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jeudi 8 juillet 2021

La Finlande voit moins de foyers de toxi-infection alimentaire collective pour la deuxième année consécutive, mais les rappels augmentent

Sécurité des aliments en Finlande en 2020
«La Finlande voit moins de foyers de toxi-infection alimentaire collective pour la deuxième année consécutive, mais les rappels augmentent», source article de Joe Whitworth paru le 8 juillet 2021 dans Food Safety News.

Le nombre de foyers de toxi-infection alimentaire collective et de personnes malades a diminué pour la deuxième année consécutive en Finlande, selon un nouveau rapport.

Au total, 34 foyers de cas d’intoxication alimentaire ont été enregistrées l'année dernière contre 50 en 2019 et 73 en 2018. Au total, 543 personnes sont tombées malades, contre 919 en 2019 et 1 475 en 2018.

Une diminution des repas (restauration collective) en milieu de travail et au restaurant (restauration commerciale) liée aux restrictions de la COVID-19 pourrait expliquer cette chute. Il est également probable que l'accent mis sur l'hygiène des mains pendant la pandémie ait réduit les épidémies de norovirus, selon le rapport publié par Ruokavirasto (l'Autorité alimentaire finlandaise).

La cause la plus fréquente d'intoxication alimentaire était norovirus. Le virus était toujours le principal agent pathogène identifié dans 10 foyers avec 104 patients. Dans la moitié de ces incidents, un travailleur infecté était un facteur contributif.

Exemples d'épidémies

En 2020, deux enquêtes sur des épidémies à Listeria, qui avaient touché des personnes dans toute la Finlande pendant plusieurs années, ont été terminées. La source alimentaire a été soupçonnée être des produits de viande provenant de différents établissements. La Finlande a signalé un nombre record de 93 cas d’infections à Listeria l'année dernière. Dix clusters (cas groupés) différents de listériose ont été étudiées.

Clostridium perfringens était à l'origine d'une épidémie de taille moyenne et Bacillus cereus et Staphylococcus aureus en ont causé une petite.

Salmonella a causé trois petites épidémies. Dans l'une, la souche de Salmonella qui a causé huit cas d’infections a été retrouvée dans les courgettes hachées servies à des patients via une cuisine centrale. Dans une autre, les prélèvements des patients étaient similaires à ceux d'une épidémie internationale en 2018 liée à des concombres. Il n'a pas été possible de déterminer si les concombres de la même exploitation agricole étaient responsables.

Trois petites épidémies à Campylobacter et une petite épidémie à E. coli ont été enregistrées. La cause n'a pas pu être identifiée pour 12 foyers de cas.

La pandémie de la COVID-19 a entraîné l'introduction d'inspections à distance et des contrôles davantage basés sur les risques, selon le rapport.

Les rappels d'aliments augmentent

La Finlande a soumis 70 rapports au Système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) concernant des problèmes dans les denrées alimentaires ou les matériaux en contact avec les aliments détectés dans le pays. C'est 34 de plus que l'année précédente. Il y a eu 149 rapports au RASFF adressés à la Finlande, ce qui représente une augmentation de plus de 80 pour cent. La principale raison en était les résidus d'oxyde d'éthylène trouvés dans les graines de sésame d’inde.

Le nombre de rappels d'aliments est passé pour la cinquième année consécutive de 200 à 267 en 2020. Au total, 45 rappels chacun concernaient des résidus d'oxyde d'éthylène et des causes microbiologiques. Quatorze étaient à cause de Salmonella, principalement dans de la viande importée d'Europe, et sept étaient à cause de Listeria. Il y a eu 38 rappels liés aux allergènes, dont 14 liés au lait. Les résidus de pesticides ont causé 36 rappels.

Le registre national finlandais de l'anaphylaxie a enregistré 47 réactions allergiques graves confirmées causées par des aliments en 2020, contre 49 en 2019.

En 2020, la Finlande a soumis 16 rapports au système d'assistance administrative de la Commission européenne. Trois concernaient un projet de l'UE sur les allégations concernant le coronavirus dans les aliments. La Finlande a également répondu à 10 rapports. Par le biais du système AAC-FF pour la fraude alimentaire, la Finlande a adressé des demandes d'assistance à huit États membres dans sept cas pour aider à résoudre des cas. Cinq d'entre eux concernaient Europol et l'opération Opson d'Interpol.

La lutte contre la criminalité dans la chaîne alimentaire a été inscrite pour la première fois dans la stratégie et le plan d'action nationaux de lutte contre la criminalité économique.

dimanche 5 avril 2020

Les toxi-infections alimentaires collectives existent en France, je les ai rencontrées : +24% de foyers de TIAC et +13% de personnes malades en 2018 !


Pour comprendre le tableau des maladies infectieuses d'origine alimentaire en France, vous pouvez disposer au moins de deux documents:
  1. Estimation de la morbidité et de la mortalité liées aux infections d’origine alimentaire en France métropolitaine, 2008-2013, source BEH janvier 2018.
  2. Les données des toxi-infections alimentaires collectives en France qui sont publiées chaque année par Santé publique de France.
Santé publique de France vient de publier le 30 mars les données 2018 des toxi-infections alimentaires collectives en France. Le document s’intitule « Surveillance des toxi-infections alimentaires collectives (tiac). Données de la déclaration obligatoire, 2018. Point de janvier 2019 ».

