dimanche 26 avril 2020

COVID-10 et masques : A propos de la nouvelle doctrine du gouvernement sur le port du masque


« La rapidité, la complétude, l’allégresse même avec lesquelles l’appareil répressif s’est mis en branle font un pénible contraste avec la lenteur, l’impréparation, l’indécision de la politique sanitaire, qu’ils s’agissent des maques, des tests ou des traitements éventuels. »
Pierre Manent, entretien au Figaro du 24 avril 2020.

Heureusement qu’être un homme politique c’est de pouvoir décider et ne pas tout attendre d’un biopouvoir ou du pouvoir des scientifiques, même s’ils sont compétents …

Porter un masque en ville pendant la pandémie de COVID-19, c’est faire preuve d’altruisme et de solidarité, peut-on lire dans un article du blog du 17 avril 2020.

Voici donc quelques péripéties d’une histoire des masques rendus désormais obligatoires pour la population, c’est la nouvelle doctrine, à la date du déconfinement, le 11 mai ...

Le 4 mars 2020, Olivier Véran: « L'usage des masques est inutile » en dehors des règles d'utilisation définies.

Nous sommes désormais bien loin de tout cela …

Le 20 mars 2020, « Il faut généraliser le port des masques » selon l’appel de personnalités à Olivier Véran


Dans cet article sur les masques, il ne sera pas question des deux milliards de masques commandées à la Chine, le 4 avril ou avant la diffusion de cette information, car comme l’a rappelé le minsitre de la santé, « Mais qui dit commandes ne veut pas dire qu’elles seront honorées ».

Sur RTL le 22 mars 2020,
« Il ne faut pas considérer que le port du masque serait l'alpha et l'omega de la protection des personnes », a-t-il déclaré sur le plateau du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro dimanche 22 mars. L'immense majorité de la contamination au coronavirus passe par les mains et le toucher.
C'est pourquoi la meilleure méthode pour s'en prémunir est l'hygiène. « Si vous voulez vraiment vous protéger et protéger les autres, c'est le lavage des mains, c'est le gel hydroalcoolique, c'est la distanciation sociale », insiste Olivier Véran. « Si vous êtes à plus d'un mètre d'une personne, vous êtes beaucoup plus protégé, qu'à moins d'un mètre avec un masque ».

Le 4 avril 2020, une réévaluation de la doctrine est-elle possible ?
Faut-il que tout le monde porte un masque ? « On doit être capable de produire des masques pour des personnes qui ne sont pas des soignants, qui sont des personnes en deuxième ligne, qui vont être contact avec le public, voire demain de proposer à tout le monde de porter une protection… », a répondu le ministre. « On est en train de discuter de cela avec le conseil scientifique, les experts de virologie, les agences sanitaires, on est en train de leur demander de réévaluer la doctrine », a-t-il précisé. « C'est en constante évolution », a-t-il affirmé.

Ça, c’était le 7 avril 2020, à propos du port du masque en ville par le ministre de la santé,
Une telle obligation, a-t-il relevé, est portée par l’Académie de médecine, mais est encore contestée par de nombreux organismes scientifiques internationaux.

Mais s’il s’avère que le port d’un masque en population générale pouvait renforcer l’efficacité du dispositif, si les recommandations des scientifiques allaient dans ce sens, nous serions amenés à communiquer en ce sens, a-t-il ajouté.


En effet, dès le 2 avril 2020, « l’Académie nationale de médecine recommande que le port d’un masque « grand public », aussi dit « alternatif », soit rendu obligatoire pour les sorties nécessaires en période de confinement. »

Que la sortie de confinement soit accompagnée du maintien de l’interdiction des rassemblements (sauf cas exceptionnels, comme les obsèques, pour lesquelles le nombre maximal pourrait être de 20 personnes), du maintien des mesures barrières sanitaires (lavage des mains, gel hydro-alcoolique..), mais aussi de leur renforcement par le port obligatoire d’un masque grand public anti-projection, fût-il de fabrication artisanale, dans l’espace public. Cette dernière obligation serait la marque que la sortie du confinement n’est pas encore un retour à la vie normale et elle devrait être maintenue jusqu’à l’arrêt de la transmission du virus (absence de nouveaux cas dans les 14 derniers jours) ;

Je refuse aujourd’hui de recommander le port du masque pour tous et jamais le gouvernement ne l’a fait. Si nous le recommandons, ce serait incompréhensible. Les soignants en souhaitent davantage, c’est normal et c’est bien l’objectif de notre agenda de production de répondre à cette attente. » Source Le Point du 16 avril, ‘conversation à battons rompus’ avec le président de la République.

