vendredi 29 mars 2019

Plus de 130 décès liés à Salmonella en Europe en 2016


« Plus de 130 décès liés à Salmonella en Europe en 2016 », source Food Safety News du 29 mars 2019.

Selon un rapport du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), plus de 130 personnes sont décédées des suites d'une infection à Salmonella en Europe en 2016.


La salmonellose est la deuxième infection gastro-intestinale la plus fréquemment signalée. En 2016, 95 326 cas confirmés en laboratoire ont été signalés, dont 134 mortels. Les taux de notification se sont stabilisés au cours des cinq dernières années, après une longue période marquée par une tendance à la baisse.

Pour 2016, 30 pays ont signalé 96 835 cas, dont 95 326 ont été confirmés. Sur les 52 878 cas dont l'issue est connue, 134 seraient décédés, soit un taux de létalité de 0,25%. À Chypre, en Grèce, au Portugal et en Roumanie, la proportion de cas hospitalisés était très élevée, de 74 à 88%.

Les taux de notification les plus élevés ont été enregistrés en République tchèque et en Slovaquie, suivis de la Hongrie et de la Lituanie et les plus bas au Portugal. La plus forte augmentation entre 2015 et 2016 a été enregistrée en Estonie et en Grèce.

L’augmentation enregistrée en Estonie est imputable à deux épidémies, dont l’une est due à une transmission interhumaine. La Grèce a essayé d'augmenter le nombre de cas signalés ces dernières années.

La Finlande, la Norvège et la Suède ont enregistré la plus grande proportion de cas liés aux voyages à l’étranger. Parmi les 8 337 cas associés à un voyage avec des informations sur le pays probable d'infection, la Thaïlande, la Turquie et l'Inde ont été les plus fréquemment mentionnés, suivis de l'Espagne et de la Grèce.

Le nombre de cas rapportés a été relativement constant entre 2012 et 2016. Des tendances à la hausse statistiquement significatives ont été observées en Grèce, Malte, Pologne, Portugal, Roumanie, Slovaquie et Espagne, avec des tendances à la baisse au Danemark, Allemagne, Norvège et Suède.

Le taux de notification le plus élevé concerne les jeunes enfants âgés de 0 à 4 ans. Ce taux était presque trois fois plus élevé que chez les enfants plus âgés et sept fois plus élevé que celui des adultes de 25 à 64 ans. Dans certains pays, le taux chez les jeunes enfants était beaucoup plus élevé que celui des adultes âgés de 25 à 44 ans: Bulgarie (28 fois), Chypre (62 fois), Grèce (34 fois), Italie (29 fois), Lettonie (34 fois). et au Portugal (34 fois).

« Le fait que le taux de salmonellose chez les jeunes enfants soit sept fois plus élevé que chez les adultes peut s'expliquer par une proportion plus élevée d'infections symptomatiques chez les jeunes enfants, une probabilité accrue pour les parents d'emmener leurs enfants voir un médecin et pour que les médecins prélèvent des échantillons », selon le rapport.

La salmonelle était la cause la plus fréquente d'épidémies d'origine alimentaire, représentant 22% des épidémies signalées (1 067). Les œufs et les ovoproduits sont toujours les véhicules les plus couramment identifiés et sont également à l'origine d'un important foyer dans plusieurs pays de l’UE lié à la Pologne.

Une épidémie de Salmonella Enteritidis impliquant 14 pays associée à des œufs contaminés en Pologne a été confirmée par une analyse épidémiologique, microbiologique et par séquençage du génome entier (WGS) en 2016. Au total, 218 cas ont été confirmés par WGS et 252 infections probables par MLVA. Les cas ont encore augmenté après février 2017, avec un pic en septembre 2017.

En 2016, la Pologne comptait 26 troupeaux reproducteurs de Gallus gallus (1,4%) et 169 troupeaux de poules pondeuses (7,2%) positifs pour Salmonella Enteritidis, ce qui représentait la proportion la plus élevée de troupeaux positifs dans l'UE.

« Des mesures de contrôle appropriées de Salmonella au niveau de la production primaire et une capacité de laboratoire suffisante sont une condition préalable à la réduction de la prévalence de Salmonella chez les animaux producteurs de denrées alimentaires », a dit l'ECDC.

« Comme l'a dit l'EFSA, il convient d'éviter l'assouplissement prématuré des mesures de contrôle efficaces mises en œuvre jusqu'à présent dans les élevages de poules pondeuses, en particulier la mise en œuvre de programmes de vaccination et l'application de contrôles d'hygiène strictes dans les élevages. »

Statistiques de Salmonella Typhi et Paratyphi
Par ailleurs, entre 2014 et 2018, Salmonella Typhi et Salmonella Paratyphi sont restées stables et seules quelques personnes ont été infectées au Danemark, selon le Statens Serum Institut.