Les données relatives aux toxi-infections alimentaires collectives déclarées en France en 2018 sont en augmentation de +24% par rapport à 2017. Le nombre de malades liées à ces TIAC a aussi augmenté : 14 742 en 2018 versus 13 010 en 2017 (+13%)
En 2018, 1 630 toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) ont été déclarées en France, affectant 14 742 personnes, dont 777 (5%) se sont présentées à l’hôpital (hospitalisation ou passage aux urgences) et 2 sont décédées. Par rapport à 2017, le nombre de TIAC notifiées est en augmentation (+24%) : 1 310 TIAC avaient été déclarées en 2017 affectant 13 010 personnes.
Comme les années précédentes, l’agent pathogène le plus fréquemment confirmé était Salmonella pour 35% des TIAC pour lesquelles un agent a été confirmé (30% en 2017). Les agents pathogènes les plus couramment suspectés, sur la base des informations épidémiologiques et cliniques, mais sans pouvoir être confirmé sur le plan microbiologique, étaient les agents toxiniques Staphylococcus aureus, Clostridium perfringens et Bacillus cereus correspondant à 70% des TIAC pour lesquelles un agent a été suspecté (74% en 2017). Aucun agent n'a pu être mis en évidence ni suspecté sur la base des informations épidémiologiques et cliniques dans 16% des TIAC déclarées (18% en 2017).
L’augmentation du nombre de TIAC déclarées entre 2017 et 2018 est principalement observée pour les TIAC familiales (+35%) et les TIAC en restauration collective (+29%). Les TIAC en restauration commerciale ont également augmenté mais dans une moindre mesure (+14%).
En 2018, « Une fermeture des établissements a été ordonnée pour 19 (7%) restaurants commerciaux (20 en 2017) et 12 (5%) établissements de restauration collective (6 en 2017) ».

Dans un précédent compte-rendu à propos des données relatives aux toxi-infections alimentaires collectives déclarées en France en 2016, il était rapporté :
Depuis avril 2017, les consommateurs ont accès aux résultats des contrôles sanitaires réalises depuis le 1er mars 2017 dans tous les établissements de la chêne alimentaire (restaurants, cantines, abattoirs, etc.) sur le site www.alim-confiance.gouv.fr. Cette mesure a été prévue par la loi d’Avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, du 13 octobre 2014. L’impact de cette mesure incitative à l’amélioration continue des établissements agroalimentaires pourra être évalué dans les années à venir.
Il faut croire si l’on lit des données de 2018 que ce dispositif, comme prévu, n’a pas bien fonctionné … ou plutôt que les contrôles et/ou inspections ne sont pas réalisés en nombre suffisant, ce que le blog n'a cessé de dénoncer depuis des années ...
L’augmentation du nombre de TIAC entre 2017 et 2018 est observée dans les trois types de TIAC : familiales (+35%), restauration collective (+29%) et restauration commerciale (+14%).

A noter que pour les données des TIAC de 2017, il était donné l’explication suivante :
La diminution du nombre de TIAC déclarées entre 2016 et 2017 peut être expliquée principalement par une diminution de 25% des TIAC familiales (465 en 2016 vs. 349 en 2017). Les nombres de TIAC sont très proches entre 2016 et 2017 en restauration commerciale (592 vs. 562 respectivement) et en restauration collective (393 et 392).

Et il était aussi rapporté :
En 2017, le nombre total de TIAC déclarées a diminué pour la 1ère fois depuis 2010 avec une baisse de 145 TIAC (10%) par rapport à 2016. Cette diminution est principalement due à une diminution de 25% observée sur les TIAC familiales. Les nombres de TIAC en restauration commerciale et en restauration collective sont très proches de ceux rapportés en 2016.

Par conséquent, « La diminution du nombre de TIAC déclarées aux ARS et/ou DD(CS)PP en 2017 ne s’est pas confirmée en 2018. »

TIAC déclarées
2018
2017
2016
TIAC familiales
471 (+35%)
349
465
TIAC en restauration commerciale
638 (+14%)
562
592
TIAC en restauration collective
504 (+29%)
392
393

Part des TIAC par agent pathogène suspecté ou confirmé
Par rapport aux données de 2017, le nombre de TIAC par agent pathogène suspecté ou confirmé a augmenté pour tous les pathogènes, parallèlement au nombre total de TIAC notifiées, excepté pour les TIAC à histamine et à Clostridium perfringens qui sont restées à un niveau stable. En proportion, la part de chacun des pathogènes est similaire aux données de 2017.
Le pathogène le plus fréquemment suspecté ou confirmé reste Staphylococcus aureus depuis 2006. Les TIAC liées à ce pathogène ont augmenté entre 2006 (170 TIAC) et 2015 (404 TIAC) parallèlement à l’augmentation du nombre total de TIAC.
Une diminution est observée entre 2015 et 2017 (327 TIAC). En 2018, on observe une légère augmentation du nombre de ces TIAC suspectées ou confirmées à Staphylococcus aureus (354 TIAC).
Entre 2006 et 2010, entre 50 et 100 TIAC suspectées ou confirmées à Bacillus cereus étaient déclarées chaque année. Depuis 2011, leur nombre a augmenté pour atteindre environ 250 TIAC chaque année entre 2013 et 2017. E
En 2018, le nombre de ces TIAC a augmenté jusqu’à 339 TIAC notifiées et atteint le niveau des TIAC à Staphylococcus aureus.

