dimanche 16 juin 2019

L'UE et la sécurité des aliments : On nous promet plus de transparence, mais pas tout de suite ...


De renforcement en renforcement voici que l'on nous promet, Transparence et pérennité de l'évaluation scientifique, par l'UE, de la sécurité des aliments: adoption d'une législation alimentaire générale, selon le Conseil de l'Union européenne du 13 juin 2019.

Je reproduits ci-après le communiqué en intégralité ...

À l'avenir, les informations scientifiques sur lesquelles se fondent l'évaluation des risques dans la chaîne alimentaire et la communication sur la sécurité des aliments seront plus transparentes et plus faciles d'accès pour les citoyens. De plus, la gouvernance de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) sera renforcée, avec une plus grande participation des États membres au sein du conseil d'administration.

Le Conseil a adopté aujourd'hui une version révisée de la "législation alimentaire générale", qui a pour origine l'initiative citoyenne européenne sur le glyphosate. Le nouveau règlement, qui modifie également huit actes législatifs portant sur des secteurs spécifiques de la chaîne alimentaire, sera prochainement publié au Journal officiel de l'Union européenne, mais s'appliquera pour l'essentiel à partir de 2021.

En vertu des nouvelles règles, les études et informations étayant une demande de production scientifique de l'EFSA doivent être rendues publiques automatiquement lorsqu'une demande émanant d'un exploitant du secteur alimentaire est validée ou jugée recevable. Les informations confidentielles seront protégées dans des cas dûment justifiés et les demandes de traitement confidentiel seront évaluées par l'EFSA.

Parmi les autres mesures introduites par la législation alimentaire générale révisée figurent:
  • la possibilité pour la Commission de demander à l'EFSA de commander des études scientifiques, dans des circonstances exceptionnelles, en vue de vérifier les éléments de preuve utilisés dans son processus d'évaluation des risques
  • une nouvelle base de données contenant les études commandées par les exploitants du secteur alimentaire
  • un rôle plus actif attribué aux États membres, consistant à aider l'EFSA à inciter davantage de scientifiques, et les meilleurs d'entre eux, à participer aux groupes scientifiques
  • une meilleure communication sur les risques entre tous les acteurs - la Commission, l'EFSA, les États membres et les parties prenantes du secteur public
  • des missions d'enquête effectuées par la Commission pour s'assurer que les laboratoires/études respectent les standards applicables


samedi 15 juin 2019

Il faut lire Le Point numéro 2441 du 13 Juin 2019



Interview sans langue de bois, de Marcel Kuntz, biologiste au CNRS : « OGM,glyphosate : l'air du temps est à l'alarmisme » ainsi que son article, L’affaire Séralini: l’impasse d’une science militante.


Merci à STA et à seppi de m'avoir signaler cet excellent numéro du Point.


Complément du 20 juin 2019. Sur le glyphosate, on lira l'article de seppiQuel scandale ! Le Courrier Picard dit la vérité ! Et assume !

Complément du 7 octobre 2019. On lira « Agriculture : requiem pour la France rurale » de Mme Géraldine Woessner dans le Point ? C'est le premier article d'une série constituant un dossier.

L'éclosion à Listeria liée à des sandwichs s'étend en Angleterre avec deux nouveaux décès


Dans un récent article je vous avais faire part de cette éclosion de listériose en Angleterre liée à des sandwichs ici.

« L'éclosion à Listeria compte deux décès supplémentaires », source article de Joe Whitworth paru le 15 juin 2019 dans Food Safety News.

Deux autres personnes sont décédées en Angleterre dans le cadre d'une éclosion à Listeria liée à la consommation de sandwichs préparés, ce qui porte à cinq le nombre total de décès.

L’analyse du séquençage du génome entier réalisée par Public Health England (PHE) a permis d’identifier trois autres cas d'infection, ce qui porte à neuf le nombre total de cas d’infections. Tous les cas présentaient des problèmes de santé ou appartenaient à des groupes vulnérables dans des établissements de santé.

PHE a analysé des cas liés à Listeria connus au cours des deux derniers mois afin de déterminer s'ils étaient liés à l'éclosion. Les chiffres de PHE montrent sept cas lié à Listeria dans la semaine se terminant le 9 juin, six la semaine précédente et quatre la semaine précédente. Les trois semaines précédentes ont toutes signalé deux cas d'infection.

Le Dr Nick Phin de PHE, a déclaré qu'il n'y avait pas encore de patients liés à l'incident qui venaient d'autres organisations de santé.

« Des mesures rapides ont été prises pour protéger les patients et les risques pour le public sont faibles. PHE continue d'analyser tous les échantillons récents et en cours de Listeria provenant de patients hospitalisés pour comprendre si leur maladie est liée à cette éclosion. »

Tous les cas étaient des patients hospitalisés en Angleterre. Les sandwichs et les salades touchés ont été retirés des hôpitaux lorsque le lien avec les infections à Listeria a été identifié. Le poulet est l'ingrédient présumé contaminé.

