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vendredi 18 novembre 2022

La DDM new look est arrivée !

La dernière fois que le blog vous a parlé de gaspillage alimentaire c’était avec l’article Journée européenne sur le gaspillage alimentaire ou Journée européenne de l'oxyde d'éthylène ?

Vient de paraître aujourd’hui un décret qui pourrait, devrait, tentait de modifier peut-être le comportement des consommateurs, allez savoir ...

Il s’agit du Décret n°2022-1440 du 17 novembre 2022 relatif aux modalités de l'information des consommateurs au sujet du caractère consommable des denrées alimentaires qui a pour objet l’information des consommateurs au sujet du caractère consommable des denrées alimentaires après leur date de durabilité minimale.

Le décret est pris afin de lutter contre le gaspillage. Il précise la mention devant être utilisée par les professionnels lorsque, qui choisissent d'informer les consommateurs qu'un produit alimentaire reste consommable après sa date de durabilité minimale. 

Sera dorénavant ajouté,

- «Pour une dégustation optimale,» avant l'indication de la date de durabilité minimale dans les conditions prévues au 1 de l'annexe X du règlement (UE) n°1169/2011 ;
- «Ce produit peut être consommé après cette date» ou toute mention au sens équivalent pour le consommateur, dans le champ visuel de l'indication de la date de durabilité minimale susmentionnée ;
- La combinaison des deux mentions précitées.
«Ce produit peut être consommé après cette date» ou toute mention au sens équivalent pour le consommateur, dans le champ visuel de l'indication de la date de durabilité minimale susmentionnée.

La DGCCRF nous dit que «La date de durabilité minimum ou DDM mieux explicitée pour éviter le gaspillage alimentaire».

Ce décret permet aux opérateurs de compléter la mention «à consommer de préférence avant le» pour mieux informer le consommateur que le produit reste consommable sans risque pour la santé au-delà de cette date. L’objectif est de lutter contre le gaspillage alimentaire.

Pédagogue, la DGCCRF reconnaît que «La DDM est souvent ambiguë pour les consommateurs.»

La DDM renseigne sur le délai pendant lequel le produit conserve toutes ses qualités gustatives ou olfactives, sans indiquer explicitement qu’il reste consommable après la date indiquée sur le produit. Les consommateurs l’interprètent fréquemment comme signifiant que, passé l’échéance, il est déconseillé de consommer le produit, voire que ce dernier n’est plus consommable, et le jettent. De plus, cela entraîne une forte chute des ventes des produits proches de leur DDM vendus dans les magasins. Le nouveau décret a ainsi vocation à réduire ces sources de gaspillage en rappelant que les produits dont la DDM est dépassée peuvent être consommés sans risque pour la santé. 

Pour mémoire, la DDM a remplacé la date limite d’utilisation optimale (DLUO).
Il ne reste plus qu'à convaincre le consommateur de lire l’étiquetage ...

jeudi 29 septembre 2022

Journée européenne sur le gaspillage alimentaire ou Journée européenne de l'oxyde d'éthylène ?

D'un côté, les pertes et gaspillages alimentaires et de l'autre tous les rappels/retraits dus à l'oxyde d'éthylène ...
Le tweet plein d’humour de Joe Whitworth est là pour illustrer cette journe internationale du gaspillage alimentaire.

Le 29 septembre 2022 est la troisième année internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture.

On pourra lire si on le souhaite, mais rien ne presse, les propos d’une commissaire européenne, «Stratégie de la ferme à la table : déclaration de la commissaire Stella Kyriakides à l'occasion de la Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages alimentaires».

On pourra aussi lire du ministère de l’Agriculture, «Lutte contre le gaspillage alimentaire : les lois françaises».

Mais cette journée européenne du gaspillage alimentaire 2022 restera avec le dernier trimestre 2020, l’année 2021 et presque un semestre de 2022, la journée européenne de l’oxyde d’éthylène …

Eh oui, grâce à la Commission européenne, dans ce feuilleton qui a commencé le 9 septembre 2020, un peu plus d’une dizaine de millier de produits alimentaires ont été jetés, alors qu’on aurait pû et dû procéder différemment, comprenne qui pourra ?

