samedi 9 mai 2020

Mosaïque individualisée de souches microbiennes transférées de la mère à l'intestin du nourrisson


« Mosaïque individualisée de souches microbiennes transférées de la mère à l'intestin du nourrisson », source communiqué de l’Université d’Alabama à Birmingham.

La mosaïque représente un état dans lequel deux ou plusieurs populations de cellules avec des génotypes différents coexistent dans un individu ou un organisme. 

Les communautés microbiennes dans l'intestin, également connues sous le nom de microbiome intestinal, sont vitales pour la digestion humaine, le métabolisme et la résistance à la colonisation par des agents pathogènes. La composition du microbiome intestinal chez les nourrissons et les tout-petits change considérablement au cours des trois premières années de vie.

Mais d'où viennent ces microbes en premier lieu?

Les scientifiques ont depuis longtemps pu analyser le microbiome intestinal au niveau de 500 à 1 000 espèces bactériennes différentes qui ont principalement une influence bénéfique; ce n'est que plus récemment qu'ils ont pu identifier des souches individuelles au sein d'une même espèce à l'aide de puissants outils génomiques et de superordinateurs qui analysent des quantités massives de données génétiques.

Des chercheurs de l'Université de l'Alabama à Birmingham  (UAB) ont maintenant utilisé leur méthode d’«empreinte» du microbiome pour rapporter qu'une mosaïque individualisée de souches microbiennes est transmise au microbiome intestinal du nourrisson par une mère qui accouche par voie vaginale. Ils ont détaillé cette transmission en analysant les bases de données métagénomiques existantes d'échantillons fécaux provenant de paires mère-enfant, ainsi qu'en analysant la transmission de la mère et du petit dans un modèle de souris sans germe ou gnotobiotique à l'UAB, où des mères ont été inoculées avec des microbes fécaux humains.

« Les résultats de notre analyse démontrent que plusieurs souches de microbes maternels - certaines qui ne sont pas abondantes dans la communauté fécale maternelle - peuvent être transmises pendant la naissance pour établir une communauté microbienne intestinale infantile diversifiée », a déclaré Casey Morrow, professeur émérite au Department of Cell, Developmental and Integrative Biology de l'UAB. « Notre analyse fournit de nouvelles perspectives sur l'origine des souches microbiennes dans la communauté microbienne infantile complexe. »

L'étude a utilisé un outil de bioinformatique de suivi des souches précédemment développé à l'UAB, appelé Window-based Single-nucleotide-variant Similarity, ou WSS. Hyunmin Koo, Department of Genetics and Genomics Core de l’UAB, a dirigé l'analyse informatique. Les études sur les modèles de souris gnotobiotiques ont été dirigées par Braden McFarland, professeur au Department of Cell, Developmental and Integrative Biology de l'UAB.

Morrow et ses collègues ont utilisé cet outil d'empreinte des microbes dans plusieurs études antérieures de suivi des souches.

En 2017, ils avaient constaté que les microbes des donneurs de matières fécales - utilisés pour traiter les patients présentant des infections récurrentes à Clostridium difficile - restaient chez les receveurs pendant des mois ou des années après les transplantations fécales.

En 2018, ils ont montré que les modifications du tractus gastro-intestinal supérieur par chirurgie de l'obésité conduisaient à l'émergence de nouvelles souches de microbes.

En 2019, ils ont analysé la stabilité de nouvelles souches chez des individus après des traitements antibiotiques, et plus tôt cette année, ils ont constaté que des jumeaux adultes, âgés de 36 à 80 ans, partageaient une certaine souche ou des souches entre chaque paire pendant des années, et même des décennies, après avoir commencé à vivre séparément les uns des autres.

Dans la présente étude, plusieurs schémas particuliers de partage de souches microbiennes ont été retrouvés entre les mères et les nourrissons. Trois paires mère-enfant ne présentaient que des souches apparentées, tandis qu'une douzaine d'autres nourrissons de paires mère-enfant contenaient une mosaïque de microbes maternels et non apparentés. Il se pourrait que les souches non apparentées proviennent de la mère, mais elles n'avaient pas été la souche dominante de cette espèce chez la mère et n'avaient donc pas été détectées.

