Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de
produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à
nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux
entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un
manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire
une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.
« L'interdiction
du foie de bœuf cru n’a eu que peu
d'impact sur E. coli entérohémorragiques au Japon »,
source Food
Safety News.
L'interdiction
de servir du foie de bœuf cru dans les restaurants au Japon n'a pas
diminué le nombre d'infections à E. coli entérohémorragiques
dans le pays, selon une étude.
Les
E.
coli entérohémorragiques (EHEC) provoquent de nombreux
symptômes, de la diarrhée au syndrome hémolytique et urémique
(SHU) potentiellement mortel . Servir des plats de foie de boeuf cru
dans les restaurants a été interdit à partir de juillet
2012 au Japon. Les violations entraînent des sanctions civiles
et pénales. L'interdiction est intervenue après une épidémie de
EHEC impliquant du bœuf non cuit.
En
avril
2011, il y a eu une épidémie liée
à des
souches EHEC O111:H8 et O157:H7, impliquant 181 patients avec 34 cas
de SHU liés à du Yukhoe (steak tartare de style coréen) contaminé
chez
des franchisés
de restaurants barbecue.
Les
chercheurs ont examiné la base de données nationale sur les
maladies à déclaration obligatoire de janvier 2008 à décembre
2017. Ils ont également inclus une réglementation supplémentaire
sur la manipulation de la viande rouge bovine
crue
mise en œuvre en mai 2011 et la saisonnalité dans leur modèle. Les
résultats ont été publiés dans la revue BMC
Infectious Diseases.
Aucune
réduction significative après l'interdiction
Le
taux d'incidence des infections à EHEC au Japon était relativement
faible parmi les pays développés avant l'interdiction, de sorte que
toute mesure pourrait avoir un impact relativement faible sur le taux
déjà faible, ont indiqué les chercheurs.
Il
y a eu 32 179 cas d’ infections asymptomatiques et 21 250
infections EHEC symptomatiques, dont 717 cas de SHU et 26 décès au
cours de la période d'étude. Il n'y avait pas de diminution
apparente dans chaque catégorie par million de personnes au fil du
temps, selon l’étude.
Au
cours de la période de pré-intervention avant la semaine 27 de
2012, il y avait 0,45 cas d’infections EHEC asymptomatiques par
million de personnes par semaine. Les infections moyennes
post-intervention étaient de 0,51 par million de personnes par
semaine.
Pour
les infections EHEC symptomatiques, il y avait 0,30 cas par million
par semaine pendant la période de pré-intervention, et 0,33 cas par
million par semaine après l'intervention.
Politique
de santé publique
Un
avertissement conseille aux consommateurs de cuire à
cœur le
foie de bœuf pour la consommation avec des instructions pour
chauffer la partie centrale de la viande à la température de 63°C
pendant plus de 30 minutes ou d'utiliser des méthodes telles que
cuire
pendant 1 minute à la température à
cœur de
75°C.
La
consommation de viande de bœuf du Japon par habitant est restée
largement stable au cours de la période d'étude.
Le
gouvernement japonais a mis en œuvre des mesures supplémentaires en
réponse aux flambées sporadiques d'origine alimentaire, telles
qu'une interdiction de servir de la viande de porc crue et du foie
cru en juin 2015.
Une
variété d'aliments, y compris la viande, les fruits et les légumes,
sont également associés aux infections à EHEC, il est donc peu
probable que l'interdiction d'un produit de viande particulier
entraîne une réduction significative de l'incidence, ont déclaré
les chercheurs.
« La
présente étude n'a pas démontré de réduction significative des
infections à EHEC après la mise en œuvre d'une
interdiction nationale de servir du foie de bœuf cru
dans l'industrie de la restauration au Japon. Une étude plus
approfondie est nécessaire pour mieux guider la politique de santé
publique afin d'améliorer la sécurité sanitaire des aliments, y
compris les infections à EHEC, tout en tenant compte des traditions
et des cultures culinaires », ont déclaré les chercheurs.