Précisément, le décompte en France n’a débuté que le 20 octobre 2020. Ainsi, le blog a pointé, selon la DGCCRF, 17 936 rappels (références et lots) au 22 avril 2022.

Mais je vous rassure ou pas le feuilleton de l'UE sur l'oxyde d’éthylène n’est pas prêt de s’arrêter, une nouvelle saison est programmée pour septembre, car «L'UE va durcir la réglementation sur l'oxyde d'éthylène pour les additifs alimentaires».

Enfin, ce feuilleton oxyde d'éthylène restera dans les annales pour le silence incompréhensible de l'ensemble de nos autorités santaires, Anses inclus. C'est dire du pouvoir de nuisance de la Commission européenne ...

mercredi 8 juin 2022

Royaume-Uni: Une étude de la Food Standards Agency montre une préoccupation croissante concernant le coût des aliments

On me dit souvent que l’Anses s’investit avec succès dans beaucoup de domaines, sans doute trop à mon humble avis. On me dit encore que l’Anses a même des sociologues (?) qui bien évidemment ne voient plus loin que leur bout de nez, comme tous les sociologues, et pourtant, quid du coût de l’achat des denrées alimetaires en raison de l’augmentation du coût de celles-ci ?

«Une étude de la Food Standards Agency montre une préoccupation croissante concernant le coût des aliments», source Food Standards Agency (FSA) du 8 juin 2022.

Une étude publiée par la Food Standards Agency montre que le coût des aliments est une future préoccupation majeure pour trois personnes sur quatre au Royaume-Uni.

Deux autres rapports, également publiés, montrent l'utilisation croissante des banques alimentaires et des fournisseurs d'aliments communautaires dans notre société, ainsi qu'un appel des banques alimentaires pour obtenir des conseils plus clairs et plus accessibles sur la manipulation sécuritaire des aliments.

L’étude révèle :
- Le coût des aliments est désormais une préoccupation future majeure pour trois consommateurs britanniques sur quatre (76%) (UK Public's Interests, Needs and Concerns Around Food project).

- Le nombre de personnes utilisant une banque alimentaire ou un organisme de bienfaisance alimentaire continue de croître, passant d'environ une personne sur dix en mars 2021 (9%), à près d'une personne sur six en mars 2022 (15%). Et plus d'un sur cinq (22%, en mars 2022) déclare avoir sauté un repas ou réduit la taille des repas parce qu'il n'avait pas assez d'argent pour acheter de la nourriture (Consumer Insights Tracker).

- Les bénévoles des banques alimentaires et d'autres fournisseurs d'aide alimentaire ont besoin de conseils et d'un soutien supplémentaires pour gérer les dons, y compris le stockage, la préparation et la distribution des aliments en toute sécurité sanitaire, tout en évitant le gaspillage alimentaire (Project on Community Food Providers).

Parallèlement à la publication de ces preuves, la FSA travaille avec les entreprises pour s'assurer que le don de leur aliments est aussi simple que possible et pour aider à la fois ceux qui travaillent dans les banques alimentaires et ceux qui les utilisent à suivre les meilleures pratiques pour stocker, préparer, et la cuisson des aliments.

La présidente de la FSA, la professeure Susan Jebb, a dit :
«Face aux pressions immédiates sur les personnes qui ont du mal à acheter des aliments, les banques alimentaires jouent un rôle vital dans nos communautés. Nous travaillons de toute urgence avec l'industrie et d'autres donateurs importants, ainsi qu'avec les organismes de bienfaisance des banques alimentaires, pour examiner ce que nous pouvons faire de plus ensemble pour garantir que des aliments sains à manger puissent être redistribués aux personnes qui peuvent bénéficier de ce soutien.

«Les banques alimentaires peuvent être une bouée de sauvetage fiable à court terme, mais les gouvernements et les services réglementaires doivent également examiner plus largement d'autres moyens de permettre aux personnes d'accéder de manière fiable à des aliments sûrs et sains à long terme.»

Les mesures prises par la FSA comprennent:
- Travailler avec des organisations caritatives d'aide alimentaire, notamment le réseau indépendant d'aide alimentaire et Fareshare, pour rassembler et adapter les ressources aux fournisseurs d'aliments communautaires, afin de les rendre aussi faciles à utiliser que possible.

