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samedi 24 juin 2023

Norvège : Investigation sur une épidémie à E. coli (EHEC), 6 personnes malades

«Norvège : Investigation sur une épidémie à E. coli (EHEC), 6 personnes malades», source Outbreak News Today.

L'Institut norvégien de santé publique (FHI) a découvert une épidémie nationale de la bactérie gastro-intestinale EHEC. L'infection a été détectée chez 6 personnes, vivant dans différentes parties du pays.

Le FHI a lancé une investigation sur l'épidémie en collaboration avec les médecins-chefs municipaux concernés, l'Autorité norvégienne de sécurité alimentaire et l'Institut vétérinaire.

Deux des six personnes sont tombées malades en octobre et novembre 2022, tandis que les quatre autres personnes sont tombées malades en février, mars et mai de cette année. Aucun d'entre eux n'a développé de maladie grave. Ils ont entre 14 et 49 ans, et cinq d'entre eux sont des hommes.

Deux des personnes vivent à Rogaland, les autres à Viken, Trøndelag, Vestland et Oslo.

La bactérie EHEC O157:H7 avec le même profil génétique a été détectée chez les six personnes infectées.

On ignore actuellement quelle est la source de l'infection, mais il est courant que les bactéries gastro-intestinales soient infectées par les aliments.

dimanche 19 juin 2022

Et, si en France, on arrêtait de jouer avec la température de cuisson à cœur des steaks hachés !

Il y a quelques jours, le blog proposait un article intitulé De la cuisson à cœur des viandes hachées.
Quelles sont les populations les plus à risque ?
Les populations ayant une probabilité plus forte que la moyenne de développer des symptômes ou des formes graves de la maladie sont les enfants de moins de 15 ans (surtout en dessous de 5 ans) et les personnes âgées.

Pour les populations sensibles:
- cuire à cœur (70°C) les viandes hachées et les produits à base de viande hachée,
- éviter la consommation de lait cru et de produits au lait cru (à l’exception des fromages à pâte pressée cuite),
- éviter la consommation de produits crus ou insuffisamment cuits à base de farine.

Ce n’est pas nouveau, le blog avait déjà rapporté en juin 2019, Quand la cuisson «à cœur» du steak haché sera-t-elle une fois pour toute réglée pour les personnes à risque?

Sauf voilà, patatras, la DGAL en décide autrement, jugez plutôt ...

Dans une instruction technique unique (DGAL/SDSSA/2022-430) du 8 juin 2022 sur les «Activités de commerce de détail de produits d'origine animale et denrées alimentaires en contenant».
Son précisées, «les obligations des établissements qui fournissent des produits d’origine animale aux cuisines centrales agréées au titre du règlement (CE) n°853/2004 sont désormais précisées dans une seule et unique instruction.»

On nous dit aussi, «Cette nouvelle instruction est indépendante des évolutions qui feront suite au transfert de compétence dans le domaine de la sécurité sanitaire des aliments entre la DGCCRF et la DGAL.» Ça se précise donc ...

Bref, l’intérêt de cette instruction de 46 pages réside dans la cuisson des steaks hachés ...

La note d'information interministérielle (DGS + DGAL) annexée à l'instruction technique DGAL/SDSSA/O2007-8001 du 13 février 2007 reste toujours d'actualité: face au risque de syndrome hémolytique et urémique, «il faut impérativement, pour les consommateurs sensibles, cuire à cœur les steaks hachés c'est-à-dire à 65°C».  

Nous voyons avec cette instruction technique de juin 2022 que le problème de la température de cuisson des steaks hachés n’est pas réglé, pire elle continue de persister et de recycler un erreur scientifique, déjà colportée dans l’article de la DGAL du 3 mai 2019 «E. coli, qu’est-ce que c’est ?», «Les bactéries sont tuées par une chaleur de plus de 65°C.»

Que doit-on faire ?
Il faut suivre les conseils de l'Anses, c'est plus sûr, car «l’Anses réalise des évaluations de risques sur l’ensemble de la chaîne alimentaire, et propose des recommandations aux professionnels, pouvoirs publics et aux consommateurs.»

Encore faudrait-il que mes pouvoirs publics les suivent ? Bizarrement, ils s’entêtent !

Comment atteint-on 70°C à cœur ?
Avec un thermomètre alimentaire, comme indiqué sur l’image en haut de l’article

Feuilleton à suivre, car, hélas rien n’est moins sûr dans ce domaine !

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a une direction dégueulasse et un rédacteur en chef complice !

mardi 8 février 2022

A propos de la détection des STEC hautement pathogènes dans le lait cru et les fromages au lait cru par PCR en temps réel à haut débit.

Une équipe de l’Anses vient de publier un article paru dans International Journal of Food Microbiology, Aperçu de l'évaluation des Escherichia coli producteurs de shigatoxines hautement pathogènes dans le lait cru et les fromages au lait cru par PCR en temps réel à haut débit.

