dimanche 6 janvier 2019

Nouvel An, nouvelle frayeur ? Des aiguilles retrouvées dans du raisin en Australie


« Nouvel An, nouvelle frayeur ? Des aiguilles trouvées dans du raisin en Australie », source New Food Magazine du 3 janvier 2019.

Un couple australien a découvert des aiguilles dans des raisins sans pépins achetés dans un supermarché, ce qui a incité la police à ouvrir une enquête à ce sujet.

Cela intervient après le sabotage de fraises qui a eu lieu à la fin de l'année dernière.
Un couple, de la banlieue de Craigieburn, à l’extérieur de Melbourne, a déclaré avoir trouvé deux petites aiguilles dans son sachet de raisins sans pépins. Skender Hasa et son ami Shams Alsubaiy ont déclaré à 9 News Melbourne qu'ils avaient été choqués par la découverte.

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« Je remercie Dieu de ne pas les avoir consommés. Je suis enceinte et je ne veux pas que quelque chose se passe », a déclaré Madame Alsubaiy, après avoir mentionné qu'elle s'était piqué le doigt en cherchant du raisin dans le sachet.

M. Hasa a déclaré qu'en coupant le raisin, une aiguille était restée coincée à l'intérieur. C'était dans un grain sur deux dans la grappe de raisins du sachet, a-t-il dit.

Il a dit qu'il avait acheté le fruit sans pépins vers 15h30 mardi chez Woolworths à Craigieburn Plaza. 
Woolworths a déclaré qu’ils travaillaient avec les autorités pour enquêter sur la question.
« Tous les rapports de contamination transmis à la police feront l'objet d'une enquête approfondie, de sécurité sanitaire et le bien-être du public étant au centre de nos préoccupations », a déclaré la police dans un communiqué.


Le gouvernement australien a introduit plusieurs sanctions plus sévères l’année dernière pour contamination des aliments, faisant passer la peine de prison de 10 à 15 ans. Les autorités ont également introduit une obligation temporaire pour les exportateurs australiens de prouver que les fruits sont exempts de métaux.

Une femme de 50 ans a été arrêtée en novembre et accusée de sept chefs d’accusation pour contamination d'aliments. Elle avait déjà travaillé dans une exploitation agricole de fraises. On pense actuellement que d'autres affaires de l'année dernière étaient des actions imitées.

Woolworths a confirmé qu’il était au courant de l’incident et travaillait en étroite collaboration avec les autorités.

Plan exploratoire de la surveillance de la contamination des produits de la pêche et des mollusques bivalves par les Vibrio spp., mieux vaut tard que jamais !


