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samedi 30 mai 2020

Ustensiles et emballages en aluminium

Il s’agit d’une nouvelle publication du 19 mai 2020 d'un conseil de consommation de la part des autorités du Luxembourg.
La Division de la sécurité alimentaire a émis une nouvelle fiche sur les ustensiles et emballages en aluminium.
La publication traite la source de contamination par l'aluminium ainsi que la toxicologie pour le corps humain et les conditions de la migration de l'aluminium dans les denrées alimentaires.
Des recommandations sont émises pour les consommateurs finaux et les professionels.

Source de contamination
L’aluminium est naturellement présent dans certaines denrées alimentaires comme des feuilles de thé, des céréales et des aliments à base de céréales comme du pain et des pâtisseries, certains fruits et légumes, la poudre de cacao ou du chocolat.
D’autres sources d’aluminium sont : 
  • les ustensiles et emballages en aluminium sans revêtement protecteur comme des feuilles d’aluminium, des barquettes de menu ou de BBQ, de la vaisselle de camping, des cannettes de boissons, du carton laminé, des autocuiseurs ou des casseroles, des capsules d’expresso, des thermos et des cafetières italiennes,
  • les produits de traitement des eaux d’alimentation comme les agents floculant et clarifiant,
  • les additifs alimentaires comme des colorants,
  • des médicaments comme les antiacides,
  • les produits cosmétiques comme les anti-transpirants.
A noter que l’utilisation des additifs alimentaires contenant de l’aluminium a été limitée dans les denrées alimentaires par le règlement (UE) n°380/2012.

Recommandation pour le consommateur final

Il est recommandé : 
De ne pas utiliser des barquettes d’aluminium ou des feuilles d’aluminium sans revêtement protecteur pour le stockage, le maintien au chaud ou le chauffage des aliments acides, alcalins et salés. 
De consulter et respecter les instructions d’utilisation du fabricant indiquées sur l’emballage. En cas de doute utiliser un matériau alternatif.
Il faudrait éviter la conservation des aliments acides comme des jus de fruits, des tranches de pommes ou de tomates, des aliments basiques (exemple les bretzels) ou des aliments salés comme du jambon fortement salé dans des ustensiles en aluminium ou des feuilles d’aluminium sans revêtement protecteur.
A noter que les canettes de boissons acides ou le couvercle des pots de yaourt sont en général revêtus d’une couche protectrice pour éviter la libération d’aluminium vers la denrée alimentaire.
Pour de plus amples informations, veuillez consulter le document questions-réponses du BfR, ici.

mercredi 6 mai 2020

Ne pas se fier à la couleur pour une cuisson sécuritaire du poulet

Ce n’est pas en France que l’on lirait cela …

Un article paru dans le New York Times du 1 er mai 2020 rapporte :
Votre poulet n'est plus rose, mais cela ne signifie pas qu'il est sûr à consommer.
La prochaine fois que vous faites cuire du poulet, ne vous fiez pas à la couleur de la viande pour vous dire si elle est suffisamment cuite afin d’éviter une intoxication alimentaire.

samedi 2 mai 2020

De la cuisson du poulet. Des approches courantes ou recommandées pour juger de la cuisson peuvent ne pas assurer une inactivation suffisante des agents pathogènes

Voici un article qui vient de paraître dans PLOS ONE et qui concerne « La cuisson du poulet à la maison: approches courantes ou recommandées pour juger de la cuisson peuvent ne pas assurer une inactivation suffisante des agents pathogènes ».

« Vous pensez que votre poulet est bien cuit ? Il n'est pas bien cuit (ou alors il est brûlé) », source Doug Powell du barfblog.

Environ un tiers des éclosions de maladies d'origine alimentaire en Europe sont contractées à la maison et la consommation de poulet insuffisamment cuit fait partie des pratiques de consommation associées à la maladie. Le but de cette étude était de déterminer si les pratiques réelles et recommandées pour surveiller la cuisson du poulet sont sûres.

Soixante-quinze ménages européens de cinq pays européens (France, Norvège, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni) ont été interviewés et filmés pendant la cuisson du poulet dans leurs cuisines privées, y compris des jeunes hommes célibataires, des familles avec nourrissons/pendant la grossesse et des personnes âgées de plus de soixante-dix ans.

