jeudi 15 août 2019

La FDA a adressé sa première lettre d'avertissement à un importateur de produits alimentaires fondée sur le Food Safety Modernization Act


« La FDA a adressé sa première lettre d'avertissement à un importateur de produits alimentaires fondée sur le Food Safety Modernization Act », source CIDRAP News.

La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a annoncé le 13 août 2019 avoir envoyé la première lettre d'avertissement à un importateur de produits alimentaires utilisant une nouvelle autorité en vertu du Foreign Supplier Verification Programs (FSVP) du Food Safety Modernization Act de la FDA. La règle exige des importateurs qu'ils vérifient que leurs fournisseurs étrangers produisant des aliments conformes aux normes de sécurité des aliments des Etats-Unis.

En date du 30 juillet, la FDA a envoyé la lettre d'avertissement à Brodt Zenatti Holdings LLS, basée à Jupiter, Floride, qui importait du tahini de la société Karawan Tahini and Halva, basé en Israël.

Le produit a été lié à une éclosion à Salmonella Concord annoncée pour la première fois par le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) en mai. À la fin du mois de juin, le CDC avait publié leur rapport final sur l'épidémie, qui a rendu malade six personnes dans trois États. Des preuves épidémiologiques, de traçabilité et de laboratoire ont indiqué que les produits de Karawan tahini étaient probablement à l'origine de l'épidémie.

La FDA a indiqué dans son communiqué que la lettre d'avertissement (warning letter) avait été envoyée après que les enquêteurs de la FDA aient constaté que Brodt Zenatti Holdings LLC était en non-conformité avec la règle du FSVP, qui spécifie des activités fondées sur le risque afin de vérifierque les aliments importés respectent les normes américaines en matière desécurité des aliments.

La FDA a demandé à la société de réagir dans un délai de 15 jours ouvrables avec un plan afin de corriger les non-conformités ou de fournir des preuves que les problèmes avaient été corrigés.

Si la société ne remédie pas aux non-conformités, elle peut être soumise à une nouvelle alerte à l'importation qui autorise la détention sans inspection des aliments d'origine humaine ou animale par des importateurs qui ne respectent pas la règle du FSVP.

Dans le communiqué, le commissaire par intérim de la FDA, Ned Sharpless, a indiqué: « La FDA continue de travailler avec les importateurs de produits alimentaires qui élaborent des plans afin de se conformer à la règle FSVP et qui s'efforcent de se mettre en conformité. Cependant, négliger de se conformer aux exigences mettent les consommateurs en danger, et notre priorité absolue est d'utiliser toute la gamme de nos outils disponibles pour protéger la santé publique. »

Choses lues sur des maladies infectieuses


Madagascar: le gouvernement sur le qui-vive avec le retour de la peste bubonique, selon RFI Afrique du 9 août 2019. Extraits.

A Madagascar, la saison pesteuse a démarré. Les trois premiers cas de peste bubonique viennent d’être enregistrés à 50 km à l’ouest de la capitale. Aucun mort n’est à déplorer pour le moment mais le ministère de la Santé veille. Comme chaque année, les campagnes de sensibilisation ont débuté. Le but : éviter la propagation d’épidémies comme celle de 2017, année noire, qui avait fait plus de 200 victimes et 2 400 personnes infectées par la bactérie sur tout le territoire malgache.

« Ne pas répéter les erreurs du passé », c’est l’ambition affichée du ministère de la Santé. Contacté par téléphone, le directeur général de la médecine préventive Dr Fidiniaina Randriatsarafara indique que « les activités d’information et de sensibilisation ont débuté. » Des clips radiophoniques sont ainsi diffusés sur les radios locales pour rappeler que l’apparition de ganglions, de fièvre soudaine ou de douleurs thoraciques nécessitent une visite immédiate au centre de santé le plus proche.

« Un réflexe pas toujours évident » concède le médecin, dans un pays où les dispensaires sont parfois à plusieurs heures de marche et où les malades consultent plus facilement les tradipraticiens. »

Pour la première fois, une tique tropicale géante a transmis le typhus à un éleveur de chevaux allemand, source ATS/AGIR du 15 août 2019

En juin dernier, des chercheurs avaient annoncé que de telles tiques du genre Hyalomma avaient passé l'hiver en Allemagne.