En effet, dans une deuxième étude, utilisant un ensemble de données de neuf femmes prises à différents moments de leur grossesse, a montré que des variations de souches dans des espèces individuelles se sont produites chez sept des femmes.

Pour définir plus précisément la source des souches non apparentées, un modèle de souris a été utilisé pour examiner la transmission des mères aux petits en l'absence de microbes environnementaux.

Cinq femelles différentes ont reçu des greffes de différentes matières fécales humaines pour créer cinq souris à microbiome humanisé uniques, qui ont été élevées avec des mâles gnotobiotiques. Les chercheurs ont ensuite analysé les souches retrouvées chez les donneurs humains, les mères de souris et leurs petits.

Ils ont trouvé quatre modèles différents: 1) La souche d’un petit d'une espèce particulière était liée à la souche de la mère; 2) La souche du petit était liée à la fois à la souche de la mère et à celle du donneur humain; 3) La souche du petit était liée à la souche du donneur humain, mais pas à celle de la mère; et, surtout, 4) Aucune souche apparentée pour une espèce particulière n'a été retrouvée entre le petit, la mère et le donneur humain. Étant donné que ces animaux ont été nourris et élevés dans des conditions exemptes de germes, les souches non apparentées chez les petits provenaient de souches mineures non détectées chez les mères.

« Les résultats de nos études soutiennent un réexamen de la contribution de différents microbes maternels à la communauté microbienne entérique du nourrisson », a déclaré Morrow. « La constellation de souches microbiennes que nous avons détectée chez les nourrissons hérités de la mère était différente dans chaque couple mère-enfant. Compte tenu du rôle reconnu du microbiome dans les maladies métaboliques telles que l'obésité et le diabète de type 2, les résultats de notre étude pourraient aider à expliquer davantage la sensibilité du nourrisson aux maladies métaboliques trouvées chez la mère. »

L'étude, An individualized mosaic of maternal microbial strains is transmitted to the infant gut microbial community, a été publiée dans Royal Society Open Science.

COVID-19 et les masques: Il était une fois un lapin nain, le ministre de santé et le premier ministre


Sur la chaîne LCP, le 8 mai 2020, Il est question de la « Destruction des masques par l'État »:
« Oui, on a détruit des masques M. Ciotti. Des masques moisis, inutilisables, dont les critères de filtration et de respirabilité font que vous ne les donneriez même pas à votre lapin nain ! », assure le ministre de la santé, M. Véran.
Le ministre de la santé semble vouloir faire de l’humour ou a-t-il craqué sur la question des masques ?

Il a fait une réponse très détaillée et presque irréprochable, mais en fait, il est à côté de la plaque comme l'on dit, ainsi que le montre le témoignage ci-dessous ...

Mais le 8 mai 2020 en fin de journée, sur RMC, un des enquêteurs, Fabrice Lhomme nous raconte son enquête choc sur les masques pour Le Monde, « Des masques en parfait état ont été brûlés par l’Etat Français. Fin mars, Matignon découvre que des stocks sont en train de brûler alors qu'ils pourraient être utiles aux Français ».

A vous de juger … mais décidément cette question des masques aura été le talon d’achille du gouvernement, qui, répétons-le, un fois de plus, ne recommande pas ou ne demande as aux Français d’en porter quand ils sortent dans la rue !

COVID-19: Le confinement a peut-être sauvé des vies en Europe, mais au fait, combien ?


Avant d’en venir aux études qui ont estimé un certain nombre de vies sauvées, voici quelques données.