- Nous voulons nous appuyer sur le solide travail déjà réalisé en partenariat avec WRAP pour nous assurer que le plus d’aliments excédentaires que possible soient redistribuée aux personnes, plutôt que d'être gaspillés.

- Travailler avec l'industrie, le gouvernement et les organisations caritatives pour examiner et améliorer le paysage réglementaire des banques alimentaires et des donateurs, en s'assurant que les règles et les directives sont aussi proportionnées et efficaces que possible, et en aidant à partager les meilleures pratiques.

Les trois projets d’étude et les travaux menés par la FSA pour résoudre le problème de l'insécurité alimentaire des ménages seront discutés lors de la prochaine réunion de son conseil d'administration, le 15 juin.

La FSA, en collaboration avec le Defra et le WRAP, a publié des conseils sur les meilleures pratiques en matière de redistribution des excédents alimentaires.

Marcus Gover, dirigeant de WRAP, a dit:
«WRAP est fier de sa relation de longue date avec la FSA et de notre travail collaboratif au sein du groupe de travail sur la redistribution de Courtauld Commitment.

«Nous soutenons les efforts de la FSA pour répondre aux préoccupations que beaucoup d'entre nous ont concernant le coût des aliments. Nous estimons que plus de 200 000 tonnes de surplus alimentaires pourraient encore être redistribuées chaque année. Ainsi, en travaillant ensemble, nous pouvons augmenter la redistribution de cette nourriture, ce qui réduira également l'impact environnemental de notre alimentation et contribuera à la réalisation d'un système alimentaire britannique prospère pour tous.

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a des aimables censeurs, les journalistes complices de la direction !

mercredi 5 janvier 2022

Nouvel éco-emballage de protection des fruits et des légumes made in Suisse

Éco-enveloppe pour les bananes, source communiqué de l’Empa, Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche est une institution de recherche suisse vouée à la science appliquée des matériaux et à la technologie

Des chercheurs de l'Empa ont développé, en collaboration avec Lidl Suisse, une couche de protection en cellulose pour les fruits et légumes. Ce nouveau revêtement est fabriqué à partir de marc, c'est-à-dire d'épluchures de fruits et de légumes pressées. Grâce à ce projet innovant projet permet de réduire les emballages et d'éviter le gaspillage alimentaire.  

Les emballages en plastique dans le commerce alimentaire protègent les fruits et légumes contre la détérioration, mais engendrent dans le même temps d’importantes quantités de déchets. En collaboration avec l’Empa, Lidl Suisse a maintenant développé pour les fruits et légumes une protection à base de matières premières renouvelables. Pour son dernier projet, Lidl Suisse a choisi de former un partenariat avec l’Empa, car l’institut dispose de décennies d’expérience en matière de recherches sur les produits en cellulose.

Se conserve plus longtemps à la maison
Au sein du laboratoire Cellulose & Wood Materials de l’Empa, les chercheurs ont développé, sur demande de Lidl Suisse et en un peu plus d’un an de travail, une couche de protection en cellulose spéciale, utilisable sur des fruits et légumes. Résultat: les fruits et légumes ainsi recouverts restent frais bien plus longtemps. De fait, les tests ont permis de prolonger la durée de conservation des bananes de plus d’une semaine. Cela permet de réduire sensiblement le gaspillage alimentaire. «Notre objectif principal est de remplacer de nombreux emballages fabriqués à partir de pétrole par des couches de protection naturelles comme celle-ci à l’avenir», explique Gustav Nyström, directeur du département de recherche.

Fabrication à partir de marc
A l’avenir, c’est avant tout le marc qui sera transformé en cellulose fibrillée. Par «marc», on entend les résidus solides issus du pressage visant à extraire le jus des fruits, des légumes et des plantes. Jusqu’à présent, ces résidus végétaux étaient éliminés dans des installations de biogaz ou directement dans les champs. Bientôt, ils permettront notamment de fabriquer une couche de protection pour les fruits frais. En fonction des résultats des recherches, cette couche de protection sera soit vaporisée sur les fruits, soit appliquée sur les produits par immersion et sera facilement lavable. Sans danger pour l’homme, elle pourra également être consommée avec le produit. Il reste encore beaucoup à apprendre sur le potentiel de la couche de protection en cellulose: il existe la possibilité d’y ajouter des éléments tels que des vitamines, des antioxydants, etc.