On pense que des personnes ont consommé les produits concernés avant le retrait dans 43 établissements du NHS le 25 mai. On a détecté la présence de Listeria monocytogenes avec 190 unités formant colonies par gramme dans les sandwichs pré-emballés. Selon une étude publiée en 1996 par l'International Journal of Food Microbiology, la dose infectante était estimée de 10 à 100 millions ufc chez les personnes en bonne santé et à seulement 0,1 à 10 millions ufc chez les individus à risque d'infection élevé.

Contamination croisée suspectée
Le fournisseur, The Good Food Chain, a volontairement cessé sa production pendant que les enquêtes se poursuivent. La société avait été approvisionnée en viande produite par North Country Cooked Meats, qui a eu des résultats positifs pour la souche épidémique de Listeria. Cette entreprise et North Country Quality Foods, qu'ils distribuent, ont également volontairement cessé leur production.

The Good Food Chain a confirmé que son site de production situé à Stone, dans le Staffordshire, était contaminé par un ingrédient provenant d'un fournisseur de viande agréé.

« L'entreprise opère dans l'industrie alimentaire depuis près d'un quart de siècle et jouit d'une excellente réputation en matière de sécurité sanitaire et de qualité des aliments », selon un communiqué de la société.

« Son installation Stone est régulièrement auditée et a récemment renouvelé son accréditation BRC Grade A et l’agrément cinq étoiles décerné par l'Environmental Health Officer local, ainsi que l’accréditation STS. Good Food Chain analyse régulièrement ses fournisseurs, ses produits finis et son environnement en laboratoire, conformément aux directives et aux meilleures pratiques de l'industrie. »

'Une tragédie inutile'
Craig Smith, président de l'Hospital Caterers Association , s'est déclaré « profondément attristé » par l'éclosion à Listeria et a qualifié cela de « tragédie inutile ».

« Nous pensons que d'autres fournisseurs ayant acheté des produits auprès de North Country Cooked Meats ont également été touchés et que des rappels sont en cours. Nous demandons instamment aux traiteurs des hôpitaux d'identifier dans leur menu tous les produits contenant des ingrédients provenant de North Country Cooked Meats et de North Country Quality Foods afin qu'ils puissent être isolés, retirés et que de nouvelles investigations puissent être entreprises », a-t-il déclaré.

« Nous voudrions renforcer l'importance cruciale du contrôle de la température et inviter tous les traiteurs à revoir leurs processus d'audit avec effet immédiat. Nous exigeons les normes les plus élevées de nos fournisseurs et nous attendons de leur part, sans exception, de suspendre temporairement la livraison des produits jusqu’à ce qu’ils aient été complètement réévalués et identifiés comme 'non exposés' par l'analyse positive de recherche de Listeria chez North Country Cooked Meats. »

« Nos patients font partie des personnes les plus vulnérables de la société et nous devons tous faire un effort supplémentaire pour les protéger. Les défaillances des systèmes de sécurité sanitaire des aliments sont inacceptables et des mesures immédiates doivent être prises. »

L'University Caterers Organization (TUCO) a confirmé que The Good Food Chain était un fournisseur de l'accord-cadre TUCO pour les sandwichs et produits associés.

La société et ses produits ont été suspendus jusqu'à ce que des vérifications supplémentaires soient effectuées avec des auditeurs en sécurité des aliments de chez STS.

« Très peu de nos membres ont utilisé ce fournisseur particulier et nous sommes personnellement en contact avec chacune des personnes concernées afin de trouver une alternative appropriée. Depuis la découverte de l'éclosion localisée, l'équipe des achats est en contact avec les fournisseurs de tous les accors-cadre TUCO pertinents pour s'assurer que tous les produits liés à l'un ou l'autre fournisseur soient immédiatement retirés de la chaîne d'approvisionnement. »

Le professeur Jose Vazquez-Boland, président de l'Institut de recherche sur les maladies infectieuses, Médecine de l'infection - Pathogenèse microbienne à l'Université d'Edimbourg, a déclaré que des sandwichs pré-emballés avaient été incriminés dans des éclosions à Listeria dans le passé.

« En 2017, par exemple, l'un de ces épisodes dans le Yorkshire et le Humber a concerné également des sandwichs fournis aux hôpitaux. Il y a clairement un avertissement ici que les contrôles microbiologiques pour Listeria doivent être intensifiés avec des sandwichs pré-emballés », a-t-il déclaré.

« Il est clair que les épidémies de Listeria d'origine alimentaire sont causées par des lacunes dans les mesures de sécurité sanitaire des aliments et par le contrôle microbiologique des produits alimentaires tout au long de la chaîne de production et de distribution. Cependant, ces contrôles peuvent échouer ou être insuffisants et Listeria peut passer inaperçue. C'est ce qui s'est probablement passé dans ce cas. »

NB : Pour être complet, la Food Standards Agency a publie une mise à jour le 14 juin sur les cas liés à Listeria en cours d'investigation.