Une note de service de la DGAL (DGAL/SDSSA/2018-957 du 27-12-2018) nous informe du « Plan exploratoire relatif à la surveillance de la contamination des produits de la pêche et des mollusques bivalves par les Vibrio spp. »
Résumé. Ce plan de surveillance est destiné à estimer la contamination par les trois espèces Vibrio parahaemolyticus, Vibrio cholerae et Vibrio vulnificus des produits de la pêche et des mollusques bivalves mis sur le marché en France. Il est réalisé à titre exploratoire. 200 échantillons (n = 1) doivent être prélevés au stade de la distribution. Ces prélèvements seront répartis proportionnellement à la population humaine dans les 13 régions métropolitaines. La période de réalisation des prélèvements s'étend du 2 janvier au 31 décembre 2019 pour les produits de la pêche et du 1er avril au 31 octobre 2019 pour les mollusques bivalves vivants. Les résultats individuels compilés par le laboratoire national de référence (LNR) dans un tableur seront transmis à la DGAL au plus tard le 1er février 2020.
Vibrio parahaemolyticus
Il est également noté :
Depuis plusieurs années, plusieurs espèces de bactéries du genre Vibrio sont une source de préoccupation grandissante en santé publique. En lien avec le dérèglement climatique, ces pathogènes ont émergé parfois jusque sur nos côtes. Les espèces Vibrio parahaemolyticus, Vibrio cholerae et Vibrio vulnificus véhiculées par l’eau et les produits de la mer, sont potentiellement capables d’induire des infections gastro-intestinales et des septicémies chez l’homme. Par ailleurs, elles sont parfois porteuses de facteurs d'antibiorésistance. Pour information, la FAO a établi un suivi de l’évaluation des risques pour ces trois espèces de Vibrio du fait de leur impact sur la santé et sur le marché international. 
La réglementation européenne ne prévoit pas la recherche des Vibrio pathogènes pour l’homme dans les aliments, et il n’existe à ce jour, pas de critère réglementaire. 
Considérant d’une part, que la recherche des Vibrio spp. dans les cas de gastroentérites, est rarement effectuée en France, et leur incidence certainement sous-estimée, et d’autre part, l’absence de donnée sur les niveaux de contamination pour ces trois espèces Vibrio parahaemolyticus, Vibrio cholerae et Vibrio vulnificus, une surveillance à titre exploratoire est apparue nécessaire afin d’évaluer la prévalence de ces bactéries dans les coquillages vivants et les produits de la mer, et par conséquent évaluer l’exposition du consommateur. 
Effectivement, Phyllis Entis a écrit dans cet article,
Le changement climatique a également joué un rôle. Par exemple, on sait que les mollusques et les crustacés hébergent Vibrio parahaemolyticus. Cependant, cet agent pathogène est sensible au froid et ne présentait pas de danger pour la sécurité des aliments dans les eaux au large de la côte ouest du Canada par le passé. Avec la hausse des températures de l’eau, Vibrio parahaemolyticus a été retrouvé plus fréquemment dans les coquillages pêchés dans ces eaux.
Pour bien comprendre l’intérêt de ce « plan de surveillance exploratoire », il nous faut revenir en arrière, même très en arrière, avec cette demande « L’Anses a été saisie le 22 décembre 2010 par la Direction générale de l’alimentation pour la réalisation de l’expertise suivante : demande d’évaluation du risque lié à Vibrio parahaemolyticus via la consommation de produits de la mer. »


Selon le document de l’Anses :
Le rapport suggère au gestionnaire du risque de faire réaliser des analyses à la sortie des établissements, lors de leur entrée dans le circuit de commercialisation. Un plan d’échantillonnage est proposé pour les huîtres et moules, privilégiant la période où la prévalence et la concentration des Vibrio sont les plus élevées, c’est-à-dire de mai à octobre, en privilégiant les bassins les plus a priori à risque.
Voilà donc le « plan de surveillance exploratoire », et nous étions en 2012, par conséquent, nous aurons, si tout va bien, les résultats en 2020-2021 …, soit 7 à 8 ans après, logique du temps administratif, en attendant, lisez bien le document de l’Anses qui suit …


Il est rapporté sur les modalités de surveillance :
En France, comme dans les autres pays européens, leur incidence est difficile à connaître, en particulier pour les formes les moins sévères, car ces infections ne sont pas à déclaration obligatoire, et sont par ailleurs probablement sous-diagnostiquées. Leur fréquence est donc vraisemblablement sous-estimée.
Au niveau des données épidémiologiques en France :
V. parahaemolyticus a été détecté dans le bassin d’Arcachon en 1988. Une épidémie à V. parahaemolyticus a été recensée en 1997 dans un régiment du Var, liée probablement à la consommation de moules ou de crevettes incorporées dans une sauce. En 2001, une épidémie (100 cas) a été reliée à la consommation de moules en provenance d’Irlande. En 2009, une épidémie liée à la consommation de moules a touché quatre personnes et les souches isolées étaient porteuses du gène codant pour l’hémolysine TDH et appartenaient au sérogroupe O3:K6.
Entre 1995 et 2012, le Centre national de référence des vibrions et du choléra de l’Institut Pasteur rapporte 20 cas de gastro-entérites, trois chocs septiques et deux surinfections de plaies dues à cette bactérie.
Toutes les souches responsables de gastro-entérites portaient le gène codant pour l’une ou l’autre des hémolysines TDH et TRH, une souche portait les deux. Sept cas de gastro-entérites étaient associés au clone O3:K6.
Recommandations aux opérateurs :
  • Limiter le temps entre la sortie des huîtres de l’eau et la première réfrigération.
  • Appliquer les bonnes pratiques d’hygiène. Lors de l’application des principes HACCP, prendre en considération le danger Vibrio pouvant aller jusqu’à des études de prévalence concernant ce danger.
  • Respecter scrupuleusement les températures réglementaires lors des manutentions et du transport, ainsi que lors de la présentation dans les magasins. Il est recommandé de maintenir les coquillages en dessous de 10 °C. 
Recommandations aux consommateurs :
  • Considérer que la consommation des fruits de mer crus en été augmente le risque de gastro-entérite causée par Vibrio.
  • L’été, transporter les coquillages et fruits de mer dans un contenant isotherme (glacière) et mettre au réfrigérateur rapidement (4°C)
  • Respecter les bonnes pratiques d’hygiène lors de la manipulation et de la préparation des aliments :
    • consommer dans les deux heures qui suivent la sortie du réfrigérateur;
    • éviter le contact entre des aliments cuits et des fruits de mer crus pour limiter les transferts de contaminations.
  • Pour les patients atteints de maladies sous-jacentes, maladies hépatiques chroniques (hépatite, cirrhose, alcoolisme), maladies exposant à une surcharge en fer, ou pour les patients immunodéprimés (diabète, cancers), présentant une sensibilité accrue aux infections à Vibrio, éviter de manger des fruits de mer crus ou insuffisamment cuits (p.ex. huîtres, moules, palourdes, crevettes).