Au total, 119 cas de fièvre typhoïde et paratyphoïde ont été enregistrés et le nombre annuel reste inférieur à 30. L'infection par les deux bactéries est principalement due à l'ingestion d'aliments ou d'eau contaminés par des matières fécales provenant de porteurs de Salmonella Typhi ou de Salmonella Paratyphi.

La proportion de patients infectés au cours de voyages à l'étranger est de 95% et moins de 10 personnes ont probablement été infectées au Danemark. Entre le tiers et la moitié des personnes infectées à l'étranger se seraient probablement rendues au Pakistan ou en Inde. Une augmentation des infections à Paratyphi B en 2017 était due à des patients étroitement apparentés qui s'étaient rendus en Bolivie.

Parmi les cas enregistrés à Salmonella Typhi et de Salmonella Paratyphi A et B, 55% étaient des femmes et la fréquence des notifications était plus élevée chez les jeunes, en particulier les 16 à 20 ans.

L'introduction en 2017 du séquençage du génome entier d'échantillons soumis à la National Salmonella Laboratory Monitoring Initiative a permis d'identifier des patients infectés par le même type de bactérie, probablement de la même source et probablement du même pays.

Enfin, concernant Salmonella, l’EFSA a publié le 8 février 2019 un communiqué intitulé, Cas de Salmonella chez l'homme : évaluation des objectifs de réduction actuels de l'UE, que j’avais présenté sous le titre, Cas de Salmonella chez l'homme : les objectifs de réduction actuels de l'UE revus à la baisse, selon l'EFSA.

jeudi 28 mars 2019

Bilan de l'opération alimentation « Fêtes de fin d'année » 2018/2019, du léger mieux pour le nombre d'inspections et un accroissement du nombre de fermetures en restauration commerciale


La note de service de la DGAL (DGAL/SDSSA/2019-244) du 27-03-2019  informe sur le « Bilan de l'opération alimentation « Fêtes de fin d'année » 2018/2019 ».

Du 1er novembre 2018 au 15 janvier 2019, cette note « intègre le bilan cumulé des interventions réalisées par les agents des DD(CS)PP en hygiène alimentaire dans les divers secteurs d'activités relevant de la remise directe au consommateur final. »

Pour cette opération 2018/2019, les données sont très légèrement meilleures en termes de nombre d’inspections qu’en 2017/2018, on semble retrouver les niveaux d’inspections de 2016,

2018/2019
11 964 inspections et re-contrôles, tous secteurs d'activités confondus, ont été enregistrés dans le système d'information RESYTAL. Parmi ces inspections, 8 095 entrent dans le périmètre de cette opération.
Mais, on apprend aussi qu’il n’y a que « 7 837 inspections complètes » parmi les 8 095, c’est ballot …
Il apparaît que les secteurs de la distribution/métiers de bouche et de la restauration commerciale sont plus particulièrement concernés par une perte de maîtrise ou une maîtrise insuffisante des risques. 
Consommateurs, soyez donc vigilants ...

2017/2018
10 882 inspections ont été enregistrées dans le système d'information RESYTAL, dont 7 050 entrent plus spécialement dans le périmètre de l'OFFA. 
La restauration commerciale s’était déjà distinguée dans le Bilan de l'opération alimentation « Fêtes de fin d‘année » (OFFA) 2017-2018 (voir le bilan fait sur le blog, ici et ici) :
Le secteur de la restauration commerciale est particulièrement concerné par cette perte de maîtrise des risques, liée à de mauvaises pratiques d'hygiène (locaux, personnel, manipulation/process de fabrication de denrées) et au non-respect des dates limites de consommation ou des températures de conservation des denrées. 
Bilan des inspections au niveau de la restauration commerciale
Cliquez sur l'image pour l'agrandir. Les chiffres de 2017 sont entre parenthèses
Au niveau des sanctions pour l'opération 2018/2019
Les 8 095 inspections liées à cette opération ont conduit à établir notamment 860 mises en demeure et 115 fermetures administratives, dont 80 dans le seul secteur de la restauration commerciale, en lien avec une perte de maîtrise des risques sanitaires.
Ces sanctions administratives ont été assorties de 83 procès-verbaux d'infractions pénales dont 74 en remise directe, principalement en restauration commerciale (35 PV) et distribution/métiers de bouche (35 PV).

