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mercredi 20 décembre 2023

France : Une proposition de loi pour interdire la viande de synthèse

On peut lire dans l’exposé des motifs,

Inquiète de cette évolution rapide et avant que la Commission européenne ne se prononce sur ces technologies, la commission des affaires économiques du Sénat a lancé une mission d’information à la mij-anvier 2023 pour étudier ces produits et procédés de l’industrie cellulaire.

Dans son rapport intitulé «Aliments cellulaires : être vigilant pour mieux encadrer et maîtriser la technologie» publié le 5 avril 2023, la mission d’information sur la «viande in vitro» a clairement réaffirmé son opposition anthropologique, éthique et culturelle au développement des aliments cellulaires. La vision purement utilitaire de l’alimentation est en effet à l’opposé de la tradition française qui voit d’abord dans l’alimentation un fait culturel et social.

En outre, les sénateurs ont rappelé que ce n’est pas parce qu’une innovation technologique est techniquement possible qu’elle doit nécessairement être développée. Il y a quelques années, la France et l’Europe ont su poser des limites quand elles leur ont semblé nécessaires en matière de bioéthique. Ainsi, alors la brebis Dolly a été le premier mammifère cloné en 1996, le clonage animal destiné à la consommation a été interdit en 2015.

Généralement appelés par abus de langage «viande in vitro», «viande cellulaire» ou «viande de culture», les «aliments cellulaires» sont, selon les entreprises du secteur, des «produits d’origine animale, issus de cellules animales», avec pour différence majeure que la viande grossit en dehors de l’animal.

Les entreprises du secteur se justifient en précisant que leurs produits sont destinés à se substituer à la viande importée bas de gamme, produite dans de mauvaises conditions environnementales et de bien-être animal. Mais remplacer de la «malbouffe» par une autre «malbouffe» n’est pas un progrès !

Ces entreprises sont encore aujourd’hui en phase de recherche et développement, mais bien évidemment, cela représente d’ores et déjà une menace réelle pour l’élevage français, déjà fragilisé.

Au sein de l’Union Européenne, c’est la Commission européenne qui est compétente pour autoriser les nouveaux «aliments», après avis de l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), les États ne disposant pas individuellement d’un droit de veto. A ce jour, les ministres français chargés de l’agriculture et de l’alimentation se sont toujours prononcés contre cette technologie, mais Bpifrance, la banque publique d’investissement, a soutenu les deux entreprises françaises de ce secteur, Vital Meat et Gourmey, à hauteur d’environ 6 millions d’euros sous forme de prêts, d’avances remboursables ou de subventions, ce qui démontre malheureusement les hésitations des pouvoirs publics…

Le 18 mars 2021, la commission spéciale chargée d’examiner ce qui allait devenir la loi «climat résilience», a adopté un amendement «L’aile ou la cuisse» n°CS 896 du député LR Julien Aubert visant à interdire les aliments cellulaires dans la restauration collective, qu’il s’agisse de restauration scolaire, dans les hôpitaux, les EHPAD, les établissements pénitentiaires….

Lors des débats parlementaires, le ministre de l’agriculture et de l’alimentation, M. Julien Denormandie a précisé quela viande cellulaire, que j’appelle aussi «viande paillasse», autrement dit un gigot sans agneau, un blanc de poulet sans poulet, est, à mes yeux, une perte de repères totale de notre société. Seule une science sans conscience pourrait envisager la viande de laboratoire, d’éprouvette comme une solution.»

Il est urgent d’aller plus loin en interdisant la production, la commercialisation et la vente de viande de synthèse en France.

C’est d’ailleurs ce que l’Italie vient de faire par l’adoption, le 16 novembre 2023, d’un projet de loi interdisant la production, la vente, l’importation et l’exportation de «viande de synthèse» afin de préserver son alimentation et son système nutritionnel, en maintenant la relation entre la nourriture, la terre et le travail humain.

Tel est l’objet de la présente proposition de loi que nous vous demandons de bien vouloir adopter.

dimanche 13 août 2023

États-Unis : Les consommateurs préfèrent largement le viande bovine aux produits alternatifs

Après la déconfiture de Beyond Meat, voici qu’on apprend aux États-Unis, «Les consommateurs préfèrent largement le viande bovine aux produits alternatifs», source Meatinplace du 11 août 2023.

Un nouveau sondage de Purdue University College of Agriculture a clairement montré à quel point les consommateurs préfèrent le viande bovine aux protéines alternatives.

