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mardi 4 février 2020

Augmentation des STEC en Angleterre et au Pays de Galles en 2018


« Augmentation des STEC en Angleterre et au Pays de Galles en 2018 », source article de Joe Whitworth paru le 4 février 2020 dans Food Safety News.

Plus de 1 500 cas d'infections confirmés à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) ont été rapportés en Angleterre et au Pays de Galles en 2018 et cinq personnes sont décédées, selon les données de Public Health England.

Au total, 1 553 cas confirmés comprenaient 607 cas confirmés en laboratoire de sérogroupe STEC O157 et 612 infections où un sérogroupe non-O157 a été isolé. En 2017, 948 cas confirmés de STEC ont été signalés.

Pour 334 cas, les échantillons ont été testés positifs par PCR pour les gènes de virulence (stx), mais les STEC n'ont pas été cultivés avec plus de 300 d'entre eux en Angleterre.

Quatre flambées à STEC causées par O157 affectant 55 personnes ont fait l'objet d'une investigation en 2018. Il n'a pas été possible de trouver le véhicule et/ou la source d'infection pour les deux flambées les plus importantes et nationales quand une source d'origine alimentaire était suspectée. Dans l'une d'entre elles, 26 personnes ont été malades, dont 10 nécessitant un traitement hospitalier. Dans l'autre, 17 personnes ont été malades et quatre ont été hospitalisées. Les deux autres petites éclosions impliquaient une ferme pour enfants et un événement en plein air.

Données pour les STEC O157
Le nombre de cas de STEC O157 en Angleterre a augmenté en 2018, mais est resté inférieur aux niveaux d'avant 2015. Selon la PHE, la raison du déclin de ces dernières années n'est pas claire.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Le chiffre de STEC O157 de 607 a augmenté par rapport aux 563 infections en 2017 mais est inférieur aux 715 en 2016. Comme les années précédentes, STEC O157 a connu un pic d'infection pendant les mois d'été.

L'incidence la plus élevée a été observée chez les enfants de moins de 5 ans. Près d'un tiers des cas confirmés de STEC O157 ont été hospitalisés et 2% ont développé un syndrome hémolytique et urémique (SHU), une affection potentiellement mortelle affectant principalement les reins. Un décès a été signalé.

Sur 584 cas confirmés de STEC O157 en Angleterre, 340 étaient des femmes. Les enfants âgés de 1 à 4 ans avaient l'incidence la plus élevée d'infection. Dans l'ensemble, les femmes avaient une incidence plus élevée dans tous les groupes d'âge, à l'exception de celles de 80 ans et plus.

Sur la base des données de 574 questionnaires, des symptômes ont été signalés pour 549 cas; 93% souffraient de diarrhée, dont 54% de diarrhée sanglante. Les autres symptômes comprenaient des douleurs abdominales, des vomissements, des nausées et de la fièvre. Une hospitalisation a été nécessaire dans 28% des cas avec une durée allant de 1 à 16 jours.

Le SHU s'est produit dans 14 cas confirmés de STEC O157 et la plupart avaient moins de 5 ans. Le SHU s'est produit dans les trois cas probables. Deux étaient des femmes âgées de 8 à 14 ans.

Au total, 146 cas étaient liés à des voyages et 33 ont passé toute la période d'incubation à l'étranger. Les principales destinations de voyage étaient la Turquie, l'Égypte et l'Espagne.

Comme les années précédentes, les types de phages (PT) 8 et 21/28 étaient les principaux types de phages de STEC O157, avec une proportion combinée de 51%. Ils ont été suivis par PT 54, PT 32 et PT 14.

Montée des STEC non-O157
Les données proviennent du National Enhanced Surveillance System for STEC infection (NESSS) en Angleterre . Les données de laboratoire pour les cas du Pays de Galles proviennent de la PHE Gastro Data Warehouse (GDW).

La détection des infections à STEC non-O157 a continué d'augmenter en 2018 à 612 et reflète l'utilisation plus répandue de la PCR dans les laboratoires de première ligne pour détecter une plus large gamme de sérogroupes, selon PHE.

Le chiffre de non-O157 de 612 en 2018 est beaucoup plus élevé que les 385 déclarés en 2017.
En Angleterre, le sérogroupe STEC non-O157 le plus souvent déclaré était O26 avec 17% des cas, suivi par O91, O146, O128ab et O117.

Soixante-quinze personnes ont été hospitalisées et 24 ont développé un SHU. Quatre décès ont été signalés parmi les cas de STEC non O157.

Sur les 567 cas de STEC non-O157 en Angleterre, 73 sérotypes différents ont été confirmés. Au Pays de Galles, pour 45 cas, 20 sérotypes ont été enregistrés.

