lundi 1 juillet 2019

Confusion entre plantes comestibles et toxiques : gare aux ressemblances !


Ce site indique « Ne pas confondre le Couscouil, Molopospermun, et l’aconit ! »
Une information du 10 juin 2018 : près de Perpignan un homme est mort et deux femmes sont gravement intoxiquées. Ils croyaient avoir ramassé du couscouil ou coscoll…. Mais c’est de l’aconit, une plante très toxique, qu’ils ont consommée…..
La suite est fournie par cet article très détaillé et très utile, « Confusion entre plantes comestibles et toxiques : gare aux ressemblances! » issu de Vigil’Anses n°8 de juin 2019, dont j’extrais ce qui suit,
En juin 2018, un homme de 78 ans est décédé après avoir consommé une plante qu’il avait cueillie au cours d’une randonnée dans les Pyrénées-Orientales. Pensant ramasser des feuilles de couscouil, plante comestible de la famille des angéliques, il a en fait cueilli puis consommé des feuilles d’aconit napel (ou aconit tue-loup), espèce très toxique aussi surnommée « arsenic végétal » dans l’Antiquité, qui contient de puissants alcaloïdes terpéniques, comme l’aconitine. La plante, non fleurie, n’avait pas déployé ses fleurs caractéristiques bleu-violacées en forme de casque de Jupiter, ce qui a facilité la confusion. Le randonneur a présenté dans l’heure suivant l’ingestion des signes digestifs, des troubles de la sensibilité (fourmillements) et des troubles cardiaques (troubles du rythme) à l’origine d’un choc cardiogénique et du décès. 
Ce centre anti-poison rapporte une « Confusion entre gentiane jaune et vératre »
Cas clinique


Un homme de 36 ans, sans antécédent particulier, décide de préparer du vin de gentiane. Pour ramasser les racines, il prend la précaution de se faire accompagner d’un ami censé connaître les plantes. Les racines sont mises à sécher pendant environ un an avant macération dans de l'alcool, puis filtration (filtre à café). Le 5 avril 2007, vers 20h30, il décide de goûter le breuvage avant de le proposer à son entourage. Il en boit un verre. Environ 45 minutes plus tard, il se plaint de céphalées, vomissements et sueurs froides, motivant son admission aux urgences. L'examen, 1h30 après l'ingestion, constate un état de choc avec pression artérielle à 80/50 mmHg et bradycardie à 50 bpm ainsi qu'une hypersudation, des vomissements, une pâleur et de l'angoisse. Un traitement symptomatique associant remplissage et atropine permet une régression rapide des troubles. Une récidive de l'hypotension à 70/40 mmHg motive une mutation en réanimation où l'examen retrouve de plus une rétention urinaire très modérée (globe vésical sondé à 200 ml) et une mydriase, vraisemblablement en lien avec l’atropinisation. Le patient a par ailleurs bénéficié d'une échographie cardiaque et d'une radiographie thoracique, toutes deux strictement normales. La biologie était également sans particularité. L'évolution rapidement favorable a permis un retour à domicile dès la fin de matinée du 6 avril. 
Discussion

Ce tableau clinique évoque une intoxication par le vératre dont la racine peut être confondue avec celle de la gentiane jaune ou grande gentiane. La confusion entre les 2 plantes repose sur deux éléments principaux : elles partagent le même habitat en moyenne montagne (600 à 2500 m) et ont une morphologie assez semblable, particulièrement avant la floraison et à l’automne quand les feuilles commencent à tomber. Néanmoins, il existe des moyens relativement simples pour les différencier.
Bref, la liste est longue … et c’est la raison pour laquelle l’Anses informe sur la « Cueillette de plantes comestibles : ne pas confondre avec des plantes toxiques »
Suite aux signalements de plusieurs cas d’intoxication grave, dont deux décès, l’Anses et le réseau des Centres antipoison attirent l’attention sur les risques liés à la confusion de plantes toxiques avec des plantes comestibles. L’Agence appelle à plus de vigilance et livre quelques conseils pour éviter les risques d’intoxication.
À travers son dispositif de toxicovigilance qui rassemble les signalements des Centres antipoison, l’Anses a recensé plus de 250 cas par an de confusion de plantes depuis 2012. Au total, 1 872 cas de confusion alimentaire avec des plantes ont été recensés de 2012 à 2018. Toutes les tranches d’âge sont touchées dont les enfants de moins de six ans. 
Recommandations afin d’éviter la consommation de plantes toxiques  
Pour limiter les risques d’intoxication par confusion, l’Anses et les Centres antipoison préconisent :
  • De ne pas consommer la plante ramassée en cas de doute sur son identification.
  • De cesser immédiatement de manger si la plante a un goût inhabituel ou désagréable.
  • De ne pas cueillir par brassées, pour éviter de cueillir plusieurs espèces et de mélanger des espèces toxiques avec des espèces comestibles.
  • De photographier sa cueillette pour en faciliter l’identification en cas d’intoxication.
En cas d’urgence vitale (coma, détresse respiratoire,…) : appeler immédiatement le 15.
En cas d’apparition de troubles de santé après le repas : appeler un Centre antipoison.