Selon l’étude, 71% des consommateurs pensent que le meilleur de la viande bovine est «beaucoup à un peu meilleur» que les alternatives à base de plantes, et 73% pensent qu'elle est meilleure que la viande cultivée à partir de cellules.

D'autres comparaisons notables incluent : l'apparence (66% par rapport aux produits base de végétaux, 70% par rapport aux produits issus de la culture cellulaire), la fraîcheur (57% et 68%), la naturalité (64% et 71%), le prix (61% et 63%) et le bien-être des agriculteurs (62% et 71%).

«De loin, les consommateurs pensent que la viande bovine issu de bovins est supérieure aux alternatives», a conclu l'enquête.

Les chercheurs ont également demandé aux consommateurs ce qu'ils pensaient de la «viande cultivée en laboratoire» - qui est la même chose que de la «viande cultivée à partir de cellules» afin d’évaluer les différences dans les réponses, et ils ont suivi de près le terme susmentionné.

La seule catégorie où les alternatives ont devancé la viande bovine était le bien-être animal, et uniquement par rapport aux alternatives à base de végétaux, dans cette comparaison, 42% pensaient que l'alternative était meilleure, contre 38% pour le viande bovine. De plus, bien que les consommateurs pensaient que l'impact environnemental du bœuf était meilleur que toutes les alternatives, l'écart entre le bœuf et le végétal était proche de 41%/34%.

jeudi 10 août 2023

Excellente nouvelle ! La simili-viande de Beyond Meat ne fait plus recette

Vous voyez qu’en été, il y a ici et là de bonnes nouvelles ...

«La simili-viande de Beyond Meat ne fait plus recette», source article de Marie Bartnik dans Le Figaro du 10 août 2023.

Son chiffre d’affaires a chuté de 30% au deuxième trimestre, entraînant dans son sillage son cours de Bourse.

Les temps fastueux de son introduction en Bourse, quand Beyond Meat était valorisée 3,8 milliards de dollars, semblent loin. La start-up spécialisée dans la viande végétale n’en vaut plus que 841 millions à la Bourse de New York. La publication de ses résultats pour le deuxième trimestre a une nouvelle fois fait chuter son cours de Bourse, tombé à 13 dollars, soit 65 % de moins qu’en début d’année…

Un temps jugé très prometteur, le marché de la simili-viande accuse aujourd’hui le coup. Le créneau de Beyond Meat consiste à proposer des produits au goût de viande, mais fabriqués à partir de matières végétales, comme les protéines de pois, l’huile de colza, l’huile de noix de coco, les protéines de riz ou la fécule de pomme de terre. Ce produit est censé répondre au désir des consommateurs de manger moins de viande animale, afin de préserver leur santé et la planète. L’offre de Beyond Meat se distingue des offres émergentes de viande animale produites en laboratoire - un marché encore embryonnaire.

La suite de l’article est réservé aux abonnés …

Commentaire

Encore un qui n’a rien compris, c’est le ministre de l'Economie qui a inauguré le plus grand site français dédié au simili-carné, à Chevilly dans le Loiret.  Il faudra s’en souvenir et le pire, c'est qu'il est ministre de l'Economie, c'est-à-dire ministre de l'argent des contribuables !

«Inflation». Mais pourquoi la fausse viande, qui se dit pourtant amie des animaux et de la planète, est-elle à ce point boudée ? Il ne faut pas chercher très loin : c’est un produit qui n’existe que lorsqu’il y a des clients assez aisés pour s’offrir ces concoctions alambiquées qui foisonnent dans une concurrence débridée des recettes. La réduction de la consommation de viande est, certes, une tendance de fond, le remplacement par des substituts à la mode, non. Quand le porte-monnaie se resserre, les clients ne s’offrent plus de fantaisies... Ils reviennent aux protéines animales moins chères, comme la volaille.

«L’environnement opérationnel continue d'être affecté par des incertitudes liées à la situation macro-économique, y compris une faible demande pour la catégorie des substituts de viandes à base de plantes, une inflation élevée, la hausse des taux d’intérêt», a souligné Beyond Meat. Source L’Opinion du 10 août 2023.

Mise à jour du 7 novembre 2023
On lira l'article publié sur le blog d'André HeitzBeyond Meat s'effondre sans répit – la vérité sur le veggie boom.

samedi 22 juillet 2023

L’Organisation mondiale des agriculteurs rejette la viande cultivée

Ce n'est pas vraiment une surprise, «L’Organisation mondiale des agriculteurs rejette la viande cultivée», source Meatingplace du 21 juillet 2023.

