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lundi 30 septembre 2019

Le numérique invite à changer de comportement en matière de sécurité des aliments, selon Franck Yiannas de la FDA


« FDA Frank: le numérique invite à changer de comportement en matière de sécurité des aliments », source Doug Powell du barfblog.

Jeu de mots amical de Doug Powell qui appelle Franck Yiannas, FDA Franck, étant donné ses nouvelles fonctions au sein de la FDA.

Tom Karst, de The Packer a écrit que donnant des détails sur la nouvelle ère plus intelligente en matière de sécurité des aliments, le vice-commissaire à la politique et à la politique et à la réponse alimentaire de la Food and Drug Administration, Frank Yiannas, s'est exprimé le 18 septembre à la conférence United Fresh à Washington.

Avant de rejoindre la FDA en décembre dernier, Yiannas était vice-président pout la sécurité des aliments chez Walmart de 2008 à 2018.
Et aussi chez Disney à Orlando avant cela.

Yiannas a déclaré que le travail de la FDA sur la sécurité des produits était au cœur de son travail depuis son arrivée à l’agence.

Il a félicité les entreprises alimentaires pour leur contribution à la sécurité des aliments et a déclaré que le partenariat public-privé sur les efforts en matière de sécurité des aliments devait encore se renforcer dans ce qu'il a appelé une nouvelle ère de sécurité des aliments plus intelligente qui devrait débuter en 2020.

« Le commissaire de la FDA m'a demandé de continuer à diriger nos efforts en matière de modernisation », a déclaré Yiannas. « Nous avons parcouru un long chemin depuis 2011, mais il reste encore du travail à faire. »

« La traçabilité basée sur les technologies et la réponse aux épidémies basée sur les technologies seront l'un des domaines prioritaires de la nouvelle ère de la sécurité des aliments plus intelligente », a déclaré Yiannas.

Bien que les produits présentent un bilan de sécurité sanitaire impressionnant dans l'ensemble, il a déclaré qu'il y avait des points faibles dans la chaîne d'approvisionnement.

« Ce que j’ai appris au fil des ans, et particulièrement de mon point de vue privilégié avec la plus grande entreprise du monde, c’est que j’estime que le talon d’Achille du système alimentaire est la traçabilité et la transparence », a-t-il déclaré.

Il a noté que lors de l'épidémie de maladies d'origine alimentaire liée aux épinards en 2006 et de l'épidémie liée à la laitue romaine en 2018, la traçabilité avait été un problème.

« Cela semble étrangement similaire presque une décennie plus tard », a-t-il déclaré. « Et nous devons toujours faire ces avis très larges aux consommateurs. »

La technologie des registres distribués ou block chain peut faire partie de la solution, a-t-il déclaré, mais ce n'est pas l'objectif.

« Il ne s'agit pas de technologie, il s'agit de résoudre certains de nos nombreux problèmes de santé publique », a-t-il déclaré.

Contribuer aux efforts visant à créer une culture de la sécurité des aliments parmi les producteurs, les distributeurs d’aliments et les consommateurs est un autre élément du plan de la nouvelle ère, a-t-il déclaré.

« Ce que j’ai appris au fil des ans, c’est qu’il est impossible de progresser sans changer et influencer les comportements », a-t-il déclaré, soulignant l’importance des « numérique » pour encourager les bons comportements.

mercredi 31 juillet 2019

Steaks hachés frauduleux : Après le rapport du Sénat, voici venir l’heure des responsabilités



Le blog a déjà consacré plusieurs articles aux steaks hachés frauduleux, 1, 2, 3, 4 et 5 et ce n’est pas fini tant cette affaire illustre les carences des contrôles, n'est-ce pas Monsieur le ministre de l'agriculture ... il n'y a pas que la sécheresse!

