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mercredi 10 juin 2020

COVID-19 et confinement en France: qu'est-ce que cela a apporté ?


Le titre de l'article du Figaro du 10 juin 2020 doit être pris avec précaution, « Le confinement aurait permis d’éviter 690.000 morts en France. Deux études évaluent les effets des mesures de distanciation sociale prises dans différents pays. »

D'une façon générale, il faut se méfier des titres et lire plutôt le contenu et constater que cela n'a rien avoir avec le titre souvent accrocheur ...
Fallait-il ou non confiner? Maintenant que l’épidémie marque le pas, cette question surgit inévitablement. «C’est le propre des politiques de prévention, explique Pascal Crépey, chercheur en épidémiologie et biostatistiques à l’École des hautes études en santé publique à Rennes. Un peu comme avec la vaccination, quand la maladie commence à ne plus se voir, il est facile d’expliquer qu’il n’y a plus lieu de s’en prémunir.» Dans le cadre du Covid-19, deux travaux de modélisation publiés dans la revue Nature ce lundi viennent nous apporter quelques éléments de réponse.


Précisément, voici donc les deux études parues dans Nature:
Une étude de l'Université de Californie Bekeley, « Emergency COVID-19 measures prevented more than 500 million infections, study finds » ou Les mesures d'urgence liées au COVID-19 ont empêché plus de 500 millions d'infections, selon une étude.
Des mesures d'urgence de santé publique conçues pour ralentir la pandémie de COVID-19 en Iran et dans cinq autres pays (dont la France -aa) ont empêché des centaines de millions d'infections et contribué à éviter une catastrophe mondiale, selon une nouvelle étude d'une équipe du Global Policy Lab de l'UC Berkeley.
Les mesures sanitaires d'urgence mises en œuvre dans six grands pays ont «considérablement et substantiellement ralenti» la propagation du nouveau coronavirus, selon les recherches d'une équipe d'UC Berkeley publiées dans la revue Nature. Les résultats viennent alors que les dirigeants du monde entier luttent pour équilibrer les coûts économiques énormes et très visibles des mesures de santé d'urgence contre leurs bénéfices pour la santé publique, qui sont difficiles à voir.

« Lockdown and school closures in Europe may have prevented 3.1m deaths » ou Le confinement et les fermetures d'écoles en Europe pourraient avoir empêché 3,1 millions de morts, source Imperial College London.
Des confinements à grande échelle et d'autres interventions non pharmaceutiques en Europe ont réussi à réduire les niveaux de transmission du SRAS-CoV-2.
Telle est la conclusion d'une étude de modélisation réalisée par des scientifiques de l'Imperial College de Londres, publiée dans Nature, qui suggère que les mesures de confinement ont été suffisantes pour contrôler la croissance de l'épidémie.
L'équipe, du MRC Center for Global Infectious Disease Analysis, du Jameel Institute (J-IDEA) et de l'Imperial's Department of Mathematics, a estimé les réductions de transmission sur la base de données combinées de 11 pays européens jusqu'au début du mois de mai 2020. Ils préviennent que les résultats offrent une vue d'ensemble de la situation actuelle qui peut ne pas tenir pleinement compte des différences d'approche.

Du 2 au 29 mars 2020, les pays européens ont commencé à mettre en œuvre d'importantes méthodes non pharmaceutiques (telles que les fermetures d'écoles et un confinement national) pour contrôler l'épidémie de COVID-19.