Je vous peux d'ores et déjà vous annoncer que les chiffres de 2019 ne seront pas bons non plus, si l'on en croit cet article, Toxi-infections alimentaires collectives suspectées d’être liées à la consommation de coquillages crus, bilan épidémiologique au 8 janvier 2020.

En effet, selon Santé publique de France,
Depuis début décembre 2019, 179 déclarations obligatoires (DO) de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) suspectées d’être liées à la consommation de coquillages crus, principalement des huîtres.
Je voudrais enfin attirer votre attention sur la façon dont Santé publique de France présente les données.En effet, la com de Santé publique met systématiquement en avant les données les plus faibles par rapport aux données les plus élevées.

Ainsi la com de Santé publique de France indique « 1200 à 1500 TIAC notifiées chaque année en France depuis 2012 », « 10 000 à 13 000 personnes touchées chaque année » et « ~30% des TIAC ont eu lieu suite à des repas familiaux, 30% lors de repas dans des structures collectives et 40% lors de repas en restauration commerciale »

Sur l’origine des TIAC, il me semble que le chiffre à mettre en avant doit être le chiffre des TIAC lors des repas en restauration commerciale ...

Enfin, le sujet des sous-déclarations n'est pas évoqué, car comme de bien entendu, c'est normal, puisqu'il s'agit de déclarations obligatoires ...

Mise à jour du 15 avril 2020. On lira dans Food Safety News, un article de Joe Wiltworth, New report documents rise in foodborne illness outbreaks in France.

vendredi 21 février 2020

Epilogue provisoire des foyers de toxi-infections alimentaires collectives suspectés d'être liés à des coquillages crus en France : Norovirus inside !

Santé publique de France publie dans Eurosurveillanceun article, « Large commitant outbreaks of acute gastroenterits emergency visits in adults and food-borne event suspected to be linked to raw shellfish, France, December 2019 to January 2020 » ou Importante épidémie liée à des visites aux urgences pour gastro-entérites aiguë chez des adultes et foyers de toxi-infections alimentaires collectives suspectés d'être liés à des coquillages crus en France de décembre 2019 à janvier 2020.

Avant de citer des éléments de l'article proprement dit, permettez-moi de situer le contexte …

Santé publique de France nous explique que « Les gastro-entérites aiguës (GEA) hivernales sont souvent virales. Une recrudescence est observée chaque année, en France, comme en Europe, générant une augmentation des consultations médicales pour GEA. »

Par ailleurs, selon une étude de Santé publique de France en population générale réalisée de mai 2009 à avril 2010 en France métropolitaine a estimé que plus de 21 millions d’épisodes de gastro-entérites aiguës virales survenaient chaque année en France.

Si l'on se réfère à un article du BEH de janvier 2018 à propos des infections d'origine alimentaires en France métropolitaine,
Les norovirus apparaissent responsables du plus grand nombre de cas (517 593 cas, soit 34% du nombre total de cas d’origine alimentaire) ; ils sont au 3e rang en nombre d’hospitalisations (3 447 hospitalisations, 20% du nombre total d’hospitalisations pour infection d’origine alimentaire) et au 7e en nombre de décès.

On lira aussi cet article du blog du 13 janvier 2020, Coquillages et norovirus inside !

Autre aspects, les communiqués de Santé publique de France :
  • le 3 janvier 2020, communiqué de Santé publique de France, 668 personnes contaminées, communiqué aujourd'hui disparu, mais heureusement le blog est là, voir ici, mais pas de communiqué sur le site du ministère de l'agriculture … comprenne qui pourra ?
  • le 10 janvier 2020, communiqué de Santé publique de France, « Toxi-infections alimentaires collectives suspectées d’être liées à la consommation de coquillages crus, bilan épidémiologique au 8 janvier 2020 », 1 033 personnes contaminées, voir aussi le blog, ici, mais toujours pas de communiqué sur le site du ministère de l'agriculture …

Autre aspect inquiétant de ces « foyers de toxi-infections alimentaires collectives suspectés d'être liés à des coquillages crus en France de décembre 2019 à janvier 2020 », le ministère de l'agriculture n'a fait part d'aucun avis de rappel, laissant le job aux distributeurs et aux entreprises alimentaires ...

Mais là aussi, il y a un souci car apparemment tous les distributeurs ne semblent pas vendre de coquillages en fin d'année, étonnant, non ? car certains n'ont procédé à aucun rappel ...