Une vidéo est proposée sur YouTube.

Référence

Aux lecteurs du blog
Grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le lien suivant, http://amgar.blog.processalimentaire.com/. Triste histoire de sous ... merci de leur faire part de cette anomalie ! 

samedi 4 décembre 2021

Trop de rappels tuent les rappels ? Stop au gaspillage !

Le 2 décembre 2021, l’Anses a retweeté, comme l’on dit, une intéressante information sur le gaspillage alimentaire, Bien ranger son frigo permet de lutter contre le gaspillage alimentaire tout en respectant la chaîne du froid. Retrouvez nos conseils pour une meilleure conservation des aliments.

Mais il existe une autre aspect du gaspillage alimentaire que l’Anses et le minstère de l’agriculture et d el’alimentation n’évoquent pas, celui des très très nombreux rappels de produits alimentaires.

Je vais finir par croire que les règles appliquées en France en matière de rappels de produits alimentaires sont plus draconiennes que dans les autres pays de l’UE. Le cas de la contamination par l’oxyde d’éthylène en est un bon exemple …

Pourquoi ce préambule, parce qu’au 3 décembre 2021, il y a eu depuis le 20 octobre 2020, 1543 produits rappelés pour cause de présence d’oxyde d’éthlène ou de 2-chloréthanol en France (source DGCCRF) versus 14 193 au 26 novembre 2021.

Bref, une histoire sans fin se poursuit ... et cela se traduit en termes de rappels quotidiens pour les consommateurs, les résultats suivants :

1er décembre 2021: 16
oxyde d’éthylène: 11
Listeria monocytogenes: 1
Salmonella: 1
Brucella: 1
fermentation alcoolique: 1
autre contaminant microbiologique: 1
2 décembre 2021: 24
oxyde d’éthylène et/ou 2-chloroéthanol: 18
Listeria monocytogenes: 2
colorant: 1
allergène: 1
3 décembre 2021: 88
oxyde d’éthylène et/ou 2-chloroéthanol: 83
Listeria monocytogenes: 4
Salmonella: 1

Soit 128 rappels en 3 jours, est-ce bien raisonnable de continuer sur cette voie, d’autant qul’a expliqué dans sa conclusion M. Narbonne dans un article, Aliments contaminés par l’oxyde d’éthylène : quelle est la réalité des risques ? Tout ça pour ça !

Il ne s’agit donc pas d’une crise sanitaire pouvant affecter les consommateurs mais simplement d’un problème de conformité réglementaire d’utilisation d’un procédé non autorisé en Europe qui doit se réglé par des mesures administratives au niveau des importations. De plus les évaluations des risques sanitaires ne doivent pas se faire selon la réglementation actuelle qui n’est pas adaptée au cas particulier du traitement des denrées sèches par l’ETO. On a vu qu’en son temps, l’administration Française avait su adapter la réglementation au cas particulier des auxiliaires technologiques. La réglementation la plus pertinente est celle de l’évaluation des procédés technologiques introduite en 1997 dans le cadre de la directive «Novel Foods». On ne voit pas pourquoi les procédés plus anciens ne seraient pas évalués sur les mêmes critères.

Il est étonnant que devant un tel décalage entre la perception et la réalité des risques, les opérateurs des filières alimentaires, les assureurs des lourdes opérations de rappel, les experts des agences et des organismes de recherche, les journalistes spécialisés ou même les hommes politiques conscients, n’aient pas alertés les administrations en charge de l’application des règlements.

Aux lecteurs du blog
Grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le lien suivanthttp://amgar.blog.processalimentaire.com/. Triste histoire de sous ... 

jeudi 21 octobre 2021

Oxyde d'éthylène et la Commission européenne: Le show des rappels must go on !