On lira aussi dans Contrepoints du 23 mars 2020, « Covid-19: premier bilan de la mortalité ».
L’épidémie de Covid-19 paraît se terminer après avoir connu son «pic» à la mi-avril. Dominique Andolfatto et Dominique Labbé dressent un premier bilan et, à travers celui-ci, tentent d’évaluer la gestion de cette crise par les pouvoirs publics.
Bien sûr, on pourra toujours objecter que la politique du gouvernement aura permis de limiter l’épidémie de covid-19. En effet, à compter de la mi-mars 2020, prenant appui sur la loi d’urgence pour faire face à l’épidémie de covid-19 (loi du 23 mars 2020), c’est un véritable Etat d’exception sanitaire qui a été mis place. Totalement inédit, celui-ci a conduit à des mesures très contraignantes, supprimant la plupart des libertés civiles et publiques, mettant à l’arrêt des pans entiers de l’économie, obligeant à un « confinement » généralisé. Jamais, en temps de paix civile, de telles mesures n’avaient été adoptées, certains commentateurs allant jusqu’à parler de « dictature sanitaire ».
La France est-elle trop pauvre pour proposer une protection digne de ce nom à ses citoyens, mais aussi à ses agents qui œuvrent pour le bien public ? C’est la question que nous pouvons nous poser.
Le pic parisien arrive en 48e position au 14 avril (ex-aequo avec quinze autres départements : le Rhône, le Bas-Rhin, les Yvelines, le Nord, le Val d’Oise, la Somme, la Gironde, le Loiret, les Alpes Maritimes, l’Aube, le Doubs, le Maine et Loire, la Charente Maritime, les Côtes d’Armor et l’Allier). Ces pics sont intervenus près d’un mois après le début du confinement général de la population…
Au total, la diffusion du covid-19 sur le territoire français s’est faite selon le schéma et un rythme qui semble propre à ce type d’infection. Le confinement général de la population ne semble pas avoir entravé cette diffusion. Un dépistage plus systématique et la mise à l’écart des personnes à risque auraient sans doute produit de meilleurs résultats comme l’illustre l’exemple allemand (avec un taux de mortalité quatre à cinq fois inférieur à celui de la France).
En premier lieu, un bilan statistique permet de mesurer l’ampleur de l’épidémie (rapportant celle-ci à d’autres épisodes épidémiques), puis de s’intéresser à sa diffusion, à sa prévalence – son impact dans la population – et à la mortalité à l’hôpital.
En second lieu, ces différents constats conduisent à poser la question essentielle qui émerge alors : comment expliquer les différences de mortalité selon les territoires observés ? Trois analyses en lien avec l’intensité du pic épidémique, la gravité des cas et la date de ce pic apportent la réponse avant d’introduire une dimension comparée et de déboucher sur plusieurs conclusions qui questionnent les politiques publiques de santé en France.
Ce constat, rapproché des dates de pic, suggère que le confinement général de la population et le fort ralentissement de l’activité économique n’ont guère influé sur l’expansion de l’épidémie et que le virus s’est propagé selon une dynamique propre.
Enfin, le questionnement de l’action gouvernementale ne pourra pas être esquivé. En effet, en mars 2020, les autorités françaises se sont posées en « chefs de guerre » face à l’épidémie. Elles ont eu recours à un « confinement » général extrêmement dur pour tenter de ralentir la diffusion du virus dans le pays. De plus, les autorités ont mis sur la touche la médecine de ville, interdit aux médecins de prescrire certains médicaments et aux pharmaciens de les délivrer ; elles ont levé le secret médical et obligé les médecins à transmettre à l’administration le nom des patients atteints de covid-19. Elles ont édicté une réglementation « sanitaire » tatillonne. Elles ont mis l’économie quasiment à l’arrêt et obéré pour longtemps l’équilibre de l’assurance maladie et de l’assurance chômage sans parler des coups très durs portés au système scolaire.

Enfin, on lira un article de Jean-Pierre Nordmann paru dans Contrepoints du 12 mai 2020, « Les modèles du Premier ministre se révèlent… faux ! »
Le confinement tel que pratiqué en France ne permettrait pas de réduire significativement la mortalité par rapport à d’autres approches plus ciblées.
le confinement tel que pratiqué en France ne permettrait pas de réduire significativement la mortalité par rapport à d’autres approches plus ciblées. Une pré-étude sur les cas constatés de Covid, réalisée par les prestigieuses Universités de Zürich et Bâle, nous indique par exemple que la décision de lockdown, en complément d’autres actions, ne réduit que de 5% le nombre de nouveaux cas parmi les 20 pays étudiés (dont la France), un impact bien moindre que celui d’autres mesures moins contraignantes (interdiction des rassemblements, fermeture des frontières, etc).

