« COVID-19: en moyenne seulement 6% des infections réelles au SRAS-CoV-2 sont détectés dans le monde », source communiqué de presse n°48– 06.04.2020 de l’Université de Göttingen.
Le nombre réel d'infections a peut-être déjà atteint plusieurs dizaines de millions.
Selon un récent article de l'Université de Göttingen, le nombre de cas confirmés de la nouvelle maladie à coronavirus, COVID-19, officiellement publiés par les pays et largement commentés par les médias nationaux et internationaux sous-estime considérablement le nombre réel d'infections.
Le Dr Christian Bommer et le Professeur Sebastian Vollmer de l'Université de Göttingen ont utilisé les estimations de la mortalité et du temps jusqu'au décès lié au COVID-19 à partir d'une étude récente publiée dans The Lancet Infectious Diseases pour tester la qualité des cas officiels. Leurs données montrent que les pays n'ont découvert en moyenne qu'environ 6% des infections à coronavirus et que le nombre réel de personnes infectées dans le monde a peut-être déjà atteint plusieurs dizaines de millions. Leur étude est disponible en ligne sur www.uni-goettingen.de/vollmer
Des tests insuffisants et retardés peuvent expliquer pourquoi certains pays européens, comme l'Italie et l'Espagne, connaissent un nombre de victimes beaucoup plus élevé (par rapport aux cas confirmés signalés) que l'Allemagne, qui a détecté environ 15,6% des infections contre seulement 3,5% en Italie ou 1,7% en Espagne. Les taux de détection sont encore plus faibles aux États-Unis (1,6%) et au Royaume-Uni (1,2%), deux pays qui ont reçu de nombreuses critiques de la part d'experts en santé publique pour leur réponse tardive à la pandémie.
Contrairement à cela, la Corée du Sud semble avoir découvert presque la moitié de toutes ses infections par le SRAS-CoV-2. Les auteurs estiment qu'au 31 mars 2020, l'Allemagne avait 460 000 infections. Sur la base de la même méthode, ils calculent que les États-Unis ont plus de dix millions, l'Espagne plus de cinq millions, l'Italie environ trois millions et le Royaume-Uni environ deux millions d'infections. Le même jour, l'Université Johns Hopkins a signalé qu'il y avait dans le monde moins de 900 000 cas confirmés, ce qui signifie que la grande majorité des infections n'étaient pas détectées.
Sebastian Vollmer, professeur d'économie du développement à l'Université de Göttingen, à dit, « Ces résultats signifient que les gouvernements et les décideurs doivent faire preuve d'une extrême prudence lors de l'interprétation du nombre de cas à des fins de planification. Ces différences extrêmes dans la quantité et la qualité des tests effectués dans les différents pays signifient que les dossiers officiels de cas sont largement informatifs et ne fournissent pas d'informations utiles. »
Christian Bommer ajoute, « Des améliorations majeures de la capacité des pays à détecter de nouvelles infections et à contenir le virus sont urgentes. »
Publication originale : Bommer C & Vollmer S (2020) Le taux de détection moyen des infections par le SRAS-CoV-2 est estimé à environ 6% (Average detection rate of SARS-CoV-2 infections is estimated around six percent).
Une vidéo est jointe avec le communiqué.
Mise à jour du 9 avril 2020. Sur la sous-estimation du nombre de cas dans le monde, on écoutera cette vidéo où Yves Gaudin est interrogé sur RMC, « On peut craindre une résurgence de l'épidémie en automne » selon un virologue. L'épidémie ne va pas s'arrêter dans le monde à la fin du confinement en France. Il faut que ce soit très clair.
Ecouter la vidéo à la minute 0:54 sur ce sujet.
Sur Yves Gaudin, on lira son interview dans Le Figaro du 4 avril 2020 et sur France Info du 6 avril 2020.
Une vidéo est jointe avec le communiqué.
« Les pays dotés de bons systèmes de santé sont susceptibles de faire mieux que la Chine, donc pour des pays comme l'Allemagne et la France, nos estimations sont probablement conservatrices. Ils pourraient être même pire dans la détection des personnes contaminées que ce que nous avons estimé », a dit Bommer.
L’article a estimé le taux de détection de l'Allemagne est de 16% et la France de 3%.
Mise à jour du 9 avril 2020. Sur la sous-estimation du nombre de cas dans le monde, on écoutera cette vidéo où Yves Gaudin est interrogé sur RMC, « On peut craindre une résurgence de l'épidémie en automne » selon un virologue. L'épidémie ne va pas s'arrêter dans le monde à la fin du confinement en France. Il faut que ce soit très clair.
Ecouter la vidéo à la minute 0:54 sur ce sujet.
Sur Yves Gaudin, on lira son interview dans Le Figaro du 4 avril 2020 et sur France Info du 6 avril 2020.