Des
accidents en nette augmentation pendant l’épidémie de Covid-19
Sur
la période 2017-2022, les centres antipoison ont enregistré 118
cas d’atteintes cutanées chez
des enfants en collectivité. Ces accidents ont le plus souvent eu
lieu dans les écoles maternelles suit
e à la désinfection
des toilettes avec des produits
biocides.
Une forte augmentation a été observée en 2020 et 2021, très
probablement liée au renforcement des actions de désinfection lors
de l’épidémie de Covid-19, notamment la désinfection d’objets
tels que des tables, chaises, jouets.
En 2023, de nouveaux accidents continuent à être signalés,
traduisant la persistance de la problématique.
Les fillettes de moins de 6 ans les plus touchées
La peau des enfants de moins de 6 ans étant la plus fragile, ils
constituent la population la plus concernée, en particulier les
petites filles qui s’assoient sur la cuvette des toilettes.
Si
les atteintes cutanées étaient en
très grande majorité de faible gravité,
onze enfants ont néanmoins présenté une brûlure du second degré
et un enfant a reçu une greffe de peau pour une brûlure au
troisième degré à la fesse.
Des erreurs d’utilisation des produits
Les accidents sont principalement liés à des erreurs d’utilisation
des désinfectants : absence de rinçage ou de dilution, produit
inadapté à l’usage qui en a été fait, etc.
Ces erreurs ont pu être favorisées par :
- des modalités d’utilisation variant pour un même produit selon
la surface désinfectée : par exemple le produit est à
utiliser pur pour le sol mais à diluer pour les autres surfaces ;
- des notices d’utilisation qui ne sont pas à la disposition des
personnes manipulant les produits ;
- des mentions sur les étiquettes prêtant à confusion : par
exemple, il est écrit «utiliser immédiatement la solution prête à
l’emploi» alors que le produit est à diluer.
Six
recommandations pour limiter les risques d’accidents avec les
produits désinfectants
- utiliser des produits adaptés aux surfaces à désinfecter ;
- privilégier les produits les moins dangereux, en particulier dans
les collectivités de jeunes enfants ;
- choisir en priorité des produits prêts à l’emploi pour éviter
les erreurs de dilution et des produits dont le mode d’emploi est
clair et simple ;
rincer les produits après application ou déversement accidentel, ou
au minimum les essuyer ;
- ne pas réaliser les opérations de nettoyage-désinfection en
présence des enfants et respecter le temps d’attente après la
désinfection avant de permettre aux enfants d’accéder à la zone
désinfectée ;
- former le personnel à la bonne utilisation des produits
désinfectants.
En
cas de contact avec la peau :
enlever les vêtements imprégnés et laver soigneusement la peau
avec de l'eau. Lorsque la zone contaminée est étendue ou que des
lésions cutanées apparaissent, consulter un médecin ou appeler
un centre antipoison.
On
rappelera cet autre document de l’Anses qui cible «Désherbant
«faits maison»: ne jamais mélanger javel et vinaigre».
En raison de l’interdiction de la vente aux particuliers de
nombreux produits de désherbage, de plus en plus de particuliers
choisissent de les fabriquer eux-mêmes. Mais mélanger certains
produits comme la javel et le vinaigre peut provoquer des
intoxications pouvant conduire à l’hospitalisation. L’Anses et
les Centres antipoison mettent en garde contre cette pratique
dangereuse pour la santé et recommandent d’utiliser uniquement les
produits portant la mention «Emploi autorisé au jardin».
Voir aussi l’article du blog, Pourquoi
il ne faut pas fabriquer chez vous de gaz moutarde ?