Pour les avis de rappel, d'après Ouah!, la référence en la matière, en décembre 2019, il n'y a pas eu de rappels de coquillages, mais en revanche 34 en janvier 2020 ; le sujet des rappels ne s'est pas clos avec janvier 2020, car comme l'indique Oulah!, il y a eu 1 rappel en février 2020.

Enfin au niveau des notifications au RASFF de l'UE, il y a eu 2 notifications en décembre 2019, mais aucune notification par la France.
En janvier 2020, il y a eu 28 notifications pour des coquillages de France, dont 4 notifications par la France. Enfin en février 2020, il y a eu 6 notifications au RASFF de l'UE dont 0 notification par la France. La dernière notification date du 20 février ...

Pour situer le contexte, il y a eu 35 notifications au RASFF de l'UE en 2018 pour la présence de norovirus dans des coquillages de France, dont trois notifications par la France. En 2019, léger mieux avec 8 notifications pour la présence de norovirus, dont 2 les 9 et 12 décembre 2019 ; sur ces notifications de 2019, 1 notification a été faite par la France.

Notons que ces « foyers de toxi-infections alimentaires collectives suspectés d'être liés à des coquillages crus en France de décembre 2019 à janvier 2020 » se sont également poursuivis en février chez d'autres Etats membres de l'UE. Le nombre de foyers de TIAC est pour l'instant inconnu ...

Last but not the least, l'article d'Eurosurveillance précité signale qu'il y aura au moins une suite. En effet, les auteurs prévoient d'« estimer l'excès de cas de maladies gastro-intestinales qui a eu lieu pendant la période de Noël et du Jour de l'An via les données de l'assurance maladie qui seront disponible d'ici trois mois. »

Espérons aussi qu'une version française de cet article paraîtra très prochainement.