Des questionnaires ont été reçus pour 257 cas de STEC non-O157 et 46 cas à STEC confirmés uniquement par PCR. Parmi ces symptômes, 90% ont signalé une diarrhée, y compris une diarrhée sanglante. Cela s'est accompagné de douleurs abdominales, de nausées, de fièvre et de vomissements.

Une publicité diffusée lors du Super Bowl ridiculise les hamburgers végans

« Une publicité diffusée lors du Super Bowl ridiculise les hamburgers végans », source article de Jim Romahn du 3 février sur son blog Agri 007.

Le Center for Consumer Freedom a acheté une publicité dimanche lors du Super Bowl pour ridiculiser les hamburgers végans, tels que ceux achetés dans les chaînes de restauration rapide avec les burgers Beyond Meat.

La publicité télévisée qui a été diffusée dans la région de Washington, D.C., mettait en vedette une abeille et une fille qui il a été demandé d'épeler méthylcellulose.

La jeune fille a demandé une définition et on lui a dit que c'était un laxatif chimique également utilisé dans la viande synthétique.

« Vous pourriez avoir besoin d'un doctorat pour comprendre ce qu'il y a dans la viande synthétique », a déclaré le narrateur de l'annonce.

« Le faux bacon et les hamburgers peuvent contenir des dizaines d'ingrédients chimiques. Si vous ne pouvez pas les épeler ou les prononcer, vous ne devriez peut-être pas le manger. »

Beyond Meat a rejeté cela et a déclaré à l'agence de presse Reuters que ses produits sont fabriqués avec « de simples ingrédients à base de plantes ».

En réponse, Impossible Foods a publié une parodie de la pub sur YouTube, montrant un concurrent essayant de prononcer un mot beaucoup plus simple, « poop » (excréments), qui était ensuite lié à la viande hachée bovine.

Voir la vidéo du Center for Consumer Freedom, ci-dessous ... le combat ne fait que commencer ...

lundi 3 février 2020

Ustensiles et de la vaisselle en bambou, prudence ou risque avéré ?


La publication 60 millions de consommateurs rapporte le 27 janvier 2020, Prudence avec la vaisselle en bambou.

Il est indiqué que « ... ces derniers mois, plus d’une dizaine de rappel ont concerné des articles de puériculture (sets d’assiettes et verres), de la vaisselle de pique-nique, des « lunch box » et autres. »
À l’origine de ces rappels, la DGCCRF pointe, dans la quasi-totalité des cas, une « migration de composants [vers] les aliments » et un « risque chimique ». Mauvaise surprise…
Sachant que le bambou est une plante, et non un bois, cela impacte la fabrication du matériau. « Alors que le bois peut être un matériau unique, par exemple taillé en forme de cuillère ou de saladier, le bambou est utilisé sous forme de fibres ou de poudre, nécessitant d’être agglomérées », explique Anne Lafourcade, ingénieure en santé environnementale.
Des composants toxiques pour les reins ou cancérogènes

En guise de liant, les fabricants utilisent le plus souvent une résine plastique de mélamine-formaldéhyde – ce que l’on appelle « mélamine » dans le langage courant. Cette résine est normalement inoffensive.
Mais en cas de piètre qualité, elle relargue ses composants dans les aliments. Or, au-delà des seuils autorisés de migration, la mélamine peut être toxique pour les reins, et le formaldéhyde est reconnu cancérogène.

En 2013, la DGCCRF « a mené une enquête afin de contrôler l’aptitude au contact alimentaire des objets en bois et en bambou ainsi que le respect de la réglementation générale relative au contact alimentaire. »
Les contrôles se sont déroulés chez les responsables de la première mise sur le marché (fabricants et transformateurs, importateurs et introducteurs identifiés, notamment chez les importateurs de produits d’Asie du Sud-Est) et à la distribution (vente d’ustensiles de cuisine et d’articles de table au détail, vente aux professionnels de l’agroalimentaire, enseignes à marque culinaire, jardineries ou enseignes de vente à distance).
Les manquements constatés portent en premier lieu sur l’étiquetage, absent ou incomplet. S’agissant de l’aptitude au contact alimentaire des produits, le taux d’anomalie est de 13,8 % et ne concerne que des objets en bambou, avec par exemple la migration de formaldéhyde ou de phtalates.
Depuis l’an dernier, les pays de l’Union européenne, dont la France, ont accru leurs contrôles sur les produits en « plastiques non conventionnels » tels que le bambou mélaminé.