L'Organisation mondiale des agriculteurs (World Farmers’ Organization ou WFO), dans une récente prise de position approuvée par son Assemblée générale, a pris une «position résolue» contre l'adoption de la viande cultivée comme alternative aux produits carnés conventionnels.

«Les aliments cultivés en laboratoire, des substances produites en laboratoire pour la consommation humaine, sont créés à l'aide de tissus ou de cellules et ne se produisent pas naturellement à grande échelle. Ils sont soutenus par des campagnes de marketing qui renforcent le mythe d'une plus grande durabilité par rapport à l'agriculture», a écrit l'organisation basée à Rome, Italie. «Les agriculteurs rejettent fermement ce récit.»

Citant des inquiétudes quant au fait que la viande cultivée pourrait affecter la santé humaine et propager des maladies zoonotiques ainsi que des préoccupations concernant la durabilité environnementale des processus, la WFO a appelé à se concentrer sur les améliorations de l'agriculture animale conventionnelle pour «fournir des solutions durables pour produire, transformer, distribuer et consommer des aliments de manière durable.»

«La WFO s'oppose fermement au remplacement des aliments cultivés par les agriculteurs par des aliments fabriqués en laboratoire», a déclaré l'organisation. «Ces substituts rejettent le travail et la contribution des agriculteurs à la durabilité et poussent les consommateurs vers un modèle alimentaire homogène qui sape la tradition, la diversité, la richesse, la qualité et l'unicité des systèmes alimentaires régionaux à travers la planète.»

Dans ce contexte, on lira sur le blog d’André Heitz, «Étude : Le bœuf conventionnel est plus écologique que la viande cultivée en laboratoire actuelle, dans AGDAILY Reporters.

jeudi 18 mai 2023

Quand le ministre de l'économie fait de la pub pour la fausse viande ! Qu'en pense le ministre de l'agriculture ?

Mise à jour du 20 mai 2023
«Elevage : Bruno Le Maire déclare la guerre à la viande», source La France Agricole du 19 mai 2023. La visite du ministre de l’Économie sur le nouveau site de la société HappyVore ainsi que ses déclarations sur le réseau social Twitter ont entraîné une vague de mécontentement.
Et voici la réaction de la Confédération Française de la Boucherie, Boucherie-Charcuterie, Traiteurs.
Mise à jour du 21 mai 2023
Triste nouvelle, le numéro un français du porc , Cooperl s’attaque au marché des protéines végétales
Il se lance dans les protéines végétales. Sa gamme baptisée la Tablée Végétale a été présentée au Salon International de la Restauration et de l’Hôtellerie et s’adresse dans un premier temps au circuit de la restauration hors domicile.

Autre réaction aux propos de M. Le Maire, 
Mise à jour du 7 novembre 2023
On lira l'article publié sur le blog d'André HeitzBeyond Meat s'effondre sans répit – la vérité sur le veggie boom. 

mercredi 10 mai 2023

Italie : Le ministre de l'Agriculture qualifie la viande cultivée de ‘slush’

«Un ministre appelle la viande cultivée ‘slush’», source Meatingplace.
Le gouvernement italien redouble ses critiques à l'égard de la viande cultivée.

Selon un article de Reuters , le ministre de l'Agriculture, Francesco Lollobrigida, a qualifié la protéine de «slush» et a déclaré qu'elle ne pourrait jamais reproduire le goût des protéines animales.

Fin mars, le nouveau gouvernement conservateur italien a approuvé un projet de loi interdisant l'utilisation d'aliments cultivés et d'aliments pour animaux. Si le Parlement approuvait le projet de loi, l'industrie italienne ne serait pas autorisée à produire des denrées alimentaires ou des aliments pour animaux «à partir de cultures cellulaires ou de tissus dérivés d'animaux vertébrés».

Lollobrigida a déclaré que l'objectif du projet de loi était de protéger la culture et les traditions italiennes. Une violation des règles peut entraîner des amendes pouvant aller jusqu'à 60 000 euros et les usines où des violations se produiraient pourront être fermées ; les producteurs peuvent également perdre leur droit d'obtenir un financement public pendant une période pouvant aller jusqu'à trois ans.

Dans ses commentaires les plus récents, Lollobrigida a rejeté les critiques de l'agriculture animale, qualifiant la pratique de «durable» en Italie ; il a ajouté que les protéines cultivées nécessitent encore «de grandes quantités d'énergie» pour être produites.

