samedi 2 février 2019

Excellente communication entre la France et la Belgique à propos des rappels des produits de nutrition infantile, 6 jours de retard !

Le 24 janvier 2019, la DGCCRF rapportait :
Avis de rappel de produits de nutrition infantile de la marque Modilac pour une suspicion d’infection à Salmonella poona
Le 25 janvier 2019, la DGCCRF rapportait :
Avisde rappel de produits de nutrition infantile de marque PICOTAR  pour suspicion d’infection à Salmonella poona
Dans ce dernier communiqué, il était indiqué ce qui suit,
La DGCCRF procède à la vérification d’effectivité des mesures de rappel et à l’information de ses homologues européens et étrangers, au moyen du réseau RASFF. Les investigations menées par la DGCCRF se poursuivent, en lien avec les autorités espagnoles, afin d’obtenir tout élément utile, en particulier relatifs à la traçabilité des fabrications de l’usine concernée.
Toujours pas de communication ou d'information au RASFF à ce jour mais voilà que le 1er février 2019, l'AFSCA informe ainsi les consommateurs belges, soit près de 6 jours après les avis de rappels en France :
L'AFSCA informe et demande aux parents ayant acheté des produits de nutrition infantile des marques Modilac et Picot AR, vendus en France et en ligne, de ne plus les donner à consommer à leurs enfants.

L’AFSCA a été informée de la présence de deux bébés malades en Belgique qui avaient, entre autres, consommé des produits de nutrition infantile achetés en France de la marque Modilac, quelques heures avant l’apparition des symptômes.

Suite à notre enquête, il est apparu que la consommation de produits de nutrition infantile de la marque Modilac était la cause des symptômes d’un des deux enfants malades. Le 24 janvier, en France, plusieurs produits de nutrition infantile des marques Modilac et Picot AR ont fait l’objet d’un rappel car ces produits vendus sur le marché français pouvaient être contaminés par la bactérie Salmonella poona. Les produits concernés ne sont pas distribués sur le marché belge. Ils sont distribués en France exclusivement en pharmacies et via plusieurs associations caritatives, ou commercialisés sur des sites de vente en ligne.

Par mesure de précaution, l'Agence alimentaire souhaite informer les consommateurs belges qui auraient achetés en France ou via un site en ligne les produits concernés par ce rappel (source : DG de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes).

Plus d’informations sur les produits concernés :

L’AFSCA demande aux parents qui ont acheté ces produits en France ou via la vente en ligne de ne plus les utiliser. Dans tous les cas, si un enfant présente des symptômes de toxi-infection alimentaire (diarrhée éventuellement accompagnée de fièvre, vomissements, maux de tête et/ou douleurs abdominales), les parents sont invités à contacter un médecin dans les meilleurs délais.

L’AFSCA a pris contact avec les autorités sanitaires françaises et les administrations concernées pour, ensemble, suivre la situation de près.

L’AFSCA communique activement sur les rappels de produits via la presse nationale, son site internet, ses bulletins d’information et ses médiaux sociaux. Ces rappels de produits concernent des produits vendus sur le marché belge.

L'AFSCA insiste régulièrement sur le fait que les consommateurs doivent être conscients que les achats en ligne à l’étranger ne sont pas toujours sûrs (par exemple, des produits non conformes fabriqués dans un pays tiers et livrés directement aux consommateurs).
Pour les produits achetés à l'étranger, tant dans les magasins que via des sites internet étrangers (vente en ligne), nous conseillons aux consommateurs de s'informer des risques éventuels en consultant les sites internet des autorités sanitaires étrangères. 
Complément au Luxembourg. Contrairement à ce que les autorités du Luxembourg rapportent :

Les autorités de sécurité alimentaires ont été informées par le système d'alerte rapide d'un rappel en France de produits de nutrition infantile de la marque Modilac en raison d’une suspicion d’infection à Salmonella poona.


La France n'a toujours pas notifié quoi que ce soit au RASFF de l'UE ...

Quand les microbes font un bon café !


Selon une étude publiée le 1 er février dans la revue Applied and Environmental Microbiology, lors du traitement des grains de café, des temps de fermentation plus longs peuvent donner un meilleur goût, contrairement aux idées reçues. Les bactéries lactiques jouent un rôle positif important dans ce processus. D'autres espèces de microbes peuvent également jouer un rôle dans ce processus, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre leur rôle.

« Une tasse de café est le produit final d'une chaîne d'opérations complexe: agriculture, transformation après récolte, torréfaction et brassage », a déclaré le chercheur principal Luc De Vuyst, professeur de microbiologie industrielle et de biotechnologie alimentaire à la Vrije Universiteit Brussel, Bruxelles, Belgique.
« Il existe plusieurs variantes de traitement après récolte, parmi lesquelles le traitement par voie humide et le traitement par voie sèche sont les plus courants. » Le traitement par voie humide - couramment utilisé pour l'Arabica et les cafés de spécialité - est l'étape qui inclut la fermentation.