En cause, un processus de fabrication mal maîtrisé
Les résultats sont plutôt inquiétants : « Pour un même objet, on observe des taux de migration très variables d’un lot à l’autre », explique Pascale Lambert, experte contact alimentaire au laboratoire SGS de Rouen. Celui-ci a publié, en juillet dernier, une alerte sur les produits fabriqués à base de fibre de bambou et de mélamine.
Mais pourquoi une telle variabilité ? « Il y a une mauvaise maîtrise du processus de fabrication, reprend l’experte. Le mélange de la poudre de bambou et de la mélamine n’étant pas homogène, celle-ci reste en partie libre et « s’échappe » ainsi du matériau. »

Le BfR n'évoque pas que la prudence avec la vaisselle en bambou mais indique « N'utilisez pas de vaisselle en « bambou » pour les boissons chaudes et les repas », avis du BfR 47/2019 du 25 novembre 2019. Il s'agit d'une évaluation du BfR à propos de la libération excessive de formaldéhyde et de mélamine.

Qu'il s'agisse de gobelets ou de mugs pour café à emporter réutilisables ou de tasses et de bols à motifs d'animaux - la vente au détail propose une variété de vaisselle en résine mélamine-formaldéhyde (MF) (appelées aussi mélamine -aa), même pour les enfants.

Le matériau est léger et incassable. Lorsqu'il contient des fibres de bambou comme matière de remplissage, il est souvent annoncé comme « articles en bambou ». « Cependant, d'un point de vue sanitaire, ces produits ne sont pas toujours adaptés à une utilisation en tant que vaisselle », explique le président du BfR, le professeur Andreas Hensel.

Cela est dû au fait qu'à des températures plus élevées, des quantités nocives de mélamine et de formaldéhyde peuvent migrer de la vaisselle vers les aliments. Cela a été démontré dans l'évaluation toxicologique des données des laboratoires officiels de contrôle des États fédéraux ainsi que des données propres du BfR.

« Et il y a une autre raison pour laquelle ces objets en plastique ne conviennent pas aux liquides chauds tels que le café, le thé ou les aliments pour bébés », poursuit Hensel.

En plus des niveaux élevés de libération de formaldéhyde et de mélamine, les tests à long terme du BfR ont montré que le plastique se dégrade lorsqu'il est en contact avec des liquides chauds.

Souvent, « les articles en bambou » libèrent des quantités encore plus élevées de formaldéhyde et de mélamine dangereux que les tasses MF « conventionnelles » », poursuit Hensel.

Dans certains cas, les valeurs indicatives basées sur la santé ont été dépassées jusqu'à 120 fois. Par contre, la vaisselle fabriquée de MF est bien adapté aux aliments froids ou tièdes. Souvent, les produits « en bambou » sont annoncés comme respectueux de l'environnement, biodégradables ou fabriqués exclusivement à partir de matières premières renouvelables. Cependant, le MF est un plastique non biodégradable, même si des support naturels y sont ajoutées.

Voir l'avis complet du BfR n°046/2019 du 25 novembre 2019, Fillable articles made from melamine formaldehyde resin, such as coffee-to-go cups sold as ‘bambooware’, may leak harmful substances into hot foods (Les articles remplissables en résine mélamine-formaldéhyde, comme des tasses à café à emporter vendues comme étant en « bambou », peuvent laisser s'échapper des substances dangereuses dans les aliments chauds).

On lira aussi l'article très documenté de Ouest-FranceVoici pourquoi il faut se méfier des ustensiles et de la vaisselle en bambou.

Enfin, si vous envisagez d'acheter une planche à découper en bambou, lisez auparavant l'article Les planches à découper en bois, pour une bonne hygiène dans votre cuisine !

Last but not the least, méfiez-vous du Clean Label ...

NB : La photo est proposée à des fins d'illustration.

Lituanie : La DG Santé détecte des 'points faibles' dans le système de contrôles officiels relatifs à la sécurité microbienne des aliments d'origine non animale




Ce rapport décrit les résultats d'un audit de la DG Santé et sécurité alimentaire en Lituanie qui a eu lieu du 3 au 12 septembre 2019 conformément aux dispositions du règlement (CE) n°882/2004 du Parlement européen et du Conseil du 29 avril 2004.

Les objectifs de l'audit visait à évaluer le système de contrôles officiels dans le domaine de l'hygiène alimentaire pour prévenir la contamination microbiologique de la production d'aliments d'origine non animale, notamment en tant que production primaire, produits surgelés, germes et les graines destinées à la production de germes.