Faits saillants
  • Détection des Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) hautement pathogènes dans le lait cru et les fromages au lait cru
  • Optimisation d'une nouvelle méthode PCR adaptée de l'ISO/TS 13136:2012.
  • Une étude visant à évaluer l'apport de nouveaux marqueurs génétiques pour affiner le premier dépistage des STEC hautement pathogènes dans la filière lait.
  • Une nouvelle méthode améliorerait considérablement la puissance des systèmes de test des STEC, offrant ainsi une réduction significative des 'présomptions positives' dans les prélèvements laitiers.
  • Une étude pointant vers la possible présence de STEC O80 (un pathogène émergent en Europe) dans des fromages au lait cru de vache.
Résumé
Les méthodes actuelles de dépistage des sérogroupes de Escherichia coli entérohémorragiques (EHEC) O157 et non-O157 dans les produits de lait cru reposent généralement sur la détection moléculaire des gènes stx, eae et wzx ou wzy spécifiques au sérogroupe. Comme ces marqueurs génétiques peuvent également être portés par des souches non EHEC, un certain nombre de résultats ‘faux positifs’vsont obtenus lors de l'étape de dépistage. L'adéquation des nouveaux marqueurs EHEC (espK, espV, ureD, Z2098 et CRISPRO26:H11) a été testée en tant que candidats pour un dépistage plus précis des EHEC dans les produits laitiers. L'analyse par PCR à haut débit de 1 451 extraits d'ADN de lait et de fromages au lait cru positifs pour stx et eae a démontré que l'ajout de ces nouveaux marqueurs dans le schéma de détection entraînait une sélectivité plus élevée avec une réduction systématique du nombre d'échantillons positifs présumés nécessitant tests supplémentaires du groupe O et confirmation par isolement de la souche. Cette réduction est plus importante (26% à 52% selon les espèces animales d'élevage) en l'absence de traitement par séparation immuno-magnétique préalable de la culture enrichie pour le top 7* des sérotypes des EHEC. Cependant, même avec un traitement préalable des cultures enrichies par séparation immuno-magnétique, le taux de réduction variait entre 5% et >25%. L'analyse des sous-types eae et stx a indiqué de fortes différences dans la flore des STEC entre les espèces animales (chèvre, mouton et vache). Cette étude a également mis en évidence la présence possible de EHEC O80 (un nouveau sérogroupe EHEC émergent en Europe) dans les fromages au lait cru de vache, ce qui justifie des investigations supplémentaires.

*Le top 7 des sérotypes des EHEC comprend O157:H7, O26:H11, O145:H28, O103:H2, O111:H8, O45:H2 et O121:H19.

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

jeudi 7 janvier 2021

Découvrir ce qui rend cette shigatoxine encore pire que la diarrhée

«Découvrir ce qui rend cette toxine encore pire que la diarrhée», source Université du Connecticut.

EurekAlert! propose ce titre à cette information, 

La shigatoxine n’est pas sensée vous tuer. La terrible toxine libérée par E. coli entérohémorragique semble destinée à réduire le système immunitaire, pas à tuer l'hôte.

L'intoxication alimentaire par E. coli est l'une des pires intoxications alimentaires, provoquant une diarrhée sanglante et des lésions rénales. Mais tout le carnage pourrait n'être qu'un effet secondaire involontaire, rapportent des chercheurs d'UConn Health dans le numéro du 27 novembre de Science Immunology (article disponible en intégralité) Leurs travaux pourraient conduire à des traitements plus efficaces pour cette maladie potentiellement mortelle.

Escherichia coli est un groupe diversifié de bactéries qui vivent souvent dans les intestins des animaux. De nombreux types de E. coli ne nous rendent jamais malades; d’autres variétés peuvent provoquer la diarrhée du voyageur. Mais avaler ne serait-ce que quelques cellules du type de E. coli qui produit la shigatoxine peut nous rendre très, très malade. La shigatoxine endommage les vaisseaux sanguins dans les intestins, provoquant une diarrhée sanglante. Si la shigatoxine pénètre dans la circulation sanguine, elle peut provoquer une insuffisance rénale.

«Ceci est particulièrement courant chez les enfants; environ 15% des enfants atteints d'infections à E. coli producteurs de shigatoxines contractent une maladie rénale, et certains peuvent souffrir de lésions rénales sur le long terme», explique l'immunologiste d'UConn Health, Sivapriya Vanaja.

Un groupe de E. coli producteurs de shigatoxines, appelé les E. coli entérohémorragiques ou EHEC (enterohemorrhagic E. coli), est particulièrement courant aux États-Unis. Lorsque vous entendez qu’un lot de laitue romaine est rappelé en raison d’une épidémie dangereuse d’intoxication alimentaire, c’est presque certainement à cause des EHEC.

