« L'Allemagne révèle son
image 2018 des maladies infectieuses d'origine alimentaire », source
Food Safety News.
Norovirus et Campylobacter
figuraient parmi les maladies à déclaration obligatoire les plus fréquentes en
Allemagne au cours de l'année écoulée, selon l'Institut Robert Koch (RKI).
En 2018, 67 872 cas d’infections à Campylobacter
ont été enregistrées, soit 2% de moins que l'année précédente. Les données
proviennent du rapport annuel du pays sur l’épidémiologie des maladies
infectieuses.
Campylobacter était la deuxième
maladie diarrhéique à déclaration obligatoire la plus fréquemment rapportée au
RKI après norovirus. Lorsque des informations ont été fournies sur le pays
probable de l’infection, l’Allemagne était en tête, mais l’Espagne, l’Italie,
la France, le Maroc, l’Indonésie et la Thaïlande ont été mentionnés.
En 2018, 77 583 cas de gastro-entérite à norovirus ont été rapportés au
RKI, soit 6% de plus qu'en 2017. Beaucoup d'entre elles n'étaient pas d'origine
alimentaire et étaient associées à des hôpitaux, des maisons de retraite, des
centres de la petite enfance et des foyers privés. Les incidences spécifiques
les plus élevées selon l'âge concernaient les enfants de moins de 2 ans et le
groupe d'âge de plus de 79 ans.
Augmentation de E. coli
Les cas d’infections à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) sont
en augmentation et cela pourrait être due à une augmentation du nombre
d’échantillons soumis à des analyses, selon le rapport.
En 2018, 2 226 cas d'infection à des E.
coli entérohémorragiques (EHEC), également connu sous le nom de STEC, ont
été signalés. Cela représente une augmentation de 10% par rapport aux 2 024
infections de 2017. L'incidence était beaucoup plus élevée chez les enfants de
moins de cinq ans. Deux décès ont été signalés, un homme et une femme âgés de
74 et 82 ans.
Lorsque le nom du pays susceptible d’être le lieu de l’infection a été cité,
l’Allemagne figurait le plus souvent sur la liste, suivie par la Turquie,
l’Égypte, l’Espagne, l’Italie et le Maroc.
Il y a eu une augmentation significative des cas où l'antigène O n'était
pas typable et du sérogroupe O26 de E.
coli. Les sérogroupes O128, O103 et O111 ont plus que doublé de 2016 à
2017, mais cette augmentation ne s'est pas poursuivie. Nouvellement représenté
parmi les 10 sérogroupes les plus fréquents est O8. Quand un groupe O pouvait
être assigné, O91, O103 et O157 étaient les trois premiers.
Au total, 68 cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) ont été
signalés, ce qui est nettement inférieur aux 97 cas de l’année précédente, qui
comprenait une éclosion. L'incidence était significativement plus élevée chez
les enfants de moins de cinq ans par rapport aux autres groupes d'âge. Les
femmes étaient plus touchées que les hommes.
Comme l'année précédente, ce sont les sérogroupes O157 et O26 de E. coli qui ont été les plus importants,
suivis des sérotypes O111 et O145. Un décès lié au SHU a été signalé chez un
enfant d'un an présentant des signes d'infection à E. coli O157. Lorsque le nom du pays susceptible d’être le lieu de l’infection
a été cité, c'est l'Allemagne qui a été citée le plus souvent suivie par la
Turquie, le Kosovo, la Croatie et l'Egypte, puis le Royaume-Uni, la Roumanie et
l'Afrique du Nord-Est.
Ralentissement
pour Salmonella et Listeria
En 2018, 13 529 cas d’infections à Salmonella
ont été enregistrés. Il s'agissait de la deuxième maladie gastro-intestinale
bactérienne la plus déclarée après Campylobacter.
Le nombre de cas de maladies a diminué de 5,2% par rapport à 2017, mais il était
toujours supérieur à celui de 2016. Comme les années précédentes, l'incidence
la plus élevée était chez les enfants de moins de cinq ans.
Lorsque les données sur le sérotype étaient connues, S. Enteritidis et S. Typhimurium étaient les sérotypes les plus souvent enregistrés
loin devant S. Infantis, S. Derby et S. Kentucky. Par rapport à l'année précédente, le nombre de S. Enteritidis et de S. Typhimurium a diminué.