Dans un article du blog, Systèmes alimentaires durables, quésaco ?, voici ce que propose un rapport de l’EFSA sur «Stratégie 2027 de l’EFSA : Science, Sécurité des aliments, Durabilité»,

Pour atteindre les objectifs de développement durable, il nous faut transformer en profondeur nos modes de production et de consommation, en produisant plus avec moins et en réduisant les pertes et le gaspillage alimentaires.

Cette transformation passera vraisemblablement par le développement de sources d’alimentation humaine et animale alternatives (comme, par exemple, les insectes et la viande synthétique), mais aussi de nouvelles technologies de production (comme l’agriculture de précision) qu’il conviendra d’évaluer au regard des risques qu’elles présentent pour les êtres humains, les animaux et l’environnement.

C’est vraiment du slush ce rapport de l’EFSA ...

NB : Pour en savoir plus sur slush.

dimanche 23 avril 2023

Taxation de la viande au nom de la souffrance animale et encouragement de la fausse viande, voilà les suggestions insensées de la Cour des comptes de l'UE. C'est bullshit !

Ce n’est juste qu’un document d’analyses de la Cour des comptes de l’UE sur «Transport d’animaux vivants dans l’UE: défis et pistes d’action

C’est beaucoup plus, jugez plutôt …

La Cour des comptes de l’UE souhaite demander à la Commission européenne d’«attribuer une valeur monétaire à la souffrance animale et l’intégrer dans le coût du transport et le prix de la viande», en gros taxer la viande bovine.

En second lieu, taxer la viande n’étant pas suffisant pas, il faudra aussi «encourager l’utilisation des nouvelles technologies», cela siginifie donc encourager les technologies qui fabriquent de la fake viande ou ou de la fausse viande, en un mot un changement civilisationnel programmé par des petits comptables !

Voici ci-desssous le résumé du document de la Cour des comptes de UE auquel je m’oppose totalement, et comme le disent poliment nos amis américains, c’est bullshit !

​Ce document décrit les principales considérations qui sous-tendent le transport d’animaux vivants et illustre les tendances du secteur. Chaque année, des milliards d’animaux vivants sont transportés par voie routière, maritime, ferroviaire ou aérienne dans l’UE, mais aussi à destination ou en provenance de celle-ci, et ce pour divers motifs, tels que la reproduction, l’engraissement ou l’abattage. L’UE dispose d’une législation relative à la protection des animaux pendant le transport, mais la Commission européenne et des études universitaires ont révélé l’existence de faiblesses. Trouver des solutions pour éviter le transport d’animaux vivants, mieux informer les consommateurs, promouvoir des changements structurels vers une chaîne d’approvisionnement alimentaire plus durable, attribuer une valeur monétaire à la souffrance animale et l’intégrer dans le coût du transport et le prix de la viande, ainsi qu’encourager l’utilisation des nouvelles technologies sont autant de défis à relever et de pistes à creuser.

Bien évidemment, un tel pavé de suggestions doit être pris au sérieux, est-ce cela l'Europe que nous voulons ? Non merci pour les suggestions, ce sont des bullshit !

Mise à jour du 26 avril 2023
La viande, les œufs et le lait offrent des sources essentielles de nutriments particulièrement nécessaires qu’il est difficile d’obtenir dans le cadre d’une alimentation végétale, selon un nouveau rapport publié mardi par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Contribution of terrestrial animal source food to healthy diets for improved nutrition and health outcomes (Contribution des aliments issus de l’élevage d’animaux terrestres à des régimes alimentaires sains, pour une meilleure nutrition et de meilleurs résultats de santé).  

mercredi 1 février 2023

Pour une bonne nouvelle, c’est une bonne nouvelle, «Impossible Foods réduit ses effectifs de 20%

Pour une bonne nouvelle, c’est une bonne nouvelle, «Impossible Foods réduit ses effectifs de 20%», source article de Jim Romahan du 1er février 2023 sur son blog Agri 007.

Impossible Foods, l'une des principales entreprises commercialisant des produits à base de protéines végétales tels que les substituts de hamburgers, réduit ses effectifs jusqu'à 20 %, rapporte Bloomberg News.

L'entreprise de Redwood ity, en Californie, emploie environ 700 personnes.

L'entreprise a supprimé 6% de ses effectifs en octobre, car les consommateurs qui ont essayé les protéines végétales n'ont pas été des acheteurs réguliers.

C'est une histoire similaire pour d'autres producteurs de protéines végétales tels que Beyond Meat et l'entreprise Greenleaf de Maple Leaf Foods, qui a commencé à réduire ses investissements dans les protéines végétales en août.