Les EHEC vivent normalement dans les bovins sans les rendre malades. Il était relativement courant d'avoir des épidémies liées à des EHEC provenant de la viande hachée préparée de manière non hygiénique, mais les réglementations strictes dans les abattoirs ont rendu cette situation moins courante. Il est maintenant plus probable que les EHEC apparaissent sur des légumes cultivés dans des champs adjacents au ruissellement du bétail ou du fumier.

Mais peu importe d'où elle vient, une fois que les EHEC pénètrent dans un être humain, l'infection est difficile à traiter. Les antibiotiques ont tendance à aggraver les choses - lorsque les bactéries se sentent en train de mourir, elles produisent plus de shigatoxines. Et les EHEC sont très efficaces pour inhiber la partie du système immunitaire qui répond normalement tôt à ce type d'infection, ce qui leur permet de se développer sans contrôle dans l'intestin humain.

Dans une étude dirigée par Morena Havira, stagiaire en postdoc dans le laboratoire de Vanaja, l’équipe a voulu savoir comment les EHEC suppriment le système immunitaire. Le corps réagit normalement aux stades précoces des infections à E. coli en activant une enzyme qui déclenche une alarme à l'intérieur des cellules. La cellule éclate pour libérer un nuage de molécules d'avertissement qui appellent d'autres parties du système immunitaire à venir combattre les bactéries.

Mais les EHEC écrasent cette réponse précoce. Pour comprendre comment cela fonctionne, Vanaja et ses collègues ont décidé de voir quel gène individuel dans les EHEC était responsable. Ils ont pris de nombreuses variétés différentes d'EHEC à partir d'une banque de mutants bactériens et ont infecté des cellules immunitaires avec eux.

L'équipe a découvert que les cellules infectées par des EHEC qui n'avaient pas le gène codant pour la shigatoxine avaient une réponse immunitaire plus élevée que les EHEC normaux.

«C'était surprenant. La shigatoxine est très bien étudiée pour son activité toxique; on ne savait pas qu’elle avait une autre fonction», explique le Dr Vanaja. Ainsi, la suppression furtive du système immunitaire par la shigatoxine peut avoir un lien avec tout le drame sanglant qui s'ensuit. Encouragés par cette observation passionnante, ils ont mené une série d'études moléculaires détaillées, qui ont révélé que la shigatoxine empêche une protéine d'éclater la cellule infectée et d'alerter le corps de l'infection.

Maintenant que Vanaja et ses collègues connaissent l'étape moléculaire spécifique avec laquelle la shigatoxine interfère à l'intérieur des cellules immunitaires, ils essaient de comprendre comment, exactement, elle la bloque. Une fois qu'ils le sauront, ils peuvent trouver des médicaments qui préviennent la toxine d'interférer avec les réponses immunitaires.

mardi 1 décembre 2020

Les autorités allemandes enquêtent sur des cas d'infections à E. coli impliquant des garderies d'enfants

«Les autorités allemandes enquêtent sur des cas d'infections à E. coli impliquant des garderies d'enfants», source Food Safety News.

Plus de 20 cas d'infections à E. coli sont en cours d'investigation dans une municipalité allemande.

Quatre crèches du district de Lützow-Lübstorf sont touchées par une épidémie à E. coli O26. Lützow-Lübstorf se trouve à Nordwestmecklenburg, dans le Mecklenburg-Vorpommern, Allemagne.

Les E. coli entérohémorragiques (EHEC) sont souvent appelés des E. coli producteurs de shigatoxines (STEC).

Les autorités ont initialement signalé 18 patients, mais ce nombre était passé à 25 à la fin de la semaine dernière. Ils ont averti que d'autres tests étaient en cours, donc plus de cas sont attendus. Les malades comprennent des enfants et leurs proches ainsi que quelques employés de garderies.

La majorité des personnes touchées présentent des symptômes légers ou inexistants, mais il existe également des cas de diarrhée grave. Actuellement, il n'y a eu aucune hospitalisation et aucun patient n'a développé de syndrome hémolytique et urémique (SHU).

Les analyses des produits et dans les locaux d'une entreprise de transformation alimentaire qui approvisionne les garderies ont été négatifs. Les responsables estiment que l'agent pathogène n'est pas entré dans les centres via des aliments préparés par l'entreprise, mais par d'autres moyens, qui font actuellement l'objet d'une enquête.

Les symptômes des infections à E. coli varient pour chaque personne, mais comprennent souvent des crampes d'estomac sévères et de la diarrhée, souvent sanglante. Certains patients peuvent également avoir de la fièvre. La plupart des patients guérissent dans les cinq à sept jours. D'autres peuvent développer des symptômes et des complications graves ou potentiellement mortelles, selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC).

Environ 5 à 10% des personnes diagnostiquées avec des infections à E. coli développent une complication d'insuffisance rénale potentiellement mortelle, connue sous le nom de syndrome hémolytique et urémique. Les symptômes du SHU comprennent la fièvre, des douleurs abdominales, une sensation de fatigue, une diminution de la fréquence des mictions, de petites ecchymoses ou des saignements inexpliqués et une pâleur.