Dans l'ensemble, il existe un système d'enregistrement des producteurs et des transformateurs d'aliments d'origine non animale et d'enregistrement et d'agrément des établissements producteurs de graines germées.
Les contrôles officiels sont appuyés par des échantillons officiels prélevés au niveau de la production, de la transformation et de la vente au détail. En ce qui concerne les échantillons officiels, la capabilité et la capacité de laboratoire appropriées sont disponibles.

Cependant, la planification fondée sur les risques a révélé des lacunes importantes concernant la hiérarchisation des contrôles officiels des denrées alimentaires d'origine non animale et l'organisation de ces contrôles. Des lacunes importantes ont été identifiées en ce qui concerne l'agrément des établissements producteurs de graines germées. En outre, le système de contrôle officiel présente un certain nombre de lacunes, notamment en ce qui concerne la fourniture d'instructions spécifiques, l'assistance technique et la formation du personnel.

Par conséquent, les contrôles officiels ne peuvent pas être mis en œuvre correctement et efficacement.

De plus, le système ne permet pas aux inspecteurs d'acquérir et de maintenir une expérience suffisante dans ce domaine afin d'effectuer des contrôles efficaces. Cela a un impact considérable sur la mise en œuvre des contrôles officiels et sur leur efficacité.

En conséquence, les non-conformités sont rarement détectées et l'application des exigences pertinentes est sérieusement affectée. Le système actuellement en place n'est pas suffisamment capable de vérifier et, le cas échéant, de faire appliquer, que les denrées alimentaires d'origine non animale sont produites dans des conditions conformes au règlement (CE) n°852/2004 pour prévenir la contamination par des pathogènes. Il en va de même pour les exigences de production applicables aux germes, prévues par le règlement (UE) n°208/2013, le règlement (UE) n°211/2013 et l'annexe I, chapitre 3.3, du règlement (CE) 2073/2005.

Dans le même temps, l'audit a permis de constater que la législation relative aux germes n'était en pratique pas correctement appliquée par les exploitants du secteur alimentaire. Il en résulte la mise sur le marché de denrées alimentaires non conformes. Le rapport fait des recommandations aux autorités compétentes afin de remédier aux lacunes identifiées et d'améliorer la mise en œuvre des mesures de contrôle.

Dans ce contexte, on rappellera l'article de l'EFSA de mars 2015, « Aliments d’origine non animale: quels sont les risques? »

dimanche 2 février 2020

Australie : Campylobacter est courant à faible concentration chez le poulet


« Campylobacter est courant à faible concentration dans le poulet australien », source Food safety News.

La viande de poulet en distribution contient souvent Campylobacter, mais le niveau de contamination est généralement faible, selon un récent article de recherche.

Les chercheurs ont collecté 1490 échantillons de poulet, de bœuf, d'agneau et de porc dans les supermarchés et les bouchers australiens d'octobre 2016 à octobre 2018.

Les travaux, publiés dans le Journal of Food Protection en décembre, couvraient les espèces de Campylobacter dans les produits de viande et d'abats frais et congelés dans des supermarchés en Nouvelle-Galles du Sud, Queensland et Victoria.

« En identifiant les types de produits de viande et d'abats qui présentent le plus grand risque d'infection à Campylobacter pour les consommateurs, des stratégies de contrôle ciblées peuvent être développées », ont déclaré les chercheurs.

Variation par type de viande
La plupart des échantillons de viande et d'abats de poulet étaient positifs pour Campylobacter spp., Tandis que les pourcentages d'échantillons positifs pour Campylobacter étaient plus faibles dans l'agneau, le porcs et les abats de bœuf.

Campylobacter spp. a été détecté dans 90% de la viande de poulet et 73% des produits d'abats de poulet tels que l'abats et le foie, avec une prévalence plus faible chez l'agneau à 38%, le porc à 31% et le bœuf à 14% comme les reins et le foie.

Au total, 98 pour cent des échantillons de viande de poulet contenaient moins de 10 000 unités formant colonie par gramme (UFC/g) de Campylobacter par carcasse, 10 pour cent montrant moins de 21 UFC par carcasse. Des niveaux plus élevés de contamination ont été observés sur des échantillons d'oiseaux entiers, où 11 pour cent d'entre eux étaient positifs pour Campylobacter spp. avaient plus de 10 000 UFC par carcasse détectés.

Campylobacter coli a été retrouvé le plus souvent dans la viande de poulet collectée en Nouvelle-Galles du Sud et à Victoria et dans les abats de poulet de Nouvelle-Galles du Sud, Queensland et Victoria. Dans les abats de boeuf, d'agneau et de porc, Campylobacter jejuni était généralement l'espèce la plus commune, à l'exception des abats de porc de Nouvelle-Galles du Sud, où Campylobacter coli était plus répandu.

