jeudi 26 décembre 2019

L'interdiction du foie de bœuf cru n’a eu que peu d'impact sur les cas d'infection à E. coli entérohémorragiques au Japon


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« L'interdiction du foie de bœuf cru n’a eu que peu d'impact sur E. coli entérohémorragiques au Japon », source Food Safety News.

L'interdiction de servir du foie de bœuf cru dans les restaurants au Japon n'a pas diminué le nombre d'infections à E. coli entérohémorragiques dans le pays, selon une étude.

Les E. coli entérohémorragiques (EHEC) provoquent de nombreux symptômes, de la diarrhée au syndrome hémolytique et urémique (SHU) potentiellement mortel . Servir des plats de foie de boeuf cru dans les restaurants a été interdit à partir de juillet 2012 au Japon. Les violations entraînent des sanctions civiles et pénales. L'interdiction est intervenue après une épidémie de EHEC impliquant du bœuf non cuit.

En avril 2011, il y a eu une épidémie liée à des souches EHEC O111:H8 et O157:H7, impliquant 181 patients avec 34 cas de SHU liés à du Yukhoe (steak tartare de style coréen) contaminé chez des franchisés de restaurants barbecue.

Les chercheurs ont examiné la base de données nationale sur les maladies à déclaration obligatoire de janvier 2008 à décembre 2017. Ils ont également inclus une réglementation supplémentaire sur la manipulation de la viande rouge bovine crue mise en œuvre en mai 2011 et la saisonnalité dans leur modèle. Les résultats ont été publiés dans la revue BMC Infectious Diseases.

Aucune réduction significative après l'interdiction
Le taux d'incidence des infections à EHEC au Japon était relativement faible parmi les pays développés avant l'interdiction, de sorte que toute mesure pourrait avoir un impact relativement faible sur le taux déjà faible, ont indiqué les chercheurs.

Il y a eu 32 179 cas d’ infections asymptomatiques et 21 250 infections EHEC symptomatiques, dont 717 cas de SHU et 26 décès au cours de la période d'étude. Il n'y avait pas de diminution apparente dans chaque catégorie par million de personnes au fil du temps, selon l’étude.

Au cours de la période de pré-intervention avant la semaine 27 de 2012, il y avait 0,45 cas d’infections EHEC asymptomatiques par million de personnes par semaine. Les infections moyennes post-intervention étaient de 0,51 par million de personnes par semaine.

Pour les infections EHEC symptomatiques, il y avait 0,30 cas par million par semaine pendant la période de pré-intervention, et 0,33 cas par million par semaine après l'intervention.

Politique de santé publique
Un avertissement conseille aux consommateurs de cuire à cœur le foie de bœuf pour la consommation avec des instructions pour chauffer la partie centrale de la viande à la température de 63°C pendant plus de 30 minutes ou d'utiliser des méthodes telles que cuire pendant 1 minute à la température à cœur de 75°C.

La consommation de viande de bœuf du Japon par habitant est restée largement stable au cours de la période d'étude.

Le gouvernement japonais a mis en œuvre des mesures supplémentaires en réponse aux flambées sporadiques d'origine alimentaire, telles qu'une interdiction de servir de la viande de porc crue et du foie cru en juin 2015.

Une variété d'aliments, y compris la viande, les fruits et les légumes, sont également associés aux infections à EHEC, il est donc peu probable que l'interdiction d'un produit de viande particulier entraîne une réduction significative de l'incidence, ont déclaré les chercheurs.

« La présente étude n'a pas démontré de réduction significative des infections à EHEC après la mise en œuvre d'une interdiction nationale de servir du foie de bœuf cru dans l'industrie de la restauration au Japon. Une étude plus approfondie est nécessaire pour mieux guider la politique de santé publique afin d'améliorer la sécurité sanitaire des aliments, y compris les infections à EHEC, tout en tenant compte des traditions et des cultures culinaires », ont déclaré les chercheurs.

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