« Nous avons effectué la recherche dans une ferme expérimentale en Équateur selon une approche multiphasique englobant les analyses microbiologique, métabolomique et sensorielle », a dit le Dr De Vuyst.

La fermentation était d'une importance particulière. Au cours de la fermentation prolongée, les leuconostocs, un genre de bactéries lactiques utilisées dans la fermentation du chou en choucroute et dans les levains, se sont décliné en lactobacilles, a déclaré le Dr De Vuyst. Les bactéries lactiques étaient déjà présentes avant la fermentation et ces lactobacilles tolérants à l'acide ont proliféré encore plus au cours de ce processus.

« Il est toutefois difficile d'établir un lien de causalité entre le microbiote et les composés volatils présents dans les grains, ces composés contribuant à l'odeur du café, car nombre de ces composés peuvent être d'origine métabolique microbienne, endogène ou d'origine chimique », a dit Dr. De Vuyst.

« Cependant, nous avons constaté l'impact des communautés microbiennes, en particulier des bactéries lactiques », a dit le Dr De Vuyst. « Elles ont produit des notes fruitées et peuvent avoir « eu un effet protecteur sur la qualité du café pendant la fermentation en raison de leur acidification de la masse en fermentation, fournissant un environnement microbien stable et empêchant ainsi la croissance de micro-organismes indésirables qui conduisent souvent à des arômes déplorables », a-t-il dit.
«De plus, les métabolites liés à la fermentation s'accumulent dans les grains de café, ce qui affecte la qualité des grains de café et donc la qualité sensorielle des cafés ainsi préparés » a dit le Dr De Vuyst.


Le Dr De Vuyst a souligné que l'influence de chaque étape du traitement sur le goût du café reste pour la plupart inconnue. « Nous étions conscients de la présence de nombreux micro-organismes au cours de la fermentation du café en milieu humide: entérobactéries, bactéries lactiques, levures, bactéries acétiques, bacilles et champignons filamenteux », a dit le Dr De Vuyst, mais on ignore toujours comment la plupart des bactéries influencent ce processus.

Le travail était une collaboration entre la Vrije Universiteit Brussel et Nestlé Research. « Nestlé s'intéressait aux aspects fondamentaux du traitement du café, en particulier la chaîne de traitement après récolte, afin de le corréler avec le processus de torréfaction et bien sûr la qualité de la tasse finale », a déclaré le Dr De Vuyst.

Une curiosité, une épidémie de listériose associée à du lait au chocolat pasteurisé en Ontario


« Des responsables de l'Ontario décrivent en détail une éclosion inhabituelle à Listeria liée au lait pasteurisé », source CIDRAP News du 1er février 2019.

Du lait au chocolat pasteurisé - et non pas à base de lait cru – a été à l'origine d'une épidémie de listériose en Ontario en 2015 et 2016, selon une étude publiée dans Emerging Infectious Diseases.

En Ontario, environ 50 cas de listériose sont observés chaque année, la plupart des éclosions étant liées à la consommation de lait cru, de fromages à pâte molle ou d'autres produits laitiers non pasteurisés. En 2015 et 2016, les responsables ont confirmé 34 cas impliquant une hospitalisation chez 32 patients (94%) et 4 décès (12%), tous liés à du lait au chocolat pasteurisé conditionné. Des échantillons de lait recueillis auprès de distributeurs ont été testés positifs pour la souche épidémique de Listeria monocytogenes.

« La découverte de la cause de cette éclosion de listériose était difficile, car le lait au chocolat pasteurisé est un produit couramment consommé », ont déclaré les auteurs de l'étude. « Cette épidémie souligne que même les produits pasteurisés peuvent être contaminés par et favoriser la prolifération de L. monocytogenes lorsque la contamination est introduite après la pasteurisation. »

La possibilité de contamination après traitement thermique indique un besoin permanent de surveillance réglementaire et un système d'assurance qualité robustes, comprenant un échantillonnage de routine de l'environnement et des produits finis.

Comme le disent les auteurs,
Listeria monocytogenes est un formidable agent pathogène acquis principalement par le biais d'aliments contaminés. La listériose invasive est une maladie à déclaration obligatoire en Ontario, Canada; Environ 50 patients (0,4 cas/100 000 personnes) sont signalés chaque année depuis 2005. Des éclosions récentes de listériose en Amérique du Nord ont été associées à de la charcuterie, des fromages à pâte molle, des produits crus et des produits laitiers non pasteurisés. Cependant, les épidémies de listériose liées au lait de consommation pasteurisé sont rares.
Complément. Voir aussi cet article de Doug Powell du barfblog, On n'a jamais dit au public: 4 morts et 30 malades de Listeria dans du lait au chocolat pasteurisé en Ontario, novembre 2015 à juin 2016. 