La prévalence de Campylobacter était plus élevée dans les abats d'agneau et de porc frais que dans les abats congelés. Pour les abats de poulet, de bœuf et de porc, la prévalence de Campylobacter spp. était significativement plus élevée dans les produits de charcuterie que sur les articles préemballés.

Détection fréquente à de faibles niveaux
En 2018, 32 086 cas à Campylobacter ont été signalés en Australie. Le projet CampySource vise à appliquer la génomique, l'épidémiologie et la modélisation d'attribution de source pour identifier les facteurs de risque et les sources localement pertinents afin de réduire la maladie causée par ce pathogène dans le pays.

Les directives de la Food Standards Australia New Zealand (FSANZ) pour la viande de volaille ont fixé un objectif microbiologique pour Campylobacter à la fin de la transformation à moins de 10 000 UFC par carcasse de poulet entière afin de vérifier le contrôle approprié. La dose de Campylobacter requise pour provoquer une maladie a été rapportée entre 360 et 800 UFC.

« Nos résultats suggèrent que même si la viande de poulet crue héberge généralement Campylobacter spp. au stade de la distribution, le niveau de contamination de la plupart des produits est probablement inférieur à la directive nationale utilisée pour réduire le risque de campylobactériose associée à la viande de poulet en distribution », ont déclaré les chercheurs.

Le poulet était cultivé de façon conventionnelle ou en plein air. Le poulet réfrigéré préemballé d'élevage conventionnel avait une prévalence plus faible de Campylobacter que le poulet réfrigéré préemballé élevé en liberté.

Au total, 785 échantillons de poulet (viande et abats) ont été testés pour Campylobacter spp., Ainsi que 216 de bœuf, 208 d'agneau et 281 d'abats de porc.

Rôle du consommateur
La prévalence de Campylobacter sur la viande de poulet était de 84% en Nouvelle-Galles du Sud, de 90% au Queensland et de 96% à Victoria. Il était légèrement inférieur sur les abats de poulet avec 83 pour cent en Nouvelle-Galles du Sud, 65 pour cent dans le Queensland et 88 pour cent à Victoria.

Les carcasses de poulet entières avaient une prévalence de Campylobacter plus faible que la plupart des découpes de viande dans les trois zones, tandis que les cuisses et les ailes avaient la prévalence la plus élevée.

La proportion d'échantillons positifs pour Campylobacter était faible pour les abats de bœuf dans le Queensland à 10 pour cent et la Nouvelle-Galles du Sud à 21 pour cent, tandis que les abats de porc dans le Queensland et a Nouvelle-Galles du Sud étaient de 13 et 48 pour cent et les abats d'agneau dans le Queensland et a Nouvelle-Galles du Sud étaient respectivement de 30 et 54 pour cent.

Certains poulets avaient des niveaux de Campylobacter supérieurs à l'objectif microbiologique de FSANZ avec moins de 10 000 UFC par carcasse pour la viande de poulet crue avant distribution.

« La réduction de la charge bactérienne en dessous de cet objectif limitera le risque de campylobactériose pour les consommateurs. Cependant, les consommateurs devraient continuer à pratiquer une bonne sécurité sanitaire des aliments, notamment en faisant cuire les produits carnés de manière adéquate et en évitant la contamination croisée de la viande crue avec des aliments frais prêts à consommer », ont déclaré les chercheurs.

Ce dernier point est loin d'être évident, lire pour s'en convaindre, Pourquoi le juste faire cuire ne marche pas et Faites le juste cuire, ce n’est encore pas la réponse !

samedi 1 février 2020

Dès janvier 2020, la sécurité sanitaire des aliments en France est déjà dans la tourmente

NB : Cet article initial a été modifié le 3 février pour tenir compte d'un rappel tardif.

Oui c'est vrai, il y a de quoi se taper la tête contre les murs, 2020 donne déjà des signes de mauvais présages pour la sécurité des aliments : des rappels en France et des notifications au RASFF de l'UE pour les produits d'origine France à la pelle, des autorités sanitaires non transparentes et l'amélioration de l'organisation du contrôle de la sécurité sanitaire des aliments en France reste top secret … pour les citoyens ...

Janvier 2020 s’achève avec un nouveau record d'avis de rappel de produits alimentaires …et de graves incertitudes sur l’état de l'organisation de la sécurité des aliments en France, jugez plutôt ...