L'agent infectieux, la bactérie Rickettsia aeschlimannii, a pu être identifié dans la tique qui a mordu l'homme fin juillet, a indiqué mercredi l'Université d'Hohenheim. Ce dernier, un éleveur de chevaux de la région de Siegen, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, a pu être soigné aux antibiotiques. « Nous savons maintenant avec certitude que les tiques Hyalomma mordent aussi les humains et qu'une transmission du typhus est possible », a indiqué Ute Mackenstedt, parasitologue à l'Université d'Hohenheim.

Le typhus est un groupe de maladies dû à des bactéries de la famille des rickettsies. Il peut être transmis par des poux, des puces ou également des tiques. Forte fièvre, éruption cutanée, maux de tête, frissons, toux, vomissements, sensation de brûlure et douleurs articulaires en sont les principaux symptômes. Jusqu'au milieu du XXe siècle, c'était une maladie dévastatrice pour les humains.

Ces tiques tropicales ont selon toute vraisemblance été importées d'Afrique par des oiseaux migrateurs. Les parasites du genre Hyalomma - deux à trois fois plus gros que les tiques indigènes - avaient déjà été repérés en 2018 en Allemagne. D'autres ont été trouvées ce printemps sur des chevaux en Rhénanie-du-Nord-Westphalie et en Basse-Saxe, alors que les oiseaux migrateurs n'étaient pas encore de retour, ce qui indique qu'elles ont pu passer l'hiver sous nos latitudes. Au total, 50 specimens ont déjà été trouvés en Allemagne cette année, contre 35 l'année dernière. Il est possible que ces tiques survivent dans des étables ou qu'elles aient été importées via des transports de foin ou de fourrage. Elles sont très résistantes à la sécheresse, contrairement aux espèces européennes.

Les tiques Hyalomma, reconnaissables à leur taille et à leurs pattes annelées, ont en outre pour caractéristique de poursuivre activement les animaux à sang chaud sur des dizaines de mètres. Elles sont présentes dans des zones arides à semi-arides d'Afrique, d'Asie et du sud de l'Europe, Turquie, Espagne, Italie et France notamment. Elles peuvent transmettre différentes maladies, notamment la fièvre hémorragique de Crimée-Congo et des rickettsioses. En Suisse également, des chercheurs de l'Université de Neuchâtel avaient signalé en 1975 déjà la présence occasionnelle de tiques Hyalomma amenées par des oiseaux migrateurs. Leurs possibilités de multiplication sont toutefois limitées du fait que pour se reproduire, le mâle et la femelle doivent se trouver sur le même animal-hôte et qu'ils n'ont qu'un cycle de reproduction par année.

mercredi 14 août 2019

Une étude renforce l’idée de la propagation par voie aérienne du virus de la grippe aviaire lors d'épidémies aux Etats-Unis


« Une étude renforce l’idée de la propagation par voie aérienne de la grippe aviaire lors d'épidémies aux Etats-Unis », source CIDRAP News.

Une étude de modélisation intégrant les modèles de circulation de l'air des exploitations affectées au début de l'épidémie d’influenza aviaire hautement pathogène H5N2 qui a touché des volailles américaines en 2015 suggère que la plupart des exploitations touchées de l'Iowa ont probablement été contaminées par le virus en suspension dans l'air provenant d'exploitations situées à l'intérieur et à l'extérieur de l'État.

À l'aide d'un modèle utilisé pour d'autres agents pathogènes animaux, tels que le virus de la fièvre aphteuse, les chercheurs ont publié leurs résultats dans Scientific Reports.

Les épidémies ont entraîné des pertes économiques de 3 milliards de dollars sur 7 mois, touchant 232 fermes dans 15 États.

Une évaluation fédérale de l'épidémie n'a révélé aucun facteur précis, mais a indiqué que le virus se propageait probablement par plusieurs voies, y compris par des lacunes en matière de biosécurité et éventuellement par une transmission par voie aérienne.

Il existe également des rapports anecdotiques selon lesquels des oiseaux sont décédés anormalement près des entrées d'air des bâtiments avicoles infectés.