Un sondage Internet transnational a recueilli les pratiques de cuisson du poulet dans 3 969 foyers domestiques. Dans une cuisine de laboratoire, des filets de poitrine de poulet ont été injectés avec des cocktails de Salmonella et de Campylobacter et cuits à des températures à cœur entre 55°C et 70°C. La survie microbienne au cœur et la surface de la viande a été déterminée. Dans une expérience parallèle, la couleur du cœur de la viande, la couleur du jus et la texture ont été enregistrées. Enfin, une gamme de thermomètres de cuisson du marché grand public a été évaluée.

L'étude sur le terrain a identifié neuf approches pratiques pour décider si le poulet était correctement cuit. Parmi celles-ci, la vérification de la couleur de la viande était couramment utilisée et perçue comme un moyen d'atténuer les risques chez les consommateurs. Pendant ce temps, le poulet était perçu comme étant hédoniquement vulnérable à un long temps de cuisson. Le sondage quantitatif a révélé que les ménages vérifient généralement l'état de cuisson de la couleur intérieure (49,6%) et/ou de la texture intérieure (39,2%) de la viande. Les jeunes hommes dépendent plus souvent de la couleur extérieure de la viande (34,7%) et moins souvent de la couleur du jus (16,5%) que les personnes âgées (>65 ans; respectivement, 25,8% et 24,6%,). L'étude en laboratoire a montré que le changement de couleur de la viande de poulet s'est produit en dessous de 60°C, ce qui correspond à une réduction de moins de 3 log de Salmonella et de Campylobacter. À la température à cœur de 70°C, des agents pathogènes ont survécu à la surface du filet sans contact avec la poêle. Aucune corrélation entre la texture de la viande et l'inactivation microbienne n'a été retrouvée.

Une minorité de répondants a utilisé un thermomètre pour aliments, et le souci rencontré avec des thermomètres de cuisson à usage domestique était le temps long de réponse.

En conclusion, les recommandations des autorités sur la surveillance de la cuisson du poulet et les pratiques actuelles des consommateurs ne garantissent pas la réduction des agents pathogènes à des niveaux sûrs.

Pour le cuisinier domestique, déterminer le degré de cuisson est à la fois une question d'éviter les dommages potentiels et d'obtenir un repas agréable. Il est discuté de la façon dont le manque d'une « règle empirique » ou d'outils faciles pour vérifier une cuisson sûre au niveau du consommateur, ainsi que les différences nationales dans les niveaux de contamination, la culture alimentaire et l'économie, rendent difficile l'élaboration de recommandations internationales qui sont à la fois sûres et facilement mis en œuvre.

Dans la conclusion, les auteurs notent,

En conclusion, les pratiques des consommateurs pour surveiller la cuisson du poulet cuit ne sont pas toujours sûres.

Par exemple, certains consommateurs utilisent la couleur intérieure de la viande ou de la texture pour juger de la cuisson, mais ces approches ne garantissent pas que les agents pathogènes sont inactivés.

De nombreux consommateurs étaient préoccupés par la jutosité du poulet, et les problèmes de sécurité sanitaire peuvent avoir une priorité plus faible que le goût. Il est préoccupant de constater que les conseils des autorités ou des organisations travaillant sur la communication en matière de sécurité sanitaire des aliments à l'intention des consommateurs ne sont pas toujours sûrs ou susceptibles d'être adoptés par les consommateurs.

Par exemple, l'utilisation de thermomètres alimentaires pour mesurer la température à cœur est souvent recommandée, mais cette approche n'est pas seulement difficile à appliquer dans la pratique, elle n'est pas non plus sûre car les bactéries peuvent survivre à la surface même à des températures à cœur appropriées.

Pour développer des conseils aux consommateurs plus sûrs et plus adoptables, une analyse des risques basée sur des données couvrant le niveau de pathogènes dans plusieurs produits de volaille crus et à partir de plusieurs méthodes de préparation, combinée avec diverses pratiques de consommation doit être menée.

Les messages sur la sécurité des aliments destinés aux consommateurs européens devraient être conçus pour réduire le risque, mais également tenir compte des pratiques et des préférences actuelles des consommateurs pour obtenir l'adoption.

Pour le moment, l'accent devrait être mis sur le traitement thermique approprié de toutes les surfaces (friture de toutes les surfaces de viande ou cuisson en sauce). Une combinaison de jugement de la couleur (pâle pour les filets de poulet) et de développement d'une structure fibreuse dans la partie la plus épaisse de la viande de poulet doit également être recommandée.

NB : L’article est disponible gratuitement et intégralement.

