dimanche 11 août 2019

L'Allemagne révèle son image 2018 des maladies infectieuses d'origine alimentaire


« L'Allemagne révèle son image 2018 des maladies infectieuses d'origine alimentaire », source Food Safety News.

Norovirus et Campylobacter figuraient parmi les maladies à déclaration obligatoire les plus fréquentes en Allemagne au cours de l'année écoulée, selon l'Institut Robert Koch (RKI).

En 2018, 67 872 cas d’infections à Campylobacter ont été enregistrées, soit 2% de moins que l'année précédente. Les données proviennent du rapport annuel du pays sur l’épidémiologie des maladies infectieuses.

Campylobacter était la deuxième maladie diarrhéique à déclaration obligatoire la plus fréquemment rapportée au RKI après norovirus. Lorsque des informations ont été fournies sur le pays probable de l’infection, l’Allemagne était en tête, mais l’Espagne, l’Italie, la France, le Maroc, l’Indonésie et la Thaïlande ont été mentionnés.

En 2018, 77 583 cas de gastro-entérite à norovirus ont été rapportés au RKI, soit 6% de plus qu'en 2017. Beaucoup d'entre elles n'étaient pas d'origine alimentaire et étaient associées à des hôpitaux, des maisons de retraite, des centres de la petite enfance et des foyers privés. Les incidences spécifiques les plus élevées selon l'âge concernaient les enfants de moins de 2 ans et le groupe d'âge de plus de 79 ans.

Augmentation de E. coli
Les cas d’infections à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) sont en augmentation et cela pourrait être due à une augmentation du nombre d’échantillons soumis à des analyses, selon le rapport.

En 2018, 2 226 cas d'infection à des E. coli entérohémorragiques (EHEC), également connu sous le nom de STEC, ont été signalés. Cela représente une augmentation de 10% par rapport aux 2 024 infections de 2017. L'incidence était beaucoup plus élevée chez les enfants de moins de cinq ans. Deux décès ont été signalés, un homme et une femme âgés de 74 et 82 ans.

Lorsque le nom du pays susceptible d’être le lieu de l’infection a été cité, l’Allemagne figurait le plus souvent sur la liste, suivie par la Turquie, l’Égypte, l’Espagne, l’Italie et le Maroc.

Il y a eu une augmentation significative des cas où l'antigène O n'était pas typable et du sérogroupe O26 de E. coli. Les sérogroupes O128, O103 et O111 ont plus que doublé de 2016 à 2017, mais cette augmentation ne s'est pas poursuivie. Nouvellement représenté parmi les 10 sérogroupes les plus fréquents est O8. Quand un groupe O pouvait être assigné, O91, O103 et O157 étaient les trois premiers.

Au total, 68 cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) ont été signalés, ce qui est nettement inférieur aux 97 cas de l’année précédente, qui comprenait une éclosion. L'incidence était significativement plus élevée chez les enfants de moins de cinq ans par rapport aux autres groupes d'âge. Les femmes étaient plus touchées que les hommes.

Comme l'année précédente, ce sont les sérogroupes O157 et O26 de E. coli qui ont été les plus importants, suivis des sérotypes O111 et O145. Un décès lié au SHU a été signalé chez un enfant d'un an présentant des signes d'infection à E. coli O157. Lorsque le nom du pays susceptible d’être le lieu de l’infection a été cité, c'est l'Allemagne qui a été citée le plus souvent suivie par la Turquie, le Kosovo, la Croatie et l'Egypte, puis le Royaume-Uni, la Roumanie et l'Afrique du Nord-Est.

Ralentissement pour Salmonella et Listeria
En 2018, 13 529 cas d’infections à Salmonella ont été enregistrés. Il s'agissait de la deuxième maladie gastro-intestinale bactérienne la plus déclarée après Campylobacter. Le nombre de cas de maladies a diminué de 5,2% par rapport à 2017, mais il était toujours supérieur à celui de 2016. Comme les années précédentes, l'incidence la plus élevée était chez les enfants de moins de cinq ans.