La réaction initiale des consommateurs – essayer les produits – a fait grimper les ventes et incité les entreprises à augmenter leurs investissements et leur production.

Mise à jour du 5 février 2023
«Les tribunaux consolident 5 poursuites judiciaires contre la fausse publicité de Beyond Meat», source Meatingplace du 3 février 2023.
L'affaire consolidée, intitulée «Beyond Meat, Inc., Contentieux des pratiques de commercialisation et de vente d’un contenu protéique», affirme que Beyond Meat «calcule mal et surestime la teneur en protéines de ses produits, calcule mal et surestime la qualité des protéines des produits, qui est présentée en pourcentage de la valeur quotidienne et induit les consommateurs en erreur en leur faisant croire que les produits offrent les mêmes avantages nutritionnels que les produits de viande traditionnels», selon les documents judiciaires.

vendredi 25 novembre 2022

Avons-nous besoin de substituts de viande ?

«Lettre de l'éditeur de Food Safety News : à propos des nouveaux produits», source article de Dan Flynn paru le 25 novembre 2022 dans Food Safety News.

À un moment donné pendant la pandémie, je me suis retrouvé à l'Apple Store d'Austin ; Texas. J'avais besoin de remplacer mon MacBook Air et l’aimable dame qui m'aidait m'a suggéré d'ajouter une montre Apple à 400 dollars à mon achat.

«Pourquoi aurais-je besoin d'une montre ?», ai-je demandé. Je ne savais alors rien de la montre sur laquelle je me fie pour vérifier mon cœur, enregistrer mes exercices et envoyer mes appels vers la messagerie vocale. Comment ai-je vécu sans montre Apple ?

Ce que je n'avais jamais vu avant ce jour à Austin, c'était le battage médiatique autour de la montre Apple. Je suis à la fois assez immunisé et assez résistant au battage médiatique. Tous ces projets Apple à l'époque de Steve Jobs ne nous ont pas été vendus avec un battage médiatique, mais sur leurs performances réelles sur le marché. Ils ont comblé des besoins que nous ne savions pas avoir.

Food Safety News reçoit un flux constant de présentations de nouveaux produits. Je ne dirai pas que nous ne nous égarons pas occasionnellement dans un sujet impliquant un nouveau produit, mais notre politique est de les éviter. Si Food Safety News écrit sur un nouveau produit, cela implique que le nouveau produit sera sûr ou safe.

Il n'y a aucun moyen de savoir cela sans une exposition importante au marché

Nous guettons des signes. Nous avons été surpris il y a deux ans lorsque Beyond Meat, basé en Pennsylvanie, a parié ses «aliments du futur» sur la Chine, qui a des problèmes de sécurité sanitaire, pour la production de ses offres à base de végétaux. Nous n'avons pas non plus été surpris la semaine dernière lorsque Bloomberg a publié des photos de l'usine d'origine de Beyond Meat qui semblaient montrer des preuves de moisissures, de Listeria et d'autres problèmes en matière de sécurité des aliments.

Plusieurs tests positifs pour Listeria auraient eu lieu au cours de la dernière année et demie. Et du bois, du métal et du plastique auraient été retrouvés dans le produit. Beyond Food a pu souligner sa bonne réputation auprès du ministère de l'Agriculture de Pennsylvanie.

L'entreprise qui commercialise un substitut de viande à base de végétaux ne connaît clairement pas une bonne année. Son accord de déploiement avec McDonald's a fait faillite, sa perte nette pour l'année est de 97,1 millions de dollars et elle a licencié 19% de ses effectifs.

Il y a eu beaucoup de battage médiatique de la part des autres lorsque Beyond Meat a obtenu l'accord pour mettre son burger «McPlant» dans 600 restaurants McDonald's pour un programme pilote de six mois. Mais soit il n'y a pas assez de clients McD qui ont essayé le burger «McPlant», soit plus troublant ceux qui l'ont essayé ont été rebutés par le goût. Dans tous les cas, l’essai pilote a échoué.

Il y a aussi des spéculations selon lesquelles des personnes coincées à la maison pendant la pandémie ont essayé des substituts de viande achetés dans leur magasin et n'étaient pas satisfaites. Ces réactions peuvent expliquer pourquoi les ventes de Beyond Meat stagnent. Ce n'est pas bon signe pour la jeune entreprise.