Commentaire : Si la même étude était faite sur la cuisson du steak haché, ce ne serait pas triste ...

jeudi 9 avril 2020

Comment éviter les toxi-infections alimentaires en confinement, selon l'Anses

Il y avait eu la semaine dernière, Coronavirus et alimentation, courses, nettoyage, les recommandations de l’Anses, voici COVID-19 ou non, que l’Anses nous rappelle, et c’est bien utile, cette infographie sur ‘l’hygiène en cuisine’ «10 recommandations pour éviter les intoxications alimentaires».

Cette infographie est très bien faite et elle devrait être présente sur toutes les portes extérieures des réfrigérateurs ménagers … voir en fin d'article ...

J’ai extrait de cette infographie une recommandation importante concernant la cuisson des steaks hachés, voir ci-dessous, à destination des jeunes enfants, des femmes enceintes, des personnes âgées et des personnes immunodéprimées.

Ce qui est utile est le thermomètre seule condition pour bien faire cuire à cœur le steak haché à 70°C.

En effet, selon l’Anses,
un mode de cuisson des steaks hachés plus adapté aux jeunes enfants permettrait une réduction significative du risque (une cuisson à cœur à une température de 70°C).
Malheureusement, les idées reçues ont la dent dure, ainsi en est-t-il du ministère de l’agriculture dans « E.coli, qu'est-ce que c'est ? » rapporte que « Les bactéries sont tuées par une chaleur de plus de 65°C. » et ne souligne pas la spécificité des steaks hachés pour les personnes à risque.

Mais l’Anses va plus loin avec cette nouvelle information du 8 avril 2020, « Eviter les toxi-infections alimentaires en confinement : les bonnes pratiques ».
Chaque année, en France, environ un tiers des toxi-infections alimentaires déclarées surviennent au domicile. Durant cette période de confinement où l’ensemble des repas sont pris au domicile, les modes de stockage, de préparation et de consommation des aliments peuvent être modifiés. Il est donc essentiel d’appliquer, avec une attention plus soutenue, les bonnes pratiques d’hygiène dans la cuisine. Les experts de l’Anses rappellent les règles à respecter pour que le confinement ne conduise à une augmentation des toxi-infections alimentaires et à des sollicitations supplémentaires des professionnels de santé dans le contexte de l’épidémie de Covid-19.
C’est intéressant comme conseil d’autant que d’après Santé publique de France, en 2018, les foyers de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) ont augmenté de +24% et les personnes malades de +13%, hors contexte du confinement … et les données de 2019 ne s'annoncent pas bonnes en raison de foyers de TIAC à norovirus ... nous verrons bien ... et peut-être que l'Anses va s'auto-saisir du souci posé par cette augmentation des TIAC ou de la baisse des contrôles, qui sait ?

L'Anses rappelle les informations suivantes :
  • Nettoyer soigneusement les surfaces et équipements
  • Le stockage et la conservation des aliments
  • Les bonnes pratiques de préparation des aliments
  • La gestion des déchets dans la cuisine
Pour mémoire, bis repetita, mais c’est très important,
Une cuisson des aliments à une température de 70°C à cœur permet d’éliminer la majorité des micro-organismes pathogènes. Il est recommandé de réchauffer les aliments dans un récipient couvert jusqu’à ce que de la vapeur s’en échappe (quel que soit le moyen utilisé - plaque chauffante, micro-ondes, four, etc.).

Mise à jour du 10 avril 2020On lira aussi de l’Académie nationale de médecine, le communiqué du 7 avril 2020, « Hygiène à la maison : un rempart contre le Covid-19 pour se protéger du SARS-CoV-2» et les communiqués du 8 avril 2020, «Covid-19, accidents domestiques des adultes âgés » et « Covid-19, confinement et accidents de la vie domestique chez l’enfant »

