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mardi 5 septembre 2023

Scène courante dans les rappels de produits alimentaires au sein de l'UE : le cas des tellines

Le 1er septembre 2023, Auchan diffuse un communiqué de retrait de la vente de «Tellines moyennes et grosses» suite à la parution de l’arrêté préfectoral du 31 août portant interdiction temporaire de la pêche. Origine de la fermeture : Présence de toxines lipophiles (DSP) dépassant le seuil sanitaire réglementaire.

En France, information sur le rappel publiée par RappelConso le 1er septembre 2023 suite à un arrêté préfectoral de fermeture des zones de pêche en raison de la présence de biotoxines marines DSP (toxines diarrhéiques).

Le 4 septembre 2023 notification au RASFF de l’UE par la France de la présence de toxines diarrhéiques ou DSP (diarrheic shellfish poisoning) dans des tellines de France. Distribution en France, Espagne et Italie.

Le 4 septembre 2023, rappel au Luxembourg de tellines moyennes et grosses vendues en vrac sur étal poissonnerie en raison de la présence de toxines lipophiles (DSP) dépassant le seuil sanitaire réglementaire. Vente confirmée au Luxembourg par Auchan sur étal poissonerie. Une vente par d'autres exploitants ne peut être exclue.

A quoi peut donc bien servir le RASFF de l’UE dans ce cas-là ?

dimanche 5 juillet 2020

Irlande et Nouvelle-Zélande : les autorités sanitaires émettent des avertissements sur la présence de toxines dans des coquillages

« Des autorités émettent des avertissements sur la présence de toxines dans des coquillages », source article de Joe Whitworth paru le 5 juillet 2020 dans Food Safety News. Article adapté par mes soins.

Les autorités irlandaises et néo-zélandaises ont émis des avertissements concernant la consommation de coquillages collectés au cours de la semaine écoulée.

Le Marine Institute en Irlande a détecté des quantités de composés naturels dans des coquillages qui peuvent provoquer des maladies chez les consommateurs. Des niveaux accrus ont été constatés au cours des dernières semaines lors d'un programme de surveillance systématique des coquillages à l'échelle nationale le long des côtes sud-ouest et ouest.

Les phycotoxines dont toxines lipophiles comprenant les diarrheic shellfish poison (DSP)  des coquillages peuvent entraîner une maladie temporaire de type gastro-instinale et d’autres toxines amnésiantes ou ASP (Amnesic Shellfish Poison) peuvent entraîner des troubles neurologiques potentiellement graves. Les coquillages avec des niveaux toxiques de PSP ne sont pas différents de ceux qui sont sûrs à consommer.

La présence des composés est normale à cette période de l'année et est due aux espèces microscopiques de phytoplancton, communes dans les eaux côtières en été en raison de la longueur du jour plus longue et des températures plus chaudes. Les toxines qu'elles produisent peuvent s'accumuler dans les mollusques filtreurs et rendre les consommateurs malades.

Évitez la récolte publique
Le problème a conduit à la fermeture temporaire de certaines zones de production commerciale de coquillages. Toutes les récoltes commerciales dans les zones touchées ont cessé et des produits sûrs provenant d'autres parties du pays sont disponibles auprès de fournisseurs agréés de détaillants et de restaurants.

L'Institut, le Laboratoire national de référence (LNR) pour les biotoxines marines, gère conjointement le programme de surveillance avec la Food Safety Authority of Ireland et la Sea Fishery Protection Authority.

Dave Clarke, directeur du programme de sécurité des coquillages du Marine Institute, a dit que le programme de surveillance est conçu pour protéger le consommateur et garantir des mollusques irlandais de haute qualité sur les marchés internationaux et nationaux.

« Cet été, jusqu'à présent, des niveaux élevés de phytoplancton toxique et de toxines dans les mollusques et coquillages ont nécessité des fermetures temporaires jusqu'à ce que le problème disparaisse. Nous recommandons fortement au public d'éviter de cueillir leurs propres coquillages le long du littoral et de ne s'approvisionner que dans un établissement de vente au détail agréé », a dit Clarke.

Alors que des personnes commencent à retourner sur la côte, le risque de récolte publique de coquillages tels que moules, palourdes, coques ou huîtres pour leur propre consommation augmentera. Cependant, il est déconseillé et seuls les crustacés provenant de détaillants agréés doivent être consommés, selon le Marine Institute.

Nouvelle-Zélande et avertissements précédents
Le ministère des Industries primaires (MPI) a émis un avertissement sanitaire avisant le public de ne pas collecter ni consommer les coquillages récoltés de Cape Kidnappers à l'embouchure de la rivière Mohaka.