Un nouveau test détecte la contamination bactérienne en 90 minutes, selon une étude


« Un nouveau test détecte la contamination bactérienne en 90 minutes, selon une étude », source Meatingplace du 2 février 2019.

Des chercheurs de l'Université Queen's à Belfast ont mis au point un nouveau test comprenant un biomarqueur enzymatique capable de détecter les marqueurs enzymatiques de maladies, appelés protéases, chez l'homme, les animaux et les produits alimentaires.

En utilisant cette approche, les protéases peuvent être détectées en 90 minutes sans recourir à du matériel de laboratoire compliqué ou coûteux et ne doivent pas nécessairement être réalisées en laboratoire, ont indiqué les chercheurs dans un communiqué de presse.


Les protéases sont essentielles à la croissance microbienne et sont responsables de la progression de nombreuses maladies. Les taux de protéases peuvent être très élevés dans l'urine des patients atteints de néphropathie diabétique ou sur les plaies infectées. Dans les aliments, les protéases produites par des bactéries contaminant la viande et les produits laitiers peuvent conduire à la rancidité, ainsi qu’à une diminution de la durée de conservation et de la qualité.

Le nanocapteur à base de nanoparticules d'or indique le moment où les protéases sont présentes lors d'une réaction visible de changement de couleur. L'approche a été testée sur du lait et de l'urine, mais elle pourrait être adaptée à plusieurs autres applications, ont rapporté les chercheurs.

Le chercheur principal, Cuong Cao, a déclaré que la portée potentielle du nouveau test est « énorme ».

« L'utilisation de molécules autres que la caséine pour recouvrir la surface a le potentiel de détecter d'autres types de biomarqueurs enzymatiques », a dit Cao. « [Cette nouvelle approche] pourrait changer le paysage de la détection et du diagnostic des biomarqueurs enzymatiques, ce qui aurait un impact non seulement sur la sécurité des aliments, mais aussi sur le diagnostic des maladies liées aux enzymes chez les animaux et chez l'homme. »

L'article est paru en accès libre dans la revue Nano Research.

Viandes avariées : Communication imprécise du ministère de l'agriculture. Pologne, business as usual ?

Selon 20 minutes.fr,
Le ministère français a d’ailleurs indiqué avoir eu connaissance de l’information « par la presse », puis avoir été informé via le Réseau d’Alerte Européen (RASFF) que neuf entreprises étaient destinataires de lots de viandes incriminés.
Selon ce que j'ai lu sur un communiqué du ministère de l'agriculture aujourd'hui 'disparu', il s'agissait du 30 janvier 2019. Comme à son habitude, le ministère adapte sa com en effaçant les communiqués précédant, c'est imparable et certain d'avoir toujours la bonne réponse …

Cela étant, une notification au RASFF par la Pologne date du mardi 29 janvier 2019, référence 2019.0311, que chacun peut vérifier.

On peut lire aussi que la France a demandé des explications une fois le 30 janvier et deux fois le 31 janvier 2019.

Le site de 20 minutes poursuit,
Gros mystère pour l’instant. Sur les 800 kilos arrivés en France « plus de 500 kilos » avaient été retrouvés à la mi-journée par les services sanitaires du ministère et détruits, a précisé la Direction générale de l’alimentation (DGAL) sur le site du ministère. Pour le reste, « on ne sait pas s’ils sont partis dans le commerce, cela a pu rester dans des frigos », a dit le ministre, interrogé ce vendredi matin sur CNews, estimant que les entreprises françaises avaient été « dupées ». Des enquêtes sont menées par les directions départementales en charge de la protection des populations (DDPP) dans les neuf établissements ciblés, qui « pour la plupart n’exercent qu’une activité de négoce sans manipulation des viandes » selon le ministère.