Cet article indique que « la modélisation de l’EHESP du 22 avril 2020 peut questionner » ...

Mise à jour du 12 juin 2020. On lira Coronavirus : confinons-les… et qu’ils se taisent !, article paru le 11 juin dans Contrepoints par Jean-Pierre Nordmann.
Opinion: pourquoi certains chercheurs s’obstinent-ils à nous abreuver de modélisations théoriques fausses alors que l’épidémie serait vraiment terminée ?

mardi 19 mai 2020

COVID-19 et les masques où il parait que nous n'avons jamais été en rupture ...



La phrase de la semaine prononcée par le chef de l’État, Emmanuel Macron à propos des masques : 

« Nous n’avons jamais été en rupture, c’est vrai, il y a eu des manques, des tensions ... »

Le masque est un moyen de protection complémentaire qui ne remplace pas les gestes barrières
Soit, mais le port du masque est un geste barrière de plus !

Une autre affiche nous explique les 'nouveaux' gestes barrières:
En complément de ces gestes, porter un masque quand la distance d’un mètre ne peut pas être respectée.
On n'est plus à une contradiction près !

Pas d’accord, porter un masque, pas seulement quand la distance d'un mètre ne peut pas être respectée, quand on sort faire ses courses depuis son domicile à son retour chez soi !


Le masque « fait maison »
Dans le cadre de l'épidémie de Covid-19, des initiatives apparaissent et proposent des masques constitués d’une ou plusieurs bandes de tissu généralement en coton. À titre d’exemple, il peut s’agir de masques « fait maison » ou mentionnés dans les tutoriels de masque « do it yourself » des réseaux sociaux. Dans le cadre du déconfinement, la population est invitée à privilégier aux masques «fait maison» les masques « grand public », à filtration garantie.
Pas de garantie sur le niveau d’efficacité

Le port d’un masque « fait maison » peut avoir une efficacité à condition de suivre les recommandations ci-dessous. Il ne sera toutefois pas possible d’apporter une garantie sur le niveau d’efficacité de ces masques. Pour ces raisons, ces masques faits artisanalement ne peuvent pas être utilisés dans un cadre de travail que ce soit par les professionnels de santé ou hors santé. Ils ne pourront en aucun cas remplacer les équipements de protection individuelle (EPI) ou le masque à usage médical lorsque leur port est rendu nécessaire par le poste de travail.
Le 'ci-dessous'  signifie allez sur le site de l'Afnor ...

Mais on s'en fout de ce genre de préconisations et des spécifications de l'Afnor, voir à ce sujet l'article du blog, COVID-19: Alorscomme ça, vous n'avez pas réalisé votre masque conformément à lanorme Afnor !

Pour mémoire, les usagers, le public, souhaitent avoir des masques fait maison et c'est très bien pour aller et venir et faire leurs courses ...

mercredi 13 mai 2020

COVID-10: le port du masque conseillé, recommandé mais pas obligatoire dans l'espace public


Il faudra s’en souvenir … le masque comme fil rouge de l'absence de politique sanitaire de ce gouvernement:
« La doctrine que nous avons établie, et qui a évolué en fonction du consensus scientifique, nous a conduit à considérer que le port du masque devait être recommandé, en complément des autres gestes barrières, en complément de la distanciation physique », a expliqué la porte-parole du gouvernement, à l’issue du conseil des ministres de ce mercredi 13 mai 2020.

Recommandé ne signifie pas obligatoire ...

Selon le JDD du 12 mai 2020, La question du port obligatoire du masque dans l'ensemble de l'espace public fait débat. Plusieurs maires réclament la mise en oeuvre d'une telle mesure, ce que le gouvernement refuse.

