Voici un article
qui vient de paraître dans PLOS
ONE
et qui concerne « La cuisson
du poulet à la maison: approches courantes ou recommandées pour
juger de la cuisson peuvent ne pas assurer une inactivation
suffisante des agents pathogènes ».
« Vous
pensez que votre poulet est bien cuit ? Il n'est pas bien cuit (ou
alors il est brûlé) »,
source Doug
Powell du barfblog.
Environ
un tiers des éclosions de maladies d'origine alimentaire en Europe
sont contractées à la maison et la consommation de poulet
insuffisamment
cuit fait partie des pratiques de consommation associées à la
maladie. Le but de cette étude était de déterminer si les
pratiques réelles et recommandées pour surveiller la cuisson du
poulet sont sûres.
Soixante-quinze ménages européens de cinq pays européens (France, Norvège, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni) ont été interviewés et filmés pendant la cuisson du poulet dans leurs cuisines privées, y compris des jeunes hommes célibataires, des familles avec nourrissons/pendant la grossesse et des personnes âgées de plus de soixante-dix ans.
Soixante-quinze ménages européens de cinq pays européens (France, Norvège, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni) ont été interviewés et filmés pendant la cuisson du poulet dans leurs cuisines privées, y compris des jeunes hommes célibataires, des familles avec nourrissons/pendant la grossesse et des personnes âgées de plus de soixante-dix ans.
Un
sondage
Internet
transnational a recueilli les pratiques de cuisson du poulet dans 3
969 foyers
domestiques.
Dans une cuisine de laboratoire, des filets de poitrine de poulet ont
été injectés avec des cocktails de Salmonella
et de
Campylobacter
et cuits à des températures à cœur entre 55°C
et 70°C.
La survie microbienne au
cœur et la surface de la viande a été déterminée. Dans une
expérience parallèle, la couleur du cœur
de la viande,
la couleur du jus et la texture ont été enregistrées. Enfin, une
gamme de thermomètres de cuisson du marché grand public a été
évaluée.
L'étude
sur le terrain a identifié neuf approches pratiques pour décider si
le poulet était correctement cuit. Parmi celles-ci,
la vérification de la couleur de la viande était couramment
utilisée et perçue comme un moyen d'atténuer les risques chez les
consommateurs. Pendant ce temps, le poulet était perçu comme étant
hédoniquement vulnérable à un long temps de cuisson. Le
sondage
quantitatif
a révélé que les ménages vérifient généralement l'état de
cuisson de la couleur intérieure (49,6%) et/ou de la texture
intérieure (39,2%) de la viande. Les jeunes hommes dépendent plus
souvent de la couleur extérieure de la viande (34,7%) et moins
souvent de
la couleur du
jus (16,5%) que les personnes âgées (>65 ans; respectivement,
25,8% et 24,6%,). L'étude en laboratoire a montré que le changement
de couleur de la viande de poulet s'est produit en dessous de 60°C,
ce qui correspond à une réduction de moins de 3 log de Salmonella
et de
Campylobacter.
À la
température à
cœur
de 70°C,
des agents pathogènes ont survécu à la surface du filet sans
contact avec la poêle. Aucune corrélation entre la texture de la
viande et l'inactivation microbienne n'a été retrouvée.
Une
minorité de répondants a utilisé un thermomètre pour aliments, et
le
souci rencontré
avec des
thermomètres de cuisson à usage domestique était le temps long de
réponse.
En
conclusion, les recommandations des autorités sur la surveillance de
la cuisson du poulet et les pratiques actuelles des consommateurs ne
garantissent pas la réduction des agents pathogènes à des niveaux
sûrs.
Pour
le cuisinier domestique, déterminer le degré de cuisson est à la
fois une question d'éviter les dommages potentiels et d'obtenir un
repas agréable. Il est discuté de la façon dont le manque d'une
« règle empirique » ou d'outils faciles pour vérifier
une cuisson sûre au niveau du consommateur, ainsi que les
différences nationales dans les niveaux de contamination, la culture
alimentaire et l'économie, rendent difficile l'élaboration de
recommandations internationales qui sont à la fois sûres et
facilement mis en œuvre.
Dans la conclusion, les auteurs notent,
En
conclusion, les pratiques des consommateurs pour surveiller la
cuisson du poulet cuit ne sont pas toujours sûres.
Par
exemple, certains consommateurs utilisent la couleur intérieure de
la viande ou de la texture pour juger de la cuisson, mais ces
approches ne garantissent pas que les agents pathogènes sont
inactivés.
De
nombreux consommateurs étaient préoccupés par la jutosité du
poulet, et les problèmes de sécurité sanitaire peuvent avoir une
priorité plus faible que le goût. Il est préoccupant de constater
que les conseils des autorités ou des organisations travaillant sur
la communication en matière de sécurité sanitaire des aliments à
l'intention des consommateurs ne sont pas toujours sûrs ou
susceptibles d'être adoptés par les consommateurs.
Par
exemple, l'utilisation de thermomètres alimentaires pour mesurer la
température à cœur est souvent recommandée, mais cette approche
n'est pas seulement difficile à appliquer dans la pratique, elle
n'est pas non plus sûre car les bactéries peuvent survivre à la
surface même à des températures à cœur appropriées.
Pour
développer des conseils aux consommateurs plus sûrs et plus
adoptables, une analyse des risques basée sur des données couvrant
le niveau de pathogènes dans plusieurs produits de volaille crus et
à partir de plusieurs méthodes de préparation, combinée avec
diverses pratiques de consommation doit être menée.
Les
messages sur la sécurité des
aliments
destinés aux consommateurs européens devraient être conçus pour
réduire le risque, mais également tenir compte des pratiques et des
préférences actuelles des consommateurs pour obtenir l'adoption.
Pour
le moment, l'accent devrait être mis sur le traitement thermique
approprié de toutes les surfaces (friture de toutes les surfaces de
viande ou cuisson en sauce). Une combinaison de jugement de la
couleur (pâle pour les filets de poulet) et de développement d'une
structure fibreuse dans la partie la plus épaisse de la viande de
poulet doit également être recommandée.
NB :
L’article est disponible gratuitement et intégralement.
Commentaire :
Si la même étude était faite sur la cuisson du steak haché, ce ne
serait pas triste ...
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