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jeudi 26 mai 2022

Sujet de réflexion aux Etats-Unis, vos courses sont-elles sûres ?

Dans ce qui est rapporté dans cet article, toute situation décrite, toute ressemblance avec des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite ...

«Nouveau rapport. Matière à réflexion, vos courses sont-elles sûres ?», source U.S. PIRG.
128 000 Américains hospitalisés par an pour des maladies infectieuses d'origine alimentaire, distributeurs, gouvernement doivent mieux avertir les consommateurs des rappels.

Lorsque la Food and Drug Administration (FDA) a rappelé 225 variétés de laitue, d'épinards et de salades en sachet en décembre 2021 en raison d'une contamination potentiellement mortelle, il a fallu une semaine à la FDA pour publier un avis public sur son site Internet. Bien que de nombreux magasins informent rapidement les clients des rappels d'une manière ou d'une autre, ils ne sont pas tenus de le faire et leurs pratiques ne sont ni uniformes, ni toujours opportunes. Pendant ce temps, les Centers for Disease Control and Prevention estiment qu'un Américain sur six tombe malade chaque année à cause de maladies d'origine alimentaire. Parmi ceux-ci, 128 000 se retrouvent à l'hôpital et 3 000 décèdent.

«Nous devons faire un meilleur travail sur la partie facile, avertir les consommateurs de ce qui pourrait les rendre malades», a dit Teresa Murray, de l’association de consommateurs US PIRG Education Fund. «Il est horrifiant que manger du chocolat, des fruits ou de la salade contaminés puisse vous rendre mortellement malade, mais c'est encore pire quand vous réalisez que certaines intoxications alimentaires pourraient facilement être évitées grâce à une meilleure sensibilisation du public.»

Dans un nouveau rapport, Food for thought: Are your groceries safe? (Sujet de réflexion: Vos courses sont-elles sûres ?), L’US PIRG Education Fund a interrogé 50 des plus grandes chaînes de magasins et les petites superettes du pays sur leurs pratiques de notification et a discuté avec des experts de ce qui doit changer pour améliorer à la fois la communication et la sécurité sanitaire publique.

Parmi nos découvertes :
- Seulement la moitié des distributeurs nous ont dit qu'ils informaient les clients par téléphone, SMS ou e-mail dans un délai d'un jour ouvrable.
- Un tiers des distributeurs obligent les clients à consulter le site Internet du magasin ou les comptes sur les réseaux sociaux pour les avis de rappel.
- La loi fédérale exige des notifications plus robustes, dont des affichettes en magasin, en vertu d'une loi vieille de 11 ans, mais dont les directives ne sont ni finalisées, ni appliquées.

Une meilleure utilisation de la technologie, une tactique soutenue par l'association de l'industrie alimentaire, pourrait aider de manière significative.

«Nous avons en moyenne une demi-douzaine de rappels d'aliments par semaine au cours des cinq dernières années (C’est presque le triple en France -aa). C'est évidemment beaucoup trop», a dit Murray. «Ce pays doit améliorer son processus de production alimentaire pour réduire le besoin de rappels en premier lieu. Mais c'est la partie difficile. Donc, pour l'instant, nous devrions au moins nous assurer que les acheteurs en magasin obtiennent les informations opportunes dont ils ont besoin pour rester en bonne santé. 

Notre rapport comprend également des conseils aux consommateurs sur les mesures qu'ils peuvent prendre pour faire face aux rappels d'aliments.

Commentaire
Les rappels ont essentiellement pour but de faire cesser un problème de sécurité des aliments. Ils sont malheureusement rarement préventifs.

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a des aimables censeurs, les journalistes complices de la direction !

vendredi 27 mars 2020

Coronavirus et alimentation, courses, nettoyage, les recommandations de l’Anses

« Alimentation, courses, nettoyage : les recommandations de l’Anses », source communiqué du 27 mars 2020.

Voici des réponses aux questions les plus fréquentes ...
Les animaux d’élevage peuvent-ils tomber malade et nous contaminer ?