Nette augmentation des fermetures dans le secteur de la restauration commerciale par rapport à 2017, et comme le dit la note de  service,
Ce bilan fait apparaître un accroissement du nombre de fermetures en restauration commerciale, ainsi qu'une augmentation des mises en demeure et des procès-verbaux dans les commerces alimentaires (métiers de bouche, alimentation générale).
Cela me paraît assez logique dans le sens où, hélas, moins d’inspections en restauration commerciale notamment depuis des années ont pu laisser croire à certains que beaucoup pouvait être toléré …

Par ailleurs, contrairement à ce qu’annonce le ministère de l’agriculture à propos du bilan de l’OFFA 2017/2018, « Le résultat global de chaque contrôle est accessible sur le site Alim'confiance : une carte interactive permet de rechercher un établissement par son nom ou son adresse et d'avoir accès à la date de la dernière inspection ainsi qu'au niveau d’hygiène qui y aura été constaté. »

Les résultats d’Alim’confiance disparaissant au bout d’un an, le « résultat global de chaque contrôle » issu de l’opération Fêtes de fin d’année 2017/2018 ne sera donc pas accessible … CQFD !

Enfin, pour être complet et pour mémoire, voici ce qu’il en est de l’opération des fêtes de fin d’année (OFA) 2018/2019 vue par le document Résultats 2018 de la DGCCRF :
L’OFA s’est déroulée de novembre 2018 à mi-janvier 2019 et a donné lieu à un renforcement des contrôles auprès des fabricants, grossistes et importateurs de produits alimentaires (foie gras, miels) et non-alimentaires (jouets, sapins et décorations) liés aux fêtes. Les prestations de service (organisation de voyages ou de soirées de réveillon) ont également fait l’objet d’une surveillance accrue. Un focus a également été demandé aux services d’enquête sur les opérations promotionnelles ponctuelles en ligne (ex : «Black Friday », «Cyber Monday »). En 2018, près de 11000 visites ont été effectuées dans le cadre de l’OFA. Le taux d’anomalies s’est élevé à 23,5 %. 1 000 suites administratives et 710 suites pénales ont fait suite à ces contrôles.
On n’en saura pas plus et c’est bien dommage …

Etats-Unis : Alerte à l'importation de papayes mexicaines suite à une contamination par Salmonella


Après des cantaloups (melons) contaminés par Listeria en 2011il y a quelques années, puis de nouveau, récemment, Listeria et des avocats, voici une « Alerte à l'importation de papayes mexicaines suite à une contamination par Salmonella », source article de Dan Flynn paru le 28 mars 2019 dans Food Safety News.

Les conditions qui avaient, il y a deux ans, provoqué une épidémie mortelle à Salmonella due à des papayes Maradol importées du Mexique demeurent en grande partie inchangées.

On lira pour s’en convaincre cet article paru sur le blog en août 2017, Les problèmes de pathogènes persistent dans les papayes.

Les papayes importées du Mexique sont soumises à une alerte d'importation émise par la Food and Drug Administration (FDA) autorisant les points d'entrée américains à retenir les produits mexicains sans examen physique. La FDA s’inquiète une nouvelle fois du risque de contamination par Salmonella de papayes cultivées au Mexique sur le marché américain.

Aux États-Unis, la demande de papaye cultivées au Mexique augmente habituellement au printemps. Les papayes ne figuraient pas sur de nombreux menus au cours de l'hiver qui venait de s'achever car le froid et la neige ont réduit les ventes. Et les stocks ont été limités à cause des pluies dans les régions de culture au Mexique.

En 2017, les papayes de Maradol ont été associées à quatre épidémies impliquant huit souches de Salmonella. Il s'agissait notamment de Salmonella Urbana, Salmonella Newport, Salmonella Infantis, Salmonella Anatum, Salmonella Thompson, Salmonella Kiambu, Salmonella Agona et Salmonella Gaminara.

Plus de 250 personnes avaient été malades lors de ces épidémies touchant environ la moitié des États-Unis à cause de papayes cultivées au Mexique. Deux décès ont également été imputés aux fruits importés. Les Centers for Disease Control and Prevention basé à Atlanta en 2017 sont allés jusqu'à recommander que « les consommateurs ne mangent pas, que les restaurants ne servent pas et les distributeurs ne vendent pas de papayes Maradol. »

La dernière alerte d'importation est une mise à jour de celle qui prévoit la détention sans examen physique d'une papaye fraîche entière. Des laboratoires privés peuvent être utilisés pour l'échantillonnage, la méthode et les analyses.

Le Mexique produit 11% de la récolte mondiale de papayes et 65% de toutes les papayes importées aux États-Unis. sont cultivés au Mexique. Cela fait du Mexique le plus grand exportateur de papayes fraîches aux États-Unis.