Lorsque les données sur le sérotype étaient connues, S. Enteritidis et S. Typhimurium étaient les sérotypes les plus souvent enregistrés loin devant S. Infantis, S. Derby et S. Kentucky. Par rapport à l'année précédente, le nombre de S. Enteritidis et de S. Typhimurium a diminué.

La plupart des cas d’infection se sont produits en Allemagne, mais d’autres ont été transmises via des destinations typiques de vacances telles que l’Égypte, la Turquie, la Thaïlande et l’Espagne. Quatorze décès ont été liés à la salmonellose contre 20 en 2017. Huit hommes et six femmes âgés de 42 à 92 ans sont décédés. Dans 10 décès, un sérovar a été nommé, S. Enteritidis six fois, S. Typhimurium trois fois et S. Agona une fois.

En 2018, 701 cas d’infections à Listeria ont été enregistrés, contre 769 l'année précédente. Parmi les 20 cas impliquant une grossesse, deux avaient eu une mortalité à la naissance, cinq avaient eu une naissance prématurée et trois avaient fait une fausse couche. Au total, 32 décès ont été enregistrés, parmi lesquels 31 étaient des cas de listériose, contre 31 en 2017.

La listériose invasive non associée à la grossesse a touché 272 femmes et 385 hommes et l'incidence a augmenté considérablement avec l'âge.

Hépatite A et E
La plupart des cas de maladie évitables par la vaccination, telles que l'hépatite A, sont survenues chez des individus non vaccinés, bien qu'une vaccination efficace soit disponible.

Au total, 1 043 cas d’hépatite A ont été signalés, soit 191 de moins que l’année précédente et le deuxième chiffre le plus élevé depuis 2009. Il y a eu une augmentation de septembre à novembre, reflétant le retard de la période d’incubation pouvant aller jusqu’à 50 jours en raison du risque d'infection lié aux voyages plus nombreux en été et en automne.

L'Allemagne a été le plus souvent citée comme pays à l’origine de l’infection, suivie du Maroc, de l'Egypte, de l'Espagne, de la Roumanie, de l'Italie, de l'Inde, de la Turquie, du Pakistan, de la Grèce et de l'Afghanistan. Les hommes étaient plus susceptibles d'être touchés que les femmes dans le groupe d'âge de 25 à 29 ans qui a été le plus impacté. Six décès ont été signalés chez trois femmes et trois hommes âgés de 50 à 93 ans.

La tendance à la hausse du nombre de cas déclarés d'hépatite E, constatée ces dernières années, s'est poursuivie en 2018. Cette augmentation peut probablement être attribuée à une sensibilisation accrue des médecins et à une augmentation du nombre d'échantillons soumis à analyses.

En 2018, 3 996 cas d'hépatite E ont été signalés au RKI, contre 2 951 l'année précédente, ce qui représente une augmentation de 15%. Huit éclosions impliquant 17 personnes ont été signalées.

Botulisme
Neuf cas de botulisme d'origine alimentaire ont eu lieu en Allemagne, contre trois en 2017. Le botulisme est une maladie rare mais potentiellement fatale causée par les toxines produites par la bactérie Clostridium botulinum.

La maladie est survenue chez trois femmes âgées de 23 à 74 ans, cinq hommes de 32 à 79 ans et une fille de 8 ans. Un décès a été signalé chez un homme de 79 ans.

Des haricots et du jambon faits maison et du poisson pêché ont été liés liés à la maladie. La neurotoxine botulique de sérotype A a été détectée dans des haricots et le couple qui les avait mangés. Une neurotoxine botulique de sérotype B a été détectée dans du jambon. Clostridium botulinum, capable de produire la neurotoxine botulique de sérotype E, a été détecté chez le patient mais non chez le poisson.

NB : Actuellement, plusieurs rappels de poissons séchés sont liés à un cas de botulisme, voir ici.

Rappelons qu’un tel rapport n’existe pas en France. Parmi les moyens à votre disposition pour rechercher une telle information, il vous faut aller sur le site de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). C'est en regroupant ces données et celles des pays européens que l'EFSA établit chaque année la compilation intitulée « The European Union summary report on trends and sources of zoonoses, zoonotic agents and food-borne outbreaks ».

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