« La
rapidité, la complétude, l’allégresse même avec lesquelles
l’appareil répressif s’est mis en branle font un pénible
contraste avec la lenteur, l’impréparation, l’indécision de la
politique sanitaire, qu’ils s’agissent des maques, des tests ou
des traitements éventuels. »
Pierre
Manent, entretien
au Figaro
du 24 avril 2020.
Heureusement
qu’être un homme politique c’est de pouvoir décider et ne pas
tout attendre d’un
biopouvoir ou du pouvoir des scientifiques, même
s’ils sont compétents …
Porter
un masque
en
ville pendant la pandémie de COVID-19, c’est
faire preuve d’altruisme
et de
solidarité,
peut-on
lire dans
un
article
du blog du 17 avril 2020.
Voici
donc quelques péripéties d’une histoire des masques rendus
désormais obligatoires pour la population, c’est la nouvelle
doctrine, à la date du déconfinement, le 11
mai ...
Le
4 mars 2020, Olivier Véran: « L'usage
des masques est inutile » en dehors des règles
d'utilisation définies.
Nous
sommes désormais bien loin de tout cela …
Le
20
mars 2020, « Il faut généraliser le port des masques »
selon l’appel de personnalités à Olivier Véran
Le
21 mars 2020, le ministre indiquait,
« J'invite
toute personne qui dispose encore de masques à les remettre à la
disposition des soignants ».
Dans
cet article sur les masques, il ne sera pas question des deux
milliards de masques commandées à la Chine, le 4 avril ou avant
la diffusion de cette information, car comme l’a rappelé le
minsitre de la santé, « Mais
qui dit commandes ne veut pas dire qu’elles seront honorées ».
Sur RTL le 22 mars 2020,
Sur RTL le 22 mars 2020,
« Il ne faut pas considérer que le port du masque serait l'alpha et l'omega de la protection des personnes », a-t-il déclaré sur le plateau du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro dimanche 22 mars. L'immense majorité de la contamination au coronavirus passe par les mains et le toucher.
C'est pourquoi la meilleure méthode pour s'en prémunir est l'hygiène. « Si vous voulez vraiment vous protéger et protéger les autres, c'est le lavage des mains, c'est le gel hydroalcoolique, c'est la distanciation sociale », insiste Olivier Véran. « Si vous êtes à plus d'un mètre d'une personne, vous êtes beaucoup plus protégé, qu'à moins d'un mètre avec un masque ».
Le
4
avril 2020, une réévaluation de la doctrine est-elle possible ?
Faut-il que tout le monde porte un masque ? « On doit être capable de produire des masques pour des personnes qui ne sont pas des soignants, qui sont des personnes en deuxième ligne, qui vont être contact avec le public, voire demain de proposer à tout le monde de porter une protection… », a répondu le ministre. « On est en train de discuter de cela avec le conseil scientifique, les experts de virologie, les agences sanitaires, on est en train de leur demander de réévaluer la doctrine », a-t-il précisé. « C'est en constante évolution », a-t-il affirmé.
Ça,
c’était le 7
avril 2020, à propos du port du masque en ville par le ministre
de la santé,
Une
telle obligation, a-t-il relevé, est portée par l’Académie
de médecine, mais est encore contestée par de nombreux
organismes scientifiques internationaux.
Mais
s’il s’avère que le port d’un masque en population générale
pouvait renforcer l’efficacité du dispositif, si les
recommandations des scientifiques allaient dans ce sens, nous serions
amenés à communiquer en ce sens,
a-t-il ajouté.
« Il
n'y a aucune décision de recommandation du port du masque à l'heure
actuelle »
pour la population
En
effet, dès le 2
avril 2020, « l’Académie nationale de médecine
recommande que le port d’un masque « grand public »,
aussi dit « alternatif », soit rendu obligatoire pour les
sorties nécessaires en période de confinement. »
Et
le 5 avril 2020, l’Académie
Nationale de médecine rapportait,
Que la sortie de confinement soit accompagnée du maintien de l’interdiction des rassemblements (sauf cas exceptionnels, comme les obsèques, pour lesquelles le nombre maximal pourrait être de 20 personnes), du maintien des mesures barrières sanitaires (lavage des mains, gel hydro-alcoolique..), mais aussi de leur renforcement par le port obligatoire d’un masque grand public anti-projection, fût-il de fabrication artisanale, dans l’espace public. Cette dernière obligation serait la marque que la sortie du confinement n’est pas encore un retour à la vie normale et elle devrait être maintenue jusqu’à l’arrêt de la transmission du virus (absence de nouveaux cas dans les 14 derniers jours) ;
Je
refuse aujourd’hui de recommander le port du masque pour tous et
jamais le gouvernement ne l’a fait. Si nous le recommandons, ce
serait incompréhensible. Les soignants en souhaitent davantage,
c’est normal et c’est bien l’objectif de notre agenda de
production de répondre à cette attente. »
Source Le
Point du
16 avril, ‘conversation
à battons rompus’
avec le président de la République.
Le
18 avril 2020, la directrice
générale de Santé publique de France répondait à la question
sur le port du masque pour le grand
public, quelles sont vos recommandations ?
Nos recommandations concernent les personnels de santé, et les personnes avec des symptômes. Nous estimons que nous ne disposons pas assez d'informations assez robustes pour se prononcer pour le reste de la population, et nous étudions le sujet avec le Haut Conseil de la santé publique.