samedi 5 janvier 2019

Les surprises de l’épidémie de choléra au Yemen décryptée grâce à la génomique


Article écrit à partir des sources suivantes :
Lorsque la bactérie Vibrio cholerae responsable du choléra arrive sur un nouveau continent - logée dans l’intestin d’un voyageur infecté -, elle ne déclenche pas systématiquement d’épidémie. Parfois la bactérie reste silencieuse, parfois elle se propage rapidement au sein de la population et fait des ravages comme actuellement au Yémen.

Depuis septembre 2016, plus d’1 million de personnes ont été touchées par cette infection diarrhéique aiguë et 2 300* en sont mortes.

Quelles sont les voies de circulation les plus empruntées par ces bactéries ? Est-il possible de suivre, voire d’anticiper, les épidémies de choléra à travers le monde ?
Pour tenter de répondre à ces questions, des chercheurs de l’Institut Pasteur et du Wellcome Trust Sanger Institute (Royaume-Uni), en collaboration avec plusieurs institutions internationales, se sont justement intéressés à l’épidémie de choléra qui sévit au Yémen. Grâce aux outils de la génomique, ils ont pu lever le voile sur l’histoire de ces souches et confirmer la possibilité d’avoir une vision globale de la circulation du vibrion cholérique. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Nature le 2 janvier 2019.

« De façon inhabituelle, l’épidémie n’a pas explosé immédiatement. Il y a eu une première vague épidémique en 2016, relativement à bas bruit, puis une explosion majeure en 2017. Les deux vagues étaient tellement différentes que l’on s’est demandé s’il ne s’agissait pas de deux souches bactériennes distinctes », poursuit Marie-Laure Quilici, scientifique dans l’unité des Bactéries pathogènes entériques de l’Institut Pasteur et responsable du Centre national de référence des Vibrions et du choléra. Pour résoudre cette énigme, les chercheurs décident de se tourner vers la génomique. L’outil leur a déjà permis, lors d’une précédente étude, de mettre en évidence l’origine asiatique des souches cholériques qui circulent en Afrique et d’identifier deux portes d’entrée principales de la bactérie sur le continent, l’Afrique de l’Est et l’Afrique de l’Ouest.

L’équipe a séquencé 42 échantillons prélevés au Yémen et dans un centre de réfugiés situé à la frontière avec l’Arabie Saoudite et les a comparés à une collection mondiale de plus de 1 000 échantillons provenant d’une pandémie en cours depuis les années 1960 et causée par un seule lignée de V. cholerae, appelée 7PET.
La souche qui alimente l'épidémie au Yémen est similaire à celle qui a été observée pour la première fois en Asie du Sud en 2012 et qui s'est répandue dans le monde entier, mais elle n'est pas arrivée directement d'Asie du Sud ou du Moyen-Orient. Avant d'arriver au Yémen, la souche circulait et provoquait des épidémies en Afrique de l'Est en 2013 et 2014.