La plupart des cas d’infection se sont produits en Allemagne, mais
d’autres ont été transmises via des destinations typiques de vacances telles
que l’Égypte, la Turquie, la Thaïlande et l’Espagne. Quatorze décès ont été
liés à la salmonellose contre 20 en 2017. Huit hommes et six femmes âgés de 42
à 92 ans sont décédés. Dans 10 décès, un sérovar a été nommé, S. Enteritidis six fois, S. Typhimurium trois fois et S. Agona une fois.
En 2018, 701 cas d’infections à Listeria
ont été enregistrés, contre 769 l'année précédente. Parmi les 20 cas impliquant
une grossesse, deux avaient eu une mortalité à la naissance, cinq avaient eu
une naissance prématurée et trois avaient fait une fausse couche. Au total, 32
décès ont été enregistrés, parmi lesquels 31 étaient des cas de listériose,
contre 31 en 2017.
La listériose invasive non associée à la grossesse a touché 272 femmes
et 385 hommes et l'incidence a augmenté considérablement avec l'âge.
Hépatite A et E
La plupart des cas de maladie évitables par la vaccination, telles que
l'hépatite A, sont survenues chez des individus non vaccinés, bien qu'une
vaccination efficace soit disponible.
Au total, 1 043 cas d’hépatite A ont été signalés, soit 191 de moins que
l’année précédente et le deuxième chiffre le plus élevé depuis 2009. Il y a eu
une augmentation de septembre à novembre, reflétant le retard de la période
d’incubation pouvant aller jusqu’à 50 jours en raison du risque d'infection lié
aux voyages plus nombreux en été et en automne.
L'Allemagne a été le plus souvent citée comme pays à l’origine de l’infection,
suivie du Maroc, de l'Egypte, de l'Espagne, de la Roumanie, de l'Italie, de
l'Inde, de la Turquie, du Pakistan, de la Grèce et de l'Afghanistan. Les hommes
étaient plus susceptibles d'être touchés que les femmes dans le groupe d'âge de
25 à 29 ans qui a été le plus impacté. Six décès ont été signalés chez trois
femmes et trois hommes âgés de 50 à 93 ans.
La tendance à la hausse du nombre de cas déclarés d'hépatite E,
constatée ces dernières années, s'est poursuivie en 2018. Cette augmentation
peut probablement être attribuée à une sensibilisation accrue des médecins et à
une augmentation du nombre d'échantillons soumis à analyses.
En 2018, 3 996 cas d'hépatite E ont été signalés au RKI, contre 2 951
l'année précédente, ce qui représente une augmentation de 15%. Huit éclosions
impliquant 17 personnes ont été signalées.
Botulisme
Neuf cas de botulisme d'origine alimentaire ont eu lieu en Allemagne,
contre trois en 2017. Le botulisme est une maladie rare mais potentiellement
fatale causée par les toxines produites par la bactérie Clostridium botulinum.
La maladie est survenue chez trois femmes âgées de 23 à 74 ans, cinq
hommes de 32 à 79 ans et une fille de 8 ans. Un décès a été signalé chez un
homme de 79 ans.
Des haricots et du jambon faits maison et du poisson pêché ont été liés
liés à la maladie. La neurotoxine botulique de sérotype A a été détectée dans des
haricots et le couple qui les avait mangés. Une neurotoxine botulique de sérotype
B a été détectée dans du jambon. Clostridium
botulinum, capable de produire la neurotoxine botulique de sérotype E, a
été détecté chez le patient mais non chez le poisson.
NB : Actuellement, plusieurs rappels de poissons séchés sont liés à un
cas de botulisme, voir ici.
Rappelons qu’un tel rapport n’existe pas en
France. Parmi les moyens à votre disposition pour rechercher une telle
information, il vous faut aller sur le site de l'Autorité européenne de
sécurité des aliments (EFSA). C'est en regroupant ces données et celles des
pays européens que l'EFSA établit chaque année la compilation intitulée « The
European Union summary report on trends and sources of zoonoses, zoonotic
agents and food-borne outbreaks ».
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