Le 18 avril 2020, la directrice générale de Santé publique de France répondait à la question sur le port du masque pour le grand public, quelles sont vos recommandations ?
Nos recommandations concernent les personnels de santé, et les personnes avec des symptômes. Nous estimons que nous ne disposons pas assez d'informations assez robustes pour se prononcer pour le reste de la population, et nous étudions le sujet avec le Haut Conseil de la santé publique.

Des mesures systématiques de réduction des risques de transmission dans la population générale appliquées pendant plusieurs mois en fonction de la cinétique de l’épidémie, notamment le port d’un masque dans les lieux publics et le maintien des règles d’hygiène et de distanciation sociale ;
L’ensemble de la population doit porter un masque dans les espaces accueillant du public (espaces fermés, et notamment dans les transports, les magasins…).
La disponibilité des masques est une mesure additionnelle par rapport aux mesures barrières qui restent l’élément clef.
Les lieux recevant du public doivent proposer des équipements de protection pour les clients ou les administrés : masques de protection et solution hydro-alcoolique. Un manquement à ces règles doit pouvoir aboutir à une fermeture administrative de ces lieux.
Les protections matérielles. Il s’agit des mesures d’hygiène publique, des gestes barrières, l’usage de solutions hydro-alcooliques, ou le déploiement de matériels de protection, notamment de masques de différents types.

Les enseignants, le personnel de direction, le personnel éducatif ainsi que tous les agents des établissements scolaires devront être formés aux mesures barrières, aux règles de distanciation sociale et au port du masque pour eux-mêmes et pour les enfants dont ils ont la charge le cas échéant.
Des masques alternatifs de production industrielle ou artisanale antiprojection devront être portés par les personnels des établissements scolaires et par tous les enfants à partir du collège. Le Conseil scientifique considère que pour les collégiens/lycéens pour lesquels la compréhension est bonne et l’éducation au port de masque est possible, le port de masque doit être obligatoire.
Pour les élèves en école de maternelle le port de masque est impossible. Pour les élèves en école de l’élémentaire, il existe un continuum de compréhension en fonction de l’âge sans que l’on puisse précisément fixer un âge où la compréhension serait suffisante pour recommander le port du masque de façon adaptée, d’autant qu’ils apparaissent comme faiblement transmetteurs. Le rôle des parents est ici essentiel.

Est paru au JORF du 26 avril 2020, un arrêté autorisant les pharmaciens à vendre des masques : « Les masques non sanitaires fabriqués selon un processus industriel et répondant aux spécifications techniques applicables. »

Aussitôt lu, aussitôt, je suis allé à la pharmacie de mon quartier pour m'entendre dire que le prix d'un masque était de 5,90 euros dont 5,5% de TVA, il n'y a pas de petits profits. Bien entendu, je n'en ai pas acheté car le prix me parait prohibitif!

Charles Trénet avait bien raison, on trouve tout dans les pharmacies, même des masques non médicaux ...

Dans les pharmacies,
Dans les pharmacies…
On vend du nougat et du chocolat,
Des bonbons au citron, des stylos,
Des poupées gentilles
Pour les petites filles
Et, pour les garçons,
Des lapins qui sont
Sauteurs et polissons.
On vend de tout :
Des toutous blancs
Qui se tiennent debout,
Tout tremblants,
Des arlequins, des cailles qui rient
Et tout un lot de quincaillerie.
Dans les pharmacies,
Dans les pharmacies,
On entend parfois cet ordre sec :
« Garçon ! Des petits pois ou un bifteck
Ou des choux farcis. »
Dans les pharmacies.

Mise à jour du 27 avril 2020.
Ci-dessous une vidéo du 29 février 2020, écoutez à partir de la 44e seconde


Mise à jour du 30 avril 2020. La DGCCRF publie un communiqué le 29 avril 2020, Mise en vente de masques de protection dans les enseignes de la grande distribution.
Les enseignes de la grande distribution alimentaire confirment que des masques grand public (en tissu et réutilisables) et des masques à usage unique seront progressivement mis en vente, dans des magasins et drive, à partir du lundi 4 mai, avec des approvisionnements qui monteront en puissance après le 11 mai.
Avant l'heure, on ne doit pas porter un masque, mais après le 11 mai, il faudra en porter un !

Lu dans l'éditorial du Figaro du 30 avril 2020 de Vincent Trémolet de Villers,
Après les amendes pour défaut de dérogation de sortie, le secrétaire d’État aux Transports a ajouté aux souches de son carnet de contraventions une nouvelle sanction: à partir du 11 mai, les usagers des transports pourront être sanctionnés s’ils ne portent pas de masque. Le citoyen, bonne pomme, à qui l’on a expliqué que le masque ne servait à rien, puis qu’on en manquait cruellement, puis qu’il pouvait se le fabriquer lui-même, ne devrait pas être, comme les pouvoirs publics, en retard à l’allumage. Il portera son masque. Il n’en reste pas moins que la passion de l’amende comme la compulsion fiscale participent, une fois encore, du génie français.

samedi 25 avril 2020

COVID-19 et tests: Le nombre de tests hebdomadaire est nettement en dessous des déclarations du ministre de la santé


Dans un article du journal Le Monde du 25 avril 2020, on peut y lire, « Dépistage du coronavirus : les raisons du fiasco français sur les tests » (article réservé aux abonnés).
Difficultés d’approvisionnement, atermoiements du gouvernement, corporatismes et blocages réglementaires ont fait perdre de précieuses semaines au pays.

Pourtant, le ministre de la Santé a souligné samedi que le nombre de tests réalisés chaque jour pour dépister le coronavirus avait considérablement évolué depuis le début de la crise et qu'il atteindrait les 500 000 par semaines d'ici au 11 mai. « Tester 60 millions de Français tous les jours est impossible », a-t-il néanmoins prévenu.

Big Brother vous regarde
Pourtant « Impossible n’est pas français » …

Ne demandons donc pas l’impossible dans ce genre de guerre, les choses ont décidément bien changé, mais ce langage ne sert à rien, car personne n’a demandé au ministre qu’il fallait testé tous les Français !

Mais on apprend que l'objectif du gouvernement est « de réaliser entre 500 000 et 700 000 tests par semaine au moment de la levée du confinement », le 11 mai, contre 300 000 actuellement.

Je ne crois pas que 300 000 tests par semaine actuellement soit aussi vrai que la parole du ministre, car ne dit-on pas que « Les promesses des hommes politiques n'engagent que ceux qui les reçoivent », bref, nous allons essayer de voir pourquoi c'est pour l'instant aussi une mission impossible ...

Selon BFMTV, « Au 24 mars, la France a réalisé 101 046 tests de détections du coronavirus ».

Selon Le Monde précité, « en date du 15 avril, le nombre de personnes dépistées en France était de 5,1 pour 1 000 habitants. »

Selon le CEBM de l’Université d’Oxford, il y a eu à ce jour en France, 463 662 tests réalisés en France. Qu’on rassure le ministre, cela ne fait que 7 103 tests par million d’habitants, soit 7 tests pour 1 000 habitants, on progresse mais très lentement.

Alors où trouver ces fameux chiffres du nombre de tests de dépistage du coronavirus COVID-19 en France ?

Dans le cadre du réseau 3 labo (Cerba, Eurofins Biomnis), les prélèvements provenaient de 1 664 laboratoires de ville et de 157 établissements de santé. Les résultats sont donc issus de prélèvements de ville et de prélèvements d’origine hospitalière. Les données des 3 derniers jours ne sont pas prises en compte car non consolidées. La consolidation des données prend plusieurs semaines, les données des semaines précédentes peuvent ainsi évoluer depuis le dernier point épidémiologique. Le réseau 3 labo n’est pas exhaustif de l’activité de l’ensemble des LBM en France.

Les laboratoires concernés sont de niveau 3. Le niveau 3 intègre les structures où les agents biologiques sont pathogènes pour l’homme avec une propagation possible. Des traitement existent, généralement, pour lutter contre ce type de maladie.

Au 21 avril 2020 (12h), il y a eu 137 867 tests réalisés dans les LBM du réseau 3 labo, mais je pense que c’est par semaine, dont 29 763 étaient positifs pour le SARS-CoV-2, soit un taux de positivité de 22%. 

Cela étant, dans les laboratoires hospitaliers, du 24 février au 19 avril, 457 287 tests et 102 358 (22%) tests positifs pour le SARS-CoV-2 ont été rapportés à Santé publique France, selon ce point épidémiologique du 23 avril précité.