Beyond Meat n'est que l'une des nombreuses start-up à base de végétaux. La viande et la volaille cultivées en laboratoire à partir de cellules animales sont un autre nouveau domaine de produits.

Plus tôt ce mois-ci, la Food and Drug Administration (FDA) a approuvé le plan d'UPSIDE FOODs visant à produire du poulet en laboratoire à partir de cellules animales. Le Food Safety and Inspection Service (FSIS) de l'USDA n'a pas encore signé.

Bien qu'il y ait eu un battage médiatique autour des alternatives à base de végétaux, la croissance de la viande et de la volaille en laboratoire est probablement plus importante si elle est mesurée par des sociétés de capital-risque et de relations publiques sous contrat. Les investisseurs dans UPSIDE FOODs, par exemple, incluent SoftBank Group, Temasek, Norwest et Threshold Ventures, Tyson Foods, Bill Gates, Sir Richard Branson, Kimbal Musk, Whole Foods et d'autres.

Lorsque vous êtes en aval de tous les lancements de nouveaux produits qui découlent des campagnes où des milliards de dollars à risque sont investis, il peut sembler que le vent ne cesse de souffler. Mais c'est une raison de plus pour laquelle nous devons faire attention à ne pas nous laisser entraîner. Nous devons constamment rechercher l'angle de la sécurité des aliments que ces offres à base de végétaux et de laboratoire doivent surmonter ou alors elles mourront.

Je pense que la clé de la sécurité sanitaire de ces offres cultivées en laboratoire se révélera être les laboratoires eux-mêmes. Il suffit d'un peu de mémoire pour se remémorer des scandales des laboratoires à un milliard de dollars.

C'est pourquoi nous allons rester concentrés sur la sécurité des aliments et non sur le type de ces nouvelles offres de produits. Ce serait idiot de faire autrement.

Commentaire
Je suis d'accord avec l'article. Cela étant, le titre proposé est mon choix, car, me semble-t-il, nous n'avons pas besoin de ces substituts et autres fausses viandes (Soleil vert) ...

Mise à jour du 26 avril 2023
La viande, les œufs et le lait offrent des sources essentielles de nutriments particulièrement nécessaires qu’il est difficile d’obtenir dans le cadre d’une alimentation végétale, selon un nouveau rapport publié mardi par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO),  Contribution of terrestrial animal source food to healthy diets for improved nutrition and health outcomes (Contribution des aliments issus de l’élevage d’animaux terrestres à des régimes alimentaires sains, pour une meilleure nutrition et de meilleurs résultats de santé).  

jeudi 6 octobre 2022

Bonne nouvelle ! Le ‘soleil vert’ ne brille pas non plus pour JBS le géant de la viande qui ferme sa filiale de substituts végans

«Le géant de la viande JBS ferme sa filiale de substituts végans», source La France Agricole du 6 octobre 2022.

Le groupe brésilien JBS, producteur de bœuf, poulet et porc, va fermer sa filiale américaine dédiée aux alternatives à la viande, à base de plantes. Cette décision intervient deux ans après le lancement de ses premiers produits, a indiqué le 3 octobre 2022 une porte-parole de l'entreprise.

Le 3 octobre 2022, le groupe brésilien JBS a annoncé la fermeture de sa filiale américaine de substituts végétaux à la viande. «Nous continuons à croire au potentiel des options à base de plantes pour les consommateurs et restons engagés sur le marché des protéines alternatives», a expliqué la porte-parole. Elle n'a toutefois pas précisé sous quelles formes aux États-Unis.

Focus sur le Brésil et l'Europe
L'entreprise préfère «concentrer ses efforts sur ses opérations à base de plantes au Brésil et en Europe, qui continuent à gagner des parts de marché et à étendre leur base de clients», a poursuivi la représentante. La décision découle-t-elle de ventes décevantes ? Aucune réponse n'a été apportée.

JBS avait lancé les premiers produits de Planterra Foods, sa filiale basée au Colorado, au printemps 2020 sous la marque OZO, avec les équivalents végétaux de burgers, de viande hachée et de boulettes. Le groupe avait encore annoncé le 22 septembre dernier deux nouveaux partenariats avec les chaînes Gregory's Coffee et Veggie Grill.

Après un certain engouement, en particulier au début de la pandémie, l'intérêt pour les alternatives végétariennes à la viande s'est tassé. La start-up Beyond Meat, qui s'était lancée en grande fanfare à Wall Street en 2019, a ainsi perdu de son élan, son chiffre d'affaires stagnant au premier semestre. Son action s'affiche en baisse de 75% depuis le début de l'année.