 

Exemples de produits rappelés récemment en France

N’hésitez pas à lire avant ou après l’article ci-dessous, un autre article diffusé par le blog, Aliments contaminés par l’oxyde d’éthylène : quelle est la réalité des risques ?

Voici donc «Certains Etats membres de l'UE s'en prennent aux mesures de rappel d'oxyde d'éthylène», source article de Joe Whitworth paru le 21 octobre 2021 dans Food Safety News, article adapté par mes soins -aa.

Plusieurs pays européens ont qualifié les mesures adoptées pour lutter contre l'oxyde d'éthylène dans un additif alimentaire de «disproportionnées».

Le 13 juillet 2021, il a été convenu que tous les produits contenant de la gomme de caroube (E410) contaminée par de l'oxyde d'éthylène devaient être retirés ou rappelés pour protéger le consommateur. L'additif est utilisé dans les crèmes glacées, les produits carnés, les confiseries et le fromage et est produit à partir de graines de caroube.

Cependant, la Belgique et le Danemark ont ​​fait part de leurs préoccupations concernant le rappel systématique de toutes les denrées alimentaires produites avec une matière première supérieure à la limite maximale de résidus (LMR) légale.

Les découvertes d'oxyde d'éthylène ont commencé en septembre 2020 avec des produits à base de graines de sésame en provenance d'Inde. La substance a été utilisée pour réduire ou éliminer la contamination par Salmonella. Dans l'UE, l'utilisation d'oxyde d'éthylène pour désinfecter les denrées alimentaires n'est pas autorisée. Plus de 700 rapports concernant l'oxyde d'éthylène ont depuis été publiés sur le système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF).

Répression des États membres

Lors d'une autre réunion, le 4 octobre 2021, des responsables d'un pays ont déclaré qu'il pourrait ne pas être en mesure de continuer à appliquer l'approche convenue tandis qu'un autre a regretté le peu de temps et la pression sous lesquels les conclusions ont été atteintes.

Des représentants d’Etats membres ont déclaré que la Commission européenne n'avait pas réussi à leur fournir rapidement un communiqué légal pour soutenir les mesures d'exécution, sous-entendu, les mesures de rappels.

La Commission européenne estime que même si l'oxyde d'éthylène n'est pas retrouvé dans le produit final en-dessus de la limite de quantification, ces produits ne sont pas conformes aux exigences de sécurité alimentaire. La gamme potentiellement large d'aliments contenant de la gomme de caroube contaminée à l'oxyde d'éthylène pourrait avoir des effets cumulatifs en consommant une variété d'articles impliqués.

Des experts des États membres de l'UE, de la Suisse, de la Norvège, de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), de la Commission européenne, y compris de la DG Santé et des laboratoires de référence de l'UE (EURL), ont participé à la réunion pour apporter des éclaircissements sur les aspects réglementaires et techniques afin de soutenir les mesures d'application par les Etats membres de l'UE.

Les règles mises à jour prévues pour s'appliquer à partir de janvier 2022 comprendront des contrôles d'oxyde d'éthylène pour les importations de gomme de xanthane et de guar, d'épices, de suppléments de carbonate de calcium contenant des plantes et des nouilles.

La Commission européenne a déclaré qu'elle s'était engagée à réduire le gaspillage alimentaire, mais que cela ne doit pas nuire à la sécurité des aliments.

«Il ne peut y avoir de compromis car la sécurité des aliments est une condition préalable essentielle à un système alimentaire durable. Bien qu'il soit regrettable de jeter des aliments, il est essentiel que les aliments dangereux soient retirés de la chaîne d'approvisionnement alimentaire et jetés conformément à la législation européenne en vigueur», selon la Commission européenne.

Certains États membres ont rappelé que, bien qu'ils soient d'accord avec cette déclaration, ils remettent en question l'approche selon laquelle un aliment est considéré comme dangereux et jusqu'où s'étendrait une non-conformité dans la chaîne d'approvisionnement alimentaire, étant donné que la teneur en ETO et 2CE (oxyde d’éthylène et 2-chloroéthanol) des produits alimentaires composites serait dilué quelques milliers de fois. La Commission européenne a reconnu la nécessité d'approfondir l'examen de cette question, en s'appuyant sur l'expérience acquise et l'évolution de la situation.