Je me fie depuis le début de la pandémie de COVID-19 à ces trois sites Internet,

Université John Hopkins (Etats-Unis)

Voici, selon ces trois sites, la situation en France au 9 mai 2020 à 07h30
Site Internet
Nombre de cas
Nombre de décès
South China Morning Post
174 918
25 990
CEBM de l’Université d’Oxford
176 079
26 230
Université John Hopkins
176 202
26 233

Par ailleurs, selon le CEBM de l’Université d’Oxford, données mises à jour au 7 mai 2020, la France avec 14,82% est le troisième pays au monde pour le taux de létalité, derrière le Royaume-Uni, en deuxième position avec 14,96%, et en premier, la Belgique avec 16,37.

Le taux de létalité est le nombre de décès rapportés par nombre de cas rapportés.

Intéressons maintenant à ce qui a été rapporté dans la presse pour la France, à savoir « le confinement a permis de sauver 60 000 vies » en France. 

Trois études sont proposées l'une en France, la seconde en Belgique et la troisième s'est intéressée à 11 pays d'Europe dont la France.

Un article de BFMTV détaille bien cela pour la France dans « Combien le confinement a-t-il sauvé de vies? Découvrez les estimations des chercheurs, région par région ».
Le confinement aurait sauvé un peu plus de 60 000 vies dans l'Hexagone. C'est ce qu'affirment des chercheurs de l'École des Hautes Études en Santé Publique (EHESP).
Selon leur étude, 73 909 personnes seraient mortes du coronavirus au 19 avril sans la mise en place du confinement, six fois plus que le bilan réel au même moment - un peu plus de 12 000 décès à l'hôpital, sans compter les Ehpad.

Dans le résumé de l’étude, les auteurs indiquent,
Nous avons développé un modèle de transmission spatialisé, déterministe, structuré par âge et compartimenté du SRAS-CoV-2 capable de reproduire la dynamique de pré-confinement de l'épidémie dans chacune des 13 régions métropolitaines françaises.
Grâce à ce modèle, nous estimons, aux niveaux régional et national, le nombre total d'hospitalisations, d'admissions en unités de soins intensifs (USI), les besoins en lits d'hôpitaux (hospitalisation et USI), et les décès hospitaliers qui auraient pu être évités par cette intervention massive et sans précédent en France.
Si aucune mesure de contrôle n'avait été mise en place, entre le 19 mars et le 19 avril 2020, notre analyse montre que près de 23% de la population française aurait été affectée par le COVID-19 (14,8 millions d'individus).
Ainsi, le confinement français a empêché 587 730 hospitalisations et 140 320 admissions en unité de soins intensifs au niveau national. Le nombre total de lits de soins intensifs requis pour traiter les patients dans des conditions critiques aurait été de 104 550, ce qui est bien supérieur à la capacité maximale des soins intensifs français.
Ce premier mois de confinement a également permis d'éviter 61 739 décès à l'hôpital, ce qui correspond à une réduction de 83,5% du nombre total de décès prévus.
Notre analyse montre qu'en l'absence de mesures de contrôle, l'épidémie de COVID-19 aurait eu un fardeau de morbidité et de mortalité critique en France, accablant en quelques semaines les capacités hospitalières françaises.

Ce que les auteurs disent bien, si aucune mesure de contrôle n’avait été mise en œuvre pendant une période d’un mois, mais en dehors du confinement, il y a eu les gestes barrière, complément indispensable au confinement.

Cette étude ne prend pas en compte ni les EHPAD, dont on sait, hélas, que la mortalité a été très élevée, ni l’excès de mortalité pendant cette période.

Pour dire les choses comme je le pense, cette étude, ce n’était pas son objectif, servira de caution au gouvernement en cas de mis en difficulté … afin de justifier la mise en œuvre du confinement.

D’autres études présentées par le blog avait indiqué que le port du masque fait maison aurait permis d’éviter beaucoup plus de décès que le seul confinement. Le port du masque, confinement individuel, non prôné par nos autorités de santé voir du gouvernement.

Ainsi, une étude publiée par des scientifiques de l'Arizona State University a révélé que si 80% des personnes ne portaient que des masques moyennement efficaces, cela pourrait réduire le nombre de décès à New York de 17 à 45% sur une période de deux mois . Même le port de masques efficaces à seulement 20% pourrait réduire la mortalité de 24 à 65% à Washington et de 2 à 9% à New York, si suffisamment de personnes les portaient.