Dans cette attente, le blog vous propose quelques éléments de cet article :
Le 27 décembre 2019, Santé publique France, l'Agence française de santé publique a identifié grâce à son système de surveillance syndromique (SurSaUD), une forte augmentation du nombre de visites pour des maladies gastro-intestinales, principalement des gastro-entérites aiguës (GEA) et des vomissements enregistrés le 26 décembre 2019.
Cela a été constaté à la fois dans les services d'urgence départementaux du réseau de l'Organisation de la surveillance coordonnée des urgences (OSCOUR) et dans les associations de médecins généralistes (MG) qui assurent les visites à domicile, SOS Médecins.
Parallèlement, les 26 et 27 décembre, un nombre anormalement élevé de foyers de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) suspectées d'être liées à la consommation de coquillage crus ont été signalées à Santé publque de France via le système de surveillance obligatoire. Nous décrivons ici ces épidémies concomitantes et les résultats des investigations.
Alerte d'une épidémie de gastro-entérites
Le nombre de visites pour GEA et vomissements par les services d'urgence départementaux et l'association de médecins généralistes pour des visites à domicile a considérablement augmenté les 26 et 27 décembre ( respectivement, n = 3 925 et 4 896) en France métropolitaine et en Corse chez des personnes de 15 ans et plus, par rapport à la nombre moyen de visites quotidiennes du 1er au 25 décembre 2019 (n = 1 161).
Parallèlement, les 26 et 27 décembre, 43 foyers de TIAC suspectés d'être liés à la consommation de coquillages crus, principalement des huîtres, ont été signalés à Santé publique de France via le système de surveillance obligatoire. Ce nombre était inhabituellement élevé par rapport aux années précédentes. Depuis 2006, entre 3 et 22 foyers de TIAC liés à la consommation de coquillages crus ont été déclarés par an en décembre.
Le ministère français de la santé a été informé le 27 décembre 2019 de l'augmentation du nombre de consultations pour GEA observées via le système de surveillance syndromique, ainsi que du nombre inhabituel de foyers de TIAC signalant un lien suspect avec des coquillages crus.
 Description des foyers de TIAC suspectés d'être liés à la consommation de coquillages crus
Au total, du 11 décembre 2019 au 22 janvier 2020, 197 foyers de TIAC suspectés d'être liés à la consommation de coquillages crus ont été signalés. Les cas ont été définis comme toute personne présentant des symptômes de gastro-entérite dans le cadre d'un foyer de TIAC. Les 197 foyers de TIAC signalés ont touché 1 121 personnes, dont 25 (2,2%) ont été hospitalisées. Aucun décès n'a été signalé. Les cas concernaient principalement des personnes de 15 ans et plus (96,8%; 695/719 cas avec des informations sur l'âge disponibles). Ces foyers de TIAC se sont produits dans toutes les régions de France métropolitaine (aucune foyer de TIAC n'a été notifiée en Corse). Les dates des repas suspects variaient du 3 décembre 2019 au 1er janvier 2020, avec un pic les 24 et 25 décembre (57,4%; 113/197).
Un deuxième pic, plus faible, a été observé le 31 décembre 2019 et le 1er janvier 2020, avec 22 foyers de TIAC signalés (11,2%). Le début des symptômes a varié du 4 décembre 2019 au 3 janvier 2020, avec un pic le 26 décembre. Les symptômes, principalement la diarrhée et les vomissements, et la période d'incubation étaient compatibles avec norovirus ou d'autres infections virales entériques.
Les investigations épidémiologiques entreprises par l'ARS et par les Directions départementales en charge de la protection des populations ont suspecté des coquillages crus, principalement des huîtres, comme une exposition commune des cas dans chacun de ces foyers de TIAC.
L'augmentation de l'activité observée grâce au système de surveillance syndromique étant concomitante à une forte augmentation de foyers de TIAC soupçonnée d'être liée à la consommation de coquillages crus, les événements semblent être liés.
Plusieurs éléments suggèrent que les foyers de TIAC, en plus de l'activité de GEA saisonnière typique, a contribué au pic observé de consultations: (i) l'augmentation très soudaine et forte des visites médicales d'urgence pour les maladies gastro-intestinales suggère des sources communes de contamination par rapport à une transmission d'humain à humain qui aurait été caractérisée par une plus grande diffusion dans la courbe; (ii) le moment des pics pendant les vacances de Noël et du Nouvel An où les huîtres sont plus consommées en France; (iii) l'augmentation concerne principalement les personnes de 15 ans et plus, des individus plus susceptibles de manger des coquillages que les enfants.
Par ailleurs, l'activité de GEA et des vomissements, ainsi que le nombre de notifications des foyers de TIAC ont diminué après le début de la nouvelle année, qui a coïncidé avec la fin de la période des fêtes et donc moins de consommation d'huîtres, ainsi que la fermeture des sites de récolte contaminés.
Rappelons que certains sites de production et de récolte ont été fermés dès le 21 décembre (Morbihan) puis d'autres arrêtés préfectoraux ont suivis… -aa.
Plusieurs foyers de TIAC à norovirus liés à la consommation de coquillages crus ont été décrits au cours des années précédentes pendant les périodes hivernales. Parallèlement, plusieurs pays européens ont signalé des intoxications alimentaires et des contrôles positifs à norovirus sur des lots de coquillages crus exportés de France et provenant de sites de récolte qui ont ensuite été fermés. Au 18 février 2020, deux notifications RASFF supplémentaires ont été publiées par la France les 22 et 24 janvier 2020 concernant une éventuelle contamination par norovirus dans des mollusques bivalves et des mesures de retrait ultérieures (RASFF 2020.0307 et 2020.0362) .En outre, entre le 14 janvier et le 10 février, 18 notifications au RASFF ont été publiés par cinq pays de l’Union européenne (Italie, Pays-Bas, Danemark, Suède et Finlande) concernant la contamination par norovirus d'huîtres vivantes de France (RASFF 2020.0217, 0223, 0292, 0345, 0375, 0431, 0445, 0450, 0458, 0482, 0483, 0498, 0504, 0564, 0571, 0626, 0638, 0654).
Comme vu plus haut, ces chiffres sous-estiment grandement les notifications au RASFF de l'UE : 2 en décembre 2019, 28 notifications en janvier 2020 et 6 en février 2020… -aa.
Aucune circulation d'une nouvelle souche ou variant de norovirus émergent n'a été identifiée par le Centre national de référence (CNR), ce qui aurait pu expliquer l'augmentation observée des GEA au cours de la saison d'hiver en cours. Au 18 février 2020, 28% de toutes les souches identifiées au CNR étaient du génogroupe GI, la même proportion que lors de la saison d'hiver précédente.
Étant donné que les proportions d'hospitalisations après la sortie des urgences et à la suite d'un foyer de TIAC étaient faibles, rien n'indique une maladie grave associée liée à ces éclosions. Une étude précédente estimait que 33,4% des cas de,GEA avaient consulté un médecin et 0,2% étaient allés aux urgences. Par conséquent, le nombre total de cas a été probablement sous-estimé, car de nombreuses personnes atteintes de GEA ne consultent pas pour leurs symptômes bénins.
Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour estimer l'ampleur de l'épidémie et évaluer la proportion de cas pouvant être attribués à une intoxication alimentaire après la consommation de coquillages crus. Nous prévoyons d'estimer le nombre excessif de cas de maladies gastro-intestinales survenus pendant la période de Noël et du Nouvel An en utilisant les données de l'assurance maladie qui seront disponibles dans les 3 mois.
La grande quantité de foyers de TIAC signalée soupçonnée d'être liée à la consommation de coquillages crus suggère une contamination étendue des sites de récolte. À la suite de la notification de foyers de TIAC, 31 sites de récolte ont été fermés en raison de la contamination par norovirus, un nombre anormalement élevé par rapport aux années précédentes (11 en janvier 2018 et deux en janvier 2019). Des études antérieures ont montré que la contamination des huîtres par norovirus est généralement liée à une combinaison de conditions environnementales, y compris de fortes pluies avant la récolte. De fortes précipitations peuvent conduire à un débordement des stations d'épuration puis à une contamination fécale de l'eau. En décembre 2019, des précipitations inhabituellement fortes ont été enregistrées sur le territoire métropolitain, ce qui peut avoir contribué à la contamination des sites de récolte par des norovirus humains.
Une étude plus approfondie des facteurs de contamination à grande échelle des zones de production de mollusques doit être menée, en particulier en explorant les données sur les précipitations, les incidents de débordement des usines de traitement des eaux usées et les données sur la contamination fécale de l'eau sur ces sites de production. Cela contribuera à une meilleure compréhension des variables affectant la contamination des mollusques et pourrait être utilisé par les décideurs pour mettre en place des systèmes d'alerte précoce afin de prévenir la récurrence de tels épisodes.
RéférenceFouillet Anne, Fournet Nelly, Forgeot Cécile, Jones Gabrielle, Septfons Alexandra, Franconeri Léa, Ambert-Balay Katia, Schmidt Jeannot, Guérin Patrick, de Valk Henriette, Caserio-Schönemann Céline. Large concomitant outbreaks of acute gastroenteritis emergency visits in adults and food-borne events suspected to be linked to raw shellfish, France, December 2019 to January 2020. Eurosurveill. 2020;25(7):pii=2000060. 