samedi 4 avril 2020

Recommandations de l’Académie nationale de médecine à propos du port du masque

Pandémie de Covid-19 : mesures barrières renforcées pendant le confinement et en phase de sortie de confinement, source communiqué de l’Académie nationale demédecine du 2 avril 2020.
Fabriquer son masque selon la vidéo du Pr Daniel Garin.
En Extrême-Orient, depuis de nombreuses années, le port d’un masque anti-projection par la population est à la fois une mesure de prévention et un acte de civisme en situation d’épidémie de virus à tropisme respiratoire (notamment dans les pays les plus frappés par le virus du SRAS en 2003). Face à l’épidémie de Covid-19, cette mesure a contribué à une réduction du taux de reproduction à Taïwan, Singapour et en Corée du Sud. 
Il est établi que des personnes en période d’incubation ou en état de portage asymptomatique excrètent le virus et entretiennent la transmission de l’infection. En France, dans ce contexte, le port généralisé d’un masque par la population constituerait une addition logique aux mesures barrières actuellement en vigueur.
Recommandations de l’Académie nationale de médecine :
  • en situation de pénurie de masques [1] et alors que la priorité d’attribution des masques FFP2 et des masques chirurgicaux acquis par l’État doit aller aux structures de santé (établissements de santé, établissements médico-sociaux, professionnels de santé du secteur libéral) et aux professionnels les plus exposés, l’Académie nationale de Médecine recommande que le port d’un masque « grand public », aussi dit « alternatif », soit rendu obligatoire pour les sorties nécessaires en période de confinement ;
  • en phase de décroissance de la courbe épidémique, la volonté des pouvoirs publics d’atténuer autant que possible l’impact économique et social de la pandémie conduira à une décision de levée du confinement à domicile de la population. Afin que la levée du confinement puisse être la plus précoce et la moins risquée possible, l’Académie nationale de Médecine souligne l’importance que cette levée du confinement s’accompagne d’un maintien des mesures barrières actuellement préconisées jusqu’au contrôle de la circulation du virus attesté par l’absence de nouveau cas déclaré pendant une période de 14 jours. Dans le cadre de cette levée du confinement, le port obligatoire d’un masque « grand public » ou « alternatif » par la population devrait être maintenu ;
  • en France, l’habitude n’a pas été prise de constituer un petit stock de masques anti-projection dans chaque foyer. La pénurie de masques risquant de durer encore quelques semaines, force est de recourir, actuellement et en vue de la sortie du confinement, à l’utilisation d’un masque « grand public » ou « alternatif ». L’Académie nationale de Médecine recommande que les indications pratiques pour la fabrication d’un tel masque [2], [3], [4] soient largement portées à la connaissance de la population.
[1] Avis Masques et Covid-19 de l’Académie nationale de Médecine, 23 mars 2020 : http://www.academie-medecine.fr/masques-et-covid-19-avis-de-lacademie-nationale-de-medecine/
[2] https://www.youtube.com/watch?v=7Lg0jnJ3hEo Avec l’aimable autorisation du Pr Daniel Garin, ancien chef du département de virologie du Centre de Recherche du Service de Santé des Armées
[3] Société française de sciences de la stérilisation https://www.youtube.com/watch?v=QkEWqKntdSc
[4] Avis de la Société française des sciences de la stérilisation et de la Société française d’hygiène hospitalière concernant les matériaux utilisés en alternative pour la confection des masques de protection, 21 mars 2020. https://www.sf2h.net/wp-content/uploads/2020/02/Avis-SF2S-SF2H-Mate%CC%81riaux-alternatifs-pour-la-confection-de-masques-chirurgicaux.pdf

Complément du 4 avril 2020. On lira dans Le Figaro.frCoronavirus : vers un port généralisé du masque ? 
Alors que le gouvernement n'a cessé de répéter que les masques n'avaient aucune utilité pour les individus non-porteurs de la maladie, le discours est en train d'évoluer.
Mise à jour du 10 avril 2020Lu sur Francetvinfo du 9 avril 2020,
Port du masque obligatoire : « Nous prendrons une décision pour l'éventuelle extension du port du masque dans toute la population dès lors que nous pourrons la bâtir sur un consensus scientifique », a expliqué jeudi 9 avril Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement.  
Mise à jour du 11 avril 2020. Bien entendu tous les scientifiques ne sont pas tous d’accord pour le port ou non d’un masque (en tissu ou non).

Pour des chercheurs de l’université de Cambridge, Tout le monde devrait porter des masques lors de la crise COVID-19.
Les gouvernements et les agences de santé devraient reconsidérer les lignes directrices actuelles concernant l'utilisation généralisée des masques lors de la pandémie de COVID-19 et recommander que les masques soient portés par tout le monde.

On lira à ce sujet cette étude, Covid-19: should the public wear face masks? BMJ; 9 Apr 2020; DOI: 10.1136/bmj.m1442

Complément du 18 avril 2019. Dans une interview au Figaro du 18 avril, la directrice générale de Santé publique de France persiste dans son aveuglement sur le port du masque en ville, elle reste alignée sur la doxa du gouvernement et du président de la République ...