NB : Le blog avait écrit un article Le ‘soleil vert’ ne brille plus pour Beyond Meat.
Tous les articles sur le ‘soleil vert’ sont ici.

mercredi 21 septembre 2022

Faits divers : le dirigeant de Beyond Meat (fausse viande) accusé d'agression

Une fois n’est pas coutume, voici une rubrique faits divers, qui parfois fascine les lecteurs comme les écrivains ...

«Un dirigeant de viande alternative accusé d'agression», source Meatingplace.

Doug Ramsey, PDG de Beyond Meat, a été arrêté pour «menace terroriste» et voies de fait au troisième degré, selon des éléménts judicaires, à la suite d'allégations selon lesquelles il aurait attaqué un autre homme lors d'une altercation dans un parking après un match de football universitaire à Fayetteville, Arkansas, samedi 17 septembre.

La société a déclaré mardi soir que Ramsey avait été suspendu de ses fonctions. Un premier vice-président assumera ses fonctions à titre temporaire.

Ramsey attendait prétendument de sortir du parking Stadium Drive près du stade Razorback après la victoire de l'Arkansas sur l'État du Missouri lorsqu'une Subaru est entrée en contact avec le pneu côté passager avant de son Bronco, selon un article des médias locaux.

Ramsey est sorti de sa voiture et «a percé le pare-brise arrière de la Subaru», selon l’article. Lorsque le propriétaire de Subaru est sorti de sa propre voiture, Ramsey aurait commencé à frapper le propriétaire de la voiture et aurait également «mordu le nez du propriétaire, en enlevant de la chair sur le bout de son nez»/ Il a également «menacé de tuer» l'autre homme, selon l’article.

Ramsey a été arrêté à 22h27 et placé en garde à vue à la prison du comté de Washington. Il a été libéré dimanche matin moyennant une caution de 11 085 dollars et doit comparaître devant le tribunal de district de Fayetteville le 19 octobre.

Ramsey a été embauché par Beyond Meat en décembre 2021, il était chargé d'aider à développer les opérations, la chaîne d'approvisionnement et la fabrication de Beyond et à développer l'efficacité. Beyond n'a pas immédiatement répondu à la demande de commentaire d'Alt-Meat.

Avant de rejoindre Beyond, Ramsey travaillait chez Tyson Foods depuis 1992, où il a occupé plusieurs postes de direction, dont celui de président de l'activité mondiale de McDonald's. Un porte-parole de Tyson a déclaré à KNWA Fox 24 de l'Arkansas que Ramsey avait quitté l'entreprise l'année dernière de son propre chef.

Commentaire
Ce monsieur était sans doute à cran et avait tout simplement faim de viande d’où son état quelque peu exité.

vendredi 26 août 2022

Une taxe sur la viande, selon une étude de l'Université de Chicago

La viande n'est pas un péché. C'est une solution, pas une taxe
On croit rêver, le soleil vert serait pour demain avec des idées pareilles, jugez plutôt, «Une étude propose une taxe sur la viande», source article de Jim Romahn sur son blog Agri 007, complété par mes soins.

La presse de l'Université de Chicago a publié un article appelant à une taxe de 20 à 60% sur les viandes pour améliorer l'environnement et contrer le réchauffement climatique.

L'article, publié dans Review of Environmental Economics and Policy, s’intitule, Toward Optimal Meat Pricing: Is It Time to Tax Meat Consumption? (Vers une tarification optimale de la viande : est-il temps de taxer la consommation de viande ?). L’articleest disponible en intégralité.

L’article rapporte que la réglementation directe au niveau de la ferme est la meilleure approche, mais une taxe sur la viande vient au deuxième rang et est plus susceptible d'être adoptée par les politiciens.

Les auteurs ont évalué l'économie publique, comportementale et du bien-être qui motivent des efforts réglementaires pour taxer la viande, notamment :
- l'interaction de multiples externalités environnementales
- les technologies protéiques alternatives
- les effets néfastes de la consommation de viande sur sa propre santé (internalité sanitaire)
- bien-être animal
- effets distributifs

Selon l'article, les principales externalités environnementales de l'élevage sont le changement climatique, la pollution des nutriments et de l'air et la perte de biodiversité.

Ces externalités environnementales correspondent aux coûts totaux suivants qu'il est suggéré d'ajouter au prix de détail actuel de chaque viande :
- 2,61 à 4,16 dollars la livre de bœuf (selon la quantité de viande de vaches laitières de réforme)
- 1,68 dollars par livre pour l'agneau et le mouton
- 88 cents la livre pour le porc
- 68 cents la livre pour la volaille

Ces coûts supplémentaires augmenteraient le coût de la viande de 20 à 60%, selon le type.