Action prévue pour les certificateurs bio de l’Inde

L'incident a également incité la Commission européenne à proposer une mise à jour de la liste des autorités de contrôle reconnues pour l'importation de produits biologiques dans l'UE.

Des milliers de tonnes de graines de sésame prétendument bio contaminées par de l'oxyde d'éthylène ont été importées d'Inde depuis fin 2020, certaines provenant d'entreprises contrôlées par des organismes officiels. Cela a donné lieu à environ 90 rapports dans le système d'information sur l'agriculture biologique (OFIS pour Organic Farming Information System). Les niveaux de contamination variaient selon les envois, mais dépassaient généralement de loin le niveau maximal de résidus.

L'absence de réponse sur les causes profondes de la défaillance du système de la part des organismes de contrôle impliqués dans la contamination et les mesures correctives inappropriées prises par ces agences et l'autorité indienne de tutelle, mettent en péril la robustesse des contrôles et de la surveillance, selon le Commission européenne.

Le projet de loi stipule que cinq organismes de contrôle ne devraient pas figurer sur la liste de ceux reconnus par l'Autorité pour le développement des exportations de produits alimentaires agricoles et transformés (APEDA) en Inde. Cela signifie qu'ils ne seront pas en mesure de certifier les exportations de produits biologiques de l'Inde vers l'UE, car les entreprises autorisées par eux ont envoyé des produits contaminés à l'oxyde d'éthylène en Europe.

Plus de 20 autres agences de certification resteront sur la liste. Si le projet de loi est approuvé, il s'appliquera à partir de janvier 2022.

En conclusion de la réunion du 4 octobre 2021, la Commission européenne a résumé les points d'action suivants :

. Demander à l'EFSA d'approuver éventuellement l'évaluation des risques du BfR sous la forme d'une déclaration en tant que priorité urgente.

. Rendre publiques les considérations juridiques concernant la conclusion de la réunion du coordinateur de crise du 13 juillet 2021 dans une annexe au rapport de synthèse de cette réunion.

. En tenant compte de l'expérience acquise, évaluer s'il est nécessaire d'affiner l'approche de la gestion des risques à l'avenir.

Bienvenue chez les bisounours de la Commission européenne !


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mardi 3 août 2021

La sécurité des aliments en France en juillet 2021, vue par le prisme du blog

En juillet 2021, 1 061 produits rappelés selon le dispositif RappleConso, complétés de quelques ‘oublis’., dont près de 60 rappels pour des pathogènes.

En juillet 2021, la DGCCRF nous a informé du rappel de 2 411 produits rappelés (références et lots).

En juillet 2021, le réseau d’alerte rapide la Commission européenne, RASFF, a comptabilisé 58 notifications liées à la présence d’oxyde d’éthylène dans des produits alimentaires. Avec ce chiffre, nous voilà revenu d'un coup au niveau de janvier 2021 … et ce n'est pas près de se terminer ...

Tous ces chiffres donnent le vertige et l’on ne peut pas s'empêcher d’évoquer cet énorme gaspillage alimentaire ...

Le 2 août 2021, déjà plus de 100 rappels (107) en un seul jour !

Voici un extrait de la foire aux questions de l’AFSCA de Belgique à propos des rappels de produits avec une teneur trop élevée en oxyde d'éthylène. Je montre cet extrait parce que nul part en France, il y a une information pédagogique sur ce sujet, et pourtant, ce n’est pas compliqué, jugez plutôt ...

Des mesures sont-elles prises pour éviter que des produits non conformes soient mis sur le marché ?

Tant la Belgique que l’Europe et les autres Etats Membres ont pris des mesures pour que seuls les produits qui répondent aux normes européennes soient mises sur le marché.

Tout d'abord, la Commission européenne a décidé que les graines de sésame importées d'Inde depuis le 26 octobre 2020 doivent être accompagnées d'un certificat officiel et d’un rapport d’analyse qui garantissent leur conformité aux normes européennes. En plus de cette certification obligatoire, tous les États membres de l'Union européenne ont augmenté la fréquence des contrôles aux postes de contrôles frontaliers.