Un article de Wladimir Garcin-Berson dans Le Figaro du 29 juillet 2019 a attiré mon attention, « Affaire des steaks hachés frauduleux: un rapport dénonce la «négligence» de l’État ».
Contrôles jugés insuffisants, État « défaillant », origine de la viande impossible à déterminer… le constat des élus est sans appel. Réalisé sous l’égide du sénateur (groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste) Fabien Gay, le document salue tout d’abord le « professionnalisme, la vigilance et la réactivité » des associations - les Restos du cœur, la Croix-Rouge, le Secours populaire et la Fédération française des banques alimentaires -, qui ont été les premières à repérer le problème posé par les steaks hachés de « très mauvaise qualité » achetés dans le cadre du Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD). « Il n’est pas acceptable qu’en France, des produits présentant de tels défauts de composition aient pu être distribués aux associations caritatives », sanctionne la commission des Affaires économiques du Sénat 
Au total, 457 tonnes de steaks hachés achetés via le FEAD ont été distribuées aux bénéficiaires, sur les 1436 tonnes livrées, rappelle le document. La totalité des échantillons étudiés par la DGCCRF ont présenté des «non-conformités majeures» à la réglementation ainsi qu’au cahier des charges de l’appel d’offres publié et géré par l’agence FranceAgriMer. Traces de poulet, échantillons d’abats, protéines extraites de végétaux, amidon… la viande était de « mauvaise qualité », avec un « excès de gras » et des « anomalies » en grand nombre.

Ensuite, le rapport revient sur les contrôles qualitatifs sur les produits, et estime que ceux-ci sont insuffisants et mal réalisés. « L’empilement [des contrôles actuels] n’a pas empêché la distribution » des steaks hachés frauduleux, impliquant qu’ils doivent être remaniés, considèrent les sénateurs. Ils appellent donc à renforcer les autocontrôles réalisés par le fabriquant lui-même, puis à « remettre l’administration au cœur des contrôles » sanitaires. Face à cela, le document suggère de multiplier les contrôles aléatoires réalisés par FranceAgriMer pour les denrées FEAD, et de rétablir des «contrôles gustatifs obligatoires pour tous les produits lors des appels d’offres».
Signe des manquements dans le système de contrôle actuel: le fabriquant polonais, Biernacki, n’avait pas été contrôlé dans ses locaux depuis 2013, « alors qu’il a été un producteur régulier pour des marchés publics sur les steaks hachés » et qu’il avait « connu en 2015 un problème de salmonelle », s’est insurgé Fabien Gay sur sa page Facebook.
 La directrice de FranceAgriMer, Christine Avelin, a estimé de son côté que cette affaire devra permettre de « perfectionner le processus » de contrôle et d’alerte des denrées.
Trop c’est trop, c’est consternant ! Quel langage méprisant, alors que si FranceAgriMer avait fait son job et de même les services chargés des contrôles, tout cela ne serait pas arrivé …
Une fois l’enquête terminée, Bercy compte transmettre ce dossier au procureur, afin d’envoyer un message de fermeté aux entreprises: « les faits mis en évidence sont susceptibles d’être qualifiés de tromperie en bande organisée, ce qui constitue un délit pénal » sévèrement réprimé, ont précisé les services de l’État. » 
Et qui va sanctionner les manques de contrôles des services de l’Etat ?

Certes, le rôle de la commission des affaires économiques du Sénat « n'est pas de s'ériger en tribunal. Toutefois, sa mission est bien, lors de l'occurrence d'une crise, d'avoir une vision exhaustive des faits afin de repérer les principaux dysfonctionnements qui ont mené à cette situation. »

mardi 30 juillet 2019

Lecture de vacances conseillée: Le rapport sur la qualité des steaks hachés distribués dans le cadre du FEAD


Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Le blog a déjà consacré plusieurs articles aux steaks hachés frauduleux, 1, 23 et 4. Le blog conseille aux différents directeurs généraux du ministère de l'agriculture et au ministre lui-même cette saine lecture pendant leurs vacances d'été, ils pourront sans doute méditer sur le sens du mot responsabilité, et si ce mot a un sens, en tirer les conséquences ...

Voici « Affaire des « faux steaks hachés » : les défaillances de l'État doivent être corrigées », source Sénat.

Rapport d'information de M. Fabien GAY, fait au nom de la commission des affaires économiques sur la qualité des steaks hachés distribués dans le cadre du Fonds européen d'aide aux plus démunis (FEAD). Rapport n° 695 (2018-2019).

