L'Islande a été informée qu'il fallait améliorer les contrôles officiels
sur les coquillages et les produits de la pêche.
Un audit en mai 2022 a examiné les contrôles d'hygiène des
produits de la pêche et de l'huile de poisson destinés à la
consommation humaine. Une autre en août et septembre ont porté sur
les mollusques bivalves vivants, y compris les moules bleues.
L'Islande est un important producteur de produits de la pêche. Les
principaux marchés d'exportation sont les États-Unis, le
Royaume-Uni, la Chine et certains États membres européens.
L'Islande fait partie de l'Association européenne de libre-échange
(AELE). L'Autorité de surveillance de l’AELE (ESA) surveille la
manière dont le pays applique les règles de l'Espace économique
européen (EEE) en matière de sécurité des denrées alimentaires
et des aliments pour animaux ainsi qu'en matière de santé et de
bien-être des animaux.
Le premier
audit avait révélé que le système de contrôles officiels est
fondé sur les risques et que les contrôles sont conformes aux
fréquences établies. Cependant, il y avait un manque de contrôles
sur les sites de débarquement et la liste des navires immatriculés
utilisée pour planifier les contrôles était inexacte. Les
auditeurs ont dit que les autorités doivent s'assurer que tous les
contrôles officiels pertinents soient effectués et documentés.
De 2019 à 2021, il y a eu quatre notifications au RASFF de l’UE
pour les produits de la pêche en provenance d'Islande. Ils ont
concerné Listeria monocytogenes dans du saumon fumé en 2020
et le parasite Anisakis dans du cabillaud deux fois en 2020 et
une fois en 2021.
Exemples de problèmes rencontrés
L'équipe d'audit a noté que certains navires de plus de 1 000
tonnes n'avaient pas été inspectés chaque année de 2018 à 2022,
contrairement au système islandais de contrôles officiels fondé
sur les risques.
«Cela conduit à ce que certains navires ne soient pas inspectés
comme requis et à un risque accru que des produits de la pêche
dangereux soient mis sur le marché», indique le rapport d’audit.
Les auditeurs ont également constaté qu'un manque de formation aux
audits HACCP augmente la probabilité que des systèmes HACCP
incomplets ou partiellement fonctionnels soient autorisés à
fonctionner.
Dans un cas, les auditeurs ont constaté qu'un établissement avait
reçu une approbation conditionnelle alors que certains problèmes
structurels restaient en suspens. Un an plus tard, après avoir reçu
l'approbation finale, ces problèmes n'avaient pas été résolus.
Dans un autre cas, un site nouvellement agréé produisant des
aliments prêts à consommer a obtenu l'agrément définitif sans
examen du système HACCP. Les auditeurs ont également constaté des
lacunes dans les contrôles officiels entrepris pour examiner les
changements dans les processus, les nouveaux équipements ou les
installations des établissements agréés existants, ce qui signifie
que les sites peuvent rester agréés tout en ne répondant plus aux
exigences légales.
Dans une usine, le poisson qui était tombé de la chaîne de
production au sol était ramassé et remis directement sur la chaîne
(c’est un classique ! -aa). Cette question a été abordée avec
les inspecteurs de l’Icelandic Food and Veterinary Authority (MAST)
lors de la visite.
Il n'y avait aucune preuve documentée que les contrôles officiels
comprenaient des examens organoleptiques ou des contrôles de
parasites et certaines entreprises n'ont pas pu prouver qu'elles
effectuaient ces contrôles. Ces deux facteurs augmentent la
probabilité que des produits de la pêche dangereux soient mis sur
le marché, ont dit les auditeurs.
L'Autorité alimentaire et vétérinaire islandaise (MAST) a dit
qu'elle élaborerait un plan de contrôle officiel des produits de la
pêche pour 2023-2025, couvrant les examens organoleptiques, les
indicateurs de fraîcheur, l'histamine, les résidus et les
contaminants, les contrôles microbiologiques et les parasites.
L'agence a commencé à modifier l'organisation des contrôles en
octobre 2021 et cela devait être terminé d'ici la fin de 2022.
Évaluation de suivi des mollusques
Lors du deuxième
audit, l'ESA a constaté que des progrès insuffisants avaient
été réalisés depuis une visite précédente. Un audit de 2019 a
conclu que l'Islande ne pouvait pas garantir que les moules sur le
marché étaient sans danger pour la consommation.
Trois des six recommandations précédentes avaient été prises en
compte. Il y a eu des améliorations dans l'échantillonnage et les
analyses du phytoplancton et des biotoxines marines, mais la
fréquence n'était pas suffisante.
Des mollusques bivalves vivants ont été mis sur le marché par un
producteur disposant d'une autorisation de récolte valable mais qui
les avait achetés à un autre producteur dont l'autorisation avait
été révoquée en 2021 en raison de teneurs élevées en cadmium.
Cela signifie que des mollusques dangereux pour la santé des
consommateurs ont été intentionnellement mis sur le marché. Le
MAST n'en avait pris conscience que récemment et des actions pour y
remédier étaient en cours au moment de l'audit.
Un autre producteur avait mis sur le marché des mollusques bivalves
à cinq reprises en 2021 alors qu'il ne détenait pas d'autorisation
de récolte valide. Selon les calculs de l'inspecteur du MAST, au
moins 500 kg de ces mollusques ont été vendus en 2021, mettant
gravement en péril la santé des consommateurs. Aucune mesure
d'exécution n'a été prise contre l'entreprise et le producteur n'a
pas demandé d'autorisation de récolte en 2022.
Les auditeurs ont déclaré que les conclusions confirment que les
autorités n'ont pas mis en place un système de contrôles officiels
suffisant pour prévenir de telles non-conformités. S'ils avaient
pris des mesures adéquates pour donner suite aux recommandations
formulées dans l'audit de 2019, ces problèmes auraient pu être
évités.
Des inquiétudes ont également été soulevées quant à la
crédibilité des résultats pour les biotoxines marines d'un
laboratoire suédois.