La mairie de Paris a mis en ligne, le 11 mai 2020, un formulaire pour réserver un masque en tissu gratuit. En consultant ce site, ce jour 13 mai 2020 à 17h00, le délai d’obtention est le 29 mai 2020 … presque une mission impossible ...

Pour le journal Le Monde du 12 mai 2020, « Masques: l’occasion manquée pour le monde d’après »
La distribution des masques à la population pour faire face à l’épidémie due au coronavirus aurait pu faire figure d’exemple pour le « monde d’après ». C’est tout le contraire qui s’est produit.

Je pensais naïvement que cet article souhaitait rendre obligatoire le port du masque, il n’en est rien car, pour le journal vespéral, il s’agit ici de la composante écologique des masques, les masques chirurgicaux étant faits en « polypropylène en premier lieu, de polystyrène, de polycarbonate, de polyéthylène et de polyester ». Mais les masques faits maison sont le plus souvent en coton … alors où est le problème ...

Chez Décathlon, Boulanger ou encore Kiabi, le port du masque sera obligatoire pour entrer dans le magasin. Ces enseignes ont le droit de l’imposer sans être tenues d’en fournir aux visiteurs. Mais il y aussi les enseignes Franck Provost, C&A, La Halle, PicWicToys (anciennement Toys’r Us), Intersport, Darty, mais hélas, strictement aucun distributeur alimentaire ...

Invitée de franceinfo mercredi 13 mai 2020, l’infectiologue Anne-Claude Crémieux aurait « préféré que le port du masque soit obligatoire » dans la rue. Dans la vie de tous les jours, la médecin de l’hôpital Saint-Louis à Paris confie d'ailleurs qu’elle porte un masque de façon permanente et qu'elle observe une distanciation physique plus importante que celle conseillée en France : « Je mets un masque, et [je reste à] deux mètres », résume-t-elle.

« Et si le masque était obligatoire pour tout le monde en public ? » se demande la chaîne Martinique1.

Rappelant que l’Académie nationale de médecine avait dès le 22 avril 2020 prôné le port du masque pour tout le monde dans l’espace public avec ce slogan choc, mais utile, Aux masques citoyens !

Le blog pense que la nouvelle loi Avia sur les propos haineux sur Internet est une loi contraire à la liberté de penser, et Sous couvert de lutte contre les «contenus haineux», c’est la liberté d’expression qu’on assassine», comme le souligne fort justement Jean-Thomas Lesueur et Cyrille Dalmont dans un article du Figaro.fr du 13 mai 2020.
La notion de «contenu haineux» est donc, non seulement juridiquement incertaine (car non définie et indéfinissable), mais totalement dépendante de l’intention de son auteur au moment où il la diffuse ainsi que des a priori et des convictions du lecteur ou de l’autorité administrative qui en demandera la censure. La loi Avia provoque ainsi un basculement juridique vers la pénalisation de l’intention morale de l’auteur, tel que dénoncé dans le film de science-fiction Minority Report
Car il est bien évident que la qualification d’un «contenu haineux» ne sera pas la même selon les croyances et les convictions de chacun. Par exemple, mais ce n’est qu’un exemple parfaitement conjectural: l’affirmation selon laquelle le Président de la République et le gouvernement ont menti en toute connaissance de cause quant à l’absence de masques et à leur efficience dans la lutte contre l’épidémie devra-t-elle être considérée comme un «contenu haineux»?
On lira aussi cette tribune, Après les masques, les bâillons ..., à propos de la nouvelle loi Avia ...

A suivre ... 

samedi 9 mai 2020

COVID-19: Les masques et leur rôle primordial dans l'évolution de l'épidémie


Comme vous avez pu le lire dans différents articles du blog, le rôle joué par le masque porté par la population, tout un chacun, aurait pu changer la phase des événements, et on s’en rend bien compte avec différentes études, et quand je parle de masque, je ne pense pas aux masques portés par nos soignants, ils leur sont réservés, mais tout simplement aux masques en tissu faits maison ….