A la question sur le port du masque pour le grand public, quelles sont vos recommandations ?
Nos recommandations concernent les personnels de santé, et les personnes avec des symptômes. Nous estimons que nous ne disposons pas assez d'informations assez robustes pour se prononcer pour le reste de la population, et nous étudions le sujet avec le Haut Conseil de la santé publique.
La décision est renvoyée à comité Théodule alors qu'il faut encourager le port d'un masque en ville et compris celui fait maison !!! 

vendredi 3 avril 2020

COVID-19 : attention aux intoxications liées aux nettoyants et désinfectants, solutions hydro-alcooliques et aux autres situations à risque

L’Anses informe le 3 avril 2020 sur le « COVID-19 : attention aux intoxications liées à la désinfection et aux autres situations à risque ».
Entre le 1er et le 24 mars 2020, 337 appels liés à des cas d’exposition (avec ou sans symptômes) ou des demandes d’information ont été identifiés comme pouvant être associés au contexte COVID-19. Voir le document COVID-19 et TOXICOVIGILANCE - Suivi des événements associés au COVID-19 enregistrés par les Centres antipoison (CAP) du 01/03/2020 au 24/03/2020.
245 cas d’exposition (73%), dont 144 avec symptômes et 101 cas sans symptôme et 92 demandes d’information (27%).
Plusieurs origines de situations à risque ont été identifiées par les Centres antipoison : les nettoyants / désinfectants, les solutions hydro-alcooliques, les huiles essentielles et les anti-inflammatoires.
  • Les nettoyants / désinfectants : 30% des cas d’exposition et 16% des demandes d’information
  • Les solutions hydro-alcooliques : 28% des cas d’exposition et 8% des demandes d’information
  • Les huiles essentielles : 13,5% des cas d’exposition
  • Les anti-inflammatoires : 38% des demandes d’information et 3% des cas d’exposition 
Pour prévenir les intoxications et les accidents, l’Anses et les Centres antipoison émettent des recommandations.

Pour les nettoyants et désinfectants
Plusieurs situations particulières à risque ont été identifiées : inhalation de vapeur toxique, intoxication accidentelle de jeunes enfants suite aux transferts des produits ménagers (dans une bouteille, dans un verre d’eau…), nettoyage des aliments à l’eau de Javel.

Pour les éviter :
  • Respecter rigoureusement les conditions d’usage des produits nettoyants ou désinfectants (sols, surfaces du domicile ou du lieu de travail).
  • Ne pas mélanger des produits nettoyant ou désinfectant entre eux, notamment eau de Javel et détartrant.
  • Pour les produits déconditionnés, mentionner très clairement la nature du contenu (nom du produit au feutre, étiquette de couleur…) et tenir ces produits hors de portée des enfants.
  • Tenir tous les produits ménagers hors de portée des enfants,
  • Ne pas utiliser les produits nettoyants et désinfectants de sols et de surfaces pour des besoins d’hygiène corporelle.
  • Ne pas nettoyer les aliments à l’eau de Javel ou tout autre produit nettoyant ou désinfectant non destiné à entrer au contact de denrées alimentaires.
Pour les solutions hydro-alcooliques
Les situations particulières à risque concernent l’exposition accidentelle d’enfants ayant à portée de mains les solutions hydro-alcooliques ou les produits utilisés pour la préparation de solution hydro-alcooliques à faire soi-même.
Pour les éviter :
  • Tenir les solutions hydro-alcooliques hors de portée des enfants.
  • Pour les produits déconditionnés, mentionner très clairement la nature du contenu (nom du produit au feutre, étiquette de couleur…) et tenir ces produits hors de portée des enfants.
  • Pour les solutions à fabriquer soi-même (« Do It Yourself »), respecter rigoureusement les consignes officielles de fabrication (site de l’OMS) et tenir les produits issus de cette fabrication hors de portée des enfants.
Les huiles essentielles
Plusieurs circonstances particulières à risque ont été identifiées : auto-médication par utilisation d’huiles essentielles par voie orale pour « renforcer les défenses naturelles » et « lutter contre le coronavirus », pulvérisation d’huiles essentielles pour « assainir un espace clos » par une personne à risque (personne asthmatique), ou encore utilisation inappropriée pour désinfecter un masque chirurgical, par exemple. 
L’Anses rappelle que les huiles essentielles ne constituent pas un moyen de lutte contre le coronavirus. Il est important de respecter les conditions d’utilisations de ces huiles (voie d’administration, dose, zone d’application…). Les personnes souffrant d’affections respiratoires (notamment les personnes asthmatiques) et les femmes enceintes ou allaitantes ne doivent pas utiliser les huiles essentielles. Avant tout usage, et en cas de question sur l’usage des huiles essentielles, demander conseil à un pharmacien.