Mise à jour des infections par le virus de l'hépatite A

Pendant ce temps, le nombre de personnes infectées par le virus de l'hépatite A dans une autre ville allemande est passé à 28.

Les enquêtes menées par les autorités portent sur des employés d'une boulangerie de la région. Certains patients n'ont aucun lien avec la boulangerie, le génotypage des souches d'hépatite A est en cours avec des résultats en attente.

Les enquêtes sur l'épidémie à Dummerstorf dans le district de Rostock de Mecklenburg-Vorpommern sont en cours. Le patient le plus récent est devenu symptomatique le 18 novembre.

Il y a 25 personnes malades dans le district de Rostock et trois cas d'hépatite A liés à l'épidémie dans les zones voisines. Les malades comprennent des enfants et des adultes et au moins quatre personnes ont eu besoin de soins hospitaliers.

Plus de 200 contacts potentiels ont été identifiés et une vaccinations a été effectuée pendant la période d'incubation afin de permettre au corps de développer des anticorps et prévenir la propagation de l'infection.

L'hépatite A se propage lorsqu'une personne ingère le virus par contact étroit avec une personne infectée ou en consommant des aliments ou des boissons contaminés. La période d'incubation est généralement de 14 à 28 jours, mais cela peut prendre jusqu'à 50 jours pour que les symptômes se développent. Les symptômes peuvent durer jusqu'à deux mois et comprennent la fatigue, la nausée, les douleurs à l'estomac et la jaunisse, qui est un jaunissement de la peau ou des yeux.

jeudi 26 novembre 2020

Compréhension de la façon dont les communautés microbiennes affectent l'expression des shigatoxines de Escherichia coli O157:H7

Dans le cadre de la publication d'une
Special Section on the Third International E. Coli and the Mucosal Immune System (ECMIS) Symposium, la revue Applied and Environmental Microbiology propose un article, Environnement toxique: une compréhension croissante de la façon dont les communautés microbiennes affectent l'expression des shigatoxines de Escherichia coli O157:H7.

N'hésitez pas aussi à retrouver les autres articles dans ce numéro spécial.

Résumé
Les souches de Escherichia coli entérohémorragiques (EHEC), y compris E. coli O157:H7, provoquent une maladie grave chez l'homme en raison de la production de shigatoxines (stx) et d'autres facteurs de virulence. Parce que stx est corégulé avec l'induction d'un prophage lambdoïde, son expression est particulièrement sensible aux signaux environnementaux.

Les infections à E. coli producteurs de shigatoxines peuvent être difficiles à modéliser en raison du large éventail de résultats de la maladie: certaines infections sont relativement bénignes, tandis que d'autres entraînent de graves complications.

Les organismes probiotiques, les membres du microbiome intestinal et les acides organiques peuvent réduire la production de stx, dans de nombreux cas en inhibant la croissance des souches de EHEC. D'autre part, les facteurs actuellement connus pour amplifier stx agissent via leur effet sur le phage de conversion de stx.

Ici, nous caractérisons deux mécanismes interactifs qui augmentent la production de stx par les souches de E. coli O157:H7: premièrement, des interactions directes avec E. coli sensibles aux phages, et deuxièmement, une amplification indirecte par des facteurs sécrétés.

L'infection de souches sensibles par le phage stx pour convertir des souches peut s'étendre à la population productrice de stx chez un hôte humain ou animal, et il a été démontré que l'infection par un phage module la virulence in vitro et in vivo. Les facteurs acellulaires, en particulier les colicines et les microcines (des bactériocines -aa), peuvent tuer les cellules O157:H7, mais peuvent également déclencher l'expression de stx dans le processus. Les colicines, microcines et autres bactériocines ont des cibles cellulaires diverses, et nombre de ces molécules restent non caractérisées.

L'identification d'interactions microbiennes supplémentaires amplifiant stx améliorera notre compréhension des infections à E. coli O157:H7 et aidera à élucider la régulation complexe de la pathogénicité des souches de EHEC.

NB : On lira une définition des phages lambdoïdes ici.

vendredi 25 septembre 2020

Cible médicamenteuse potentielle identifiée pour des infections dangereuses à E. coli

 « Cible médicamenteuse potentielle identifiée pour des infections dangereuses à E. coli », source UNSW Sydney.

Le traitement d'une souche mortelle de E. coli pourrait être possible, après que les chercheurs de l'UNSW Sydney aient identifié une nouvelle voie moléculaire qui contrôle la puissante shigatoxine.
La forme icosaédrique en forme d'araignée est une représentation abstraite du bactériophage de la shigatoxine avec un génome rouge, stylisé comme le maître marionnettiste d'une infection potentiellement mortelle par EHEC. Image: UNSW Science.


La viande crue est souvent associée à la bactérie, qui peut provoquer une intoxication alimentaire légère, mais certains types de E. coli peuvent être mortels, comme celui qui figure dans de nouvelles recherches menées par des scientifiques de l'UNSW Sydney.