Voici donc quelques faits rapides pour vous dresser une nouvelle fois un simple constat que tout un chacun peut faire … faute de transparence de nos autorités sanitaires …

Ainsi que le note un éditorial du Figaro du 27 janvier, Le virus de la méfiance, à propos du coronavirus 2019-nCoV, mais qui vaut pour la sécurité des aliments, « la transparence, seule à même d’entretenir la confiance, constitue la meilleure défense contre la rumeur, la désinformation et le chaos. »

Rappels en France en janvier 2020
Au moins 53 avis de rappels (et ce n'est qu'une estimation) dont 34 sont liés à des coquillages (huîtres, moules, etc.), selon et grâce à Oulah, la référence des consommateurs en France en matière de rappels.

Les causes des rappels en France sont les suivantes :
  • Norovirus : 34
  • Listeria monocytogenes : 8 (charcuterie et fromages de chèvre)
  • Allergènes : 3
  • Salmonella : 1 (charcuterie)
  • Bacillus cereus : 1 (gingembre moulu)
  • Pesticides : 1
  • Produit de nettoyage : 1
  • Risque d’inflammation : 1
  • Corps étrangers métalliques : 1 (saucisson cuit fumé amylacé)
  • Conditions de fabrication et de stockage non conformes à la législation sanitaire. : 1 (verrines de foie gras en bocaux de 200 à 350g).
  • Patuline : 1 rappeld e jus de pommes.
D'après les données de 2019, le chiffre des d'avis de rappel de janvier, 53, est supérieur celui d'août 2019 qui constituait déjà le précédent record avec 46 avis de rappels... mais hélas nous ne sommes pas ici en terrain sportif, où comme l'on dit les records sont faits pour être battus … il est question de sécurité des aliments … mais nos autorités sanitaires en ont-elles conscience ?

A noter que le dernier rappel de coquillages est intervenu le 28 janvier 2020 et que quelques distributeurs n'ont pas dû vendre d'huîtres cette année car ils n'ont pas rapporté de rappels, sauf erreur de ma part, sur leur sites Internet respectifs, Monoprix, E.Leclerc, entre autres, vraiment très étonnant ...

Rappelons aussi que selon Santé publique de France du 10 janvier 2020 concernant les toxi-infections alimentaires collectives suspectées d’être liées à la consommation de coquillages crus, bilan épidémiologique au 8 janvier 2020 : « Au total, 1 033 personnes ont été malades dont 21 (2%) ont été hospitalisées. » Depuis le 10 janvier, silence radio …

Rappelons enfin que les avis de rappel de l'année 2019 avaient atteint le chiffre estimé et impressionnant de 354 versus 332 en 2018 … effectivement tout augmente et janvier 2020 montre la voie à suivre ...

RASFF de l’UE
Il existe une autre façon de voir les choses en termes de rappel de produits alimentaires, c'est de voir l'état des notifications pour les produits d'origine France au niveau du réseau d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux de l'UE ou RASFF.

38 notifications pour les produits d’origine France en janvier 2020. On est ans contestation aucune en tête des notifications des Etats membres de l'UE, on fait même mieux que la Pologne, qui était le grand gagnant des notifications au RASFF de 2019, la France n’était sur l'année 2019 que deuxième.

La France a été à l’origine seulement de 8 notifications sur 38, c'est dire ...

Dans le détail cela donne,
  • 26 notifications liés aux coquillages de France pour cause de présence de norovirus et/ou d’intoxication alimentaire, dont trois notifications par la France. Les trois dernières notifications datent du 31 janvier 2020 … ce qui souligne que les rappels ne se sont pas effectués correctement depuis la publication des arrêtés préfectoraux et que le RASFF n'est pas un réseau aussi rapide qu'il veut bien le dire ou bien encore les deux causes à la fois ...
  • Quatre notifications : présence de Listeria monocytogenes dans de la mousse de foie de canard réfrigéré et de mousse de foie de porc et de poulet aux cèpes et champignons noirs de France ; présence ans du salami de cheval ; présence dans du roquefort ; présence dans du camembert.
  • Trois notifications pour la présence de Salmonella : présence du variant monophasique (1,4, [5],12:i:-) de Salmonella enterica sérotype Typhimurium dans des foies de poulets réfrigérés ; présence de Salmonella enterica sérotype Napoli dans des huîtres de France et présence de Salmonella enterica sérotype Senftenberg dans un gâteau au colza bio de France.
  • Une notification pour des huîtres de France pour cause de dénombrement trop élevé de E. coli.
  • Une notification pour présence d’ergot de seigle dans de la farine de France (alimentation animale).
  • Une notification pour la présence de gluten gluten (70 mg/kg) non mentionné sur l’étiquetage de cumin moulu d’Espagne, conditionné en France.
  • Une notification pour la présence de l'allergène lait non déclaré sur l'étiquetage de chocolat fondant de France.
  • Une notification pour présence de patuline dans du jus de pomme de France.
Nouveautés DGCCRF 2020
Depuis janvier 2020, la DGCCRF semble avoir arrêtée d’informer les consommateurs à propos des rappels de produits alimentaires en 2020 … car aucun rappel de produit alimentaire n’a pas été rapporté ; le préposé est sans doute parti sans laisser d'adresse …