La synthèse du rapport est ici.
Les quatre associations habilitées à distribuer des denrées alimentaires dans le cadre du fonds européen d'aide aux plus démunis (FEAD) devaient recevoir, en 2018/2019, de l'attributaire d'un appel d'offres lancé par FranceAgriMer, plus de 1 400 tonnes de steaks hachés de bœuf surgelés.

À compter du 6 février 2019, les associations ont alerté les administrations compétentes de la présence d'éléments étrangers dans la viande. 
Après confirmation par les services sanitaires de l'État de l'absence de risques sanitaires sur ces produits, les associations, par leur analyse, ont confirmé la présence d'un problème de composition du steak haché. En conséquence, elles ont décidé, de leur propre chef, de stopper la distribution de steaks hachés entre le 8 et le 12 avril 2019. 
Les prélèvements réalisés a posteriori par les enquêteurs de la DGCCRF ont finalement conclu que tous les échantillons n'étaient conformes ni à la réglementation européenne ni au cahier des charges.
La détermination des responsabilités individuelles dans cette affaire relève désormais du ressort de la justice. 
Le rôle d'une assemblée parlementaire n'est pas de s'ériger en tribunal. Toutefois, sa mission est bien, lors de l'occurrence d'une crise, d'avoir une vision exhaustive des faits afin de repérer les principaux dysfonctionnements qui ont mené à cette situation. 
Si la commission a souhaité appréhender de façon globale l'ensemble des faits, c'est au profit d'une réflexion prospective sur une évolution des procédures en place afin que soient évitées des situations de même nature pouvant entraîner, à l'avenir, des conséquences potentiellement encore plus graves. 
Sommaire

vendredi 26 juillet 2019

Scandale des steaks hachés frauduleux: Revue de presse sur un Etat jugé défaillant ...

Après un article hier sur le sujet, voici quelques titres de la presse sur ce scandale des steaks hachés frauduleux dont on peut raisonnablement penser que cela ne doit pas rester sans conséquence pour ceux qui sont censés exercer des responsabilités au sein du ministère de l'agriculture ...

jeudi 25 juillet 2019

Steaks hachés frauduleux: Bonjour les dégâts!


Le blog vous en avait déjà parlé ici et ici

Cela étant, vous ne trouverez pas l'information développée ci-après sur le site du ministère de l'agriculture qui nous a narré le 23 juillet 2019 du rôle des « missions de la Brigade nationale d’enquêtes vétérinaires et phytosanitaires (BNEVP) », un vrai téléscopage d'informations:
La Brigade nationale d’enquêtes vétérinaires et phytosanitaires (BNEVP) est l'unité d'investigation de la Direction générale de l'alimentation (DGAL). Elle intervient sur l'ensemble du territoire pour lutter contre la délinquance organisée, notamment les trafics de sécurité sanitaire des aliments, d'identification des animaux domestiques, de santé des animaux et des végétaux vivants, de médicaments vétérinaires et de produits phytopharmaceutiques interdits ou falsifiés.
Qu’a-t-elle fait dans l’histoire des steaks hachés frauduleux dont on nous dit, voir plus loin, que la situation est encore pire que ce que nous savions déjà !

Ou bien on lira aussi du même ministère, Sécurité sanitaire des aliments : comprendre le dispositif de contrôle et de veille, oh oui, on aimerait bien comprendre, surtout quand il ne fonctionne pas!

La France Agricole rapporte que dans l'affaire des steaks hachés frauduleux, la défaillance de l’Etat épinglée.
Origine de la viande impossible à déterminer, contrôles insuffisants, État « défaillant » : la commission des Affaires économiques du Sénat a livré mercredi un rapport accablant dans l’affaire des steaks hachés frauduleux fournis à des associations caritatives. 
« Personne ne peut aujourd’hui déterminer l’origine de la viande contenue dans les steaks hachés distribués dans le cadre du marché public incriminé », indique ce rapport.

Le communiqué du Sénat sur un rapport* concernant ces steaks hachés frauduleux est sans appel, « Affaire des « faux » steaks hachés distribués aux plus démunis - La réaction de l’État n’était pas à la hauteur pour la commission des affaires économiques du Sénat ».
Comment en est-on arrivé là ? Comment en est-on arrivé à distribuer aux associations caritatives des steaks hachés contenant des estomacs, des amygdales, du cartilage et des cœurs de bœuf, du soja, de l’amidon, ainsi que des morceaux de viandes déjà transformées réutilisés pour l’occasion, notamment du poulet ?