L'utilisation du séquençage du génome complet des pathogènes est ‘extrêmement limitée’ dans les pays en voie de développement


Getty Image
« L’utilisation du séquençage du génome complet des pathogènes est ‘extrêmement limitée’ dans les pays en voie de développement », source Food Safety News.

Selon une étude, l'utilisation du séquençage du génome complet est extrêmement limitée dans la plupart des pays en voie de développement.

Des chercheurs ont constaté que, bien que certains pays n’aient pas la capacité de collecter et d’analyser les données générées par le séquençage du génome complet, la principale lacune technique dans la plupart des pays en voie de développement réside dans l’interprétation des données faisant appel à la bioinformatique. L'étude a été publiée dans le journal Foodborne Pathogens and Disease et est disponible gratuitement et en intégralité.

Un examen de la portée et une session d’un groupe de discussion ont permis de comprendre l'utilisation de séquençage du génome complet pour la surveillance des maladies d'origine alimentaire et la surveillance des aliments à l'échelle mondiale et d'identifier les limites pour les pays en voie de développement dans l'adoption du séquençage du génome complet pour leurs systèmes de contrôle des aliments. Des experts du Ghana, d’Iran, des Philippines, du Soudan, de la Tanzanie et de la Thaïlande faisaient partie du groupe de discussion.

La sous-déclaration des maladies d'origine alimentaire et les cas de contamination microbienne est fréquente dans les pays développés et en voie de développement; toutefois, le nombre extrêmement faible de foyers déclarés par les pays en voie de développement ne reflète probablement pas la situation réelle dans ces pays.

Différences entre pays développés et en voie de développement
Les résultats ont montré que certains pays développés utilisent régulièrement le séquençage du génome complet dans les systèmes de surveillance des aliments, ce qui permet de mieux comprendre les causes des épidémies. Dans les pays en voie de développement, la connaissance du séquençage du génome complet existe dans les secteurs universitaires et de la recherche; toutefois, au niveau gouvernemental, on comprend peu l’utilité de ce principe pour les activités de réglementation de la sécurité sanitaire des aliments.

Les lacunes dans les connaissances et les capacités des pays développés et en voie de développement concernant l'utilisation du séquençage du génome complet introduiront probablement une inégalité dans le commerce international des produits alimentaires. Les organisations internationales et les pays qui connaissent déjà bien le séquençage du génome complet ont un rôle important à jouer pour aider les pays en voie de développement à tirer pleinement parti de la technologie et de ses applications dans la gestion de la sécurité des denrées alimentaires, ont déclaré des chercheurs.

L'examen de la portée a révélé que plus de 10 pays utilisaient le séquençage du génome complet à des fins réglementaires, contre quatre qui l'utilisaient pour la gestion de la sécurité des denrées alimentaires en 2016. Toutefois, il a également été constaté que ces autres pays étaient des pays développés. Il n'y avait aucune donnée indiquant qu'un pays en voie de développement ait commencé à utiliser le séquençage du génome complet dans le système gouvernemental, ce qui a été confirmé par le groupe de discussion.