Il n'existe aucune preuve que les animaux d’élevage et les aliments qui en sont issus jouent un rôle dans la propagation du virus à l’origine du Covid-19. L’éventuelle transmission par un aliment ne peut donc être due qu’à la contamination de cet aliment par un malade ou une personne infectée par le virus, en le manipulant avec des mains souillées, ou en l’exposant à des gouttelettes infectieuses lors de toux et d’éternuements.
Manger un aliment contaminé peut-il nous rendre malade ?

Aujourd’hui, aucune donnée scientifique ne laisse penser que le virus peut nous contaminer par voie digestive. Toutefois la possibilité d’infecter les voies respiratoires lors de la mastication d’un aliment contaminé ne peut pas être totalement exclue. Si vous êtes malade, vous devez absolument éviter de manipuler des aliments et de cuisiner pour les autres.
Comment supprimer le virus sur les fruits et légumes ?

Après un achat, avant de les consommer ou de les cuisiner, il faut bien laver ses fruits et légumes. L’eau claire suffit, n’utilisez surtout pas de désinfectant ou de détergent comme l’eau de javel, vous risqueriez une intoxication s’il était mal rincé. L’utilisation du vinaigre blanc pour rincer ses fruits et légumes n’est pas nécessaire. Après lavage à l’eau claire, essuyer les aliments avec un essuie-tout à usage unique aide à éliminer d’éventuelles particules virales. Ces gestes sont particulièrement importants lorsque les fruits et légumes sont mangés crus.
Peut-on manger ses fruits et légumes crus tels quels ? Faut-il les cuire ?

Comme cela a été dit dans la question précédente, il est important de laver ses fruits et légumes à l’eau claire. Vous pouvez également les peler comme pour les pommes ou les poires.

Pour les légumes, il faut savoir qu’il suffit d’une cuisson à 63°C - c’est-à-dire à feu moyen - pendant 4 minutes pour détruire le virus potentiellement présent. Rien ne sert de « sur-cuire » ses aliments donc, sauf si la recette ou vos goûts personnels l’exigent… ! Pour les crudités, un lavage à l’eau claire suffit à diminuer le risque de transmission par contamination croisée – à savoir risque de transmission du virus par les mains.
Ces règles d’hygiène concernent également les emballages ?

Les emballages peuvent avoir été contaminés par des mains souillés. Même si le virus causant la maladie ne peut survivre plus de 3 heures à l’air libre, nettoyer ses emballages reste cependant une précaution supplémentaire. Il faut les nettoyer avec un chiffon ou un essuie-tout à usage unique humide. Ce n’est pas nécessaire d’utiliser de l’eau de javel. Pour les aliments qui se conservent au réfrigérateur, dès lors que cela est possible, il faut retirer les emballages avant de les ranger. Bien entendu, il faut se nettoyer les mains soigneusement avant et après la manipulation de ces emballages.
Le vinaigre blanc est-il efficace pour nettoyer les emballages ?

Il est efficace pour tuer les bactéries mais probablement moins pour les virus. Les études ont montré que pour se débarrasser de virus plus résistants, le vinaigre blanc était inefficace.
Quelles précautions prendre en rentrant de mes courses ?

Il faut tout d’abord se laver les mains. On peut laisser reposer ses courses deux ou trois heures après les avoir ramenées à la maison lorsqu’il ne s’agit pas de produits frais. Pour les emballages des produits qui doivent aller au réfrigérateur, comme le lait ou les yaourts, il faut retirer le suremballage et nettoyer les produits avec un papier essuie-tout humide avant de les ranger. Pensez à vous laver les mains à nouveau juste après.
Est-il préférable de chauffer son pain ?

Le pain est cuit à haute température lors de sa préparation, ce qui élimine toute trace de virus. Lorsque les règles d’hygiène sont respectées dans la boulangerie (lavage de main régulier et/ou port de gants pour servir, utilisation d’un sac pour ranger le pain…), il n’y a pas de risque de transmission du virus. Chauffer son pain n’est pas nécessaire si toutes les précautions d’hygiène ont été respectées.
Peut-on contracter le Covid-19 au contact de surfaces contaminées ?