Les médicaments anti-inflammatoires
Un fort besoin d’information a été constaté autour de l’utilisation des médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens, corticoïdes, bronchodilatateurs et anti-inflammatoires associés, suite aux informations du ministère de la santé mentionnant que les anti-inflammatoires pourraient aggraver les signes d’infection liés à l’épidémie COVID-19.
Les bons comportements :
  • Ne pas arrêter un traitement anti-inflammatoire prescrit pour une affection chronique et prendre conseil auprès de son médecin traitant. L’arrêt brutal du traitement anti-inflammatoire peut entraîner une recrudescence des symptômes de l’affection chronique.
  • En dehors de tout traitement chronique, ne pas prendre d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et privilégier la prise de paracétamol en cas de fièvre, comme recommandé par le ministère de la santé.
En cas d’intoxication, il ne faut pas refuser ou reporter une consultation nécessaire aux urgences ou dans un cabinet médical par peur d’être infecté par le coronavirus. Il est nécessaire de suivre précisément les indications du Centre antipoison.

Mise à jour du 10 avril 2020. On lira aussi de l’Académie nationale de médecine, le communiqué du 7 avril 2020, « Hygiène à la maison : un rempart contre le Covid-19 pour se protéger du SARS-CoV-2 » et les communiqués du 8 avril 2020, « Covid-19, accidents domestiques des adultes âgés » et « Covid-19, confinement et accidents de la vie domestique chez l’enfant »

jeudi 2 avril 2020

Combien de temps le COVID-19 peut-il vivre sur des surfaces?

« Combien de temps le COVID-19 peut-il vivre sur des surfaces? », source Université John Hopkins.

Selon une étude récente publiée dans le New England Journal of Medicine, le SARS-CoV-2, le COVID-19, peut vivre dans l'air et sur des surfaces entre plusieurs heures et plusieurs jours. L'étude a révélé que le virus est viable jusqu'à 72 heures sur du plastique, 48 heures sur l'acier inoxydable, 24 heures sur du carton et 4 heures sur du cuivre. Il est également détectable dans l'air pendant trois heures.
Le blog vous avait parlé de cet article ici et voici quelques explications complémentaires ci-après.

Carolyn Machamer, professeur de biologie cellulaire dont le laboratoire à la Johns Hopkins School of Medicine a étudié la biologie de base des coronavirus pendant des années, a rejoint Samuel Volkin, pour une brève discussion sur ces résultats et de leur signification dans les efforts pour se protéger contre la propagation du virus. La conversation a été modifiée pour plus de clarté et de longueur.

Volkin : Selon cet article, il semble que le COVID-19 puisse potentiellement vivre sur des surfaces pendant des jours. Dans quelle mesure devrions-nous nous inquiéter de notre risque d'être infecté simplement en touchant quelque chose avec lequel une personne infectée était en contact il y a quelques jours?

Machamer : Ce qui a attiré beaucoup de médias est que le virus peut persister sur du plastique pendant 72 heures, ce qui semble vraiment effrayant. Mais ce qui est plus important, c'est la quantité de virus qui reste. C'est moins de 0,1% du matériel viral du départ. L'infection est théoriquement possible mais peu probable aux niveaux restant après quelques jours. Les personnes ont besoin de savoir cela.

Alors que l'étude du New England Journal of Medicine a révélé que le COVID-19 peut être détecté dans l'air pendant 3 heures, dans la nature, les gouttelettes respiratoires coulent au sol plus rapidement que les aérosols produits dans cette étude. Les aérosols expérimentaux utilisés dans les laboratoires sont plus petits que ce qui sort d'une toux ou d'un éternuement, ils restent donc dans l'air au niveau du visage plus longtemps que les particules plus lourdes le seraient dans la nature.

Quelle est la meilleure façon de me protéger, sachant que le virus qui cause le COVID-19 vit sur les surfaces?
Vous êtes plus susceptible d'attraper l'infection par l’air si vous êtes à côté d'une personne infectée que d'une surface. Le nettoyage des surfaces avec un désinfectant ou du savon est très efficace car une fois que la couche de surface huileuse du virus est désactivée, le virus ne peut plus infecter une cellule hôte. Cependant, il ne peut y avoir de surabondance de prudence. Rien de tel ne s'est jamais produit auparavant.