Deuxièmement, nous avons recommandé aux entreprises qui travaillent fréquemment avec des produits provenant de pays où l'utilisation de l'oxyde d'éthylène est autorisée, d'effectuer des analyses sur cette substance. Les entreprises sont les premières responsables de la mise sur le marché de produits sûrs et il est dans leur intérêt de procéder à ces analyses.

Effectivement, les industriels alimentaires sont confrontés à un gros souci analytique, désormais, c'est un contrôle à 100% des ingrédients qui doit être fait, avant qu'ils ne puissent être utilisés dans la production.

Last but not the least, selon Alim’confiance,  dispositif sensé vous permettre «de consulter les résultats des contrôles officiels réalisés en matière de sécurité sanitaire des aliments», les inspections des restaurants en juillet 2021 sont au niveau le plus bas de l’année 2021, voir ci-dessous.

A suivre ...

Mise à jour du 12 août 2021. Les résultats des inspections font apparaître désormais le chiffre de 816 inspections en juillet 2021, c'est mieux que le résultat présenté ci-dessus, mais c'est toujours moins que juin 2021 avec 1 065 inspections.

Avis aux lecteurs du blog

L’ancien site Internet du blog qui était hébergé par la revue PROCESS Alimentaire est de nouveau opérationnel avec ce lien https://amgar.blog.processalimentaire.com/

vendredi 25 décembre 2020

L'Anses communique sur la DLC et la DDM mais oublie de parler du gaspillage alimentaire

La communication de l'Anses évoque dans ce dernier volet,

« A consommer avant le », « à consommer jusqu’au », « à consommer de préférence avant le » … ces mentions figurent sur les emballages des produits alimentaires. Mais quelle est la différence ? Que signifient les dates DLC et DDM ? Quels produits sont concernés ? Certaines dates limites peuvent-elles être dépassées sans présenter de risque pour notre santé ? Quels sont les aliments et boissons impérissables ? L’Anses répond aux questions les plus fréquentes et vous livre ses recommandations pour éviter les erreurs.

Pour une consommation en toute sécurité, il est nécessaire de bien  comprendre la différence entre DLC et DDM et de vérifier après un achat le type de date apposé.

DLC = Date limite de consommation

Les mentions « à consommer avant le » ou « à consommer jusqu’au » représentent la date limite de consommation du produit. Cette date est généralement affichée sous la forme « jour/mois/année ».

Quels produits sont concernés ? Aliments frais, vendus dans les rayons réfrigérés des magasins et grandes surfaces comme les viandes, les poissons, certains produits laitiers ou de charcuterie…

Ces produits ne doivent pas être consommés après la date limite indiquée, cela peut présenter des risques pour votre santé. La majorité des produits frais emballés portent cette mention obligatoire fixée sous la responsabilité du fabricant. Ils ne peuvent être vendus lorsque la date est dépassée.

DDM = Date de durabilité minimale

La mention « à consommer de préférence avant le » représente la date de durabilité minimale. La mention de cette date sur un produit alimentaire n’a pas le même caractère impératif que la date limite de consommation. Parfois, cette date peut être notée sous la forme de « mois/année ».

Consommer le produit après sa DDM ne constitue pas un risque pour la santé du consommateur, la denrée peut cependant perdre certaines de ses qualités gustatives et/ou nutritionnelles.

Quels produits sont concernés ? Pâtes, riz, sucre, sel, farine, conserves…

Vous pourrez aussi vous amuser avec « Vrai ou faux : Consommer des produits alimentaires après la date limite » ...

Comme tout cela est bien dit, mais hélas pas une seule fois le mot gaspillage alimentaire n'est cité, afin que le consommateur ne jette pas un produit alimentaire qui est encore bon … et on aurait aimé, éventuellement, une prise de position de l'Anses sur le logo anti-gaspillage alimentaire qui pose question …

Enfin, le blog informe l'Anses d'autres sujets qui pourraient retenir son attention, la baisse des contrôles en sécurité des aliments en France et bien entendu, avec que nous vivons avec les graines de sésame contaminées par de l'oxyde d'éthylène, le sujet des rappels de produits alimentaires, mais à quoi bon, puisque l'Anses semble se situer au dessus de la mêlée ...