Certaines études réalisées dans des conditions très éloignées de celle de la maison, ont démontré que le virus reste plus ou moins longtemps actif sur des surfaces inertes. Il survit jusqu’à 72 heures sur le plastique et l’acier inoxydable. Il reste détectable pendant 24 heures sur du carton dans ces mêmes conditions expérimentales. Le risque de toucher le virus, en manipulant des objets ayant été contaminés par une personne porteuse, n’est donc théoriquement pas exclu mais il est faible. C’est pour cela qu’il est important de respecter certaines règles : ne pas se toucher le visage durant ses achats, se laver les mains lorsque l’on rentre chez soi et essuyer les emballages avec un essuie-tout humide.
Comment nettoyer des surfaces potentiellement contaminées ?

Afin de nettoyer des surfaces potentiellement contaminées, il faut utiliser des produits ménagers permettant d’effacer toute trace du virus. Vous pouvez utiliser par exemple l’alcool à 70°C qui est très efficace, pour désinfecter les poignées de porte, les claviers d’ordinateur ou de tablette. Si vous utilisez de l’eau de javel, utiliser ce produit avec précaution car il fortement oxydant et caustique pour la peau, les muqueuses et les matériaux.

Le téléphone, en contact direct avec les mains et le visage, peut donc être un vecteur important de transmission du virus. Vous pouvez utiliser des lingettes désinfectantes ou de l’essuie-tout imbibé d’alcool ménager pour désinfecter l’écran du smartphone.

Sur Cnews du 26 mars, « Gilles Salvat, directeur général délégué à la recherche à l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation) appelle à rester vigilant sans pour autant tomber dans l’excès. »

On peut y lire en complément des recommandations de l’Anses, les deux questions suivantes concernant la viande :
La viande peut-elle être un vecteur du virus ?

La viande ne peut pas être contaminée par l’animal parce que lui ne l’est pas. Le passage du virus de l’être humain vers une autre espèce animale semble actuellement peu probable. En revanche la viande peut l’être au moment de la découpe par celui qui la manipule. Mais une cuisson même modérée, c’est-à-dire à plus de 63°C, permet de se débarrasser du virus.
Faut-il éviter les steaks tartare pendant cette période de crise sanitaire ?

D’une manière générale, et pas seulement pendant cette période, nous recommandons d’éviter de manger de la viande crue. Il y a un risque d’intoxication bactérienne (Escherichia coli notamment) qui peut entraîner des symptômes graves. Il faut surtout éviter de donner de la viande hachée crue ou mal cuite aux jeunes enfants.

Il ne s’agit de Escherichia coli générique, mais de Escherichia coli entéropathogène. 

Chez le boucher traditionnel qui hache la viande devant vous, le steak tartare ne pose pas de problème pour des adultes en bonne santé. 

Cela étant selon la fiche « Conseils d’hygiène dans la cuisine », « la consommation de la viande hachée bien cuite à cœur est recommandée aux jeunes enfants, aux femmes enceintes et aux personnes immunodéprimées. »

On pourra aussi lire les conseils de Ben Chapman dans Food Safety NewsRisk factors, safety precautions for carry out foods.


Complément du 30 mars 2020. Information de l’Afsca de Belgique sur les « Plats à emporter et les repas livrés à domicile en toute sécurité … alimentaire » :

Etant donné les mesures prises par le gouvernement dans le cadre du coronavirus, l’AFSCA souhaite rappeler aux consommateurs quelques règles de base lors de denrées alimentaires ou de repas livrés à la maison.
  • Passez à table après réception s’il s’agit d’un repas chaud. Si vous ne les consommez pas tout de suite, réchauffez-les suffisamment (au moins à 60°C) avant consommation et suivez les éventuelles consignes du restaurateur ou livreur.
  • Pour les plats froids qui ne seront pas consommés tout de suite, placez-les au frigo jusqu’au moment de servir ;
  • Ne conservez ces restes alimentaires que 24 à 48 heures au maximum, selon le type de produit.
  • Ne congelez pas ces restes.
Les matériaux en contact avec les denrées alimentaires
Les matériaux utilisés par un professionnel pour emballer les plats et denrées alimentaires doivent être adaptés pour entrer en contact avec les denrées alimentaires (plats, emballages, seaux, …). Ce symbole ci-contre en est la preuve.

