Selon une étude, une nouvelle approche pourrait améliorer les
décisions de gestion des risques concernant E. coli
producteurs de shigatoxines (STEC).
La classification et la gestion des risques liés aux STEC isolés
des aliments ont été entravées par des lacunes dans les
connaissances sur la façon dont différents types peuvent provoquer
des maladies graves.
En 2019, une réunion conjointe d'experts FAO/OMS sur l'évaluation
des risques microbiologiques (JEMRA) a proposé que le potentiel
pathogène d'une souche de STEC soit classé en fonction des gènes
de virulence. Le JEMRA a présenté un classement des souches avec
divers gènes de virulence en cinq niveaux en fonction de leur
potentiel à provoquer des diarrhées, des diarrhées sanglantes et
le syndrome hémolytique et urémique (SHU).
En 2020, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a
dit que le sérogroupe des STEC ne pouvait pas être utilisé comme
prédicteur des résultats cliniques. L'EFSA a également conclu que
tous les types de STEC peuvent être associés à une maladie grave,
mais les souches contenant le gène produisant le sous-type de toxine
stx2a ont montré les taux les plus élevés de SHU,
d'hospitalisation et de diarrhée sanglante, et la présence du gène
eae n'est pas essentielle mais était un facteur aggravant.
Améliorer la réaction aux résultats liés aux STEC
La nouvelle approche combine la probabilité estimée que la souche
cause une maladie grave avec le fardeau de santé publique associé à
la maladie en termes d'années de vie ajustées sur l'incapacité
(DALY) par cas, selon l'étude publiée dans la revue Microbial
Risk Analysis, «Classification and ranking of
shigatoxin-producing Escherichia coli (STEC)
genotypes detected in food based on potential public health impact
using clinical data».
Des souches de STEC isolées d’aliments ou de cas de SHU,
caractérisées en termes de gènes stx et eae
présents, et pour lesquelles des données cliniques ont été
rapportées dans l'ensemble de données de l'EFSA ont été utilisées
pour illustrer l'approche.
Les chercheurs ont évalué cette méthode en rangeant et en classant
les souches alimentaires de STEC recueillies lors d'enquêtes et lors
d'une épidémie en Suède.
Du point de vue de la gestion des risques, fixer la limite entre un
résultat satisfaisant ou non d'un échantillon alimentaire est un
compromis entre l'impact potentiel sur la santé et le coût de
déclarer le résultat insatisfaisant, selon l'étude.
Une analyse coûts-bénéfices a été effectuée en utilisant la
proportion d'échantillons d'aliments classés comme satisfaisants ou
non en fonction du coût en termes de proportion d'aliments rejetés
et du bénéfice en termes de proportion de souches causant des
maladies graves qui sont capturées.
Une limite de 500 mDALY 10-3 DALY), ciblant les
génotypes stx2a+eae+autres gènes stx,
conduirait à ce que 14% ou moins des échantillons d'aliments soient
considérés comme insatisfaisants et qu'environ 85% des souches de
STEC ayant causé le SHU en Suède soient capturées.
Les approches existantes ne classent pas sans équivoque les
différents génotypes de STEC en fonction de leur probabilité de
provoquer une maladie grave. La nouvelle approche aborde cette
limitation, améliore la transparence des décisions de gestion des
risques et est basée sur les risques en termes de probabilité et de
conséquences suite à une infection (maladie grave). Elle n'est pas
fondée sur le risque en termes de risque associé à la présence
d'un génotype de STEC dans l'aliment, car cela impliquerait des
évaluations des risques spécifiques au génotype tenant compte de
l'exposition, ce qui impliquerait plus de travail et des données qui
ne sont pas toujours disponibles.
E. coli dans la viande importée en Arabie Saoudite
Une autre étude a examiné E. coli O157 dans des échantillons
de viande crue importée des ports d'Arabie saoudite. Les produits en
provenance d'Inde et du Brésil étaient les plus fréquemment
contaminés.
Selon la Saudi Food and Drug Authority, en 2017, au moins 562, 280 et
50 échantillons de viande de bœuf, de poulet et de mouton ont été
testés pour E. coli O157:H7, selon l'étude publiée dans la
revue Scientific
Reports.
E. coli O157 a été détecté dans 29 des 428 échantillons
de bœuf importés d'Inde, deux des 91 du Brésil et un des 15 des
Émirats arabes unis. Il a été retrouvé dans 16 des 230
échantillons de poulet du Brésil et un sur 28 d'Ukraine. L'agent
pathogène a également été détecté dans l'un des 47 échantillons
de viande de mouton provenant d'Inde. Les produits positifs
provenaient de plusieurs entreprises différentes.
En Arabie saoudite, aucune éclosion à E. coli O157:H7 n'a
été signalée à ce jour et la prévalence est inconnue. Cependant,
il a été isolé de plusieurs élevages locaux de bovins.
«La présence de
E. coli
O157:H7 dans des échantillons de viande crue importée souligne la
nécessité d'une surveillance plus régulière aux frontières de
l'Arabie saoudite avant que les produits ne soient mis à disposition
sur le marché pour être consommés par le public. Nos résultats
soulignent la nécessité de protocoles de contrôle plus stricts
pour l'approbation des produits alimentaires importés, en
particulier de l'Inde et du Brésil, qui sont les principaux
fournisseurs de viande de l'Arabie saoudite», ont dit
des chercheurs.
NB : La photo est issue du CDC.
Complément
Il n’est jamais trop tard
pour citer
le blog
des microbiologistes ou supermicrobiologistes, c’est
comme on
voudra. Blog
pédagogique s’il en est et très humoristique …
Les articles parus sont :
Et, surtout, n’hésitez
pas à leur poser vos questions !
Mise à jour du 16 avril 2023
On lira dans Microbial
Risk Analysis, «Classification and ranking of
shigatoxin-producing Escherichia coli (STEC)
genotypes detected in food based on potential public health impact
using clinical data».
Mise à jour du 19 avril 2023
L'article initialement proposé n'a pas plu à grand nom français du diagnostic, situé à Lyon, et qui l'a fait savoir à Blogger, l'application blog de Google. J'ai donc dû retirer l'illustration de cet article.