées dans la phase aqueuse et à l'interface graisse-eau.

Un essai d'adhésion microbienne au solvant a démontré des affinités bactériennes non polaires au solvant, ce qui implique que ce comportement n'était probablement pas causé par le caractère hydrophobe de la surface cellulaire.

Dans les systèmes contenant 1 et 5% de graisse, le plus grand volume de cellules était principalement représenté par les micro-colonies de taille I et II, tandis qu’à 10 et 20% de graisse, quelques micro-colonies de taille IV représentaient presque le volume cellulaire total.

Les résultats microscopiques (concernant, par exemple, la morphologie de la croissance, la taille de la micro-colonie, les distances d'inter-colonies et la phase privilégiée de croissance) ont été mis en relation avec la dynamique de croissance macroscopique obtenue précédemment dans des modèles d'un cocktail de souches de L. monocytogenes, ce qui a permis d'expliquer influence des aspects de la microstructure des aliments sur la durée de la phase de latence et la vitesse de croissance.

Importance.
Listeria monocytogenes est l’un des agents pathogènes d’origine alimentaire les plus dangereux en raison du taux de mortalité élevé de la maladie (c'est-à-dire la listériose).

Dans cette étude, le comportement de croissance de L. monocytogenes a été étudié à une échelle microscopique dans des systèmes de modèles alimentaires imitant les produits transformés de poissons (par exemple, des pâtés de poisson et des soupes de poisson), et les résultats étaient liés aux paramètres de croissance macroscopiques.

De nombreuses études ont précédemment porté sur l’influence de la microstructure des aliments sur la croissance microbienne.

La nouveauté de ce travail réside dans (i) la recherche microscopique de produits avec une composition et/ou une structure complexes  en utilisant la microscopie confocale à balayage laser et (ii) le lien direct avec le niveau macroscopique.

Le comportement de croissance (c'est-à-dire concernant la morphologie de la croissance bactérienne et la phase de croissance préférée) était plus complexe que supposé dans les études macroscopiques courantes.

Par conséquent, l’efficacité des technologies antimicrobiennes industrielles de conservation des aliments (par exemple, le traitement thermique) peut être surestimée pour certains produits, ce qui peut avoir des conséquences critiques pour la sécurité des aliments.