Allergènes
Vous devez pouvoir être informé(e) de la présence du ou des allergènes contenus dans les produits que vous avez commandés (par exemple : « œuf » dans une préparation de pâtes).

L’information peut vous être communiquée soit de manière écrite (sur le menu, sur l’étiquette, …), soit oralement.

Complément du 2 avril 2020. On lira ce document de la FAO, Q & R : Les effets de la pandémie du COVID-19 sur l’alimentation et l’agriculture.

vendredi 4 octobre 2019

Facteurs de risque de développement d'infections gastro-intestinales, cutanées ou respiratoires aiguës après la participation à une course d’obstacles et de boue


Voici une étude parue dans Eurosurveillance concernant les « Facteurs de risque de développement d'infections gastro-intestinales, cutanées ou respiratoires aiguës après la participation à une course d’obstacles et de boue aux Pays-Bas en 2017 ».

Le blog avait déjà consacré une série d’articles à ce sujet ici. Il existe aussi des variantes de ce type de courses avec des courses de vélo ...

Aux Pays-Bas, les courses d'obstacles, de boue et de survie (aux fins du présent document, collectivement appelées « courses d'obstacles ») sont de plus en plus populaires. Au départ, les coureurs entraînés ou professionnels étaient les principaux participants à ces courses, mais le sport est devenu une activité amusante pour les amis et la famille. Le nombre de participants augmente chaque année (de 13 000 en 2012 à plus de 250 000 en 2017). L'âge minimum de participation varie entre les courses d'obstacles; il est généralement basé sur la distance de la course et on peut être aussi jeune que 5 ans. En 2017, plus de 150 courses à obstacles ont été organisées aux Pays-Bas. Les courses à obstacles sont des courses dans lesquelles les participants rencontrent différents obstacles fabriqués en suivant un parcours prédéfini. Une course de boue est fondamentalement la même, mais comporte intentionnellement plus de boue. Les courses de survie combinent une course d'obstacles et une épreuve d'endurance; ceux-ci nécessitent plus de technique et de formation que les courses d'obstacles et sont souvent non commerciales par rapport aux courses d'obstacles et aux courses de boue.

Comme les participants aux courses d’obstacles doivent courir, ramper ou nager dans de l’eau et de la boue non traitées, le risque de blessure et de maladies infectieuses telles que les infections gastro-intestinales aiguës (IGA), les infections respiratoires (IR) et les infections cutanées (IC) peuvent être plus fréquentes dans ces courses comparées aux courses à pied plus conventionnelles.

Depuis 2010, de nombreux cas d’éclosions d'IGA ont été signalés à la suite de courses d'obstacles, de nage en eau libre et de vélo de montagne, et l'ingestion de boue ou d'eau au cours de ces courses était associée aux infections.

En Belgique et aux Pays-Bas, plusieurs cas de leptospirose ont été rapportés en 2015 après la participation à une course d'obstacles et aux Pays-Bas, un cas de tularémie a été lié à une course d'obstacles. Cependant, ces études ne fournissent aucune information sur les risques de maladies infectieuses et les facteurs de risque potentiels associés à la participation aux courses d'obstacles en général.
Bien qu’il existe des publications sur les éclosions à la suite d’une course d’obstacles, une approche plus systématique permettant d’identifier les facteurs de risque potentiels de ces événements fait défaut. La recherche sur les risques potentiels pour la santé liés à la course d'obstacles est donc justifiée et les résultats pourraient éventuellement appuyer des recommandations qui pourraient aider à améliorer encore la sécurité sanitaire et les mesures préventives lors de ces événements.

Cette étude a examiné les facteurs de risque potentiels de développer une IGA, une IR ou une IC, tels que l'ingestion accidentelle de boue/eau, le temps écoulé entre la fin de la course et le rinçage, ou le type de vêtement porté - après la participation à des courses d'obstacles aux Pays-Bas. Avec les résultats, nous visons à élaborer des recommandations préventives fondées sur des preuves pour les organisateurs et les participants des courses d'obstacles.