En analysant les résultats du modèle, les chercheurs ont dit que la majorité des exploitations infectées de l'Iowa pourraient avoir été infectées par le virus transporté par l'air via des particules fines provenant d'exploitations situées dans l'État ou par des exploitations infectées situées dans des États voisins.

Bien que les concentrations de virus aéroportées modélisées n'aient jamais dépassé la dose minimale infectante pour les volailles, une exposition continue peut avoir augmenté le risque, a écrit le groupe de chercheurs.

Ils ont conclu que la probabilité d’infection par l’influenza aviaire hautement pathogène en suspension dans l'air pourrait être affectée par la taille du troupeau et la distance par rapport aux exploitations agricoles précédemment affectées.

« Et plus important encore, cela peut être considérablement réduit par un dépeuplement rapide et une filtration de l'air à l’entrée », a ajouté l'équipe de recherche.

L''Allemagne a enregistré près de 900 foyers de cas d’intoxication alimentaire en 2018


« L'Allemagne a enregistré près de 900 foyers de cas d’intoxication alimentaire en 2018 », source article de Joe Whitworth paru le 14 août 2019 dans Food Safety News.

L’année dernière, près de 900 foyers de cas d’intoxication alimentaire présumés ont été signalées en Allemagne, dont un foyer à Salmonella avec près de 200 cas de personnes malades et un autre lié à Listeria qui a continué cette année avec 100 cas d’infection.

La surveillance moléculaire a joué un rôle important dans la détection des foyers de cas d’intoxication alimentaire. Une diminution des données transmises sur le typage des agents pathogènes a rendu plus difficile la détection des épidémies à E. coli ou de la listériose, selon l'Institut Robert Koch (RKI).

Les données proviennent du même rapport qui a révélé que norovirus et Campylobacter étaient parmi les maladies à déclaration obligatoire les plus fréquemment déclarées en Allemagne l'année dernière.

En 2018, 886 foyers de cas d’intoxication alimentaire potentiels impliquant 2 787 cas de maladie ont été notifiées au RKI, contre 875 foyers de cas l'année précédente. Six décès ont été signalés. deux en raison d’une salmonellose et quatre liés à la listériose.

Près de 200 personnes malades dans foyer de cas d’intoxication alimentaire à Salmonella
Parmi les 377 foyers de cas ayant 914 personnes malades, Campylobacter spp.  a été précisé, soit un de moins qu’en 2017.

Il y aeu  364 foyers de cas avec moins de cinq personnes malades et 13 avec cinq personnes malades ou plus. En Bavière, un foyer de cas impliquant 18 personnes concernait une classe qui a visité une ferme dont le lait cru avait été insuffisamment ou non chauffé et qui a constitué le véhicule infectieux.

Salmonella spp. a été à l'origine de 274 foyers de cas avec plus de 1 000 malades, dont 34 foyers de cas avec cinq personnes malades ou plus. Le nombre de foyers de cas a légèrement augmenté par rapport à 2017. L'augmentation a été plus faible qu'en 2017 alors qu’elle était de 23%. Au cours des dernières années, jusqu'en 2016, une diminution de ces foyers de cas d’intoxication alimentaire avait été constatée.

L’un des plus importants foyers de cas d’intoxication alimentaire a inclus 191 personnes de plusieurs États fédéraux à cause de Salmonella Enteritidis complex type 1734. Le vecteur probable de l’infection était des œufs. Au cours de cette éclosion, les résultats du typage moléculaire des isolats d'agents pathogènes ont été utilisés pour découvrir l'association avec 24 éclosions plus petites.

Une éclosion de 30 patients dans trois États fédéraux a été causée par Salmonella Enteritidis (CT 1892) et était liée à la consommation de spätzle, un type de boulette de nouilles aux œufs. Une éclosion avec 28 cas de personnes malades est survenue dans une maison de retraite et a été causée par Salmonella Panama, mais aucune source d'infection n'a été retrouvée.

Pour E. coli entérohémorragique (EHEC), également connu sous le nom de E. coli producteur de shigatoxines (STEC), 55 foyers pourraient être d'origine alimentaire avec 172 personnes malades, comparé à 43 foyers et 110 malades en 2017.