Les experts avaient pensé que les épidémies au Yémen avaient été causées par deux souches différentes, mais l'étude a révélé qu'elles étaient imputables à la même souche qui est entrée au Yémen en 2016. Une autre découverte inattendue est que la souche de choléra au Yémen est sensible à de nombreux antibiotiques - la plupart des épidémies sont résistantes à plusieurs antibiotiques.

« Cette étude illustre une nouvelle fois la nécessité d’associer données épidémiologiques et données de laboratoire pour suivre la circulation des souches et mieux contrôler le choléra. » insiste Marie-Laure Quilici. Ces nouveaux résultats confirment en effet la pertinence des analyses génomiques pour appréhender les voies de migrations du choléra et avoir une vision globale de la situation.

* Certaines publication citent le chiffre de 2500 décès.

A propos de la gestion du risque norovirus en lien avec la consommation de coquillages

Une note de service de la DGAL (DGAL/SDSSA/2018-952 du 24-12-2018) nous informe sur la «Gestion du risque norovirus en lien avec la consommation de coquillages.»

Cette instruction technique présente les modalités de gestion du risque lié à la consommation de coquillages contaminés par norovirus. Cette gestion comprend d'une part des mesures de prévention en zone de production de coquillages et d'autre part des actions spécifiques en cas de toxi-infection alimentaire collective (TIAC) en lien avec les norovirus.
Cette instruction technique apporte des modifications sur :
- la mise en œuvre des analyses dans le cadre des TIAC ;
- la mise en place d'un appui à des projets de recherche. 
Les norovirus sont une cause majeure de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) en France, provoquant des gastro-entérites. Les aliments les plus fréquemment incriminés sont soit des végétaux, contaminés par l'eau (par irrigation ou aspersion), soit des coquillages qui concentrent les particules virales présentes dans leur milieu de vie. En effet, les malades infectés par une souche de norovirus excrètent pendant et après la période symptomatique un grand nombre de virus, ce qui peut conduire à la pollution des zones de production, pêche ou élevage. 
Néanmoins, en raison de l'importance que peuvent prendre les gastro-entérites virales, notamment liées à la consommation de coquillages, la DGAL juge que le risque lié à la présence de norovirus doit être pris en compte, à la fois en termes de prévention, pour éviter de possibles contaminations de zones de production de coquillages, et en termes de gestion lors de la survenue de TIAC.
Merci beaucoup ... pour la prise en compte du risque lié à norovirus …

Et pour cause, rappelons qu’il y a eu 37 notifications au RASFF de l’UE en 2018 pour la présence de norovirus dans les coquillages de France, et combien d’épidémies à norovirus ou de TIAC ? Nous ne le saurons pas … le RASFF parle 11 épidémies d'origine alimentaire ...

Au niveau des avis de rappels de coquillages, selon le site Oulah!, il y a eu 11 rappels d’huîtres et de moules pour cause de présence de norovirus.
Cela étant, c’est bien de faire une note de service de la DGAL sur la « Gestion du risque norovirus en lien avec la consommation de coquillages » mais c’est encore mieux d’informer les consommateurs sur les avis de rappel.

Le ministère de l’agriculture n’a signalé aucun de ces rappels au cours de l’année 2018 et maintenant la DGAL nous informe en ces termes « Néanmoins, en raison de l'importance que peuvent prendre les gastro-entérites virales, etc. ».

On se moque du monde !

De plus, la note de service persiste dans l’erreur avec sa propre logique administrative,
la mise en œuvre du retrait et du rappel des produits relève de la responsabilité des opérateurs concernés selon les modalités définies dans le guide d'aide à la gestion des alertes d'origine alimentaire (version du 2 juillet 2009 et conformément au règlement (CE) n°178/2002). Le retrait/rappel est particulièrement important pour la protection des consommateurs vis-à-vis d’un danger lié aux denrées sur le marché.

