samedi 20 juillet 2019

Retour sur les pouvoirs extraordinaires des bactéries visualisés en direct


L’été est souvent propice à voir ce que l’on n’a pu tout lire au cours de l’année …

Ainsi en est-il de cet événement annoncé sur le site de l’INSERM le 23 mai 2019, « Les pouvoirs extraordinaires des bactéries visualisés en direct ».

La dissémination globale de résistances aux antibiotiques est un problème majeur de santé publique et une priorité de la recherche internationale en microbiologie. Dans ses travaux à paraître dans Science, Christian Lesterlin, chercheur Inserm au sein du laboratoire « Microbiologie moléculaire et biochimie structurale » (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1) à Lyon, a pu filmer avec son équipe le processus d’acquisition de l’antibiorésistance en temps réel, et a découvert un acteur essentiel mais inattendu dans son maintien et dans sa dissémination au sein des populations bactériennes.

Cette dissémination de l’antibiorésistance est en grande partie due à la capacité qu’ont les bactéries d’échanger du matériel génétique par un processus appelé conjugaison bactérienne. Le séquençage systématique de souches pathogènes ou environnementales a permis d’identifier une grande variété d’éléments génétiques transmissibles par conjugaison et porteurs des résistances à la plupart, sinon à toutes les classes d’antibiotiques actuellement utilisés dans les traitements cliniques. En revanche, le processus de transfert in vivo du matériel génétique d’une bactérie à l’autre, le temps nécessaire à l’acquisition de cette résistance une fois le nouveau matériel génétique reçu et l’effet des molécules antibiotiques sur cette résistance étaient encore inconnus.

Une visualisation en temps réel
Les chercheurs ont choisi d’étudier l’acquisition de la résistance de la bactérie Escherichia coli à un antibiotique couramment utilisé, la tétracycline en mettant une bactérie sensible à l’antibiotique en présence d’une bactérie résistante. Des études précédentes ont montré que cette résistance repose sur sa capacité à évacuer l’antibiotique avant qu’il n’ait pu jouer son rôle destructeur grâce à des « pompes à efflux » situées sur sa membrane. Ces pompes à efflux spécifiques, sont capables d’éjecter les molécules antimicrobiennes en dehors de bactéries, leur conférant ainsi un certain niveau de résistance.

Dans cette expérience, la transmission de l’ADN d’une « pompe à efflux » spécifique – la pompe TetA – a été observée entre une bactérie résistante et une bactérie sensible par marquage fluorescent.  Grâce à l’apport de la microscopie en cellule vivante, il suffisait alors de suivre la progression de la fluorescence pour voir, la manière dont l’ADN de la « pompe » migrait d’une bactérie à l’autre et comment il s’exprimait chez la bactérie receveuse.

Les chercheurs ont ainsi mis en évidence qu’en 1 à 2 heures seulement, le fragment d’ADN simple brin de la pompe à efflux était transformé en ADN double brin puis traduit en protéine fonctionnelle, conférant ainsi la résistance à la tétracycline à la bactérie receveuse.
Le transfert d’ADN des bactéries donneuses (vertes) aux bactéries receveuses (rouges) est révélé par l’apparition de foyers de localisation rouges. L’expression rapide des gènes nouvellement acquis est quant à elle révélée par la production de fluorescence verte dans les bactéries receveuses. Crédit vidéo : Christian Lesterlin/Inserm.

Dialogues en circuit fermé au sein de la communauté de travail de l'organisme DGAL


On apprend par une note de service de la DGAL (DGAL/SDPRAT/2019-528) du 11 juillet 2019 le Bilan 2018 du dialogue de gestion du programme 206 « Sécurité et qualité sanitaires de l'alimentation »:
Alors que commence prochainement un nouveau cycle de dialogue de gestion, cette note porte à la connaissance de l'ensemble de la communauté de travail de l'organisme DGAL le bilan du dialogue de gestion du programme 206 pour l'année 2018.
Le programme n°206 rassemble les dotations correspondant aux moyens en personnel et en fonctionnement du ministère de l'agriculture et de l'alimentation, hors services déconcentrés, chargés de la sécurité sanitaire.

Les consommateurs, appelés ici, « nos concitoyens », font-ils partie de « l'ensemble de la communauté de travail de l'organisme DGAL » ?

On ne le saura pas … mais vu le jargon employé, cela ne s’adresse pas aux consommateurs, mais aux initiés de la communauté de travail de l'organisme DGAL.