La nouvelle com du ministère est désormais la suivante à propos de Viandes polonaises frauduleuses : état des investigations menées en France.
La Commission européenne nous a alertés mercredi de la présence de viande de bœuf frauduleuse provenant d’un abattoir en Pologne. 13 pays européens sont concernés. Sur 2,7 tonnes exportées par la Pologne, 795 kg de viande ont été vendues en France.
On sait désormais que ce n'est pas mercredi mais mardi que la notification au RASFF de l'UE a eu lieu, et 14 pays européens, y compris la Pologne, sont concernés …
Les services du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation ont identifié hier les 9 entreprises de négoce qui ont reçu en première intention cette viande frauduleuse.Des enquêtes des services vétérinaires ont été organisées sans délai. Les investigations sont conduites par les directions départementales en charge de la protection des populations.Les résultats des investigations font état, ce vendredi 1er février en fin journée, de 650 kg retrouvés sur les 795 kg. Parmi ces 650 kg, 500 kg ont été détruits et 150 kg ont été vendus au consommateur via notamment des boucheries.Ces boucheries ont mis en place dès cet après-midi des affichettes pour informer leurs clients. Ces rappels sont justifiés par la fraude et le non-respect de la réglementation.Aucune viande frauduleuse n’a été, à ce stade, retrouvée dans les circuits de la grande distribution.
Enfin, les équipes du ministère sont mobilisées pour poursuivre les recherches sur les 150 kg restants.
Un peu de bla bla pour finir,
« Je m’engage à informer en toute transparence de l’état d’avancement des investigations. La rapidité avec laquelle les investigations sont menées souligne l’efficacité de notre dispositif de traçabilité et de contrôle sanitaire en France ». Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation.
Où est l’efficacité de notre dispositif de contrôle sanitaire en France, puisque la viande est entrée comme une lettre à la poste …

Enfin, Un film secret montre des vaches malades abattues pour leur viande en Pologne. Ce film fait craindre des risques graves pour la santé d'un grand pays exportateur de l'UE, selon The Guardian du 27 janvier 2019.

« Cela semble vraiment être une activité criminelle bien organisée et bien orchestrée. Il sera extrêmement difficile, voire impossible, de savoir où est allée toute cette viande… Pour ce qui est de savoir si une partie de cette viande aurait pu entrer au Royaume-Uni, la réponse est que je n'en ai aucune idée. Dans le passé, lorsque j’examinais de la sorte les chaînes d’approvisionnement illicites, elles allaient toujours très loin, car il y avait beaucoup d’intermédiaires dans différents pays qui manipulaient cette viande, essayant de l’introduire dans des chaînes d’approvisionnement véritables. »

Et en Pologne même, la question de savoir si les allégations aboutiront à des mesures réglementaires strictes, mesures réglementaires qui, selon les observateurs, avaient fait défaut la dernière fois qu'un tel scandale a éclaté, reste posée.

« Nous sommes inquiets que la même chose se passe, comme toujours », a déclaré Tomasz Patora de Superwizjer, « que les autorités essaieront d'affirmer qu'il s'agit d'un incident isolé et qu'elles ne sont pas en faute, et que les choses vont revenir à la normale, comme toujours. »

Paweł Jakubczak, responsable de l’inspection vétérinaire de la région de Mazovie, a annoncé samedi que le vétérinaire désigné de l’abattoir et son supérieur hiérarchique au niveau du comté avaient été licenciés et que la police avait déjà ouvert une enquête.

« Je pense que la police, qui est déjà engagée dans ce dossier, n'essaiera pas pas d'expliquer le rôle des autorités de contrôle dans cette procédure criminelle illégale, répréhensible et carrément criminelle. »


Complément. On lira « Closed Polish abattoir sent meat to 13 EU countries » de Joe Whitworth paru le 2 février 2019 dans Food Safety News.


Complément du 2 février du ministère de l'agriculture. Difficile de s'y retrouver dans la com du ministère puisqu'un communiqué suivant efface le précédent …

Ce samedi 2 février, la totalité de la viande a été retrouvée. Très précisément, sur ces 795 kg, 500 kg ont été bloqués et seront détruits, 150 kg ont été vendus au consommateur via notamment des boucheries. Les 145 kg restants ont été identifiés dans des lots de viande commercialisés par des grossistes, boucheries ou restaurants. Une partie de ces lots a pu être retirée du marché.
Les boucheries concernées ont mis en place des affichettes pour informer leurs clients et rappeler ces produits frauduleux.
A ce stade, quelques dizaines de restaurants et de boucheries sont concernés, en région Ile de France principalement, et dans les départements d’Ille et Vilaine (35) et du Loiret (45). Ces chiffres seront précisés en début de semaine prochaine après consolidation des données au niveau national.
Cette viande est impropre à la consommation car elle n’a pas fait l’objet d’une inspection officielle à l’abattoir mais aucun élément ne permet à ce stade d’identifier un risque pour le consommateur. Le risque bactérien est écarté par la cuisson.
Moi qui pensait que les vaches étaient malades en Pologne et que la viande était avariée, maintenant, on nous dit que Le risque bactérien est écarté par la cuisson. Franchement, ça ne va pas du tout ! La notification au RASFF parle de viande impropre à la consommation humaine !