Tous les participants au groupe de discussion se sont déclarés prêts à utiliser la technologie pour contribuer à leurs systèmes nationaux de contrôle des aliments, mais le manque d'engagement des niveaux hiérarchiques supérieurs a constitué un obstacle à leur utilisation.

Selon les membres du groupe de discussion, des laboratoires nationaux bien équipés sont disponibles pour l'analyse des isolats, mais le séquençage du génome complet doit être effectué systématiquement si ce système est utilisé comme base pour les systèmes de surveillance des aliments, selon l'étude.

Le séquençage du génome complet est-il rentable?
Certains instituts de recherche, tels que l’Institut Pasteur en France, ont mené des études sur le séquençage du génome complet dans des pays en voie de développement pour promouvoir la technologie. Avant d'introduire le séquençage du génome complet, il est essentiel que les pays disposent d'un mécanisme systématique pour collecter les isolats et les métadonnées à partir d'échantillons cliniques, d'aliments et de l’environnement.

« En supposant qu'il soit déjà coûteux pour les pays en voie de développement de mettre pleinement en œuvre les méthodologies traditionnelles pour détecter les épidémies d'origine alimentaire, il est nécessaire de se demander si l'intégration du séquençage du génome complet serait rentable pour améliorer les situations de détection/déclaration d'épidémie », selon l'étude.

L'universalité du séquençage du génome complet a un avantage en efficacité et le coût par échantillon a diminué. Bien que cela puisse contribuer à des économies de coûts pour l'identification des agents pathogènes d'origine alimentaire, le coût global peut rester élevé, car le séquençage du génome complet nécessite des infrastructures appropriées et un équipement en état de fonctionnement et du personnel.

En juillet 2018, entre 11 000 et 18 000 articles scientifiques traitaient de l'utilisation des technologies génomiques pour l'identification, l'investigation et/ou la prévention des épidémies de maladies d'origine alimentaire.

Des études de cas réalisées aux États-Unis, au Danemark et en Angleterre ont montré comment le séquençage du génome complet peut être intégré au système réglementaire de sécurité sanitaire des aliments pour les investigations sur les épidémies avec des avantages, telles que la spécificité, permettant une meilleure définition des cas pour améliorer la gestion des épidémies, la sensibilité, permettant de lier des maladies apparemment sporadiques survenant sous le radar de la surveillance des épidémies et la précision, déterminant la cause fondamentale des éclosions complexes.

L’introduction du séquençage du génome complet au Kenya a attiré l’attention des décideurs sur l’importance de la sécurité sanitaire des aliments et a servi de base à la mise en place d’un système national de contrôle des aliments. Le Kenya Medical Research Institute a introduit le séquençage du génome complet pour séquencer des souches d'agents pathogènes sélectionnés à partir d'échantillons cliniques et le gouvernement a été en mesure de cartographier les points chauds de la maladie afin de réviser les systèmes existants et d'identifier les aliments à haut risque.

Les bases de données et les plates-formes pour le partage de données du séquençage du génome complet comprennent la base de données Genome Trakr de la FDA, European Nucleotide Archive et la DNA Data Bank of Japan. Certaines initiatives, telles que le Global Microbial Identifier, tentent de renforcer le partage mondial des données.

Les visites des parcs ou fermes pédagogiques en question après le décès d’un enfant par une infection à E. coli en Californie


« Un enfant en bas âge décède d'une infection à E. coli après une visite d’une ferme pédagogique pour enfants à la foire du comté », source Food Safety News.

Un enfant de 2 ans est mort et trois autres enfants âgés de 2 à 13 ans sont malades après avoir visité une ferme pédagogique pour enfants dans une foire de San Diego.

Selon la San Diego Health and Human Services Agency (HHSA), les enfants ont été contaminés par la bactérie E. coli producteurs de shigatoxines, ou STEC, par contact avec des animaux d'élevage à la foire. La HHSA et le San Diego County Department of Environmental Health sont en train d’investiguer  les cas groupés de maladies.

Les quatre enfants malades ont assisté à la foire du comté de San Diego entre le 8 et le 15 juin. Les symptômes se sont manifestés entre le 10 et le 16 juin. Le garçon de deux ans a été hospitalisé et est décédé le 24 juin. Les trois autres enfants n'ont pas été hospitalisés, selon des responsables.