Malheureusement, malgré la recommandation de 50 chercheurs, le port du masque n’est toujours pas obligatoire dans les rues et pendant les courses en France, décidément ce gouvernement a du mal avec les masques même faits maison …

Des études sur le nombre vies sauvées, il y en a d’autres … en Belgique,
A l’initiative de l’Université de Namur, des chercheurs et professeurs de plusieurs universités francophones collaborent et partagent leurs savoirs pour modéliser des scénarios, notamment de déconfinement, et aider à la prise de décision.
Les chercheurs du consortium ont modélisé différents scénarios afin d’évaluer ce qui aurait pu se passer, ce qu’il s’est passé et ce qui pourrait se passer.

Ce qui aurait pu se passer
Si le gouvernement n’avait pas pris de mesures de confinement le 14 mars, on aurait assisté à une croissance exponentielle des contaminations avec une saturation de la capacité hospitalière dès la fin mars. A l’inverse si les mesures de confinement avaient été strictement respectées, on aurait assisté à une réduction importante du nombre d’hospitalisations (moins de 10 par jour et mois de 200 hospitalisation aujourd’hui). Les modèles montrent également que si le gouvernement avait pris les mesures quatre jours plus tard, l’effet aurait été très important sur le nombre d’hospitalisations et de décès. Par ailleurs, le déconfinement n’aurait pas été possible avant les mois de juin/juillet.

Ce qu’il s’est passé
Les chercheurs se sont également intéressés à l’évolution réelle de la situation. Tous les paramètres des modèles ont été adaptés pour être au plus proche de la réalité. Ces modèles permettent par exemple de mesurer et de prédire le nombre de patients hospitalisés en soins intensifs, le nombre de décès à l’hôpital, en maison de repos ou par classes d’âge.

Selon L’Echo,
En ce qui concerne l’expansion de la maladie, les experts assurent que si on n’avait pas pris la décision de confiner le pays le 14 mars, l’épidémie aurait échappé à tout contrôle. On aurait eu 10 000 hospitalisations par jour à partir de début avril et au moins 100 000 décès aujourd’hui.

Encore plus fort que l'étude française ! 

La Belgique a aujourd’hui le taux de létalité le plus élevé au monde avec 16,37%, le nombre de cas le plus élevé au monde par million d’habitant avec 4 488 cas et le nombre de décès le plus élevé au monde par million d’habitant avec 735 décès, selon le CEBM.

Une troisième étude, cette fois-ci, est celle de l’Imperial College London qui a estimé que « Les mesures contre le coronavirus ont peut-être déjà évité jusqu'à 120 000 décès en Europe ». Voilà déjà un titre plus modeste ... et le titre indique bien 'peut-être' ...

On estime que de fortes mesures de distanciation sociale pour ralentir et supprimer la propagation du COVID-19 à travers l'Europe ont évité des milliers de décès.

Les résultats proviennent d'une nouvelle analyse par des chercheurs de l'Imperial College London, qui estime l'impact potentiel des interventions dans 11 pays européens pour lutter contre la pandémie de coronavirus - y compris les fermetures d'écoles et les confinements nationaux.

Selon l’étude, jusqu'à 120 000 décès ont pu être évités dans 11 pays, dont le Royaume-Uni, l'Italie et l'Espagne. Cependant, ils ajoutent que la proportion estimée de personnes ayant été infectées par le virus ne peut représenter qu'entre 2 et 12% de la population (2,7% au Royaume-Uni).

Dans le résumé de l’étude, il est indiqué « Les interventions actuelles restant en place jusqu'à au moins fin mars, nous estimons que les interventions dans les 11 pays auront évité 59 000 décès jusqu'au 31 mars. »


Réponse à l'échelle européenne
De nombreux pays européens ont désormais mis en œuvre des mesures sans précédent pour atténuer l'impact de COVID-19, notamment l'isolement des cas confirmés et suspects, la fermeture des écoles et des universités, l'interdiction des rassemblements de masse et, plus récemment, une distanciation sociale à grande échelle, y compris des confinement locaux et nationaux.