En conclusion, les auteurs de l’étude roulent pour la fausse viande sans se cacher,
Les technologies de protéines alternatives et de substituts de viande commenceront bientôt à avoir un impact significatif sur la demande de viande ; bien qu'il existe des estimations de la manière dont leurs coûts prévus diminueront, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour identifier les réglementations les plus efficaces pour favoriser ces alternatives à la viande.
Mise à jour du 26 avril 2023
La viande, les œufs et le lait offrent des sources essentielles de nutriments particulièrement nécessaires qu’il est difficile d’obtenir dans le cadre d’une alimentation végétale, selon un nouveau rapport publié mardi par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO),  Contribution of terrestrial animal source food to healthy diets for improved nutrition and health outcomes (Contribution des aliments issus de l’élevage d’animaux terrestres à des régimes alimentaires sains, pour une meilleure nutrition et de meilleurs résultats de santé).  

mardi 5 juillet 2022

Les dénominations traditionnelles de la viande pour la fausse viande, c’est terminée !

Les dénominations traditionnelles de la viande pour la fause viande, c’est terminée, selon un nouveau décret.

Le décret n°2022-947 du 29 juin 2022 relatif à l'utilisation de certaines dénominations employées pour désigner des denrées comportant des protéines végétales est paru au JORF n°0150 du 30 juin 2022.

Le texte encadre l'utilisation de dénominations désignant des produits d'origine animale et les denrées alimentaires en contenant pour décrire, commercialiser ou promouvoir des denrées incorporant des protéines végétales. Il couvre les produits incorporant des protéines végétales spécialement formulées à des fins technologiques ou nutritionnelles (ex : préparations à base de viande et de protéines végétales dont la présentation est proche d'un steak par exemple) et/ou des ingrédients d'origine non-animale contenant une teneur non négligeable de protéines (exemple : une galette constituée principalement de lentilles agglomérées et dont la présentation est proche d'un steak). Ainsi, il ne sera pas possible d'utiliser la terminologie propre aux secteurs traditionnellement associés à la viande et au poisson pour désigner des produits n'appartenant pas au règne animal et qui, par essence, ne sont pas comparables. 

L’article 2 est assez explicite :
Il est interdit d'utiliser, pour désigner un produit transformé contenant des protéines végétales :
1° Une dénomination légale pour laquelle aucun ajout de protéines végétales n'est prévu par les règles définissant la composition de la denrée alimentaire concernée ;
2° Une dénomination faisant référence aux noms des espèces et groupes d'espèces animales, à la morphologie ou à l'anatomie animale ;
3° Une dénomination utilisant la terminologie spécifique de la boucherie, de la charcuterie ou de la poissonnerie ;
4° Une dénomination d'une denrée alimentaire d'origine animale représentative des usages commerciaux.

Pour en savoir plus, on lira cet article de Mme Emmanuelle Ducros paru dans l’Opinon, «Ceci n’est (vraiment) pas un bifteck».

Mise à jour du 11 septembre 2022
«Un steak doit rester un steak pour Limagrain», source La France Agricole du 9 septembre 2022.

L’obtention fin juillet 2022, par Protéines France, de la suspension du décret interdisant les dénominations animales pour les substituts de viande à base de végétaux, continue à diviser dans les rangs de l’association. Après Avril, Axéréal et Vivescia, c’est au tour de la coopérative agricole Limagrain de sortir du bois pour expliquer sa position, le 7 septembre 2022 : «Nous sommes convaincus que les dénominations animales comme le steak, les saucisses et les lardons (…) doivent continuer à s’appliquer exclusivement pour des produits issus des filières animales».

Limagrain indique avoir ainsi rappelé à Protéines France, «que nous n’étions pas favorables à cet appel et nous l’avons vivement encouragée à abandonner la procédure en cours».

«Dans une période où la société oublie qui la nourrit, notre première préoccupation est le soutien à la filière élevage dans un contexte décourageant pour les éleveurs. L’intérêt de Limagrain réside d’abord et avant tout dans le développement des protéines végétales à destination de la nutrition animale. Mais concernant la nutrition humaine, elle ne saurait se développer qu’en complément des filières existantes car nous serions tout aussi victimes que les éleveurs d’une substitution à la viande».

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a censuré le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !