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mardi 10 octobre 2023

Allemagne : Listeria et les personnes fragiles

Faire attention à la DLC peut sauver des vies ! Listeria dans les aliments peut constituer un risque pour la santé des personnes âgées. Source article de BVL de 29 septembre 2023. Le BVL est l’Office fédéral de la protection des consommateurs et de la sécurité alimentaire en Allemagne.

Outre le choix des aliments, une alimentation saine pour les personnes âgées implique également la gestion correcte des risques pour la santé lors de l'achat, du stockage et de la préparation des aliments. Les personnes âgées, les femmes enceintes et celles dont le système immunitaire est affaibli courent généralement un risque d'infection à Listeria lorsqu'elles consomment des aliments crus tels que la viande de porc ou les germes. Les personnes âgées doivent porter une attention particulière aux dates de consommation et de péremption des denrées alimentaires légèrement transformés, comme le saumon fumé ou la charcuterie.

En 2022, selon le système européen d’alerte rapide, RASFF, 32 avertissements concernant Listeria dans les aliments ont été publiés en Allemagne. La viande et les produits carnés, le lait et ses produits ainsi que le poisson et les produits de poisson ont été particulièrement touchés. Cela vient des statistiques du BVL. L'autorité est le point de contact national de différents réseaux d'alerte, d'information et d'échange pour la protection de la santé des consommateurs.

Le problème avec cet agent pathogène est que Listeria peut se multiplier sur les aliments, même à la température du réfrigérateur et dans les emballages sous vide. Plus un produit est stocké au chaud, plus les agents pathogènes peuvent se développer rapidement.

Il est donc important de conserver réfrigérés les aliments sensibles comme la charcuterie, les fromages à pâte molle et les saucisses crues avant de les transporter à la maison et de toujours les conserver au réfrigérateur. Une fois la date limite de consommation ou de péremption passée, les personnes âgées ne devraient plus consommer ces aliments en raison du risque d'infection à Listeria.

Bien que les personnes en bonne santé ne remarquent généralement pas les infections à Listeria, elles peuvent provoquer des maladies graves telles qu'un empoisonnement du sang et une méningite chez les personnes âgées et celles dont le système immunitaire est affaibli. Chez les femmes enceintes, qui ne présentent souvent aucun symptôme grippal ou seulement, l’infection peut se transmettre à l’enfant à naître et entraîner des naissances prématurées ou des fausses couches.

Commentaire

Je serais tenté de dire de consommer les aliments référgérés prêts à consommer bien avant la DLC. Il faut se rappeler que les DLC les plus courtes sont les meilleures !

jeudi 24 août 2023

L’impact des infections invasives à E. coli chez les personnes âgées mis en lumière

«L’impact des infections invasives à E. coli chez les personnes âgées mis en lumière», source article de Chris Dall paru le 23 août 2023 dans CIDRAP News.

Une analyse de la maladie extra-intestinale par le pathogène invasif Escherichia coli (IED pour invasive extraintestinal pathogenic Escherichia coli disease) chez les patients âgés a révélé un fardeau clinique important, avec des conséquences considérables à long terme, ont rapporté hier des chercheurs dans BMC Infectious Diseases.

Pour décrire et caractériser les impacts à court et à long terme des IED, qui comprennent la septicémie, la bactériémie, la péritonite, la méningite et d'autres syndromes infectieux, des chercheurs d'Europe, du Canada et des États-Unis ont analysé des données sur des patients âgés de 60 ans et plus atteints soit de une culture positive de E coli et un ou plusieurs signes de sepsis ou une culture positive à E coli dans l'urine avec une infection des voies urinaires et des signes de sepsis. Les principaux critères de jugement analysés étaient les résultats cliniques, l'utilisation des ressources médicales et les caractéristiques de l'isolat de E coli.

Un tiers des patients admis en réanimation

Au total, 19 773 patients atteints d’IED entre octobre 2015 et mars 2020 ont été inclus (âge moyen : 76,8 ans ; 67,4% de femmes ; 78,5% présentant des signes de sepsis). La grande majorité des cas impliquaient un IED à déclenchement communautaire (94,3%) et nécessitaient une hospitalisation (96,5% ; durée moyenne, 6,9 jours), avec 32,4% des patients admis en unité de soins intensifs (durée moyenne, 3,7 jours) et 8,6% nécessitant une ventilation mécanique. Presque tous les patients (99,3%) ont été traités par antibiotiques et ont généralement reçu plusieurs cures d'antibiotiques.