La plupart n'ont touché que deux ou trois personnes chez des ménages privés. La plus grande éclosion a eu lieu dans une école maternelle de l’Etat de Brandebourg où 24 enfants et quatre adultes sont tombés malades, mais aucune source n’a pu être retrouvée.

En ce qui concerne le syndrome hémolytique et urémique (SHU), quatre éclosions ont été signalées et neuf cas d’infection. Trois sont survenues chez des ménages privés avec du lait cru, de la viande bovine et de la viande de mouton suspectée de l'infection. Une éclosion a touché deux enfants après des vacances ensemble en Croatie.

Plus de 100 cas de personnes malades en raison de la listériose
Shigella spp.  été suspecté avec 24 foyers de cas comprenant 97 personnes malades et Yersinia enterocolitica pour 11 foyers de cas et 23 personnes malades. Pour Shigella, le nombre d'incidents est passé à neuf et le nombre de cas de maladie à 21 personnes l'année passée. Trois éclosions ont touché cinq patients ou plus, la plus grande ayant touché 28 personnes et a été lié à une garderie. Pour Yersinia, la plupart des cas ont eu lieu chez des ménages privés et le plus grand nombre a impliqué trois personnes.

Listeria monocytogenes a provoqué treize éclosions chez 58 malades. Lors d'une éclosion de listériose de 2018 à 2019, un produit à base de viande ayant été identifié comme étant la source probable. Il y a eu 109 cas entre août 2018 et fin mars cette année, avec 87 cas d’infection l'année passée.

Francisella tularensis et Clostridium botulinum ont été à l'origine de deux éclosions, la première étant liée à 10 cas de personnes malades et quatre cas à C. botulinum.

L'hépatite A a été  liée à 46 foyers de cas avec 185 personnes malades et l'hépatite E avec huit foyers et 17 personnes malades. Deux épidémies d'hépatite A avaient un lien d'origine alimentaire. Vingt-neuf cas faisaient partie d'une épidémie internationale liée à la consommation de fraises surgelées et 23 cas étaient associés à des voyages ou à la consommation de dattes en provenance du Maroc.

Giardia lamblia a pu être à l’origine 45 foyers de cas chez 116 patients, mais deux seulement concernaient cinq patients ou plus. Au total, 29 foyers avaient un lien avec Cryptosporidium spp avec 100 personnes malades par comparaison avec 22 foyers et 55 personnes malades en 2017. Trois foyers ont touché au moins cinq personnes dont les plus importants ont rendu malade 28 enfants ayant visité une ferme et ayant bu du lait cru.

Statistiques d'origine alimentaire confirmées
Pour 201 foyers de cas (59%), aucune information n'a été fournie sur les aliments soupçonnés. Parmi les 139 incidents restants, les produits carnés étaient le plus souvent impliqués, suivis des œufs ou des ovoproduits, du lait ou des produits laitiers, des soupes ou des sauces ou du poisson ou des fruits de mer.

Aucune information sur les aliments n'a été fournie dans 14 des 18 foyers de cas de gastro-entérite à norovirus d'origine alimentaire impliquant 74 personnes. Pour quatre, il y avait des informations sur un aliment suspect tel que des produits à base de viande ou du lait ou des produits laitiers, des produits à base de fruits, des produits à base de sucre, des chocolats, des bonbons ou des produits à base de céréales.

Au total, 340 des foyers de cas potentiels d'origine alimentaire étaient certainement liées aux aliments. Ils ont touché 1 337 patients. Parmi eux, 165 foyers à Campylobacter spp. avec 432 patients et 125 foyers de cas à Salmonella spp. avec 686 cas.

Neuf foyers à EHEC ont touché 47 personnes et quatre foyers à Listeria ont touché 40 patients. Six foyers de cas à Shigella spp. ont impliqué 14 patients et six personnes ont été malades dans trois incidents liés à Yersinia enterocolitica.

Un total de 68 personnes sont tombées malades dans huit foyers de cas d'hépatite A et 12 ont été touchées par le virus de l’hépatite E. Giardia lamblia a été responsable de huit foyers de cas, dont 17 personnes malades et Cryptosporidium spp. a concerné 13 cas dans cinq foyers.