Escherichia coli ou E. coli est une bactérie que de nombreuses personnes associent à une intoxication alimentaire légère, mais certains types de E. coli peuvent être mortels.

Les microbiologistes de l'UNSW Science ont étudié une souche de E. coli qui provoque une infection intestinale grave chez l'homme: E. coli entérohémorragique (EHEC). Leurs résultats ont été publiés cette semaine dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.

Les Escherichia colientérohémorragiques (EHEC) sont des pathogènes d'origine alimentaire qui libèrent des shigatoxines pendant l'infection, entraînant des lésions rénales et neurologiques.

Le Dr Jai Tree, auteur principal de l’étude, a dit que la découverte par les chercheurs d’une nouvelle voie moléculaire qui contrôle la production de shigatoxines était importante car il n’existait pas de traitement commercialement disponible pour les infections à EHEC.

« Le traitement antibiotique de ces infections n'est généralement pas recommandé car les antibiotiques stimulent la production de shigatoxines, ce qui entraîne un risque accru d'insuffisance rénale, de lésions neurologiques et de décès », a dit le Dr Tree.

« La nouvelle voie que nous avons trouvée réduit la production de toxines et ne devrait pas être stimulée par un traitement antibiotique. Ainsi, nos résultats identifient une nouvelle cible potentielle pour le développement de médicaments capables de supprimer la production de shigatoxines lors d'une infection à EHEC. »

« Nous n'en sommes cependant qu'aux débuts et nous devons mener beaucoup plus de recherches pour comprendre si nos résultats s'appliquent à une large gamme d'isolats cliniques à EHEC et aux deux types de shigatoxines produites par les isolats humains à EHEC. »

Comment les infections EHEC commencent
Le Dr Tree a dit que les personnes pouvaient être infectées par EHEC de plusieurs manières.
« Les EHEC se trouvent principalement dans les fèces des vaches et des moutons et les humains peuvent être infectés par contact avec les animaux de la ferme et leurs excréments, ou via une infection de personne à personne si des personnes entrent en contact avec de minuscules quantités de matières fécales d'une personne malade - pour exemple, directement ou indirectement en touchant des surfaces contaminées », dit-il.

« Cette souche de E. coli peut également se propager en ingérant les bactéries en mangeant de la viande hachée insuffisamment cuite (par exemple, dans des hamburgers), en mangeant des produits frais contaminés comme des légumes pour salade, ou en buvant de l'eau contaminée ou du lait non pasteurisé. »

« Les enfants de moins de cinq ans et les personnes plus âgées sont les plus à risque de développer une infection à EHEC. »

Les épidémies à EHEC moins fréquentes mais mortelles
Le Dr Tree a dit que si la prévalence des EHEC était faible par rapport à d'autres agents pathogènes d'origine alimentaire, la maladie pourrait être très grave, voire mortelle. Les EHEC sont un type de STEC ou Escherichia coli producteurs de shigatoxines.

« Des flambées à EHEC se produisent sporadiquement en Australie et dans le monde. L'épidémie la plus importante s'est produite en Australie-Méridionale en 1995 et a été causée par la mettwurst contaminée, une saucisse fermentée semi-sèche fabriquée à partir de porc haché cru conservé par séchage et fumage », a-t-il déclaré.

« Lors de cette épidémie, 143 personnes ont été infectées - 23 d'entre elles ont subi des lésions rénales et neurologiques. Bon nombre de ces cas graves concernaient des nourrissons qui ont subi des lésions rénales permanentes et qui ont par la suite nécessité une greffe de rein. »

« Une fillette de quatre ans a subi plusieurs AVC et est décédée trois jours après son admission à l'hôpital. Cet épisode a déclenché une enquête majeure sur la sécurité des aliments et les éclosions depuis 1995 sont moins importantes. »

Le Dr Tree a déclaré que dans le monde entier, E. coli producteurs de shigatoxines restait un problème majeur de sécurité des aliments après une importante épidémie en Allemagne en 2011.

« La souche en Allemagne s'est propagée principalement par la consommation de graines germées contaminées et, dans plusieurs cas, par un contact étroit avec une personne infectée », a-t-il dit.

« Au cours de cette épidémie, plus de 4 000 personnes ont été infectées et 50 personnes sont décédées. »

Nouvelle voie ‘se cacher à la vue’
Le Dr Tree a dit que la recherche de l'UNSW était la première découverte d'une nouvelle voie de contrôle des shigatoxines en près de 20 ans.

« En 2001, des chercheurs des universités Tufts et Harvard ont montré pour la première fois comment la production de shigatoxines était contrôlée par un virus bactérien, connu sous le nom de bactériophage, dans le génome. C'est la seule voie connue qui contrôle la production de shigatoxines depuis près de deux décennies », a-t-il dit.