Des tests de routine sur des échantillons de coquillages de cette région ont montré des niveaux de toxines PSP supérieurs à la limite de sécurité de 0,8 milligramme par kilogramme fixée par le MPI. Il n'y a pas de conchyliculture commerciale dans la région affectée.

L'agence a averti que les moules, les huîtres, les tuatua, les pipi, les toheroa, les coques, les pétoncles, les catseyes, les kina (oursins) et tous les autres mollusques bivalves ne devraient pas être consommés. Le pāua, le crabe et les écrevisses peuvent être consommés si les intestins ont été enlevés avant la cuisson.

Les symptômes du PSP apparaissent généralement entre 10 minutes et trois heures après l'ingestion et peuvent inclure un engourdissement et une sensation de picotement autour de la bouche, du visage, des mains et des pieds, des difficultés à avaler ou à respirer, des étourdissements, des maux de tête, des nausées, des vomissements, de la diarrhée, une paralysie et une insuffisance respiratoire. Il peut être mortel dans les 12 heures.

Les symptômes du DSP commencent généralement dans les 30 minutes suivant l'ingestion et durent environ une journée. Ils comprennent la diarrhée, les vomissements, les nausées et les crampes abdominales.

En juin, l'équipe de santé environnementale du Highland Council a identifié des niveaux plus élevés de biotoxines de mollusques bivalves à la suite d'une surveillance de routine à Kyles of Scalpay, au large de la côte est de l'île de Skye.
La consommation d'articles tels que les moules, les coques, les huîtres ou les rasoirs de ces régions peut présenter un risque pour la santé. La cuisson ou la congélation n'élimine pas la toxine.

Selon Comhairle nan Eilean Siar (Western Isles Council), Comhairle nan Eilean Siar a également poursuivi ses travaux de surveillance au nom de Food Standards Scotland pour identifier des niveaux élevés de toxines des crustacés à Traigh Mhor à Barra.

Des avis pour avertir le public ont été affichés à divers endroits sur le rivage. Des pêcheurs commerciaux de mollusques ont été contactés dans ces zones et des mesures ont été prises pour reporter la récolte jusqu'à ce que les niveaux d'algues diminuent.

France
Selon le RASFF de l’UE, il y a depuis le début de l’année 2020, 45 notifications pour des coquillages de France contaminés, la plupart étant à cause de la présence de norovirus ; deux notifications des 18 juin et du 19 mai 2020 concernaient la présence de DSP dans des coquillages de France.

mercredi 4 septembre 2019

Eclosion récente liée à des toxines lipophiles suite à la consommation de moules au Royaume-Uni, de mai à juin 2019


Ce qu’il y a d’utile et d'intéressant dans cet article paru dans Eurosurveillance c’est qu’il traite d’une éclosion récente à DSP (diarrhetic shellfish poisoning) liée à la consommation de moules au Royaume-Uni, de mai à juin 2019. On aurait aimé une réaction aussi rapide en France à propos de différents foyers d’origine alimentaire en juillet et août 2019, mais il faut être très patient …

Selon l’article de Joe Withworth dans Food safety News, Au moins six personnes ont été rendues malades par des toxines diarrhéiques ou DSP (diarrhetic shellfish poisoning) après avoir mangé des moules récoltées au Royaume-Uni plus tôt cette année.

Les moules contenaient des niveaux élevés de toxines thermostables du groupe de l’acide okadaïque (OA). Sans test validé pour ces toxines dans des prélèvements humains, le diagnostic a été établi sur la base de symptômes cliniques, selon l’étude publiée dans la revue Eurosurveillance.

Les chercheurs ont dit que l’intoxication par des toxines diarrhéiques ou DSP est une maladie qui s’autolimite qui pourrait être sous-estimée et que les cliniciens sont peu sensibilisés, le nombre de personnes affectées par l’éclosion étant probablement plus élevé.

Malaise après avoir mangé des moules
En juin, les autorités locales ont indiqué à Public Health England South West que trois convives étaient malades après avoir consommé des moules dans un restaurant cinq jours plus tôt.

Les autorités locales ont constaté que le restaurant avait reçu un avis de rappel de lot, également cinq jours plus tôt, du producteur de moules en raison de niveaux élevés de toxines, mais cela n'avait pas été vu avant qu’elles soient servies.