Quatre États mexicains sont les principales régions productrices de papaye. Ce sont Jalisco, Colima, Chiapas et Veracruz,

« Les preuves montrent que la papaye mexicaine est largement contaminée par Salmonella, un agent pathogène humain », indique l'alerte d'importation de la FDA. « Sur la base de ces éléments de preuve, la FDA a déterminé que les papayes importées du Mexique semblaient être contaminées au sens de l'article 402(a)(1) de la loi fédérale sur les denrées alimentaires, les médicaments et les cosmétiques, car les papayes semblent contenir Salmonella, substance toxique ou nocive susceptible de rendre  les aliments dangereux pour la santé. »

La FDA a collecté et d’analysé des échantillons de papayes entières fraîches et crue importées du Mexique depuis 2011, année au cours de laquelle elle a découvert Salmonella sur 33 échantillons sur un total de 211, soit un taux positif de 15,6%.

Les échantillons positifs provenaient de 28 entreprises différentes et comprenaient presque toutes les principales régions productrices de papayes du Mexique.

En outre, une épidémie d'infections humaines à Salmonella dans plusieurs États s'est également produite en 2011. Plus de 100 personnes ont été infectées par la souche épidémique dans plusieurs États.

L'agent pathogène, identifié comme étant Salmonella Agona, est attribuable à un sérotype spécifique et peu commun de Salmonella avec un profil d'électrophorèse en champ pulsé (PFGE) indiscernable par deux enzymes.

Au cours de l'investigation sur cette épidémie, le Centers for Disease Control and Prevention (CDC)  à Atlanta a identifié la papaye comme un véhicule probable. Parallèlement, les agences de la santé publique ont interrogé des cas afin d'identifier les sources de papayes achetées par les cas. En utilisant les informations fournies par les cas, des retraits ont été effectués dans plusieurs Etats. La FDA a également collecté des échantillons de papayes afin de rechercher la souche épidémique. D'après les informations recueillies lors de l'investigation sur l’épidémie, l’épidémie a été associée à la papaye au moins chez un producteur et de son expéditeur au Mexique.

Salmonella vit dans le tractus intestinal de l'homme et d'autres animaux. Le micro-organisme peut être transmis à l'homme par la consommation d'aliments contaminés par Salmonella provenant de sources d'exposition microbienne provenant d'animaux tels que les oiseaux, les mammifères et les reptiles ou les humains. Sur la base des preuves décrites ci-dessus, la FDA estime qu’il est extrêmement improbable que l’épidémie à Salmonella Agona, ou les taux élevés d’échantillons positifs résultant des récente analyses de papayes par la FDA au Mexique, soit due à des événements de contamination aléatoire.

Les districts peuvent détenir, sans examen physique, toute papaye crue, fraîche ou fraîchement réfrigérée offerte au Mexique, sauf si elle en est exemptée (sur la liste verte).

Une détention sans examen physique (DWPE) est indiquée pour la papaye entière réfrigérée uniquement. La papaye transformée (coupée ou tranchée et emballée, ou en conserve ou en pot) n'est pas sujette au DWPE.

Afin de garantir la libération d'un envoi particulier retenu en vertu de la présente alerte à l'importation, l'importateur doit fournir les résultats d'une analyse en laboratoire effectuée par une tierce partie, qui permet de vérifier que le produit ne contient pas Salmonella.

La FDA a préparé deux documents proposant des options pour analyser les papayes associées à l'alerte d'importation à l'échelle nationale.

Ils indiquent que si une entreprise souhaite demander sa sortie du régime de détention sans examen physique, elle doit fournir une documentation suffisamment claire pour démontrer que les expéditions futures de papayes ne seront pas contaminées. La FDA peut considérer que cinq envois commerciaux consécutifs sur une période donnée, analysés de la manière décrite dans le paragraphe précédent, sont adéquats pour être retiré du DWPE.

Une entreprise qui conditionne ou reconditionne des papayes (souvent désignées sous le nom d’établissement d’emballage ou d’emballeur) de plusieurs exploitations peut également demander son retrait du DWPE. Les demandes émanant de ces entreprises devraient également inclure des informations démontrant que des agents pathogènes, tels que Salmonella, soient maîtrisés de manière adéquate au cours de l'opération d'emballage.

Si le retrait du DWPE est jugé approprié pour l’emballeur, une inscription sera faite sous la liste de l’emballeur figurant sur la liste verte (Green List) de cette alerte à l’importation indiquant le statut de la firme en tant qu’entreprise d’emballage. Les papayes des emballeurs figurant sur la liste verte seront exclues de la détention sans examen physique si elles proviennent de producteurs également inscrits sur la liste verte.

Les entreprises, les produits et/ou les pays qui remplissent les critères d'exemption de la détention sans examen physique au titre de l'alerte d'importation figureront sur la « liste verte ».