Dans la catégorie, on n'est jamais si bien servi que par soi-même, selon ce tweet, « L’application SignalConso, une application de la DGCCRF récompensée par le 3e prix de l’Innovation remis par la secrétaire générale du ministère de l'économie. »
On lira ce que je pense de SignalConso, ici.

Nouveautés ministère de l'agriculture 2020
En janvier 2020, silence radio du ministère de l’agriculture sur les toxi-infections alimentaires collectives suspectées d’être liées à la consommation de coquillages crus, cela ne devait pas être une alerte sanitaire … avec un zéro pointé en termes d’avis de rappel … on ne va pas quand même communiquer sur des cas de gastro !

En janvier 2020, dans un article du ministère l’agriculture sur le « Panier de janvier - Quels sont les produits du début d'année ? », dans les produits de la mer, on ne trouve pas trace des huîtres, moules, etc., étonnant, non ? C’était déjà la même chose pour novembre et décembre 2019 …

Et que dire des gesticulations électorales du ministre de l'agriculture qui entend se présenter aux municipales à Biarritz, c'est son droit, mais tout en restant à temps plein ministre de l'agriculture …
« Ce ministre qui sème la zizanie », titre de son coté Le Parisien.fr (22 janvier), qui consacre une quasi pleine page au ministre de l’Agriculture. « Un article qui a visiblement agacé Didier Guillaume : il l’a évoqué, sans le citer, au cours de ses vœux à la presse. » (source blog Olivier Masbou) ; au final cette « zizanie » va cesser, car « Didier Guillaume renonce à la mairie de Biarritz », quelle perte de temps … mais ce n'est pas franchement une bonne nouvelle pour les agriculteurs et dune façon plus générale pour les citoyens de ce pays.

Organisation du contrôle de la sécurité sanitaire des aliments en France
Il a été souhaité en haut lieu une nouvelle organisation du contrôle de la sécurité sanitaire des aliments en France ...

Je vous en avais parlé ici le 15 janvier … avec notamment « La délégation au privé de tâches à faible valeur ajoutée est également préconisée par les corps d’inspection. », entendez par là, vraisemblablement, les inspections des restaurants et des entreprises de remise directe au consommateur ainsi que des entreprises alimentaires certifiées par des organismes privés tierce partie … mais aussi les prélèvements pour les plans de contrôle et les plan de surveillance … on brade ...

Comme le rapport est 'secret', ce qui a été dévoilé ne sont que des informations à prendre au conditionnel. Il est aussi dénoncé dans Miroir Social du 17 janvier 2020, les « Fuites organisées du rapport sur l’organisation des contrôles de sécurité sanitaire des aliments ».

Notons une information rapportée par le directeur général de l'alimentation dans un article du 6 janvier intitulé, « Les défis de la Direction générale de l'alimentation pour 2020 » :
La mission inter-inspections sur l’organisation des contrôles relatifs à la sécurité sanitaire des aliments a rendu son rapport récemment. La mission était mandatée pour faire une analyse critique du dispositif existant afin de le rendre plus efficace et plus lisible pour les citoyens et les entreprises. Les conclusions de la mission doivent désormais être analysées avant que les arbitrages ne soient rendus.
On se sent tout de suite mieux informer, quelle langue de bois ...

Ma position sur cette organisation du contrôle de la sécurité sanitaire des aliments en France est simplissime, sans nouveau moyens humains publics, rien n’ira correctement !

Conclusion
La conclusion nous vient des Etats-Unis, et c'est à méditer, avec cet article du 17 janvier 2020 paru dans Food Safety News, « La décision de l'USDA d'externaliser les inspections est la recette d'un désastre » (USDA move to outsource inspections is recipe for disaster).

L’année 2020 commence donc, à mon sens, sous de mauvais auspices pour la sécurité des aliments en France !

jeudi 30 janvier 2020

Quelle est la température de votre réfrigérateur?, selon une étude dans cinq pays européens


Un article vient de paraître dans Food Control et qui traite des profils temps-température et de la présence de Listeria monocytogenes dans des réfrigérateurs de foyers domestiques chez des consommateurs vulnérables en Europe.