Je suis d'accord pour que des systèmes d'alerte précoce soient mis en place … mais quand, comment, par qui ?

Je pense aussi qu'un site Internet unique aurait été le bienvenue pour éviter une cacophonie dans les informations et les avis de rappel ...

lundi 11 novembre 2019

De l'application des mesures de prévention et de maîtrise de l'influenza aviaire prises par la France, vue par un audit de la DG Santé de l'UE


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.
Voici le résumé du rapport final de l’audit réalisé par la DG Santé de l’UE en France du 19 mars 2019 au 27 mars 2019 afin d’évaluer l’application de mesures de prévention et de maîtrise de l'influenza aviaire.

Ce rapport décrit les résultats d’un audit réalisé en France du 19 au 27 mars 2019 en tant que composante du programme d'audit publié par la direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire.
L’audit avait pour objectif d’évaluer l’application des mesures de l’UE p pour contrôler les foyers d’influenza aviaire. L’équipe d’audit a porté une attention particulière à:
  • l'efficacité (en termes de mise en œuvre) des mesures prises dans les populations de volailles affectées ;
  • la mise en œuvre du plan d'urgence applicable ;
  • le respect des règles concernant l'expédition pour le commerce intra-UE de lots de volailles vivantes, poussins d'un jour et œufs à couver.
Au moment des foyers d'influenza aviaire hautement pathogène en 2016/17, le système de préparation aux situations d’urgence relatives à la santé animale en France n’était pas apte à réagir efficacement et rapidement aux défis de cette crise. Les faiblesses de certaines composantes du système, que les autorités connaissaient depuis novembre 2014, a contribué à exacerber les difficultés inhérentes au contrôle de la maladie dans une zone de très forte densité de volailles où la sensibilisation et l’application de mesures préventives liées à la maladie ont longtemps été négligées.

L’absence d’investigations épidémiologiques ainsi que l’incapacité du laboratoire à faire face à l’augmentation des demandes d'échantillons a privé les autorités des informations nécessaires pour anticiper les foyers et à prendre les mesures de contrôle appropriées.

Les autorités compétentes aux niveaux national, régional et départemental ainsi que l'industrie touchées par les foyers ont analysé les facteurs qui ont affecté la dynamique et la taille des foyers, et ceux qui ont empêché une réponse plus efficace.

Les leçons apprises ont déjà amélioré de nombreux composantes du système de préparation aux urgences en matière de santé animale, les règles de prévention de la maladie tout au long de la chaîne de production dans l’industrie du foie gras et ont optimisé surveillance de l'influenza aviaire.

Malgré les difficultés rencontrées dans la gestion de les foyers, les autorités ont correctement atténuer les risques de transmission de la maladie à d’autres États membres.

Le rapport contient des recommandations aux autorités françaises compétentes en vue de rectifier les lacunes identifiées et l'amélioration de la mise en œuvre des mesures de maîtrise.

Les réponses des autorités compétentes aux recommandations du rapport d’audit sont ici.


Sur ce sujet, on lira « Comment sont gérées les crises sanitaires ? » dans « Santé animale : le rôle du Chef des services vétérinaires », source ministère de l’agriculture du 21 mars 2019.

mercredi 16 octobre 2019

Norovirus est la principale cause d’épidémies au Danemark


Norovirus est le pathogène d'origine alimentaire le plus courant en 2017 aux Etats-Unis, selon le CDC mais aussi en France selon une étude parue en janvier 2018 dans le BEH et il en va de nême au Danemark où « Norovirus est la principale cause d’épidémies au Danemark », source Food Safety News.

Selon des données récemment publiées, 64 foyers de cas d'origine alimentaire impliquant 1 600 patients ont été signalées au Danemark cette année.

Trois grands incidents ont provoqué le quart des épidémies. En 2017, 63 éclosions ont été signalées mais seulement 1 151 personnes sont tombées malades.

Norovirus était la cause la plus fréquente en 2018 avec 21 foyers impliquant 839 cas, une augmentation substantielle par rapport à 2017 mais au même niveau qu'en 2016.