Kiosque de tests en Israël,
bientôt en France?
Ainsi, selon Santé publique de France, point épidémiologique hebdomadaire au 14 avril 2020 (12h), soit une semaine plus tôt, 98 073 tests ont été réalisés dans les laboratoires de biologie médicale du réseau 3 labo.

Nous avons ainsi la preuve qu’il n’y pas 300 00 tests par semaine en France, n’en déplaise au ministre de la santé, à moins qu’il nous manque quelque chose ...

Pour un peu compliquer les choses, cet autre site (cascoronavirus.fr), disposant d’informations de Santé publique de France, signale les tests réalisés par les laboratoires de villes et sont datés du 21 avril 2020, soit 153 349 tests réalisés qui se décomposent en 31 023 (20,2%) tests positifs et 122 326 (79,8%) tests négatifs.

Il est aussi précisé que « Les données contiennent uniquement les tests réalisés par les laboratoires de villes et ne recensent pas l’ensemble des tests réalisés. »

Très curieuse cette mention parce le point épidémiologique de Santé publique de France, qui indique moins de tests que le site ci-dessus, rapporte avec 137 867 tests et que « Les résultats sont donc issus de prélèvements de ville et de prélèvements d’origine hospitalière. »

Alors que penser ? De l’espoir après le 11 mai, car après le fiasco des masques, on ne voudra pas de fiasco des tests, mais rien n’est moins sûr ...

Complément du 26 avril 2010
Le site qui rapportait au 21 avril 2010, 153 349 tests qui se décomposaient en 31 023 (20,2%) tests positifs et 122 326 (79,8%) tests négatifs, signale au 22 avril 2020, 161 720 tests réalisés qui se décomposent en 31 642 (19,6%) tests positifs et 130 078 (80,4%) tests négatifs. 

Précision utile: Les données contiennent uniquement les tests réalisés par les laboratoires de villes et ne recensent pas l’ensemble des tests réalisés.

Mise à jour 28 avril 2020

Les données des tests de dépistage du Coronavirus COVID-19 sont datées du 24 avril 2020 par Santé publique.

Les données contiennent uniquement les tests réalisés par les laboratoires de villes et ne recensent pas l’ensemble des tests réalisés:

174 327 tests réalisés ; 32 627 (18,7%) tests positifs ; 141 700 (81,3%) tests négatifs

Prévalence et la maîtrise des bactéries sur des smartphones ou tablettes à écran tactile


Un article paru récemment dans Food Protection Trends rapporte la prévalence et la maîtrise des bactéries sur des smartphones ou tablettes à écran tactile ayant un utilisateur unique.

Les smartphones ou les tablettes à écran tactile sont de plus en plus reconnus comme des véhicules potentiels de transmission de maladies.
Cette étude visait à i) caractériser la contamination bactérienne des smartphones à écran tactile à utilisateur unique et ii) évaluer l'efficacité de deux interventions de nettoyage.

De plus, les participants à l'étude (n = 100) ont répondu à un sondage sur l'utilisation des smartphones à écran tactile dans les établissements de restauration.

Les smartphones à écran tactile des participants ont été mesurés et divisés verticalement en côtés A et B. Le côté A a été écouvillonné pour déterminer les niveaux de base de bactéries; le côté B a été traité avec un chiffon en microfibre sec ou une lingette d'alcool isopropylique, puis écouvillonné. Les écouvillons ont été étalés sur des géloses TCS et ont ensuite été incubées.

La concentration bactérienne moyenne de base était de 0,76 log10 (UFC/cm2), sans différence entre les groupes de traitement (P = 0,183). Il y avait une différence significative (P < 0,0001) entre les concentrations bactériennes respectivement des côtés A et B, à 0,76 et 0,43 log10 (UFC/cm2), quel que soit le groupe de traitement. Il n'y avait pas de différence significative (P = 0,132) dans les réductions de bactéries entre les deux groupes de traitement.

Les données indiquent qu'un nettoyage approprié peut réduire les bactéries sur les smartphones à écran tactile de près de 50%. Plus de 80% des participants ont exprimé la conviction que (i) les smartphones à écran tactile peuvent héberger des micro-organismes dangereux; (ii) les pdrsonnels de la restauration commerciale devraient nettoyer leur smartphones ou appareil à écran tactile, et (iii) l'utilisation d'un smartphone ou de tout appareil à écran tactile tout en travaillant avec des aliments est un risque potentiel pour la santé.

NB : J'ai emprunté l'image à un article, Comment et pourquoi nettoyer son téléphone portable (smartphone) ?