Sans préjuger le fond de l’affaire, à savoir une éventuelle qualification de tromperie, le rapport, adopté le mercredi 24 juillet 2019 par la commission des affaires économiques, constate que les administrations compétentes avaient les moyens de limiter les effets de la crise, voire de l’éviter. 
Pour Fabien Gay, rapporteur, « malgré les réactions remarquables des associations caritatives qui ont permis d’arrêter rapidement la distribution de ces produits, l’affaire était inévitable tant les défaillances des procédures de gestion du fonds européen d’aide aux plus démunis étaient nombreuses ».  
Les dysfonctionnements ont porté à la fois sur les appels d’offres initiaux, qui n’assurent pas la traçabilité des matières premières, et sur les contrôles effectués par les services de l’État. 
Malgré des alertes à répétition portant sur l’industriel polonais produisant les steaks hachés depuis des années, notamment en 2015 au sujet de la présence de salmonelles, le dernier contrôle sur place par l’administration date par exemple de 2013 alors que les services sont censés contrôler chaque industriel au moins une année sur deux. 
De même, les autorités pilotant le FEAD (Fonds européen d’aide aux plus démunis) ont seulement commandé fin mai des analyses sur les steaks hachés incriminés, alors que les associations et la DGCCRF avaient déjà les résultats de leurs propres laboratoires et que les premières alertes ont été émises début février.  
En outre, les associations se sont senties bien « seules » dans la gestion de la crise, les services de l’État estimant qu’une fois les denrées livrées, elles étaient responsables des conséquences de leur distribution. 
 Pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise, la commission des affaires économiques propose 18 recommandations opérationnelles suivant quatre axes prioritaires :
  • renforcer les appels d’offres afin qu’ils ne favorisent plus une course au moins disant tarifaire au détriment de la qualité des denrées, en exigeant davantage de critères pour les attributaires et en favorisant un approvisionnement plus local ;
  • limiter le carcan administratif pesant sur les associations pour recentrer les moyens de contrôles vers les analyses sur les produits ;
  • mettre en place une procédure d’alerte pilotée par l’administration en cas de crise, seule à même d’interrompre rapidement la distribution des produits sur l’ensemble du territoire ;
  • octroyer des aides en urgence aux associations qui, pour lutter contre les effets de cette affaire dont elles sont pourtant les principales victimes, supportent un coût potentiel d’un million d’euros.
La commission des affaires économiques est présidée par Mme Sophie Primas (Les Républicains – Yvelines). Le rapporteur est M. Fabien Gay (groupe CRCE - Seine-Saint-Denis).

Faux steaks : le sénateur Fabien Gay pointe « une triple défaillance de l’État »
Un rapport sénatorial d’information, auquel nous avons eu accès, vient éclairer notre enquête sur les faux steaks livrés à des associations par FranceAgriMer… et ses conclusions indiquent que la situation est encore pire que ce que nous savions déjà ! 
En réalité, le rapport conclut : « Le plan de contrôle actuel est incontestablement défaillant ». Et pour cause, outre les trois emplois à temps plein consacrés aux vérifications, surtout administratives, FAM ne dépense que 300.000 euros par an pour contrôler 85 millions d’euros d’achats alimentaires, soit 0,3% du budget. 
Au travers l'Etat qui est épinglé, bien entendu, les regards devraient sans tarder se tourner vers le ministre de l'agriculture et ses absences de contrôles ....

Alors quelle suite sera donnée à ce rapport, on me dit qu'un ministre démissionne pour moins que ça, ce serait à mon sens une bonne chose, car, à quoi bon être responsable d'un ministère qui a failli et ne pas prendre ensuite ses responsabilités ...


*Le rapport sur la qualité des steaks hachés distribués dans le cadre du Fonds européen d'aide aux plus démunis (FEAD). Rapport d'information No 695 de M. Fabien GAY, fait au nom de la commission des affaires économiques (Ce document n'est pas disponible au format électronique).