Complément d'information du 16 juin 2019. J'ai reçu les informations suivantes et je les publie bien volontiers,
« Selon une étude publiée en 1996 par l'International Journal of Food Microbiology, la dose infectante était estimée de 10 à 100 millions ufc chez les personnes en bonne santé et à seulement 0,1 à 10 millions ufc chez les individus à risque d'infection élevé." Votre source est un article déjà ancien, on ne raisonne plus comme ses auteurs. Voyez par exemple la rubrique « Relationsdose-effet et dose-réponse » des Fiches de dangers microbiologiques de l'Anses.

La dose infectante de n'importe quel être unicellulaire pathogène est : une cellule. Ce qui change, selon l'espèce, c'est la probabilité de maladie causée par l'ingestion d'une cellule. Les crèmes glacées contiennent très rarement des cellules de Listeria monocytogenes. Et quand elles en contiennent, elles en contiennent très peu. Pourtant, cela suffit à provoquer des listérioses. Mais comme la probabilité de maladie du fait de l'ingestion d'une cellule est très faible, le nombre de personnes infectées est très faible lui aussi (Pouillot, R., Klontz, K. C., Chen, Y., Burall, L. S., Macarisin, D., Doyle, M., ... & Van Doren, J. M. (2016). Infectious dose of Listeria monocytogenes in outbreak linked to ice cream, United States, 2015. Emerging infectious diseases22(12), 2113).

La probabilité de maladie du fait de l'ingestion d'une cellule de Escherichia coli O157:H7 est considérablement plus élevée : à titre d'illustration, je copie ci-dessous un tableau éclairant, extrait de Stella, Pietro, Olivier Cerf, Kostas P. Koutsoumanis, Christophe Nguyen-The, John N. Sofos, Antonio Valero, and Marcel H. Zwietering. 2013. "Ranking the microbiological safety of foods: a new tool and its application to composite products."  Trends in Food Science & Technology 33 (2):124-138. doi: 10.1016/j.tifs.2013.07.005. Regardez les colonnes intitulées Dose 1% et P1 !

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Des cellules de poulet modifiées par un gène résistent au virus de la grippe aviaire


« Des cellules de poulet modifiées par un gène résistent au virus de la grippe aviaire en laboratoire » source article de Julie Larson Bricher paru le 14 juin 2019 dans Meatingplace.

Une équipe de scientifiques du Royaume-Uni a eu recours à des techniques de réécriture du génome* pour empêcher le virus de la grippe aviaire de se propager dans des cellules de poulet cultivées en laboratoire. Les résultats soulèvent la possibilité de produire des poulets modifiés par ce gène qui sont résistants à la maladie.

La grippe aviaire est une menace majeure pour les poulets d’élevage dans le monde entier, des souches graves tuant jusqu’à 100% des oiseaux dans un troupeau. Dans de rares cas, certaines variations du virus peuvent infecter des personnes et provoquer des maladies graves.

Dans cette nouvelle étude, les scientifiques ont ciblé une molécule spécifique dans les cellules de poulet appelée ANP32A. Des chercheurs de l'Imperial College London ont découvert que, lors d'une infection, le virus de la grippe détournait cette molécule pour se reproduire.

Travaillant avec des experts de l'Institut Roslin de l'Université d'Édimbourg, les chercheurs ont utilisé des techniques de modification des gènes pour supprimer la partie de l'ADN responsable de la production d'ANP32A. Ils ont découvert que le virus ne pouvait plus se développer dans les cellules avec le changement génétique.

Des chercheurs de l’Institut Roslin ont précédemment travaillé avec des experts de l’Université de Cambridge pour produire des poulets qui ne transmettaient pas la grippe aviaire à d’autres poulets à la suite d’une infection, en utilisant des techniques de modification génétique. La nouvelle approche est différente car elle n'implique pas l'introduction de nouveau matériel génétique dans l'ADN de l'oiseau.

« Dans cette étude, nous avons identifié le plus petit changement génétique que nous puissions apporter aux poulets et qui puisse aider à empêcher le virus de s’enraciner », a déclaré Wendy Barclay, coauteure et directrice de la virologie de la grippe à l’Imperial College de Londres, dans un communiqué de presse. « Cela pourrait potentiellement mettre fin à la prochaine pandémie de grippe. »

Bien qu'aucun oiseau n'ait encore été produit, les chercheurs ont déclaré que la prochaine étape serait d'essayer de produire des poulets avec le changement génétique.

Lisez l'intégralité du document publié en ligne dans le magazine eLIFE.

Selon cet article,
Les généticiens anglo-saxons utilisent l’expression « genome editing » pour qualifier les modifications du génome induites par l’action ciblée des endonucléases. Malheureusement, la traduction de cette expression en « édition du génome » en change le sens au point de devenir inacceptable car le verbe anglais "to edit" n'a pas la même signification que le verbe français « éditer ». L'expression « réécriture » du génome, utilisée par plusieurs Académies de langue française, traduit plus fidèlement la réalité. »

Mise à jour du 14 septembre 2023

Doit-on dire influenza aviaire ou grippe aviaire ? Source Anses.
Quand la maladie se manifeste chez les oiseaux, on parle d’influenza aviaire.
Quand un humain est touché par des virus influenza A d’origine aviaire, on parle alors de grippe aviaire.