Il paraît, selon le ministère
de l’agriculture, qu’il existe un « Pacte national de lutte contre le gaspillage
alimentaire vise à réunir l’ensemble des parties prenantes, tout au long de la
chaîne alimentaire, pour réduire de moitié le gaspillage alimentaire à
l’horizon 2025. De nombreux partenaires s’engagent aux côtés de l’État pour
relever ce défi. »
Il faut effectivement réduire le gaspillage alimentaire, nous
sommes tous d’accord, mais alors que pensez du gaspillage alimentaire lié aux rappels
de produits alimentaires …
Dernier exemple en
date du 27 mars 2019, des carottes
râpées conditionnées en barquettes de 300 g, 500g et 1kg sont rappelées par
E.Leclerc pour cause de « morceaux
d’emballages plastiques ».
Faisons la
supposition suivante, ces produits soient distribués respectivement à raison de
10, 5 et 2 barquettes par magasin E.Leclerc, combien de tonnes cela fait-il ?
Selon E.Leclerc,
il y aurait en France en 2018, « 691 magasins (hypers,
supers et express) », ce qui, représente, en appliquant l’hypothèse
ci-dessus, un gaspillage alimentaire de 5 182,5 kg ou 5,2 tonnes de carottes
râpées !
Je
pense que je suis bien en dessous de la réalité étant donné qu’il y a deux DLC
concernées par ce rappel …
On m’objectera
avec raison que l’on ne peut pas faire autrement que de jeter ces carottes
râpées, mais ce qui est en cause ici, c’est l’hyper automatisation des lignes de production et la recherche de la
baisse des prix comme unique slogan, et le consommateur se retrouve en première
ligne comme contrôleur final …
Dans cette affaire
concernant un distributeur médiatisé, on ne peut s’empêcher de penser comme
Georges Bernanos dans « La France contre les robots », 1944 :
… il (ce monde) réclame du confort, et la cupidité sans frein des marchands finira, grâce au jeu de la concurrence, par lui fournir ce confort à bas prix, à un prix toujours plus bas ». C'est là une de ces évidences imbéciles qui assurent l'imbécile sécurité des imbéciles. Ces malheureux auraient été bien incapables de prévoir que rien n'arrêterait les cupidités déchaînées, qu'elles finiraient par se disputer la clientèle à coup de canon : « Achète ou meurs ! » Ils ne prévoyaient pas davantage que le jour ne tarderait pas à venir où la baisse des prix, fût-ce ceux des objets indispensables à la vie, serait considérée comme un mal majeur — pour la raison trop simple qu'un monde né de la spéculation ne peut s'organiser que pour la spéculation.Ou encore ceci :
Un jour, on plongera dans la ruine du jour au lendemain des familles entières parce qu'à des milliers de kilomètres pourra être produite la même chose pour deux centimes de moins la tonne.
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