jeudi 28 mars 2019

Les rappels de produits alimentaires, l’autre gaspillage alimentaire


Il paraît, selon le ministère de l’agriculture, qu’il existe un « Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire vise à réunir l’ensemble des parties prenantes, tout au long de la chaîne alimentaire, pour réduire de moitié le gaspillage alimentaire à l’horizon 2025. De nombreux partenaires s’engagent aux côtés de l’État pour relever ce défi. »

Il faut effectivement réduire le gaspillage alimentaire, nous sommes tous d’accord, mais alors que pensez du gaspillage alimentaire lié aux rappels de produits alimentaires …

Dernier exemple en date du 27 mars 2019, des carottes râpées conditionnées en barquettes de 300 g, 500g et 1kg sont rappelées par E.Leclerc pour cause de « morceaux d’emballages plastiques ».

Faisons la supposition suivante, ces produits soient distribués respectivement à raison de 10, 5 et 2 barquettes par magasin E.Leclerc, combien de tonnes cela fait-il ?

Selon E.Leclerc, il y aurait en France en 2018, « 691 magasins (hypers, supers et express) », ce qui, représente, en appliquant l’hypothèse ci-dessus, un gaspillage alimentaire de 5 182,5 kg ou 5,2 tonnes de carottes râpées !

Je pense que je suis bien en dessous de la réalité étant donné qu’il y a deux DLC concernées par ce rappel …

On m’objectera avec raison que l’on ne peut pas faire autrement que de jeter ces carottes râpées, mais ce qui est en cause ici, c’est l’hyper automatisation des lignes de production et la recherche de la baisse des prix comme unique slogan, et le consommateur se retrouve en première ligne comme contrôleur final …

Dans cette affaire concernant un distributeur médiatisé, on ne peut s’empêcher de penser comme Georges Bernanos dans « La France contre les robots », 1944 :
il (ce monde) réclame du confort, et la cupidité sans frein des marchands finira, grâce au jeu de la concurrence, par lui fournir ce confort à bas prix, à un prix toujours plus bas ». C'est là une de ces évidences imbéciles qui assurent l'imbécile sécurité des imbéciles. Ces malheureux auraient été bien incapables de prévoir que rien n'arrêterait les cupidités déchaînées, qu'elles finiraient par se disputer la clientèle à coup de canon : « Achète ou meurs ! » Ils ne prévoyaient pas davantage que le jour ne tarderait pas à venir où la baisse des prix, fût-ce ceux des objets indispensables à la vie, serait considérée comme un mal majeur — pour la raison trop simple qu'un monde né de la spéculation ne peut s'organiser que pour la spéculation.  
Ou encore ceci :
Un jour, on plongera dans la ruine du jour au lendemain des familles entières parce qu'à des milliers de kilomètres pourra être produite la même chose pour deux centimes de moins la tonne.

Une épidémie de listériose rend malades en 18 personnes dans cinq pays de l’UE


« Une épidémie de listériose rend malades en 18 personnes dans cinq pays de l’UE », source article de Joe Whitworth paru le 28 mars 2019 dans Food Safety News et mise en forme et complété par mes soins –aa.

L’ECDC identifié un lien entre une épidémie de neuf cas à Listeria au Danemark et neuf autres  cas d’infections entre 2014 et 2018 dans quatre autres pays.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a déclaré qu’il existait un lien microbiologique entre l’épidémie avec une souche de Listeria monocytogenes (ST) 1247 au Danemark liée à du poisson et d’autres cas en Estonie, Finlande, France et Suède. Le dernier cas s'est produit au Danemark en février 2019.

Deux cas en Estonie datent de juillet 2014 et de février 2016. Les deux cas de la Finlande remontent à août 2016 et à décembre de cette année, le seul cas en France a eu lieu en août de l’année dernière. Quatre infections ont eu lieu en Suède en février et juillet 2015 et en janvier et mars 2016.