Les articles du blog qui en parlent le mieux sont les suivants :

COVID-19 : Le masque, même fait maison, jouerait un rôle essentiel dans la protection du public, selon des scientifiques
COVID-19: Le confinement a peut-être sauvé des vies en Europe, mais au fait, combien ?
Tribune parue dans Le Point : Pour l'obligation du port d'une protection faciale
Porter un masque en ville pendant la pandémie de COVID-19: altruisme et solidarité. Oui au port du masque en tissu!

Voici ci-après des extraits d’un article sur le rôle du port du masque par la population. On lira avec intérêt cette étude « Masques et bergamasques… Contradictions des démocraties », écrit le 30 mars 2020 par Hugues Lagrange.
Il n’est pas inutile de revenir sur le port du masque parce qu’il est révélateur des contradictions de notre fonctionnement politique. Il y a quelques semaines on nous a dit que, pour la population en général, le port du masque était inutile. D’ailleurs en distribuer pourrait entraîner une pénurie. Est-ce parce qu’elles sont conscientes que cela pouvait être interprété comme une impréparation, les autorités, prises au dépourvu, dirent vouloir garder les masques pour protéger les soignants.

L’auteur explique les faits simplement :
Prenons les choses à la base. Pour qu’il ait une contamination il faut, on le sait, qu’une personne susceptible (c’est-à-dire non encore infectée) rencontre une personne déjà infectée et qu’une transmission de gouttelettes de salive ou un contact des peaux ait lieu.
Si le masque chirurgical ne constitue pas une barrière absolue, mettons qu’il réduise de 5% à 10% les projections de salive de celui qui le mets, et qu’il diminue aussi de 5% à 10% le risque de rencontrer le virus de celui qui lui fait face. Le risque que le virus passe des muqueuses bucco-nasales de l’un à l’autre est doublement réduit. La transmission du virus n’est pas seulement biologique, mais sociobiologique, elle dépend, outre le nombre de contacts, des modalités de ces contacts.
A niveau de confinement égal, une épidémie peut se développer ou s’éteindre selon que les individus ne se protègent pas ou bien, au contraire, le font de manière assez systématique. Si des masques chirurgicaux, d’emploi aussi simple que l’usage du pli du coude, avaient été distribués dès la fin février, ils auraient permis une réduction drastique des contaminations, notamment celles des personnes âgées, et donc un soulagement de l’appareil hospitalier. Même des masques bricolés protégeant à 5% auraient changé le cours de l’épidémie.
Comme le montre le graphique, la distribution des masques aurait pu avoir un effet considérable sur la dynamique épidémique, sans recourir comme on l’a fait à la coercition.

Cela a été confirmé notamment par une étude publiée par des scientifiques de l'Arizona State UniversityElle a révélé que si 80% des personnes ne portaient que des masques moyennement efficaces, cela pourrait réduire le nombre de décès à New York de 17 à 45% sur une période de deux mois. Même le port de masques efficaces à seulement 20% pourrait réduire la mortalité de 24 à 65% à Washington et de 2 à 9% à New York, si suffisamment de personnes les portaient.

Bien entendu, le port du masque ne dispense pas des gestes barrière aujourd'hui bien connus, mais aurait pu nous dispenser ... du confinement ....

COVID-19: Le confinement a peut-être sauvé des vies en Europe, mais au fait, combien ?


Avant d’en venir aux études qui ont estimé un certain nombre de vies sauvées, voici quelques données.

Je me fie depuis le début de la pandémie de COVID-19 à ces trois sites Internet,

Université John Hopkins (Etats-Unis)

Voici, selon ces trois sites, la situation en France au 9 mai 2020 à 07h30
Site Internet
Nombre de cas
Nombre de décès
South China Morning Post
174 918
25 990
CEBM de l’Université d’Oxford
176 079
26 230
Université John Hopkins
176 202
26 233

Par ailleurs, selon le CEBM de l’Université d’Oxford, données mises à jour au 7 mai 2020, la France avec 14,82% est le troisième pays au monde pour le taux de létalité, derrière le Royaume-Uni, en deuxième position avec 14,96%, et en premier, la Belgique avec 16,37.