Au total, 17 courses d'obstacles effectuées sur 14 week-ends (d'avril à octobre 2017) aux Pays-Bas ont été incluses dans cette étude. Douze de ces courses se trouvaient dans les provinces du Brabant-Septentrional, deux dans la Zuid-Holland, deux dans la Gueldre et une dans le Limbourg. Les courses ont totalisé environ 30 000 participants, allant de 230 à 7 600 par course.

Problèmes de santé signalés
En total, 641 des 2813 répondants (22,8%) ont signalé des problèmes de santé (par exemple, maux de tête, maux d'estomac et vomissements) à la suite de leur participation à une course d'obstacles. Parmi ceux-ci, cinq ont découvert une tique pendant ou après la course, 156 (5,6%) ont reçu une blessure, 131 (4,7%) ont signalé une blessure (principalement au genou (n = 45) et à la cheville (n = 25)), deux répondants se sont fracturé un os et six se sont déchiré un muscle.

Dans les trois principaux problèmes de santé signalés (IGA, IR et IC), les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de signaler des infections; IGA: 47 (68%) contre 22 (32%); RI: 68 (69%) vs 31 (31%); IC: 103 (69%) vs 47 (31%).

Discussion
À notre connaissance, il s'agit de la première étude sur l'incidence des IGA, IR et IC après la participation à une course d'obstacles, ainsi que sur les facteurs de risque. Peu de maladies infectieuses ont été signalées par les répondants dans le questionnaire de cette étude (dans 2,7% à 5,8% des répondants), ce qui suggère un faible risque d'infection après la participation à une course d'obstacles.

Le système de surveillance continue de la morbidité dans les soins de santé primaires a estimé qu'entre avril et octobre 2017, 2% de la population adulte néerlandaise avait consulté un médecin généraliste pour une IGA et 4% pour un IR; aucune donnée de soins primaires n'était disponible pour les IC. Bien que les incidences d'IGA et d'IR dans notre étude soient apparemment comparables à celles obtenues des soins primaires aux Pays-Bas, ces dernières ne reflètent que les maladies des personnes ayant consulté un généraliste et peuvent donc ne pas être généralisables à la population en général.

Dans cette étude, l’ingestion de boue était associée à une IGA, ce qui étayait les conseils actuellement donnés aux participants, c’est-à-dire qu’il fallait éviter de consommer de l’eau/de la boue en essayant de garder la bouche fermée lors des courses d’obstacles. Ce conseil est dû à des constatations similaires concernant le risque de maladies infectieuses observé lors d’autres investigations (épidémies) liées à des événements tels que l’eau ou la boue, par exemple des épreuves de vélo de montagne et de nage en ville. Nous reconnaissons que cela n’est pas toujours réalisable en raison de la forte demande en oxygène lors d’une activité intense.

Des études antérieures ont également mis en évidence un effet protecteur de l’alcool sur le risque de développer une IGA. Cet effet pourrait être attribué à l'éthanol et aux antioxydants ou à d'autres substances présentes dans les boissons alcoolisées. Cependant, comme nous n'avons pas collecté d'informations sur le nombre de boissons alcoolisées consommées par les participants, ni sur le moment où ils les ont consommés (c'est-à-dire avant, pendant ou après la course d'obstacles), l'association protectrice que nous avons trouvée doit être interprétée avec prudence.

Nous avons constaté que les répondants avec des allergies étaient plus à risque d'IGA en analyse multivariée et ceux ayant une maladie chronique autre que les allergies étaient plus à risque d'IR et d'IC en analyse univariée. Nous avons également constaté qu’une ou plusieurs maladies chroniques avaient un effet protecteur sur l’IGA. Ceci pourrait en partie s'expliquer par la définition non spécifique des maladies chroniques dans notre étude. Plusieurs maladies chroniques (eczéma et diabète, par exemple) ont été regroupées car le nombre de maladies signalées était trop faible pour être analysé séparément.

Un bon lavage des mains est une mesure très efficace pour la prévention des maladies infectieuses. Dans notre étude, nous avons constaté que les 13 courses d’obstacles ne disposaient pas d’installations de lavage des mains adéquates, par exemple: avec de l'eau courante, du savon et du papier essuie-mains. La nourriture a été distribuée lors de 14 courses d'obstacles et, comme il n'est pas pratique pour les participants de se laver les mains lors d'une course d'obstacles (et qu'ils soient probablement couverts de boue lorsque la nourriture est distribuée), les fruits non pelés et les aliments emballés peuvent constituer de meilleures options.