Le nombre de personnes touchées par 64 foyers de cas d'origine alimentaire était de 1 600, avec une moyenne de 12 personnes par foyer et une fourchette de 2 à 150. Quatorze éclosions étaient nationales, dont deux faisaient partie d'événements internationaux. La plus grande, impliquant 150 personnes, était une épidémie locale causée par norovirus.

L’établissement le plus fréquent était les restaurants, avec 20 foyers de cas touchant 435 personnes. Douze personnes dans des cantines et la restauration en milieu de travail ont également touché un nombre élevé de personnes avec 671 personnes malades, soit une moyenne de 56 personnes par foyer.

Les plats composés avec 15 foyers et des repas sous forme de buffet avec neuf étaient les principaux types d'aliments associés aux foyers et étaient le plus souvent causés par un norovirus.

Investigations sur l’hépatite A, le botulisme et Clostridium perfringens
Clostridium perfringens a été associé à cinq foyers de cas touchant 107 personnes, contre huit, sept et 11 foyers de cas en 2017, 2016 et 2015.

Une importante épidémie d’hépatite A avec 31 personnes malades a été liée à des dattes en provenance d’Iran. Neuf patients ont été touchés par une épidémie de botulisme causée par un plat fait maison. Quatre d'entre eux sont devenus gravement malades et ont nécessité des soins intensifs et une ventilation mécanique. Ils ont été hospitalisés pendant huit semaines.

Luise Müller, épidémiologiste du Statens Serum Institut, a déclaré que les chiffres montrent que le Danemark connaît encore de graves épidémies qui doivent être explorées et arrêtées.

« Les enquêtes fructueuses sur la grande épidémie nationale d'hépatite A d'origine iranienne et sur l'épidémie de botulisme local montrent l'importance de la préparation interdisciplinaire du Danemark, capable de faire face à de tels incidents imprévus. »

Campylobacter reste la maladie bactérienne d'origine alimentaire la plus répandue dans le pays, avec 4 546 cas confirmés. Deux épidémies régionales ont été signalées ; l'une causée par la consommation de lait cru avec 20 personnes malades.

Salmonella a provoqué 1 168 cas d’infections confirmées en laboratoire, ce qui représente une légère augmentation par rapport à 1 067 en 2017. Comme les années précédentes, les deux sérotypes les plus courants étaient Salmonella Typhimurium, comprenant des souches monophasiques et Salmonella Enteritidis.

Dix-neuf foyers ont été enregistrés et neuf d’entre eux liés à des voyages à l’étranger dans des pays tels que l’Égypte, le Maroc et la Turquie. Six foyers domestiques ont été provoqués par Salmonella Typhimurium ou sa variante monophasique: O:4,[5],12:i:-. La source a été révélée pour cinq foyers et quatre étaient liés à de la viande de porc ou des produits à base de viande de porc.

Augmentation des STEC
Le nombre de cas à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) enregistrés a augmenté chaque année depuis 2015 et a doublé de 2014 à 2018 avec 281 cas en 2014 et 495 en 2018. Le sérotype le plus courant l'an dernier était O26, suivi de O157. et O103.

Une épidémie à STEC O26:H11 a rendu malade 39 personnes et a été associée à de la viande bovine séchée.

De 2014 à 2018, 55 cas de STEC étaient associés au syndrome hémolytique et urémique (SHU), ce qui correspond à 3,4% de tous les cas de STEC. En 2018, 21 cas ont été enregistrés, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré. Soixante-quinze pour cent ont été signalés de juin à septembre.

Une épidémie touchant 129 personnes s'est produite dans le Jutland lors d'un événement destiné aux anciens élèves d'une école secondaire. L'agent en cause était E. coli O25 (ETEC) entérotoxinogène. Une enquête a mis en évidence un repas commun au moment de l'exposition, mais il n'a pas été possible d'établir la source ou le mode de transmission.

Les lectines dans des haricots ont provoqué quatre épidémies, dont deux importantes avec respectivement 50 et 40 cas de maladie. Les légumineuses sèches contiennent naturellement des lectines qui peuvent provoquer des nausées, des vomissements et des diarrhées de une à sept heures après leur consommation.

Deux épidémies à Listeria ont été détectées en 2018. Deux patients porteurs d'isolats de Listeria monocytogenes ST20 ont été liés par WGS (séquençage du génome complet) à un troisième isolat de 2016. Cependant, aucun lien commun ni aucune exposition n'a été identifié.

De mars à décembre, quatre cas à Listeria monocytogenes ST8 ont été identifiés et liés par WGS à un isolat supplémentaire datant de 2017. La source a été soupçonnée être différente de celle d'une entreprise produisant des produits carnés pour la restauration. Au total, 47 cas ont été signalés l'année dernière, contre 58 en 2017.