Rappelons que selon une étude de l’InVS paru en janvier 2018 sur l’« Estimation de la morbidité et de la mortalité liées aux infections d’origine alimentaire en France métropolitaine, 2008-2013 »,
Les norovirus apparaissent responsables du plus grand nombre de cas (517 593 cas, soit 34% du nombre total de cas d’origine alimentaire) ; ils sont au 3e rang en nombre d’hospitalisations (3 447 hospitalisations, 20% du nombre total d’hospitalisations pour infection d’origine alimentaire) et au 7e en nombre de décès (8 cas décédés, 3% du nombre total de cas décédés d’origine alimentaire). 
La note de service de la DGAL nous rappelle ce que sont les TIAC à norovirus
Les coquillages contaminés par des norovirus peuvent être à l'origine de TIAC. Pour être prises en compte comme un élément fiable de caractérisation du risque, il doit s'agir de TIAC dûment déclarées, validées par l’ARS et/ou l’agence nationale de la santé publique, dont les investigations épidémiologiques indiquent un lien possible avec la consommation de coquillages. 
En plus des conclusions des enquêtes alimentaires qui permettent d'établir un lien entre consommation de coquillages et survenue de GEA chez les consommateurs, il est nécessaire d'obtenir des résultats d'analyse virologique sur les coprologies réalisées chez les malades et sur des prélèvements faits sur les produits suspectés (voire sur la zone d'origine) si l’on veut établir un lien épidémiologique certain entre les TIAC et la contamination des produits (voire du milieu). Cela permet de comparer les séquences virales (au moins au niveau du génogroupe) entre coquillages suspectés et consommateurs malades.
En l’absence d’analyse virologique systématique sur les coprocultures, l’existence d’une TIAC due à la consommation de coquillages et la présence de norovirus dans les coquillages consommés et issus de la zone établissent un lien probable entre coquillages suspectés et consommateurs malades mais non certain. Le lien épidémiologique est considéré ici comme avéré lorsqu'un faisceau de preuves converge vers une même hypothèse. Il résulte de l’association des différents éléments épidémiologiques (symptômes, incubation, analyses) et alimentaires (enquête traçabilité sur les aliments suspectés) disponibles. 
Bien entendu le rédacteur de cette note de service doit bien savoir que les TIAC sont sous estimées en France comme ailleurs … car les données des toxi-infections alimentaires collectives ont longtemps étét l’alpha et l’oméga en France des maladies infectieuses d'origine jusqu'à la publication précité de l'étude l'InVS en janvier 2018.

Selon cette publication de 2003, la déclaration des TIAC représenterait la partie émergée de l’iceberg : 
C’est un fait, les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) souffrent d’une importante sous-déclaration, en France comme dans d’autres pays : on estime ainsi que moins d’une TIAC sur cinq, voire sur dix, serait effectivement déclarée.
L’Anses, en 2018, indique « Il convient donc de ne pas considérer les chiffres de déclaration infra comme une approche fiable de l’incidence des TIAC et de nuancer les éléments chiffrés à la lueur de cette sous-déclaration, … »

Il est temps de changer de logiciel de pensée …

Maintenant voyons ce cas de figure fourni par un ami,
Imaginez Madame P. infectée par des coquillages contaminés par norovirus. Elle contamine tous les membres de sa famille en les touchant, car ne lavant pas les mains en faisant mal la vaisselle, etc. Si Madame P. a bien été victime d'une infection par voie alimentaire, ce n'est pas le cas des membres de sa famille, ils ont été infectés par Mme P., pas par l'aliment causal
A mes yeux, cela ne correspond donc pas à la définition d'une TIAC (contractée à la suite de l'ingestion d'un même aliment). Mais c'est quand même une épidémie d’origine alimentaire ! C'est pourquoi je combats l'utilisation de ce fichu franco-français concept de TIAC, mais sans succès ...
Enfin, notons qu'à ce jour, nous n'avons toujours pas les données relatives aux toxi-infections alimentaires collectives déclarées en France en 2017 !

Complément du 12 janvier 2019. En 2018, pour les coquillages d'origine France, il y a eu 52 notifications au RASFF de l'UE, dont 39 pour des huîtres, sept pour des moules, quatre pour des clams et deux pour des coques. Norovirus était à l'origine dans 35 notifications.