Le taux de létalité est le nombre de décès rapportés par nombre de cas rapportés.

Intéressons maintenant à ce qui a été rapporté dans la presse pour la France, à savoir « le confinement a permis de sauver 60 000 vies » en France. 

Trois études sont proposées l'une en France, la seconde en Belgique et la troisième s'est intéressée à 11 pays d'Europe dont la France.

Un article de BFMTV détaille bien cela pour la France dans « Combien le confinement a-t-il sauvé de vies? Découvrez les estimations des chercheurs, région par région ».
Le confinement aurait sauvé un peu plus de 60 000 vies dans l'Hexagone. C'est ce qu'affirment des chercheurs de l'École des Hautes Études en Santé Publique (EHESP).
Selon leur étude, 73 909 personnes seraient mortes du coronavirus au 19 avril sans la mise en place du confinement, six fois plus que le bilan réel au même moment - un peu plus de 12 000 décès à l'hôpital, sans compter les Ehpad.

Dans le résumé de l’étude, les auteurs indiquent,
Nous avons développé un modèle de transmission spatialisé, déterministe, structuré par âge et compartimenté du SRAS-CoV-2 capable de reproduire la dynamique de pré-confinement de l'épidémie dans chacune des 13 régions métropolitaines françaises.
Grâce à ce modèle, nous estimons, aux niveaux régional et national, le nombre total d'hospitalisations, d'admissions en unités de soins intensifs (USI), les besoins en lits d'hôpitaux (hospitalisation et USI), et les décès hospitaliers qui auraient pu être évités par cette intervention massive et sans précédent en France.
Si aucune mesure de contrôle n'avait été mise en place, entre le 19 mars et le 19 avril 2020, notre analyse montre que près de 23% de la population française aurait été affectée par le COVID-19 (14,8 millions d'individus).
Ainsi, le confinement français a empêché 587 730 hospitalisations et 140 320 admissions en unité de soins intensifs au niveau national. Le nombre total de lits de soins intensifs requis pour traiter les patients dans des conditions critiques aurait été de 104 550, ce qui est bien supérieur à la capacité maximale des soins intensifs français.
Ce premier mois de confinement a également permis d'éviter 61 739 décès à l'hôpital, ce qui correspond à une réduction de 83,5% du nombre total de décès prévus.
Notre analyse montre qu'en l'absence de mesures de contrôle, l'épidémie de COVID-19 aurait eu un fardeau de morbidité et de mortalité critique en France, accablant en quelques semaines les capacités hospitalières françaises.

Ce que les auteurs disent bien, si aucune mesure de contrôle n’avait été mise en œuvre pendant une période d’un mois, mais en dehors du confinement, il y a eu les gestes barrière, complément indispensable au confinement.

Cette étude ne prend pas en compte ni les EHPAD, dont on sait, hélas, que la mortalité a été très élevée, ni l’excès de mortalité pendant cette période.

Pour dire les choses comme je le pense, cette étude, ce n’était pas son objectif, servira de caution au gouvernement en cas de mis en difficulté … afin de justifier la mise en œuvre du confinement.

D’autres études présentées par le blog avait indiqué que le port du masque fait maison aurait permis d’éviter beaucoup plus de décès que le seul confinement. Le port du masque, confinement individuel, non prôné par nos autorités de santé voir du gouvernement.

Ainsi, une étude publiée par des scientifiques de l'Arizona State University a révélé que si 80% des personnes ne portaient que des masques moyennement efficaces, cela pourrait réduire le nombre de décès à New York de 17 à 45% sur une période de deux mois . Même le port de masques efficaces à seulement 20% pourrait réduire la mortalité de 24 à 65% à Washington et de 2 à 9% à New York, si suffisamment de personnes les portaient.