Répartition des isolats de Listeria monocytogenes par pays et par période de déclaration 2014-2019 (n = 18)
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Au Danemark, la première personne est tombée malade en décembre 2016, cinq cas ont été signalés en 2017, un en 2018 et deux en 2019. Deux personnes sont décédées mais tous les patients avaient d'autres maladies qui les exposaient à un risque élevé d'infections graves. Les patients sont cinq hommes et quatre femmes âgés de 52 à 90 ans.

Le Statens Serum Institut enquête sur l'épidémie au Danemark depuis 2017. Au début de ce mois, il a identifié la source de l'infection comme étant des produits de truite et de saumon fumés à froid importés d'Estonie.

Le transformateur de poisson estonien, la société M. V. Wool, a rejeté le lien et a déclaré que les produits sont livrés aux clients conformément aux limites fixées par le règlement (UE) n°2073/2005 et sont sûrs à la consommation.

Le règlement fixe une limite de 100 unités formant des colonies de Listeria monocytogenes par gramme pour des produits tels que le poisson fumé mis sur le marché pendant la durée de conservation.

NB : Cette assertion de ce transformateur est rejetée en France par la DGAL qui explique « contrairement à de nombreux pays, tout produit destiné à être consommé en l’état, trouvé positif en Listeria monocytogenes <100 ufc/g en cours de durée de vie, et pour lequel il n’y a pas d’éléments permettant de garantir que le taux de 100 ufc/g ne sera pas dépassé à la DLC, est considéré comme une non-conformité qui donne lieu à une alerte. »

La conformité des produits est vérifiée par des analyses dans des laboratoires accrédités à la fréquence prescrite, a indiqué la compagnie dans un communiqué publié le 20 mars 2019 sur sa page Facebook.

Le site de production de Harku est certifié IFS, au plus haut niveau de ce certificat de l'industrie alimentaire, a déclaré un représentant de la société.

Selon la société, à la fin du mois de février, 65 analyses issues de 13 lots avaient été effectuées pour la recherche de Listeria dans l'entreprise, qui étaient toutes nettement inférieures aux 100 unités autorisées dans l'Union européenne. « Pour 17 de ces analyses, le résultat a été négatif et pour 48 analyses, il y avait moins de 10 ufc/g - le produit ne serait dangereux que pour un être humain qu’avec mille unités. »

L'importateur danois, Food With You, a rappelé de la truite fumée vendue dans les magasins Bilka et Føtex à travers le pays après la découverte de Listeria. Dagrofa a également rappelé des truites fumées dues à la présence de Listeria vendues dans des magasins MENY dans tout le Danemark.

Une analyse du séquençage complet du génome (WGS) au niveau national et par l'ECDC a révélé que tous les isolats des 18 cas relevaient de deux différences alléliques, ce qui signifie que les cas sont probablement liés par une origine commune de l'infection.

La listériose est une maladie d'origine alimentaire relativement rare mais potentiellement grave qui augmente en Europe depuis 2008. En 2016, 2 536 cas ont été rapportés, dont 247 décès.

A noter dans ce contexte, la notification au RASFF de l'UE le 15 mars 2019 par le Danemark concernant la présence de Listeria monocytogenes (< 10 ufc/g) dans de la truite et du saumon fumé à froid d'Estonie.

mercredi 27 mars 2019

Le Danemark enquête sur l'augmentation de troupeaux de poulets positifs pour Salmonella



« Le Danemark enquête sur l'augmentation de troupeaux de poulets positifs pour Salmonella », source article de Joe Whitworth paru le 27 mars 2019 dans Food Safety News.

Le Danemark a trouvé Salmonella dans 2,7% des troupeaux de poules pondeuses l'année dernière, ce qui est supérieur à la limite fixée par la Commission européenne pour pouvoir bénéficier de conditions spéciales.