Les directives du CDC sur la façon de vous protéger comprennent :

  • Nettoyez et désinfectez les surfaces avec lesquelles de nombreuses personnes entrent en contact. Il s'agit notamment des tables, poignées de porte, interrupteurs d'éclairage, plans de travail, poignées, bureaux, téléphones, claviers, toilettes, robinets et éviers. Évitez de toucher les surfaces à contact élevé en public.
  • Lavez-vous souvent les mains à l'eau et au savon pendant au moins 20 secondes immédiatement lorsque vous rentrez chez vous d'un endroit public comme la banque ou le supermarché.
  • Lorsque vous êtes dans un espace public, mettez une distance de 2 mètres entre vous et les autres.
  • Plus important encore, restez à la maison si vous êtes malade et contactez votre médecin.
Il y a eu des spéculations qu'une fois la saison estivale arrivée et le temps va se réchauffer, le virus ne survivra pas, mais nous ne savons pas encore si c'est vrai.

Les conditions météorologiques ou la température intérieure affectent-elles la survie du COVID-19 sur les surfaces?
Il n'y a aucune preuve dans un sens ou dans l'autre. La viabilité du virus en exposition à la chaleur ou au froid n'a pas été étudiée. Mais il convient de souligner que l'étude du New England Journal of Medicine a été réalisée à environ la température ambiante, 21-23°C.

Comment le COVID-19 se compare-t-il aux autres coronavirus et pourquoi voit-on tant de cas en plus?
Le SRAS-CoV-2 se comporte comme un coronavirus respiratoire typique dans les mécanismes de base de l'infection et de la réplication. Mais plusieurs mutations lui permettent de se lier plus étroitement à son récepteur hôte et d'augmenter sa transmissibilité, ce qui le rendrait plus contagieux.

L'étude du New England Journal of Medicine suggère que la stabilité du SRAS-CoV-2 est très similaire à celle du SRAS-CoV1, le virus qui a provoqué l'épidémie mondiale de SRAS en 2002-2003. Mais, les chercheurs croient que les personnes peuvent transporter des charges virales élevées du SRAS-CoV-2 dans les voies respiratoires supérieures sans connaître aucun symptôme, leur permettant de transmettre le virus tout en étant asymptomatique.

mardi 31 mars 2020

 Plats à emporter et les repas livrés à domicile et sécurité des aliments. Un exemple en Chine

L’Anses nous prodigué des excellents conseils, comme à son habitude, dans Coronavirus et alimentation, courses, nettoyage,les recommandations de l’Anses, mais l’AFSCA de Belgique va un peu plus loin et souligne le souci des « Plats à emporter et les repas livrés à domicile en toute sécurité … alimentaire » en cette période de confinement :
Etant donné les mesures prises par le gouvernement dans le cadre du coronavirus, l’AFSCA souhaite rappeler aux consommateurs quelques règles de base lors de denrées alimentaires ou de repas livrés à la maison.
  • Passez à table après réception s’il s’agit d’un repas chaud. Si vous ne les consommez pas tout de suite, réchauffez-les suffisamment (au moins à 60°C) avant consommation et suivez les éventuelles consignes du restaurateur ou livreur.
  • Pour les plats froids qui ne seront pas consommés tout de suite, placez-les au frigo jusqu’au moment de servir ;
  • Ne conservez ces restes alimentaires que 24 à 48 heures au maximum, selon le type de produit.
  • Ne congelez pas ces restes.
Les matériaux en contact avec les denrées alimentaires
Les matériaux utilisés par un professionnel pour emballer les plats et denrées alimentaires doivent être adaptés pour entrer en contact avec les denrées alimentaires (plats, emballages, seaux, …). Ce symbole ci-contre en est la preuve.

Allergènes
Vous devez pouvoir être informé(e) de la présence du ou des allergènes contenus dans les produits que vous avez commandés (par exemple : « œuf » dans une préparation de pâtes).
L’information peut vous être communiquée soit de manière écrite (sur le menu, sur l’étiquette, …), soit oralement.

Voici donc un article qui relate « Une éclosion à Salmonella attribuable à des aliments commandés en ligne », source article de Joe Whitworth paru le 31 mars 2020 dans Food Safety News.
Selon un nouvel article, dix personnes ont été rendues malades par Salmonella lié à des cuisses de poulet dans une ville chinoise après avoir mangé des aliments commandés en ligne à la mi-2018.

Les chercheurs ont di que l'investigation met en évidence le rôle des plateformes de livraison d’aliments en ligne en tant que nouveau mode de transmission des maladies d'origine alimentaire. La collaboration entre les agences de santé publique et les plateformes de livraison d’aliments en ligne est essentielle pour une intervention rapide et pour limiter l'ampleur des épidémies.