Rappelons qu’un tel rapport n’existe pas en France. Parmi les moyens à votre disposition pour rechercher une telle information, il vous faut aller sur le site de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). C'est en regroupant ces données et celles des pays européens que l'EFSA établit chaque année la compilation intitulée « The European Union summary report on trends and sources of zoonoses, zoonotic agents and food-borne outbreaks ».

samedi 21 septembre 2019

Des responsables lettons enquêtent sur des cas de maladie à Salmonella et à E. coli dans des établissements préscolaires



« Des responsables lettons enquêtent sur des cas de maladie à Salmonella et à E. coli », source article adapté d'après Food Safety News.

Des responsables lettons enquêtent sur 40 cas de maladie à E. coli producteurs de shigatoxines et à Salmonella touchant principalement des enfants, voir 1 et 2.

Selon le Centre letton de prévention et de contrôle des maladies (SPKC pour Slimību profilakses un kontroles centra), 36 enfants et quatre employés d’établissements d'enseignement sont malades.

La salmonellose a été confirmée en laboratoire chez neuf enfants présentant des symptômes d'infection intestinale aiguë qui auraient eu lieu du 9 au 11 septembre. Des patients ont été enregistrés dans les jardins d'enfants de Levina et Tornisi.

Quatre enfants ont développé un SHU
Les infections à E. coli producteurs de shiagatoxines (STEC) ont été associées à des écoles identifiées comme Levina, Saulite et Piladzitis à Sigulda, une ville du pays.

Au moins quatre enfants âgés de trois à six ans ont développé un syndrome hémolytique et urémique (SHU) après une infection par des STEC au début du mois de septembre à Sigulda. Le SHU est un type d'insuffisance rénale associé à une infection à E. coli. Il peut survenir chez des personnes de tout âge, mais il est plus fréquent chez les enfants de moins de 5 ans en raison de leur système immunitaire immature.

Le SPKC a mené une enquête auprès des parents d’enfants malades, visité des écoles maternelles pour obtenir des informations sur les enfants et le personnel absents et sur la cause, il a analysé les menus et les facteurs de risque possibles.

Dix-neuf as d’infections survenus dans trois autres établissements préscolaires d'Ikskile, de Garkalne et d'Ogre ne seraient pas liées aux personnes malades de Sigulda.

La pastèque soupçonnée
Le Service alimentaire et vétérinaire letton (PVD) a enquêté sur des unités de restauration dans les trois sites liés à une infection à E. coli, où la restauration provient d'une entreprise. Les premiers soupçons ont porté sur des pastèques contaminées.

Les inspections effectuées dans les établissements de restauration n’ont pas révélé de non-conformité des règles d’hygiène susceptibles de contribuer à la propagation de l’infection. Les sites ont également été nettoyés et désinfectés.

Le PVD a suspendu les activités d'une entreprise de transformation de légumes appelée « Jelgavas Augļi » en raison de non-conformités aux exigences en matière d'hygiène, de traçabilité du produit et d'une température de stockage inadéquate pour des légumes préemballés conservés à 13°C au lieu des 6°C requis. Baltic Restaurants Latvia, fournit des fruits et légumes frais aux établissements d’enseignement de Sigulda, mais aucun lien avec l’épidémie n’a été établi.

Les analyses effectuées jusqu'ici par l'entreprise n'ont pas révélé la présence de E. coli. D'autres résultats sont en attente mais la société sera autorisée à reprendre ses activités si elles sont négatives et si elle corrige les lacunes identifiées par les autorités.

Les autorités ont également constaté des problèmes de transport de denrées alimentaires par la société « Point to Point Ltd » entre les établissements d’enseignement.

La plupart des personnes infectées par Salmonella développent des signes 12 à 72 heures après leur exposition à la bactérie. Les symptômes peuvent inclure la diarrhée, la fièvre, les crampes abdominales et les vomissements qui durent plusieurs jours.

Sinon, les adultes en bonne santé sont généralement malades pendant quatre à sept jours. Les adultes plus âgés, les enfants, les femmes enceintes et les personnes dont le système immunitaire est affaibli, comme les patients atteints de cancer, sont plus susceptibles de développer une maladie grave et des affections graves, parfois menaçant le pronostic vital.

Les symptômes de l'infection à E. coli comprennent des crampes abdominales et une diarrhée pouvant devenir sanglante. De la fièvre et des vomissements peuvent également se produire. La période d'incubation peut aller de trois à huit jours et la plupart des patients se rétablissent dans les 10 jours.

Selon ce site letton,
Le Premier ministre Krišjānis Kariņš a chargé le ministre de l'Environnement et du Développement régional, Juris Pūcé, et le ministre de l'Agriculture, Kaspar Gerhard de mener des inspections concernant des non-conformités présumées de la chaîne alimentaire dans les jardins d'enfants lettons. 
« Compte tenu des récentes irrégularités dans la fourniture de services de restauration dans les établissements d'enseignement préscolaire, veuillez vérifier que des non-conformités similaires ne sont pas détectées dans d'autres établissements d'enseignement préscolaire en Lettonie », souligne Kariņš aux ministres responsables dans la résolution. 
Le Premier ministre demande à être informé des résultats de l'inspection avant le 20 novembre de cette année, ainsi que de faire des propositions pour éliminer les carences.