Didier Guillaume « Je tiens à  souligner la réactivité des services du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation et des professionnels du secteur qui se sont mobilisés pour gérer cette crise en moins de 72 h. Cela démontre bien l’efficacité de notre système de traçabilité en France ».

«  efficacité de notre système de traçabilité en France » mais qu'en est-il du système de contrôle ? Le sujet ne semble plus d'actualité ...

Autre complément« Viande avariée polonaise : l’exécutif veut une force d’inspection européenne », selon un article du Parisien du 3 février 2019.
Et si le nouveau scandale de viande avariée polonaise allait permettre la mise d’une place d’une « force européenne d’inspection sanitaire » ? C’est ce que souhaite la ministre française des Affaires européennes Nathalie Loiseau, qui plaide pour une telle idée « depuis longtemps », afin de mieux protéger les consommateurs.
« Les Européens ont le droit de savoir ce qu’il y a dans leur assiette, la qualité de l’air qu’ils respirent et de l’eau qu’ils consomment. Parce que les produits circulent, il faut donner à l’Union européenne une responsabilité qu’elle n’a pas encore », a-t-elle déclaré ce dimanche midi sur RTL. « Aujourd’hui il n’y a pas assez d’Europe, ce sont les autorités sanitaires nationales qui ont la responsabilité de lutter contre les fraudes » a-t-elle poursuivi, en rappelant le scandale Spanghero des lasagnes au cheval en 2013, dont le procès est en cours.
C'est curieux cette manie qu'ont les politiques de demander plus d'Europe, quand on fait pas le job en France …
Oui, c'est aux autorités nationales de faire le job et non pas un soit disant corps européen d'inspection sanitaire !

Saga du horsegate : Aux Pays-Bas, trois personnes répondent devant la justice de leurs liens avec le scandale de la viande de cheval


« Aux Pays-Bas, trois personnes répondent devant la justice de leurs liens avec le scandale de la viande de cheval », source article de Joe Whitworth paru le 1er février 2019 dans Food Safety News.

Aux Pays-Bas, trois personnes risquent la prison pour leur rôle dans le scandale de la viande de cheval de 2013.

Le Dutch Public Prosecution Service (OM) a infligé des amendes allant jusqu'à 150 000 euros à trois sociétés et à leurs dirigeants pour fraude en matière de viande.

L'OM a imposé une amende de 150 000 euros à l'abattoir Van Hattem Vlees BV, aujourd'hui en faillite, et une peine de prison de trois ans à l'encontre du directeur. Maintenant, le procureur a recommandé une sanction au tribunal, l'avocat d ela défense parlera puis les prévenus.

La société de négoce de viande Meatmaster BV et la société d’entreposage frigorifique Grolleman Vrieshuis Exploitatie Maatschappij BCV ont été condamnées à une amende de 75 000 euros. Les propriétaires de ces entreprises sont passibles d'une peine de prison de 18 mois, dont six mois avec sursis, avec une période de probation de deux ans.

Le scandale de la viande de cheval est apparu début 2013 lorsque la viande de cheval a été détectée dans des produits à base de viande de bœuf en Europe. On pensait que le motif était financier: la viande de cheval était moins chère que le bœuf.

Selon l'unité de la Dutch Food and Consumer Product Safety Authority’s intelligence and investigation services (NVWA-IOD), environ 400 000 kilos de viande n'ont pas pu être retrouvées par la traçabilité, ce qui pourrait poser des risques pour la santé et saper gravement la confiance des consommateurs.

L’investigation de la NVWA-IOD a commencé après des plaintes de l'Angleterre et d’Irlande. En janvier 2013, la viande de cheval a été trouvée dans des produits à base de viande de bœuf de Van Hattem Vlees BV, basée à Dodewaard, ville des Pays-Bas. L'étiquettage indiquait que les produits ne contenaient que du bœuf. Des produits ont également été bloqués en France car ils contenaient de la viande de cheval alors que l'étiquetage indiquait qu'il s'agissait de viande de bœuf.

La NVWA-IOD a trouvé des registres de traçabilité « insuffisants » chez Van Hattem Vlees, ce qui ne permettait plus de retrouver la provenance ou le départ de la viande abattue. Les autorités ont déclaré qu'il était également « douteux » que toute la viande fournie puisse être consommée sans danger.

Les responsables de l'OM ont déclaré que Meatmaster et Vrieshuis Grolleman avaient « facilité » la fraude et la falsification de documents en n'intervenant pas. Les entreprises ont accepté les demandes du client et les ont exécutées sans vérifier si elles étaient correctes.

Procès en France
Parallèlement, un procès s'est ouvert pour quatre personnes à Paris, dans le cadre du scandale de la viande de cheval.