« Nous avons étendu ce travail pour montrer un nouveau mécanisme de contrôle des toxines qui est, de manière surprenante, enfoui dans le début de la séquence d'ADN qui code l'ARN messager de la shigatoxine - une copie de travail du gène. »

« Nous avons découvert qu'une très courte partie de l'ARN messager de la toxine est transformée en un ARN non codant régulateur qui fait taire la toxine et favorise la croissance du pathogène. »

Le Dr Tree a dit que leurs résultats étaient une surprise car les gènes des shigatoxines ont été bien étudiés, avec près de 7 000 études publiées au cours des 40 dernières années.

« Ce n'est que récemment que nous avons pu utiliser les progrès de la technologie du séquençage de l'ARN pour détecter la présence du nouvel ARN régulateur non codant intégré dans l'ARN messager de la shigatoxine », a-t-il dit.

« Ce nouvel ARN régulateur non codant se cachait à la vue depuis près de 20 ans. »

Implications pour le traitement des infections à EHEC
Le Dr Tree a dit que les découvertes des chercheurs avaient ouvert de nouvelles possibilités pour le traitement des infections à EHEC.

« Les patients reçoivent en grande partie des soins de soutien pour gérer les symptômes de la maladie et réduire les effets de la toxine sur les reins », a-t-il dit.

« Nos travaux montrent un nouveau mécanisme de contrôle de la production de toxines qui pourrait se prêter à de nouvelles thérapies à base d'ARN pour inhiber la production de toxines pendant une infection. Nous prévoyons que cela élargirait les options d'intervention et permettrait potentiellement l'utilisation d'antibiotiques qui ne sont actuellement pas recommandés car ils stimulent la production de shigatoxines»

« De nouveaux traitements pourraient donc réduire le risque de lésions rénales, de complications neurologiques et de décès. Nous sommes impatients de tester ces nouvelles interventions lors de la prochaine étape de notre recherche. »

vendredi 10 juillet 2020

Escherichia coli dans la farine, sources, risques et prévention, selon un avis du BfR


Une recommandation du CDC des Etats-Unis indique clairement, « Say No to Raw Dough », Dites non à la pâte crue.

« Escherichia coli dans la farine, sources, risques et prévention », source avis du BfR n°004/2020 du 20 janvier 2020.

La farine est un produit naturel et un aliment précieux. Cependant, Escherichia coli producteur de shigatoxines (STEC pour Shigatoxin-producing Escherichia coli) a été détecté dans plusieurs échantillons de farine (blé, épeautre et seigle) lors d'une surveillance alimentaire de routine en Allemagne en 2018.

Les Escherichia coli sont des bactéries qui sont présentes naturellement dans l’intestin des animaux et des humains et la détection de E. coli dans les aliments est un indicateur fort d'une contamination fécale. Les bactéries provenant des fèces ou des selles peuvent être rejetées dans l'environnement et contaminer par la suite divers aliments d'origine animale et végétale. La transmission directe entre les animaux et les humains et des humains aux humains est également possible. Certains variants de E. coli produisant des toxines peuvent provoquer de graves maladies chez les animaux et les humains.

Les variants de E. coli qui peuvent produire des shigatoxines sont particulièrement importantes pour l'homme. Les STEC, qui provoquent des maladies chez l'homme, sont appelées des E. coli entérohémorragiques (EHEC pour enterohemorrhagic E. coli).

Les symptômes d'une infection par des STEC sont initialement gastro-intestinaux. La gravité possible de la maladie va de la diarrhée aqueuse à la diarrhée sanglante. Chez l'adulte, l'évolution de la maladie peut également se poursuivre sans symptômes. Une complication particulièrement grave est le syndrome hémolytique et urémique (SHU). Le SHU est une maladie qui se manifeste par une insuffisance rénale aiguë, des troubles de la coagulation sanguine et la destruction des globules rouges et peut entraîner la mort dans certains cas.
Dites non à la pâte crue.
Visuel du CDC des Etats-Unis

Cette forme de la maladie affecte des groupes de personnes particulièrement sensibles, tels que les jeunes enfants.

Le BfR conseille donc aux consommateurs qui souhaitent se protéger et protéger leurs familles contre les infections alimentaires de suivre les recommandations ci-après lors de la manipulation de la farine, en plus des règles d'hygiène de cuisine standard:
  • Avant de préparer des aliments et après un contact avec de la farine, se laver soigneusement les mains à l'eau et au savon et les sécher soigneusement.
  • Dans la mesure du possible, évitez tout contact entre la farine et les aliments destinés à la consommation directe, utilisez également différentes planches, assiettes, bols et agitateurs ou lavez-les après le contact avec la farine.
  • Nettoyez soigneusement les surfaces et les objets avec du détergent et de l'eau tiède après le contact avec de la farine et séchez-les.
  • Ne mangez pas de pâte à gâteau et à cookie non cuite. 