Forces et limites
En raison de la grande population étudiée et de l'inclusion de plusieurs obstacles différents, nous pensons que les résultats pourraient être pertinents pour d'autres événements présentant des conditions environnementales similaires. En outre, plusieurs parcours d'obstacles ayant été étudiés, les facteurs de risque identifiés peuvent être plus généralisables.

Cette étude présente plusieurs limites. Premièrement, il existe probablement un biais d'auto-sélection, les participants ayant développé des symptômes après une course d'obstacles étant plus susceptibles de prendre part à l'étude que ceux qui sont restés en bonne santé. Cela peut avoir entraîné une surestimation du taux d'attaque pour les GAI, IR et IC.

Deuxièmement, il peut exister un biais de rappel, les participants ayant reçu le questionnaire une semaine après leur participation à la course et l'exposition aux facteurs de risque potentiels ayant peut-être été mieux rappelée par les répondants ayant développé des symptômes. Même si ce biais devrait être minime, les risques relatifs et les facteurs de risque identifiés peuvent avoir été surestimés.

Troisièmement, il est connu que les femmes ont tendance à rapporter avoir une moins bonne santé que les hommes d'après des indicateurs de santé auto-déclarés, ce qui peut expliquer la forte incidence signalée chez les femmes d'IGA, d’IR et d’IC.

Quatrièmement, l’incidence des maladies infectieuses signalée dans cette étude a peut-être été surestimée, car tous les symptômes rapportés ne sont pas exclusifs de l’IGA, de l’IR et de l’IC. Par exemple, une maladie respiratoire peut survenir à cause d'allergies. Cependant, il n'a pas été possible de différencier les causes sous-jacentes de certains symptômes, ce qui aurait pu conduire à une surestimation de l'incidence de l’IGA, de l’IR et de l’IC dans cette étude. En outre, les répondants ont été interrogés sur les symptômes de maladies infectieuses apparus après la course d'obstacles, de sorte que les symptômes rapportés n'ont peut-être pas été causés par l'événement.

Cinquièmement, en raison de la conception de l'étude, les résultats des analyses microbiologiques n'ont pas été comparés à ceux d'un groupe témoin. Dans les études futures, toutefois, les échantillons de selles devraient être testés directement après l'apparition des symptômes et un groupe témoin devrait être inclus afin que les résultats puissent être comparés et utilisés dans le cadre d'une investigation sur une éclosion, le cas échéant.

Enfin, nous avons étudié les fréquences de maladie dans cette étude, mais des maladies telles que la tularémie et la leptospirose - qui ont une période d’incubation plus longue que celle requise pour remplir le questionnaire - n’auraient peut-être pas été perdues. Cependant, comme il s’agit de maladies rares aux Pays-Bas et que les symptômes ne sont pas largement reconnus, il est peu probable que ces maladies aient été identifiées même avec une période de temps plus longue allouée au questionnaire.

Conclusion
Notre étude suggère que le risque de contracter une AGI, IR ou IC après la participation à une course d'obstacles est faible. Cependant, le potentiel d'épidémies liées à de tels événements peut être élevé, comme on l'a vu dans des études antérieures.

Pour limiter la survenue d'épidémies et d'infections sporadiques, nous recommandons aux organisateurs de courses d'obstacles d'informer les participants des risques de maladies infectieuses et des mesures de prévention potentielles qu'ils pourraient prendre, par exemple. pratiquer une bonne hygiène des mains, ne pas participer s'ils sont malades, ne pas avaler de boue et se doucher immédiatement après la course.

En outre, nous recommandons que les organisateurs facilitent de manière adéquate ces mesures préventives, par exemple en installant des installations adéquates de lavage des mains et de douche et en ne distribuant que des aliments non pelés/emballés pendant la course d'obstacles.

Sur la base d'inspections visuelles, nous recommandons également aux organisateurs de respecter les consignes d'hygiène nationales concernant les toilettes et les douches autour du parcours d'obstacles.