Jacques Poujol et Patrice Monguillon sont deux anciens employés de Spanghero, une entreprise de transformation de la viande. Johannes Fasen, patron de Draap Trading, et Hendricus (ou Hans) Windmeijer sont tous les deux néerlandais et marchands de viande.

Les anciens employés de Spanghero sont accusés de fraude. La viande de cheval étiquetée comme de la viande bovine a été vendue à Tavola, une filiale de Comigel, qui a vendu des plats surgelés à des entreprises dans toute l'Europe.

Le procès devrait se poursuivre jusqu'à la mi-février. S'ils sont reconnus coupables, ces personnes risquent jusqu'à 10 ans de prison et une amende de 1 million d'euros.

vendredi 1 février 2019

Le scandaleux feuilleton 2019 des avis de rappel des produits alimentaires : La France va-t-elle de nouveau viser le podium ?


Dans un mémoire de fin d'études sur « le rappel des produits dans le secteur agroalimentaire », Nathalie Guichard insiste dans sa conclusion sur deux outils,
Le premier consiste à insister sur l’importance de la communication. La communication doit être la plus transparente et la plus claire possible. C’est à travers elle que le public (interne ou externe à l’entreprise) pourra se faire son opinion sur l’efficacité de la procédure et sur la crédibilité des actions de l’entreprise. L’entreprise doit être consciente du rôle majeur de la communication dans le cadre d’une procédure de rappel. 
Le deuxième porte sur l’importance de l'anticipation. Chaque entreprise doit être consciente qu’elle puisse un jour se retrouver confrontée à procéder au rappel d’un de ses produits. En conséquence, les dirigeants doivent être sensibilisés sur ce point et faire en sorte de se focaliser non pas sur l’événement qui pourrait déclencher la crise comme le rappel, mais plutôt sur les vulnérabilités quant à sa gestion qui pourraient la conduire à une grave situation de crise. 
En effet, il ne faut pas voir l’annonce d’une procédure de rappel comme une fin en soi qui conduit obligatoirement l’entreprise à une situation désastreuse mais plutôt se concentrer sur les paramètres qui pourraient permettre de limiter son impact négatif.

A vous de voir si les entreprises alimentaires en 2019 ont retenu ces judicieux conseils … pas si sûr, hélas ... tant la pression des distributeurs est énorme ...

Pour le mois de janvier 2019, il y a eu 20 avis de rappel (11 avis de rappel en janvier 2018), selon le site privé Oulah!, créé et dirigé par Franck Valayer.

- Salmonella : 6
- Listeria : 6
- Allergène : 5 pour la présence d'allergène(s) non mentionnés sur l'étiquetage
- Problème de process : 1
- E. coli O26:H11 : 1
- corps étranger : 1 (métal)

A signaler que deux produits bio ont fait l'objet d'un avis de rappel.

Ni nos autorités, DGCCRF et ministère de l'agriculture, 6 avis de rappel à elles deux, ni les associations de consommateurs ne font le job ..., UFC Que Choisir en est à 15 avis de rappel ... 

Le cauchemar de la non-diffusion des avis de rappel par nos autorités va se poursuivre encore cette année, pourquoi changeraient-elles une politique qui va dans le mur, les conséquences, hélas, on les connait en termes de maladies infectieuses d'origine alimentaire, un scandale de plus !

Après un mois, on est donc de nouveau sur les bases très élevées de l'année record de 2018, comme cela a été souligné ici.

Le record à battre, rappelons-le, est 332 avis de rappels en 2018 versus 189 en 2017.

Va-t-on faire mieux, c'est possible, mais franchement, je n'aimerais pas … du tout !

Mais il n'y a pas que les avis de rappel en France, il existe aussi les notifications des produits alimentaires et des aliments pour animaux d'origine France publiées via le réseau d'alerte rapide européen, RASFF.


Le RASFF rencontre aussi de temps à autre un retard certain à l'information des consommateurs de la part des Etats membres de l'UE (information étant diffusée façon puzzle), comme cela a été montré dans quelques exemples, ici et ici.

La situation pour les notifications au RASFF à fin janvier 2019 est sur les mêmes bases qu'en 2018 (9 notifications) … comme vous pouvez le voir ci-dessous :
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Bien entendu, rien ne bouge pour l'instant dans le sens d'un site unique d'information gérée par nos autorités sanitaires … pourtant les années passent, et rien ne semble bouger ...

Où en est-on à propos de l'avis du Groupe de travail du 13 juillet 2017, « Amélioration de l’efficacité des procédures de retrait-rappel des produits de consommation courante » du Centre national de la consommation, dans lequel on peut lire, « … en application des obligations légales des professionnels, le consommateur doit être correctement informé, notamment par les informations ou mentions prévues par la réglementation. »

De même, on attends toujours la proposition de « Création un site administratif public qui recense les rappels de produits » indiqué dans cet avis du CNC, il y a plus d'un an et demi.