Les EHEC/STEC sont détruits par la cuisson, le rôtissage et le mijotage. En général, lors de la préparation des aliments dans des ménages privés par ébullition ou friture, une température d'au moins 70°C au cœur des aliments maintenus pendant au moins deux minutes est suffisante. Il convient de noter que ces valeurs ne s'appliquent pas à l'application de chaleur sèche (sans eau) et sont également insuffisantes pour cuire la pâte. Dans le produit à base de farine sèche (teneur en eau d'environ 13%), les STEC ne sont pas tués à 70°C. Ces bactéries sont également relativement insensibles aux acides, aux basses températures ou à la déshydratation. Par conséquent, même dans le congélateur, les bactéries STEC ne peuvent pas être tuées de manière fiable.

Si de la farine est mélangée à des œufs, du lait ou de l'eau pour former une pâte, les bactéries STEC peuvent être tuées à des températures à cœur de 70°C pendant au moins deux minutes. Des températures à cœur plus élevées peuvent réduire le temps de cuisson nécessaire.

Cependant, il y a encore un grand besoin de recherche, de sorte qu'une évaluation finale des risques pour la santé n'est pas encore possible. Le BfR prévoit une réunion avec des experts sélectionnés pour discuter des questions scientifiques ouvertes sur les STEC dans la farine.

NB : Le blog vous a proposé de très nombreux articles à ce sujet ici et ici, dont un de 2011, Où l’on reparle de la pâte à cookies … ainsi qu’un autre de 2018, Farine et la sécurité des aliments, c’est toujours d’actualité !

mardi 7 juillet 2020

Combattre E. coli avec E. coli


Alison Weiss et Suman Pradhan présents dans un laboratoire du UC College of Medicine.
« Combattre E. coli avec E. coli », source article paru dans mBio, une revue de l’American Society for Microbiology.

Une nouvelle étude sur des organoïdes intestinaux humains montre comment une souche bénéfique peut protéger contre les agents pathogènes.

Selon les résultats publiés cette semaine dans mBio, Nissle est le nom d’une souche de Escherichia coli, inoffensive pour les tissus intestinaux et qui peut protéger l'intestin contre E. coli entérohémorragiques (EHEC), un pathogène qui produit des shigatoxines.

E. coli a eu un mauvaise réputation parce que quelques souches pathogènes peuvent provoquer des symptômes graves, voire mortels. Mais depuis plus d'un siècle, la souche commensale Nissle est utilisée comme probiotique et, plus récemment, pour traiter les troubles intestinaux dont la colite ulcéreuse.

Des chercheurs de l'Université de Cincinnati ont voulu savoir si Nissle pouvait également protéger les tissus intestinaux contre EHEC et d'autres agents pathogènes. Ils ont étudié les effets protecteurs du probiotique à l'aide d'organoïdes intestinaux humains (OIHs), qui sont des modèles expérimentaux de tissus réels dérivés de cellules souches.

Les chercheurs ont d'abord injecté les OIHs avec Nissle et ont observé que la bactérie était inoffensive: elle n'endommageait pas la barrière épithéliale, formée par la couche externe protectrice de l'organoïde. Ensuite, dans des expériences distinctes, ils ont injecté des E. coli entérohémorragiques aux OIHs. Ce pathogène produit des shigatoxines, qui rend malade des millions de personnes et tue des milliers de personnes - principalement des enfants - chaque année. EHEC a rapidement brisé la barrière épithéliale des OIHs.

Ensuite, les chercheurs ont prétraité les OIHs avec Nissle et, 12 heures plus tard, leur ont injecté des EHEC. C'est là que Nissle s'est révélé protecteur: bien que les EHEC aient proliféré dans le tissu organoïde, il n'a pas détruit la barrière épithéliale. Au cours de la même période, la population de Nissle a décliné rapidement dans les tissus. Les chercheurs ont observé les mêmes effets lorsqu'ils ont injecté dans des OIHs prétraités des E. coli uropathogène, responsables de la majorité des infections des voies urinaires.

« Fondamentalement, Nissle a été détruit par les bactéries pathogènes, mais cela a permis à l'intestin de mieux résister aux dommages », a dit la généticienne moléculaire, Alison Weiss, qui a travaillé sur l'étude avec Suman Pradhan, un chercheur associé au laboratoire de Weiss.

Les résultats suggèrent que Nissle peut conférer des avantages non pas en inhibant directement les souches pathogènes, mais plutôt en exploitant les mécanismes de défense dans la cellule elle-même, et que le probiotique peut aider à prévenir les infections EHEC graves. Cependant, les résultats suggèrent également que Nissle peut être vulnérable aux phages des shigatoxines, ce qui limiterait l'utilité du probiotique comme thérapeutique. Weiss a prévenu que davantage d'études sont nécessaires pour mieux comprendre les interactions complexes des espèces bactériennes dans un environnement réel.