L'article est disponible intégralement et gratuitement.
« Quelle est la température de votre réfrigérateur? » selon Doug Powell du barfblog.

Résumé
Une étude observationnelle transdisciplinaire, couplée à un sondage en ligne, a été menée pour étudier le stockage réfrigéré des aliments dans cinq pays européens.

Les groupes de consommateurs étudiés dans cette étude étaient : des jeunes familles avec de jeunes enfants et/ou des femmes enceintes, des personnes âgées, des personnes ayant un système immunodéficient et des jeunes hommes célibataires.

La température du réfrigérateur a été surveillée pendant environ deux semaines à l'aide d'un enregistreur de données de température. Des variables telles que le pays, le revenu, l'âge des réfrigérateurs, l'éducation, la surface habitable, les pratiques de chargement du réfrigérateur n'ont eu aucun effet significatif (p > 0,05) sur la température moyenne globale du réfrigérateur, tandis que les pratiques des consommateurs ont montré une influence significative (p < 0,05) sur les valeurs de température enregistrées.

Par rapport aux températures à l'intérieur des réfrigérateurs appartenant aux jeunes familles et aux jeunes hommes seuls, les températures à l'intérieur des réfrigérateurs appartenant aux personnes âgées se situaient dans la zone de température dangereuse (5-63°C). Les températures les plus basses ont été enregistrées dans des réfrigérateurs de consommateurs britanniques, tandis que les plus élevées ont été enregistrées dans les foyers domestiques français. La présence de Listeria monocytogenes a été confirmée dans trois réfrigérateurs sur 53 échantillonnés (deux en Roumanie et un au Portugal).

La catégorie la plus vulnérable aux risques pour la sécurité sanitaire des aliments est représentée par des personnes âgées peu instruites, ignorant les pratiques de réfrigération sûres et la température réelle de fonctionnement de leurs réfrigérateurs.

Les auteurs notent,
C'est en France que l'on a le pourcentage le plus élevé de foyers domestiques où le réfrigérateur est supérieur à 6°C avec 53,3%. Dans d'autres études menées en France, environ 70% des réfrigérateurs fonctionnaient à des températures supérieures à 5°C, selon l'Anses, 2017.

Conclusions
Pour la première fois, une investigation sur la température de réfrigération dans cinq pays européens, menée dans des foyers domestiques avec des groupes vulnérables et des personnes à risque élevé, est rapportée.

Une conclusion positive a été que les jeunes hommes ne sont pas confirmés comme prenant des risques en ce qui concerne les pratiques de refroidissement, et les familles avec de jeunes enfants et des personnes immunodéficientes semblent être les plus au courant des pratiques de réfrigération.

Cela étant, des pratiques de réfrigération inadéquates peuvent contribuer à une incidence plus élevée de maladies, telles que la listériose, dans la population des personnes âgées. Les décisions des catégories de personnes âgées à faible revenu en Roumanie d'éteindre le réfrigérateur pendant l'hiver et, dans différents pays, de ne pas investir dans de nouveaux équipements de réfrigérateur, peuvent être considérées comme un facteur d'augmentation des risques alimentaires.

Les résultats microbiologiques ont indiqué une faible prévalence de L. monocytogenes dans les pays étudiés, avec quelques cas retrouvés chez les ménages roumains.

Un questionnaire approprié a démontré que les personnes âgées peu scolarisées sont le groupe le plus sensible aux risques alimentaires de toutes les catégories vulnérables et que les stratégies ciblées devraient aborder différemment chaque catégorie sensible.

Ces résultats indiquent que davantage d'efforts sont nécessaires en termes de législation visant à réglementer les exigences spécifiques pour les réfrigérateurs domestiques. Le marché devrait également soutenir ces initiatives de sécurité sanitaire en offrant un accès facile aux instruments de surveillance de la température à l'intérieur du réfrigérateur ou en repensant les réfrigérateurs pour être plus convivial avec les consommateurs en matière de contrôle de la température (gadgets de température faciles à lire, applications, panneaux d'avertissement et alarmes, circulation d'air froid). Par ailleurs, la documentation fournie avec les nouveaux réfrigérateurs devrait également contenir des informations sur les températures optimales du réfrigérateur et des conseils de stockage.

Pour réduire le risque de sécurité des aliments à la maison, des campagnes d'éducation et de communication restent le meilleur outil pour s'adresser aux consommateurs vulnérables à travers l'Europe, si les messages sont adaptés aux problèmes spécifiques de chaque pays et couvrent toute la diversité des consommateurs. Par exemple, des directives spécifiques sur les températures de réfrigération devraient être fournies, dans chaque pays, par les autorités nationales de sécurité sanitaire des aliments.