« Nos condoléances vont à la famille de l'enfant qui est décédé de la maladie », a déclaré la Dr Wilma Wooten, responsable de la santé publique du comté de San Diego.

Le directeur général de Del Mar Fairgrounds, Tim Fennell, a déclaré que les responsables de la foire avaient « le cœur brisé » et « dévasté » par la mort du garçon, dont ils n’avaient entendu parler que le 28 juin.

Les responsables de la foire ont été informés de l'épidémie à E. coli vendredi matin lorsque des responsables de la santé des pays sont arrivés sur les lieux pour enquêter. Tous les sites des animaux ont été fermés pour accueillir les enquêteurs de la santé.

Fennell a déclaré que les zones ont été fermées dès que les responsables de la santé l’ont demandé aux responsables de la foire. Il a ajouté que ni la foire de San Diego ni la foire de Del Mar, comme on l'appelait auparavant, n'avaient des antécédents de maladies à E. coli parmi les participants avant cet événement.

La foire du comté de San Diego a débuté le 31 mai et se poursuivra jusqu’au 4 juillet. Fennell a déclaré que la foire était « dévastée » par la mort du bambin, mais « avançait » en prenant toutes les précautions nécessaires pour les jours restants.

Selon le Dr Wooten, environ 5 à 10% des personnes chez lesquelles on a diagnostiqué une infection à STEC développent une infection des reins mettant la vie en danger de mort D'autres récupèrent sans complications.

La foire a fermé ses zones d'animaux, y compris le parc  pédagogique pour enfants.

Les enquêteurs doivent encore trouver la source de la bactérie E. coli, mais les quatre enfants tombés malades se sont rendus au parc pédagogique pour enfants ou dans d'autres zones où vivent des animaux. Le County Department of Environmental Health a ré-inspecté les installations de restauration de la foire visités par les enfants et n'a trouvé aucun lien avec l'épidémie.

La plupart des personnes infectées par la bactérie E. coli commencent à se sentir malade trois à quatre jours après l’infection, bien que la maladie puisse débuter de un à 10 jours après l’exposition.

Les symptômes incluent généralement de graves crampes d'estomac, une diarrhée aqueuse ou sanglante et des vomissements. Les symptômes peuvent apparaître avec ou sans fièvre, mais en cas de fièvre, elle est généralement à moins de 38°C.

Les responsables de la santé du comté de San Diego souhaitent que les résidents qui ont présenté ces symptômes après le 8 juin communiquent avec eux ou avec leur médecin.

« Surtout si vous avez une diarrhée qui dure plus de trois jours ou une diarrhée accompagnée d'une fièvre de plus de 38°C, ou du sang dans les selles, ou des vomissements si importants que vous ne pouvez pas retenir les liquides et que vous faites très peu d'urine », ont déclaré des responsables.

Ils conseillent également de bien se laver les mains comme meilleur moyen de prévention de la propagation de E. coli. « Lavez-vous toujours soigneusement les mains après un contact avec des animaux ou leur environnement », ont averti les autorités sanitaires du comté.

De nombreux animaux sont porteurs d'une grande variété de bactéries E. coli dans leur corps sans effet néfaste. Cependant, certaines souches de E. coli peuvent causer des infections graves et parfois mortelles chez l'homme.

Même si les personnes n'entrent pas en contact direct avec les animaux dans les foires, les fermes pédagogiques pour enfants et autres lieux, elles peuvent être exposées à E. coli dangereux provenant de la litière, de la poussière et au contact des surfaces. Les aliments et les boissons ne doivent pas être pris dans les zones réservées aux animaux et les personnes doivent se laver soigneusement les mains après avoir visité les zones réservées aux animaux.

On lira aussi l’article de Bill Marler paru sur son blog le 29 juin 2019, « Seriously, Time to Ban Petting Zoos? » (Sérieusement, il est temps d'interdire les fermes pédagogiques?). 
L’article dresse un bilan des épidémies liées à la fréquentation des fermes, parcs ou autres lieux pédagogiques fréquentés par des enfants.