Fødevarestyrelsen (Administration danoise alimentaire et vétérinaire) a détecté la présence de Salmonella dans 12 troupeaux de poulets analysés qui fournissaient des œufs aux consommateurs en 2018. Cela se compare à trois troupeaux positifs sur 446 en 2017 et 426 en 2016. Salmonella n'a pas été retrouvée dans troupeaux analysés en 2015.

L’augmentation n’a pas été identifiée comme étant une origine commune, mais la biosécurité insuffisante chez certains producteurs et l’été chaud qui pourraient avoir stressé les animaux et réduit leur système immunitaire ont été des facteurs qui ont contribué à cette augmentation.

Fødevarestyrelsen suit la situation de près et reste confiant qu'elle parviendra à réduire la prévalence de Salmonella à moins de 2% cette année.

Annette Perge de Fødevarestyrelsen a déclaré que rien n'indique que l'augmentation de positifs dans les troupeaux de poules pondeuses se reflète dans le nombre de cas humains à Salmonella.

« Selon le programme de contrôle danois de Salmonella, les troupeaux de poules pondeuses d'œufs de consommation devraient être échantillonnés pour Salmonella toutes les deux semaines. La méthode d'échantillonnage est constituée de deux paires de chaussettes (pour les prélèvements de matières fécales) regroupées en un seul échantillon », a-t-elle expliqué à Food Safety News.

« Grâce à ce régime d'échantillonnage intensif, les troupeaux de poules pondeuses infectées seront rapidement détectés et à partir du moment où un résultat d’analyse positif sera disponible, les œufs des troupeaux ne seront plus commercialisés comme des œufs de consommation. Ces œufs doivent être détruits ou soumis à un traitement thermique dans un établissement de production d’œufs agréé. »

Depuis 2012, date à laquelle le Danemark a reçu un statut spécial pour Salmonella pour les œufs de consommation, cette proportion est inférieure à 2%. C'est la limite a été fixée par l'UE pour qu'un pays ait un tel statut spécial.

Ce statut signifie que le pays peut rejeter les œufs étrangers s'ils proviennent de troupeaux non analysés et exempts de tout type de Salmonella. Mais la proportion de troupeaux danois contaminés par Salmonella devrait rester inférieure à 2%. Si le Danemark perd son statut spécial, il n'aura pas la possibilité de rejeter des œufs étrangers. Le Danemark a également reçu l'année dernière un statut spécial pour la présence de Salmonella dans la viande de poulet afin de pouvoir exiger que la viande de poulet étrangère soit exempte de Salmonella avant son envoi dans le pays.

Les garanties spéciales incluent une surveillance étendue démontrant l'absence de Salmonella avant l'envoi d'envois dans les pays reconnus. De telles garanties existent également pour la Suède, la Finlande et la Norvège. L'Islande a récemment été autorisée à appliquer des exigences spéciales concernant Salmonella dans la viande et les œufs de volaille domestique et la viande de dinde.

Fødevarestyrelsen, DTU Food, le National Food Institute et l’industrie avicole travaillent ensemble pour trouver une explication à cette augmentation et faire en sorte que la proportion de troupeaux positifs pour Salmonella tombe au-dessous de 2% au plus tôt.

Danske Æg, une association professionnelle du secteur des œufs au Danemark, a visité tous les sites infectés par Salmonella en 2018 afin de préciser les origines possibles. L’industrie a souligné l’importance des bonnes pratiques de production.

Perge a déclaré qu'il n'existait aucune disposition spécifique dans la réglementation de l'UE sur la manière dont un pays pourrait perdre un statut spécial.

« Cependant, on s’attendrait à ce que les exigences énoncées dans les directives de l’UE pour obtenir des garanties spéciales soient remplies et que le pays respecte le programme approuvé. de contrôle C'est pourquoi nous procédons à une investigation approfondie sur l'augmentation en 2018 et mettons tout en œuvre pour rectifier la situation et trouver la ou les sources de la contamination. »

« Une fois l'investigation terminée, les résultats seront transmis à la Commission européenne. Ce sont la Commission et les États membres qui décideront si le Danemark doit perdre son statut spécial. »