De fin juin à début juillet 2018, 10 cas de maladies diarrhéiques ont été signalés dans deux hôpitaux du district de Nanshan à Shenzhen, en Chine. Cette épidémie était soupçonnée d'être d'origine alimentaire et a été notifiée au Centre de contrôle et de prévention des maladies de Shenzhen (CDC de Shenzhen), selon l'étude publiée dans Emerging Infectious Diseases.

Les 10 patients étaient des étudiants universitaires souffrant de diarrhée et de fièvre. Sept d'entre eux ont également signalé des nausées et des vomissements. Les cas provenaient de six collèges différents de la même université mais vivaient dans des dortoirs différents et ne se connaissaient pas.

De la préparation des aliments à la livraison
Cependant, un après-midi, tous avaient consommé une livraison d’aliments composé de cuisses de poulet avec du riz dans le même restaurant près de l'université, commandée via une plate-forme de livraison en ligne pendant une période de six heures de midi à 18 heures.

Les aliments ont été précuits une heure avant les commandes prévues et laissés à température ambiante, puis expédiés à la réception des commandes et livrés dans une heure à température ambiante de 29°C à l'aide d'un sac de rangement en lin.

Le temps écoulé entre la préparation des aliments et la livraison à température ambiante était de deux heures, ce qui a potentiellement permis à Salmonella Enteritidis de se multiplier suffisamment et de provoquer des maladies.

Au total, 21 échantillons ont été prélevés au cours des investigations de laboratoire et environnementales, y compris des échantillons de tampons anaux de sept patients et 14 échantillons du restaurant impliqué (six échantillons de cuisses de poulet, quatre sur le personnel, deux sur des ustensiles de cuisine et deux sur d'autres aliments).

De ces échantillons, neuf étaient positifs pour Salmonella Enteritidis, qui a été isolée de cinq cuisses de poulet et de quatre patients.

Un examen des profils d'électrophorèse en champ pulsé (PFGE) existant dans la base de données locale de Shenzhen CDC PulseNet a montré que cinq isolats de Salmonella Enteritidis provenant de cas sporadiques dans le mois avant que l'épidémie ne partage le même profil. La surveillance de routine a identifié cinq isolats sporadiques supplémentaires présentant le même profil PFGE dans le mois suivant l'épidémie. Cependant, aucun lien épidémiologique n'a été retrouvé entre aucun des 10 cas sporadiques et l'éclosion.

L'analyse des cas groupés basée sur le polymorphisme mononucléotidique (SNP) du séquençage du génome entier (WGS) a montré que tous les isolats associés à l'épidémie étaient génétiquement étroitement liés les uns aux autres. Une comparaison entre les 10 isolats sporadiques et l'un des isolats associés à l'éclosion a indiqué que les cas sporadiques ne faisaient pas partie de l'éclosion.

Une nouvelle façon de propager les maladies d'origine alimentaire
La dynamique complexe des réseaux de distribution d’aliments en ligne pourrait déboucher sur un nouveau moyen de propagation des maladies d'origine alimentaire et poser des effets jusque-là inconnus sur la santé publique, selon les chercheurs.

« Contrairement aux restaurants traditionnels, la livraison des aliments, repas, plats, etc., en ligne pourrait envoyer des aliments potentiellement contaminés à travers de vastes zones géographiques dans une ville en peu de temps pour provoquer des épidémies à grande échelle », selon l’article. La livraison de repas ou plats en ligne présente également des risques supplémentaires pour la sécurité des aliments, notamment une mauvaise manipulation et une température de stockage pendant le transport.

Une nouvelle caractéristique de l'épidémie était que les patients ont consommé des aliments de la même origine mais ils étaient isolés les uns des autres, par rapport aux éclosions typiques qui impliquent généralement des restaurants ou des événements de restauration au sein d'une famille ou d'un groupe. D'autres cas pourraient être plus susceptibles d'être oubliés au cours de l'enquête épidémiologique.

« Cependant, les informations détaillées associées aux commandes de produits alimentaires, telles que le délai de commande et de livraison, les produits alimentaires commandés et les noms et adresses du commerçant et du consommateur, seraient toutes enregistrées électroniquement sur la plateforme de livraison de produits alimentaires en ligne. Par conséquent, un niveau de détail aussi remarquable serait très précieux pour les investigations prospectives sur les épidémies », ont rapporté des chercheurs.

Complément du 2 avril 2020. On lira ce document de la FAO, Q & R : Les effets de la pandémie du COVID-19 sur l’alimentation et l’agriculture.