On apprend ainsi que le nombre d’inspections réalisés continue de progresser depuis 2016, « après avoir fortement baissé jusqu’en 2015 », mais cela est obtenu en mixant toutes les inspections dans les domaines SSA (sécurité sanitaire des aliments), SPA (santé animale, protection des animaux) et PV (protection des végétaux), dans ces conditions, il y a progression…

Rappelons que s’agissant des inspections en sécurité sanitaire des aliments (SSA), le nombre a très fortement baissé depuis 2012 pour s’accroître un peu en 2018, mais c'est très très loin du compte …

2012 : 86 239
2013 : 82 729
2014 : 78 000
2015 : 76 000
2016 : 55 000
2017 : 54 000
2018 : 57 500

Autre sujet intéressant, on apprend « une forte hausse de suites aux inspections, notamment en sécurité sanitaire des aliments (SSA) et qualité, santé et protection des végétaux (QSPV) », voir graphe ci-dessous :
 Il est noté, « L’attention portée aux suites données aux inspections nécessaires à l’efficacité de notre action, porte ses fruits notamment dans les domaines SSA et QSPV. »

On pourrait ajouter il était temps …

La majorité des cibles des indicateurs ont été atteints, nous dit-on, sans savoir précisément ce que cela regroupe …
7 sur 10 indicateurs de performance du BOP 206 (BOP, budget opérationnel de programme) ont atteint sur cible au niveau national, notamment ceux en lien avec les  suites données aux inspections avec non-conformités. 
A propos des indicateurs de performance, un léger mieux semble-t-il qui reste à confirmer notamment en nombre d’inspections en sécurité des aliments, seul indicateur de performance véritablement fiable à mes yeux …
 A noter, le taux de recontrôle insuffisant après inspection avec mis en demeure, est-ce dû au manque de personnel ?

A quoi cela sert-il d'avoir un taux de suites élevées, si on ne donne pas ... suite!
Le nombre d'inspections étant déjà faible, le taux de réalisation n'est pas à mon sens très satisfaisant, là aussi, est-ce dû au manque de personnel ?

France: Au moins 83 personnes atteintes par une contamination de coppa par Salmonella


Ouf ça y est, nous avons enfin une information, oh juste une petite information sur plusieurs foyers de toxi-infections alimentaires collectives à Salmonella liés à de la coppa d'Italie, mais fabriquée avec des matières premières de France et d'Allemagne.

Comme je l’ai indiqué ici, cela faisait désormais 12 jours que nous étions sans information …

Mais, grâce à Food Safety News, on sait désormais qu’il y a 83 cas dans cette épidémie … et d’autres petites informations, en attendant Le communiqué de Santé publique de France qui devrait désormais intervenir rapidement …

Une porte-parole de Santé Publique France a déclaré à Food Safety News que 83 personnes avaient été infectées par Salmonella Typhimurium et que 13 d'entre elles avaient eu besoin d'un traitement hospitalier.

La Coppa de la marque Di Vittorio fournie par Castelli France, fondée en 1991 et basée à Marseille, a été rappelée la semaine dernière. La Coppa entière ou tranchée vendue entre le 17 mai et le 8 juillet faisait partie du rappel.

Des plaintes de consommateurs ont amené le supermarché français Intermarché à alerter les autorités et à retirer la charcuterie italienne de la vente.

Selon mes informations, les rappels ont été initiés le 11 juillet (1 et 2). Les autorités ont publié un communiqué le 12 juillet, mais, chose curieuse, il ya eu un communiqué du ministère de la santé, mis à jour le 16 juillet ...

Les autorités ont dit aux personnes qui possèdent encore les produits de ne pas les consommer et de rapporter les articles au lieu d'achat.

Sept enfants malades
L'épidémie d'origine alimentaire est probablement due à Salmonella Typhimurium dans la Coppa en provenance d'Italie et avec des matières premières en provenance de France et d'Allemagne.

Selon l’alerte notifiée au RASFF de l’UE par la France le 9 juillet 2019, il s’agit de coppa d’Italie avec des matières premières de France et d’Allemagne. La souche est Salmonella enterica sérotype Typhimurium.

Des hommes et des femmes âgés de 18 à 84 ans ont été contaminés, tandis que sept enfants l’ont été également. Le premier patient a été signalé début juin et le dernier jusqu'à ce jour, début juillet. Les malades viennent de cinq régions différentes de France.

Les plaintes des clients ont été signalées à la Direction générale de l’alimentation (DGAL), puis à Santé Publique France, l’agence de santé publique du pays. Des professionnels de la santé ont signalé une intoxication alimentaire collective aux agences régionales de la santé (ARS).

Les patients ont été interrogés sur leur consommation de nourriture avant l’apparition de la maladie et des souches de Salmonella isolées de leurs selles ont été envoyées au Centre national de référence des Escherichia, coli, Shigella, Salmonella de l’Institut Pasteur pour typage.