Malheureusement, malgré la recommandation de 50 chercheurs, le port du masque n’est toujours pas obligatoire dans les rues et pendant les courses en France, décidément ce gouvernement a du mal avec les masques même faits maison …

Des études sur le nombre vies sauvées, il y en a d’autres … en Belgique,
A l’initiative de l’Université de Namur, des chercheurs et professeurs de plusieurs universités francophones collaborent et partagent leurs savoirs pour modéliser des scénarios, notamment de déconfinement, et aider à la prise de décision.
Les chercheurs du consortium ont modélisé différents scénarios afin d’évaluer ce qui aurait pu se passer, ce qu’il s’est passé et ce qui pourrait se passer.

Ce qui aurait pu se passer
Si le gouvernement n’avait pas pris de mesures de confinement le 14 mars, on aurait assisté à une croissance exponentielle des contaminations avec une saturation de la capacité hospitalière dès la fin mars. A l’inverse si les mesures de confinement avaient été strictement respectées, on aurait assisté à une réduction importante du nombre d’hospitalisations (moins de 10 par jour et mois de 200 hospitalisation aujourd’hui). Les modèles montrent également que si le gouvernement avait pris les mesures quatre jours plus tard, l’effet aurait été très important sur le nombre d’hospitalisations et de décès. Par ailleurs, le déconfinement n’aurait pas été possible avant les mois de juin/juillet.

Ce qu’il s’est passé
Les chercheurs se sont également intéressés à l’évolution réelle de la situation. Tous les paramètres des modèles ont été adaptés pour être au plus proche de la réalité. Ces modèles permettent par exemple de mesurer et de prédire le nombre de patients hospitalisés en soins intensifs, le nombre de décès à l’hôpital, en maison de repos ou par classes d’âge.

Selon L’Echo,
En ce qui concerne l’expansion de la maladie, les experts assurent que si on n’avait pas pris la décision de confiner le pays le 14 mars, l’épidémie aurait échappé à tout contrôle. On aurait eu 10 000 hospitalisations par jour à partir de début avril et au moins 100 000 décès aujourd’hui.

Encore plus fort que l'étude française ! 

La Belgique a aujourd’hui le taux de létalité le plus élevé au monde avec 16,37%, le nombre de cas le plus élevé au monde par million d’habitant avec 4 488 cas et le nombre de décès le plus élevé au monde par million d’habitant avec 735 décès, selon le CEBM.

Une troisième étude, cette fois-ci, est celle de l’Imperial College London qui a estimé que « Les mesures contre le coronavirus ont peut-être déjà évité jusqu'à 120 000 décès en Europe ». Voilà déjà un titre plus modeste ... et le titre indique bien 'peut-être' ...

On estime que de fortes mesures de distanciation sociale pour ralentir et supprimer la propagation du COVID-19 à travers l'Europe ont évité des milliers de décès.

Les résultats proviennent d'une nouvelle analyse par des chercheurs de l'Imperial College London, qui estime l'impact potentiel des interventions dans 11 pays européens pour lutter contre la pandémie de coronavirus - y compris les fermetures d'écoles et les confinements nationaux.

Selon l’étude, jusqu'à 120 000 décès ont pu être évités dans 11 pays, dont le Royaume-Uni, l'Italie et l'Espagne. Cependant, ils ajoutent que la proportion estimée de personnes ayant été infectées par le virus ne peut représenter qu'entre 2 et 12% de la population (2,7% au Royaume-Uni).

Dans le résumé de l’étude, il est indiqué « Les interventions actuelles restant en place jusqu'à au moins fin mars, nous estimons que les interventions dans les 11 pays auront évité 59 000 décès jusqu'au 31 mars. »


Réponse à l'échelle européenne
De nombreux pays européens ont désormais mis en œuvre des mesures sans précédent pour atténuer l'impact de COVID-19, notamment l'isolement des cas confirmés et suspects, la fermeture des écoles et des universités, l'interdiction des rassemblements de masse et, plus récemment, une distanciation sociale à grande échelle, y compris des confinement locaux et nationaux.