En attendant, puisque rien ne change, rendez-vous fin févier pour un nouveau bilan intermédiaire … 

Complément. Oulah! me signale déjà trois rappels le 1er février, il est vrai qu'il n'y a que 28 jours, il faut donc mettre les bouchées doubles ...

jeudi 31 janvier 2019

Un programme informatique aide des experts en sécurité des aliments à analyser les agents pathogènes dans les usines de transformation alimentaire


« Un programme informatique aide des experts en sécurité des aliments à analyser les agents pathogènes », source communiqué de Cornell Univerity du 24 janvier 2019.

Un programme informatique novateur pourrait être d'une grande aide pour les professionnels de la sécurité sanitaire des aliments qui s'efforcent de maintenir les installations de production alimentaires exemptes d'agents pathogènes d'origine alimentaire.

Des scientifiques de Cornell ont mis au point un programme informatique, Environmental Monitoring With an Agent-Based Model of listeria (EnABLe) ou Surveillance de l'environnement avec un modèle basé sur Listeria, pour simuler les emplacements les plus probables dans une installation de transformation où l'on pourrait trouver Listeria monocytogenes, un agent pathogène d'origine alimentaire. Les responsables de la sécurité des aliments peuvent ensuite tester la présence de la bactérie dans ces zones, ajoutant ainsi un outil important pour prévenir la contamination des aliments et l'exposition humaine à l'agent pathogène par le biais d'aliments contaminés.

Le modèle informatique, décrit dans le numéro du 24 janvier de Nature Scientific Reports, peut être modifié pour une large gamme de microbes et de lieux.
« L'objectif est de créer un outil d'aide à la décision pour maîtriser tout agent pathogène dans tout environnement complexe », a déclaré Renata Ivanek, professeure au département de médecine des populations et des sciences du diagnostic et auteure principale de l'article. L'étude a été financée par la Frozen Food Foundation grâce à une subvention accordée à Martin Wiedmann, professeur en sciences des aliments, également co-auteur de l'article.

Les chercheurs, dont le premier auteur, Claire Zoellner, postdoc au laboratoire d’Ivanek, souhaitent appliquer ce cadre à la détection de la contamination par des agents pathogènes responsables d’infections contractées en milieu hospitalier dans des hôpitaux vétérinaires ou des bactéries comme E. coli dans des usines de transformation de fruits et légumes.

Les professionnels de la sécurité sanitaire des aliments dans les installations de transformation tiennent des calendriers réguliers pour le dépistage des agents pathogènes. Ils s'appuient sur leur propre expertise et sur leur connaissance du bâtiment pour déterminer où prélever des échantillons.

« Chaque fois que nous avons un environnement complexe, nous devons toujours nous fier à l'opinion d'un expert et aux règles générales de ce système, ou de cette société, mais ce que nous essayons d'offrir est un moyen de le rendre plus quantitatif et systématique en créant cette réalité numérique », a dit Ivanek.

Pour que le système fonctionne, Zoellner, Ivanek et leurs collègues ont saisi toutes les données pertinentes dans le modèle, y compris les perspectives historiques, les commentaires des experts, les détails de l'équipement utilisé et son calendrier de nettoyage, les tâches effectuées par les utilisateurs, ainsi que les matériaux et les personnes entrant de l'extérieur de l'établissement.

« Un modèle informatique comme EnABLe connecte ces données pour aider à répondre aux questions relatives aux changements des risques de contamination, aux sources potentielles de contamination et aux approches de limitation et de management des risques », a déclaré Zoellner.

« Une seule personne ne pourra jamais conserver toute cette information en mémoire, mais si nous exécutons ce modèle sur un ordinateur, nous pouvons avoir en une itération une distribution de Listeria sur un équipement après une semaine. Et chaque fois que vous l'exécutez, ce sera différent et cela permettra de prévoir collectivement une gamme de résultats possibles », a dit Ivanek.

Le document décrit un système modèle qui trace les espèces de Listeria sur des équipements et des surfaces dans une installation de saumon fumé à froid. Les simulations ont révélé la dynamique de la contamination et les risques de contamination par la Listeria sur les surfaces des équipements. En outre, les connaissances acquises en observant les tendances observées dans les zones où Listeria est prédit peuvent éclairer la conception d'usines de transformation des aliments et le programme de surveillance de Listeria. À l'avenir, le modèle sera appliqué aux installations de produits surgelés.