De telles interventions visent à gérer l'épidémie pour prévenir une augmentation des cas qui surchargerait la capacité de soins de santé. Désormais, la dernière modélisation montre que cela peut avoir un impact significatif, évitant potentiellement jusqu'à 120 000 décès en Europe.

Modélisation de l'impact
Dans le dernier rapport, les chercheurs ont cherché à modéliser l'impact probable des interventions en place sur la réduction des pertes de vie. L'équipe a utilisé les données quotidiennes en temps réel du Centre européen de contrôle des maladies (ECDC) sur le nombre de décès dans 11 pays européens: Autriche, Belgique, Danemark, France, Allemagne, Italie, Norvège, Espagne, Suède, Suisse et États-Unis Royaume.

Les modèles se sont concentrés sur le nombre reproductif - le nombre moyen de nouvelles infections générées par chaque personne infectée. On a supposé que les changements dans le nombre de reproducteurs étaient une réponse immédiate à ces interventions mises en œuvre, plutôt que des changements graduels plus larges de comportement. Dans l'ensemble, les modèles estiment que les pays ont réussi à réduire leur taux de reproduction de la maladie.

L’analyse de l’équipe montre que les interventions actuelles restant en place, ces mesures dans les 11 pays auront évité entre 21 000 et 120 000 décès jusqu’au 31 mars. Ils ajoutent que de nombreux décès supplémentaires seront évités en maintenant les interventions en place jusqu'à ce que la transmission tombe à de faibles niveaux.

En plus de réduire les décès, le dernier rapport estime qu'entre 7 et 43 millions de personnes ont été infectées par le coronavirus (SARS-CoV-2) dans les 11 pays jusqu'au 28 mars, ce qui représente entre 1,88% et 11,43% de la population.

Compte tenu du décalage de 2 à 3 semaines entre le moment où les changements de transmission se produisent et le moment où leur impact peut être observé sur les tendances des décès, il est peut-être encore trop tôt pour montrer pour la plupart des 11 pays que les interventions récentes ont été efficaces.

Les chercheurs soulignent que les résultats sont fortement influencés par les données des pays ayant des épidémies plus avancées et des interventions antérieures. Il est essentiel, expliquent-ils, que les mesures actuelles de distanciation sociale restent en place et que les tendances des cas et des décès soient étroitement surveillées dans les prochains jours et des semaines afin de rassurer que la transmission du virus ralentit.

Le rapport complet «Estimation du nombre d'infections et de l'impact des interventions non pharmaceutiques sur le COVID-19 dans 11 pays européens» est disponible ici.

Complément de fin de journée.
Je suis tombé sur une vidéo d'une interview de Jean-François Toussaint, directeur de l’institut d’épidémiologie Irmes (Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport) et c'est assez détonnant ... il a comparé les résultats des pays selon le confinement ou pas de leur population ...

Il semble remettre en cause le confinement, mais pas des gestes barrière et encore moins du port du masque ...

« Les pays qui ont confiné et ceux qui n’ont pas confiné ont le même taux de mortalité à la fin de cette vague », explique-t-il. « Pour les pays qui n’ont pas confiné en Europe, comme la Suède et les Pays-Bas, ou qui font un confinement très ciblé comme l’Allemagne, on voit que l’ensemble des phases ascendantes puis descendantes sont les mêmes. »

« Au moment où tous les pays ont passé le pic, un peu en-dessous de la moitié de l’ensemble de la vague, ces trois pays [la Corée du Sud, la Suède et les Pays-Bas] ont le même résultat en moyenne que les autres pays européens qui ont confiné de façon stricte », assure-t-il.


Après l'avoir écouté, faites-vous votre propre opinion ...




Mise à jour du 5 juin 2020. Je relaie un peu tardivement un article de Jean-Pierre Nordmann paru dans Contrepoints du 12 mai 2020, Les modèles du Premier ministre se révèlent… faux !
Le confinement tel que pratiqué en France ne permettrait pas de réduire significativement la mortalité par rapport à d’autres approches plus ciblées.