De telles interventions visent à gérer l'épidémie pour prévenir une augmentation des cas qui surchargerait la capacité de soins de santé. Désormais, la dernière modélisation montre que cela peut avoir un impact significatif, évitant potentiellement jusqu'à 120 000 décès en Europe.

Modélisation de l'impact
Dans le dernier rapport, les chercheurs ont cherché à modéliser l'impact probable des interventions en place sur la réduction des pertes de vie. L'équipe a utilisé les données quotidiennes en temps réel du Centre européen de contrôle des maladies (ECDC) sur le nombre de décès dans 11 pays européens: Autriche, Belgique, Danemark, France, Allemagne, Italie, Norvège, Espagne, Suède, Suisse et États-Unis Royaume.

Les modèles se sont concentrés sur le nombre reproductif - le nombre moyen de nouvelles infections générées par chaque personne infectée. On a supposé que les changements dans le nombre de reproducteurs étaient une réponse immédiate à ces interventions mises en œuvre, plutôt que des changements graduels plus larges de comportement. Dans l'ensemble, les modèles estiment que les pays ont réussi à réduire leur taux de reproduction de la maladie.

L’analyse de l’équipe montre que les interventions actuelles restant en place, ces mesures dans les 11 pays auront évité entre 21 000 et 120 000 décès jusqu’au 31 mars. Ils ajoutent que de nombreux décès supplémentaires seront évités en maintenant les interventions en place jusqu'à ce que la transmission tombe à de faibles niveaux.

En plus de réduire les décès, le dernier rapport estime qu'entre 7 et 43 millions de personnes ont été infectées par le coronavirus (SARS-CoV-2) dans les 11 pays jusqu'au 28 mars, ce qui représente entre 1,88% et 11,43% de la population.

Compte tenu du décalage de 2 à 3 semaines entre le moment où les changements de transmission se produisent et le moment où leur impact peut être observé sur les tendances des décès, il est peut-être encore trop tôt pour montrer pour la plupart des 11 pays que les interventions récentes ont été efficaces.

Les chercheurs soulignent que les résultats sont fortement influencés par les données des pays ayant des épidémies plus avancées et des interventions antérieures. Il est essentiel, expliquent-ils, que les mesures actuelles de distanciation sociale restent en place et que les tendances des cas et des décès soient étroitement surveillées dans les prochains jours et des semaines afin de rassurer que la transmission du virus ralentit.

Le rapport complet «Estimation du nombre d'infections et de l'impact des interventions non pharmaceutiques sur le COVID-19 dans 11 pays européens» est disponible ici.

Complément de fin de journée.
Je suis tombé sur une vidéo d'une interview de Jean-François Toussaint, directeur de l’institut d’épidémiologie Irmes (Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport) et c'est assez détonnant ... il a comparé les résultats des pays selon le confinement ou pas de leur population ...

Il semble remettre en cause le confinement, mais pas des gestes barrière et encore moins du port du masque ...

« Les pays qui ont confiné et ceux qui n’ont pas confiné ont le même taux de mortalité à la fin de cette vague », explique-t-il. « Pour les pays qui n’ont pas confiné en Europe, comme la Suède et les Pays-Bas, ou qui font un confinement très ciblé comme l’Allemagne, on voit que l’ensemble des phases ascendantes puis descendantes sont les mêmes. »

« Au moment où tous les pays ont passé le pic, un peu en-dessous de la moitié de l’ensemble de la vague, ces trois pays [la Corée du Sud, la Suède et les Pays-Bas] ont le même résultat en moyenne que les autres pays européens qui ont confiné de façon stricte », assure-t-il.


Après l'avoir écouté, faites-vous votre propre opinion ...




Mise à jour du 5 juin 2020. Je relaie un peu tardivement un article de Jean-Pierre Nordmann paru dans Contrepoints du 12 mai 2020, Les modèles du Premier ministre se révèlent… faux !
Le confinement tel que pratiqué en France ne permettrait pas de réduire significativement la mortalité par rapport à d’autres approches plus ciblées.