Bref retour sur une intoxication alimentaire mortelle à Bacillus cereus


Maxi sciences du 29 janvier 2019 rapporte, « Un étudiant meurt après avoir mangé des pâtes restées plusieurs jours à l’air libre ».

Un triste fait divers qui s’est déroulé en Belgique vient nous rappeler la nécessité de respecter des règles élémentaires d’hygiène en ce qui concerne notre alimentation. Un jeune étudiant est décédé dans son sommeil suite à un plat de pâtes mal conservé. Explications. 
En France, on compte chaque année environ 5 cas par million d’habitants. Les infections étant généralement bénignes, selon le Ministère de l’Agriculture.
Vous lirez si vous voulez les explications mais je vous conseille plutôt de lire la publication originale qui a sans doute servi de base à cet article.

Le Journal of Clinical Microbiology de l'American Society for Microbiology, a publié un article en 2011, « Sudden Death of a Young Adult Associated with Bacillus cereus Food Poisoning ». L'article est disponible intégralement et gratuitement ;

Le résumé indique :
Un cas d'intoxication mortelle, survenu à Bruxelles, en Belgique, est décrit. Un homme de 20 ans est décédé des suites de l'ingestion de pâtes contaminées par Bacillus cereus. Des souches émétiques de B. cereus ont été isolées et de fortes concentrations de céreulide (14,8 µg/g) ont été retrouvées dans les spaghetti.
Toute la question qui peut se poser est pourquoi cette histoire fait-elle le buzz en 2019 ?

On lira pour compléter ses connaissances la fiche de description de danger biologique transmissible par les aliments de septembre 2011 d el'Anses sur Bacillus cereus.

mercredi 30 janvier 2019

Belgique : Il était une fois les friteries, les bonnes pratiques d'hygiène et l'AFSCA

Comment fait-on en Belgique pour avoir des informations sur le nombre d'inspections ou de contrôles, il suffit qu'un bourgmestre (maire) ou un député pose une question au gouvernement, et on a la réponse ..., chiche qu'on fasse de même en France !

Selon un article de Sudinfo.be du 29 janvier 2019 rapporte « De nombreuses friteries mises à l’amende par l’Afsca en 2018 ».
Durant le premier semestre 2018, de nombreuses inspections ont eu lieu dans les restaurants-friteries, friteries et pita-bars non ambulants. Il y en a eu 1.426 en région bruxelloise, 6.015 en Wallonie et 9.527 en Flandre. Des inspections qui ont, dans certains cas, conduit à la fermeture des établissements concernés… « L’Afsca réalise des inspections selon une fréquence fixée à une fois tous les trois ans pour les restaurants et friteries non ambulants, et une fois tous les deux ans pour les pita-bars. Ces fréquences sont définies sur base d’une analyse de risque », répond le ministre en charge de l’Afsca, Denis Ducarme (MR), au député Gautier Calomne (MR) lors d’une question au parlement. 

De façon plus détaillée, 397 inspections liées à l’infrastructure, l’installation et l’hygiène ont été menées à Bruxelles. 22,90 % ont eu une issue favorable. En Wallonie, sur les six premiers mois de 2018, il y en a eu 2.065. 42,90 % étaient dans les normes. Pour les contrôles liés à la traçabilité, 331 se sont déroulés à Bruxelles et 1.245 en Wallonie. 68,30 % ont été positifs dans la capitale contre 80,60 % dans le sud du pays.

Vous avez noté la fréquence fixée à une fois tous les trois ans pour les restaurants et friteries non ambulants, et une fois tous les deux ans pour les pita-bars.

Très, très loin des fréquences en France ... Les restaurants contrôlés une fois tous les 20 ans, selon Monsieur le ministre de l'économie Bruno Le Maire.

Notons aussi qu' « en 2018, l’Afsca n’a pas seulement distribué des amendes, elle a aussi formé énormément de personnes ! »

Imaginez cela un seul instant en France ; par ailleurs r,appelons qu'en Belgique, les formations HACCP sont gratuites ! (1 et 2)

Dans cet autre article, on apprend que « L’AFSCA a effectué 4.894 contrôles dans les friteries en 2016 et 3.535 en 2017. »

Mais aussi en relation avec le début de l'article,
Depuis le 1er  janvier 2018, l’AFSCA renforce le suivi des opérateurs du secteur horeca ayant eu un contrôle défavorable. Tous les opérateurs, en ce compris les friteries, ayant eu un contrôle défavorable seront, en plus du recontrôle, à nouveau contrôlés de manière systématique lors d’une inspection de suivi, alors que seul un quart d’entre eux l’étaient en 2016 et 2017.

L'auteur de ce blog sait bien que les frites ne sont pas trop conseillées dans les recommandations nutritionnelles, mais les frites belges, c'est tellement bon !