Des bactéries usines pour obtenir de nouveaux médicaments anti-paludiques


Dérivés de la violacéine. Crédit: Hung-En Lai
« Des bactéries usines pour obtenir de nouveaux médicaments anti-paludiques », source Imperial College London.

Des chercheurs ont conçu des bactéries pour produire de nouvelles versions de molécules antibiotiques potentielles, dont certaines possèdent de puissantes propriétés anti-paludiques.

L'utilisation de bactéries pour produire de nouvelles formes de molécules médicamenteuses potentielles rend le processus plus rapide et moins cher, ce qui signifie que de nouveaux médicaments pourraient être découverts plus rapidement.

La nouvelle méthode, par des chercheurs de l'Imperial College de Londres, est publiée dans Antimicrobial Agents and Chemotherapy.

Il y a eu 228 millions de cas de paludisme en 2018 et 405 000 décès (c’est 1,5 fois plus que le COVID-19 -aa). Le parasite qui cause la maladie gagne en résistance aux traitements médicamenteux de première ligne, de nouveaux médicaments et autres interventions sont donc nécessaires pour progresser vers l'éradication du paludisme.

Une molécule, appelée violacéine, est connue pour être capable de tuer le stade sanguin du parasite responsable du paludisme, Plasmodium falciparum. La violacéine est présente naturellement dans certaines bactéries mais est difficile à isoler et à purifier, ce qui la rend coûteuse et longue à produire.

Désormais, des chercheurs de l’Imperial College London ont développé des bactéries E. coli modifiées afin de produire de la violacéine dans un format facilement accessible. Ils l'ont fait en introduisant dans E. coli des gènes qui codent pour les enzymes qui produisent la violacéine.

Découper la chimie
Les bactéries ont été conçues pour produire des molécules de cette manière auparavant, mais l'équipe est également allée plus loin. En changeant ce que consommait E. coli, l'équipe a également été en mesure de faire produire aux bactéries différentes versions de violacéine.

Ils ont ensuite testé la capacité de ces versions dérivées à tuer le parasite du paludisme en laboratoire, constatant qu'un dérivé était environ 20% plus puissant que la violacéine d'origine.

L'auteur principal, le Dr Mark Wilkinson, du Département des sciences de la vie de l'Imperial College London, a dit: « Nous avons un besoin urgent de nouveaux médicaments pour lutter contre le paludisme, mais le processus prend beaucoup de temps lorsqu'il est difficile d'obtenir de nouvelles molécules prometteuses avec la chimie traditionnelle. »

« En combinant la biologie synthétique avec un screening à haut débit, nous sommes en mesure de supprimer une partie de la chimie coûteuse, ce qui nous permet non seulement de fabriquer des molécules plus facilement, mais également de découvrir des dérivés de ces molécules qui peuvent être encore plus puissants. »

Prochaines étapes
Les biologistes synthétiques sont capables d'insérer un plus grand nombre et type d'enzymes dans les bactéries, ouvrant la voie à une nouvelle méthode de découverte de médicaments.

L'équipe travaille actuellement à identifier comment la violacéine et ses dérivés tuent le parasite. Connaître les cibles de la molécule aidera les chercheurs à développer davantage de médicaments et à découvrir d'autres molécules qui agissent contre la même cible.

Les chercheurs pensent que la violacéine agit en modifiant le comportement d'une protéine impliquée dans la création du cytosquelette du parasite, la structure qui aide les cellules à conserver leur forme.

L’étude a impliqué des chercheurs des départements des sciences de la vie, de la chimie et des maladies infectieuses de l’Imperial College London, ainsi que de l’UK Dementia Research Institute Care Research and Technology Centre.

Référence
A Biosynthetic Platform for Antimalarial Drug Discovery' by Mark D. Wilkinson, Hung-En Lai, Paul S. Freemont, and Jake Baum is published in Antimicrobial Agents and Chemotherapy.