Les recherches de Weiss se concentrent sur les bactéries qui produisent les shigatoxines, comme les EHEC. « C'est vraiment méchant », a-t-elle dit. « Toute ma carrière, je me suis intéressé à la prévention des agents pathogènes pédiatriques. Une fois que ces enfants ont des EHEC, tout ce que vous pouvez faire est de leur donner des liquides et de les soutenir. Il n'y a rien d'autre que nous pouvons faire. »

Weiss est enthousiasmé par le potentiel d'utiliser les OIHs comme modèle pour mieux comprendre les conditions intestinales. « Ils représentent une énorme percée », a-t-elle dit. « Beaucoup d'agents pathogènes intestinaux sont spécifiques à l'espèce, et les organoïdes sont vraiment bons pour observer les événements précoces. »

Les organoïdes offrent au moins un autre avantage majeur par rapport aux souris, a-t-elle ajouté. « Les souris sont horribles. Elles urinent, mordent et se grattent », a-t-elle dit. « Les petits organoïdes ne se plaignent pas du tout. »

NB : On lira aussi le communiqué de l’Université de Cincinatti intitulé, Bad E. coli we know, but good E. coli?

jeudi 26 décembre 2019

L'interdiction du foie de bœuf cru n’a eu que peu d'impact sur les cas d'infection à E. coli entérohémorragiques au Japon


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« L'interdiction du foie de bœuf cru n’a eu que peu d'impact sur E. coli entérohémorragiques au Japon », source Food Safety News.

L'interdiction de servir du foie de bœuf cru dans les restaurants au Japon n'a pas diminué le nombre d'infections à E. coli entérohémorragiques dans le pays, selon une étude.

Les E. coli entérohémorragiques (EHEC) provoquent de nombreux symptômes, de la diarrhée au syndrome hémolytique et urémique (SHU) potentiellement mortel . Servir des plats de foie de boeuf cru dans les restaurants a été interdit à partir de juillet 2012 au Japon. Les violations entraînent des sanctions civiles et pénales. L'interdiction est intervenue après une épidémie de EHEC impliquant du bœuf non cuit.

En avril 2011, il y a eu une épidémie liée à des souches EHEC O111:H8 et O157:H7, impliquant 181 patients avec 34 cas de SHU liés à du Yukhoe (steak tartare de style coréen) contaminé chez des franchisés de restaurants barbecue.

Les chercheurs ont examiné la base de données nationale sur les maladies à déclaration obligatoire de janvier 2008 à décembre 2017. Ils ont également inclus une réglementation supplémentaire sur la manipulation de la viande rouge bovine crue mise en œuvre en mai 2011 et la saisonnalité dans leur modèle. Les résultats ont été publiés dans la revue BMC Infectious Diseases.

Aucune réduction significative après l'interdiction
Le taux d'incidence des infections à EHEC au Japon était relativement faible parmi les pays développés avant l'interdiction, de sorte que toute mesure pourrait avoir un impact relativement faible sur le taux déjà faible, ont indiqué les chercheurs.

Il y a eu 32 179 cas d’ infections asymptomatiques et 21 250 infections EHEC symptomatiques, dont 717 cas de SHU et 26 décès au cours de la période d'étude. Il n'y avait pas de diminution apparente dans chaque catégorie par million de personnes au fil du temps, selon l’étude.

Au cours de la période de pré-intervention avant la semaine 27 de 2012, il y avait 0,45 cas d’infections EHEC asymptomatiques par million de personnes par semaine. Les infections moyennes post-intervention étaient de 0,51 par million de personnes par semaine.

Pour les infections EHEC symptomatiques, il y avait 0,30 cas par million par semaine pendant la période de pré-intervention, et 0,33 cas par million par semaine après l'intervention.

Politique de santé publique
Un avertissement conseille aux consommateurs de cuire à cœur le foie de bœuf pour la consommation avec des instructions pour chauffer la partie centrale de la viande à la température de 63°C pendant plus de 30 minutes ou d'utiliser des méthodes telles que cuire pendant 1 minute à la température à cœur de 75°C.

La consommation de viande de bœuf du Japon par habitant est restée largement stable au cours de la période d'étude.

Le gouvernement japonais a mis en œuvre des mesures supplémentaires en réponse aux flambées sporadiques d'origine alimentaire, telles qu'une interdiction de servir de la viande de porc crue et du foie cru en juin 2015.

Une variété d'aliments, y compris la viande, les fruits et les légumes, sont également associés aux infections à EHEC, il est donc peu probable que l'interdiction d'un produit de viande particulier entraîne une réduction significative de l'incidence, ont déclaré les chercheurs.

« La présente étude n'a pas démontré de réduction significative des infections à EHEC après la mise en œuvre d'une interdiction nationale de servir du foie de bœuf cru dans l'industrie de la restauration au Japon. Une étude plus approfondie est nécessaire pour mieux guider la politique de santé publique afin d'améliorer la sécurité sanitaire des aliments, y compris les infections à EHEC, tout en tenant compte des traditions et des cultures culinaires », ont déclaré les chercheurs.