PHE South West a ensuite reçu un rapport du comté voisin concernant la première maladie gastro-intestinale liée aux moules de ce producteur. Une équipe multi-agences de contrôle des épidémies a été dirigée par l'équipe de protection de la santé de PHE South West.

Treize personnes qui ont déclaré être malades après avoir mangé des moules ont été contactées. Des questionnaires remplis ont été reçus de sept d’entre eux, dont trois ont été confirmés et trois étaient des cas probables. Ils ont mangé à quatre endroits différents. Une personne ne correspondait pas à la définition du cas car le début des symptômes était plus de 24 heures après la consommation.

Les malades étaient âgés de 37 à 76 ans, dont trois hommes et trois femmes. Tous ont signalé avoir mangé des moules cuites à la vapeur. Cinq ont mangé des moules comme plat principal et un comme entrée. La taille des portions signalées variait de 11 à 50 moules.

La période d'incubation allait de 8 à 17 heures et la durée médiane des symptômes était de 2,5 jours. Un cas a demandé un avis médical, mais il n'y a pas eu d'hospitalisation.

Les épidémies à DSP sont rares. Soixante-dix cas ont été identifiés en 2013 suite à la consommation de moules récoltées autour des îles Shetland et 49 personnes sont tombées malades en 1998 après avoir mangé des moules récoltées au Royaume-Uni à Londres. Des éclosions ont été enregistrées ces dernières années en Chine, aux États-Unis, en France et au Canada.

Résultats de la surveillance des coquillages
Un programme de surveillance de routine des coquillages est en place sur le site affecté. La colonne d'eau est échantillonnée toutes les deux semaines d'avril à septembre et le nombre de cellules d'espèces d'algues potentiellement dangereuses est mesuré. Des échantillons de chair de coquillages sont analysés toutes les quatre semaines d'avril à septembre pour la sélection de biotoxines réglementées par l'Union européenne. La détermination de toxines lipophiles, y compris celle des toxines du groupe OA, est effectuée.

Le producteur de coquillages a remis à l’équipe de contrôle des épidémies une liste des entreprises qui avaient reçu des moules concernées. Ils n'ont pas été testés par le producteur pour les toxines. Un grand volume du produit a été distribué aux grossistes en fruits de mer, restaurants et pubs.

Certaines sociétés non liées à des affaires connues, notamment des grossistes, des distributeurs, des restaurants et des pubs, ont déclaré avoir vendu une partie des produits concernés. Aucune n'était encore en circulation au moment de la réponse à l'épidémie.

Les densités mesurées de Dinophysis spp. 16 jours avant la déclaration de l'éclosion, le nombre de cellules dans la colonne d'eau a rapidement augmenté, passant de 1 600 cellules par litre à sept jours auparavant, ce qui correspond au moment de la récolte du lot concerné et dépasse le seuil de déclenchement de 100 cellules par litre de la Food Standards Agency.

Les toxines lipophiles totales du groupe OA dans la chair de moules étaient de 338 µg d'équivalent (éq) OA par kilogramme, sept jours avant la notification de l'épidémie. Ce seuil a dépassé la limite maximale autorisée de 160 µg eq OA/kg fixée par le règlement n°853/2004 de la Commission européenne. La dose la plus faible d'OA avec des effets indésirables observés est comprise entre 45 et 50 µg d'équivalent d'OA par personne. Le banc de coquillages était fermé pour la récolte, ce qui est une pratique courante en Angleterre.

« Une augmentation rapide des concentrations des cellules de Dinophysis spp. dans les eaux du site de production peuvent avoir contribué à l'épidémie, parallèlement à la récolte de moules avant l'annonce des résultats des contrôles officiels et la fermeture du site. »

« Des recherches transdisciplinaires sont nécessaires pour prévoir les risques futurs et éclairer la surveillance, en particulier compte tenu des changements probables dans la répartition des espèces potentiellement toxiques, en particulier si la température de l'eau de l'océan augmente », selon les chercheurs.

Notre investigation a suggéré que les produits affectés pourraient avoir été vendus par des restaurants et des pubs sans aucun cas lié connu. Étant donné que le DSP est une maladie spontanément résolutive qui peut être sous-déclarée par les cas et dont le niveau de sensibilisation est faible parmi les cliniciens, le nombre réel de personnes affectées par cette éclosion sera probablement plus élevé.

Cette épidémie met en évidence le fait que les cliniciens et les professionnels de la santé publique devraient être conscients que les toxines dérivées des algues sont une cause potentielle de maladie après la consommation de coquillages, et qu'il reste nécessaire de tester efficacement les coquillages avant récolte afin de garantir la sécurité des aliments.