Le
20 avril 2020, Avis
n°6 du Conseil scientifique COVID-19,
« Sortie progressive de confinement prerequis et mesures
phares » :
Des mesures systématiques de réduction des risques de transmission dans la population générale appliquées pendant plusieurs mois en fonction de la cinétique de l’épidémie, notamment le port d’un masque dans les lieux publics et le maintien des règles d’hygiène et de distanciation sociale ;
L’ensemble de la population doit porter un masque dans les espaces accueillant du public (espaces fermés, et notamment dans les transports, les magasins…).
La disponibilité des masques est une mesure additionnelle par rapport aux mesures barrières qui restent l’élément clef.
Les lieux recevant du public doivent proposer des équipements de protection pour les clients ou les administrés : masques de protection et solution hydro-alcoolique. Un manquement à ces règles doit pouvoir aboutir à une fermeture administrative de ces lieux.
Les protections matérielles. Il s’agit des mesures d’hygiène publique, des gestes barrières, l’usage de solutions hydro-alcooliques, ou le déploiement de matériels de protection, notamment de masques de différents types.
Le
24 avril 2020, Note
du Conseil scientifique COVID-19, « Enfants, écoles et
environnement familial dans le contexte de la crise COVID-19 » :
Les enseignants, le personnel de direction, le personnel éducatif ainsi que tous les agents des établissements scolaires devront être formés aux mesures barrières, aux règles de distanciation sociale et au port du masque pour eux-mêmes et pour les enfants dont ils ont la charge le cas échéant.
Des masques alternatifs de production industrielle ou artisanale antiprojection devront être portés par les personnels des établissements scolaires et par tous les enfants à partir du collège. Le Conseil scientifique considère que pour les collégiens/lycéens pour lesquels la compréhension est bonne et l’éducation au port de masque est possible, le port de masque doit être obligatoire.
Pour les élèves en école de maternelle le port de masque est impossible. Pour les élèves en école de l’élémentaire, il existe un continuum de compréhension en fonction de l’âge sans que l’on puisse précisément fixer un âge où la compréhension serait suffisante pour recommander le port du masque de façon adaptée, d’autant qu’ils apparaissent comme faiblement transmetteurs. Le rôle des parents est ici essentiel.
Est paru au JORF
du 26 avril 2020, un arrêté autorisant les pharmaciens à
vendre des masques : « Les masques non sanitaires
fabriqués selon un processus industriel et répondant aux
spécifications techniques applicables. »
Aussitôt lu, aussitôt, je suis allé à la pharmacie de mon quartier pour m'entendre dire que le prix d'un masque était de 5,90 euros dont 5,5% de TVA, il n'y a pas de petits profits. Bien entendu, je n'en ai pas acheté car le prix me parait prohibitif!
Aussitôt lu, aussitôt, je suis allé à la pharmacie de mon quartier pour m'entendre dire que le prix d'un masque était de 5,90 euros dont 5,5% de TVA, il n'y a pas de petits profits. Bien entendu, je n'en ai pas acheté car le prix me parait prohibitif!
Charles Trénet avait bien raison, on trouve tout dans les pharmacies, même des masques non médicaux ...
Dans
les pharmacies,
Dans
les pharmacies…
On
vend du nougat et du chocolat,
Des
bonbons au citron, des stylos,
Des
poupées gentilles
Pour
les petites filles
Et,
pour les garçons,
Des
lapins qui sont
Sauteurs
et polissons.
On
vend de tout :
Des
toutous blancs
Qui
se tiennent debout,
Tout
tremblants,
Des
arlequins, des cailles qui rient
Et
tout un lot de quincaillerie.
Dans
les pharmacies,
Dans
les pharmacies,
On
entend parfois cet ordre sec :
« Garçon
! Des petits pois ou un bifteck
Ou
des choux farcis. »
Dans
les pharmacies.
Mise à jour du 27 avril 2020.
Ci-dessous une vidéo du 29 février 2020, écoutez à partir de la 44e seconde
Mise à jour du 30 avril 2020. La DGCCRF publie un communiqué le 29 avril 2020, Mise en vente de masques de protection dans les enseignes de la grande distribution.
Les enseignes de la grande distribution alimentaire confirment que des masques grand public (en tissu et réutilisables) et des masques à usage unique seront progressivement mis en vente, dans des magasins et drive, à partir du lundi 4 mai, avec des approvisionnements qui monteront en puissance après le 11 mai.
Avant l'heure, on ne doit pas porter un masque, mais après le 11 mai, il faudra en porter un !
Lu dans l'éditorial du Figaro du 30 avril 2020 de Vincent Trémolet de Villers,
Lu dans l'éditorial du Figaro du 30 avril 2020 de Vincent Trémolet de Villers,
Après les amendes pour défaut de dérogation de sortie, le secrétaire d’État aux Transports a ajouté aux souches de son carnet de contraventions une nouvelle sanction: à partir du 11 mai, les usagers des transports pourront être sanctionnés s’ils ne portent pas de masque. Le citoyen, bonne pomme, à qui l’on a expliqué que le masque ne servait à rien, puis qu’on en manquait cruellement, puis qu’il pouvait se le fabriquer lui-même, ne devrait pas être, comme les pouvoirs publics, en retard à l’allumage. Il portera son masque. Il n’en reste pas moins que la passion de l’amende comme la compulsion fiscale participent, une fois encore, du génie français.
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