Près des deux tiers (61,7%) des isolats de E coli étaient résistants à une ou plusieurs catégories d’antibiotiques, et 34,4% étaient résistants à trois catégories d’antibiotiques ou plus. Après leur première rencontre avec un IED, 34,8% des patients ont été transférés vers un établissement de soins infirmiers et intermédiaires qualifié et 6,8% sont décédés. Au cours de la période d'observation de 12 mois, 36,8% des patients atteints d'IED ont été réhospitalisés, 2,4% ont eu une récidive de l'IED et le taux de décès à l'hôpital a augmenté à 10,9%.

Les auteurs de l'étude disent que les résultats sont importants compte tenu de l'augmentation mondiale des infections à E coli et des taux croissants de résistance aux antibiotiques.

«Les résultats suggèrent que l'IED est associé à un fardeau aigu lors de la première visite à l'hôpital et peut conduire à de mauvais résultats même après la résolution de la rencontre», ont écrit les auteurs de l'étude. «Ce fardeau est particulièrement élevé en présence de résistance aux antibiotiques, ce qui constitue un facteur important pour une population vieillissante croissante.»

NB : La photo est du CDC.

samedi 1 avril 2023

Cinq décès dans l'intoxication alimentaire à l'Ehpad du Lherm (Haute-Garonne). Quatre ans après les faits, toujours pas de procès en vue

«Intoxication alimentaire à l'Ehpad du Lherm : enfin des mises en examen après la mort de cinq pensionnaires»,
source La Dépêche du 1er avril 2023.

Dans la soirée du 31 mars 2019, cinq pensionnaires de l’Ehpad La Chêneraie au Lherm (Haute-Garonne) sont morts après une intoxication alimentaire. L’instruction s’accélère, enfin. «Enfin… ».
Comme un soulagement lâché par une famille de victime.

Quatre ans après une nuit d’horreur où vingt-cinq pensionnaires de l’Ehpad La Chêneraie à Lherm ont été subitement pris de maux de ventre, diarrhées et vomissements, l’instruction marque un pas en avant. Deux employés de l’établissement, affectés aux cuisines, ont été convoqués et devraient être mis en examen par le doyen des juges d’instruction de Toulouse, Benoît Couzinet.

Placés en garde à vue en janvier 2021 (!), ces employés de 52 et 61 ans avaient souligné face aux gendarmes que leurs tâches quotidiennes se heurtaient à des soucis de manque
La suite de l’article est réservé aux abonnés …

En janvier 2023, des proches d’une victime se plaignaient que le dossier n’avance toujours pas.

Quatre ans après la perte de leurs proches, les familles ne supportent plus la lenteur de l’enquête. Elles regrettent que les promesses de la ministre de la Santé n’aient pas été tenues. Source La Dépêche du 1er avril 2023.

«Depuis quatre ans, malgré des courriers envoyés par un député, nous sommes sans réponse. Ces convocations constituent un petit soulagement.»

Pour France 3 Occitanie, «Des mises en examen mais toujours pas de procès en vue quatre ans après le drame de l’EHPAD de Lherm».

Témoignage de M. Alain Lapeyre qui a perdu sa mère, «Quatre ans après le drame, Alain Lapeyre garde un souvenir précis de cette dramatique soirée du 31 mars 2019. «Elle a pris son souper le soir, à 18h30. Elle est morte à 21h30. Ça a été très rapide», raconte-t-il au micro de France 3 Occitanie.

Un procès qui tarde 
Selon les premiers éléments de l’enquête, le personnel était en sous effectif. L’établissement était mal entretenu et les normes d’hygiène n’étaient pas respectées, y compris dans les cuisines. Résultat : les chaînes du froid et du chaud ont été rompues. Des bactéries ont donc pu proliférer dans les aliments. «Il y a des responsabilités», souligne l’avocat de plusieurs familles endeuillées. «Que ce soit les personnes qui étaient en cuisine ou les dirigeants».

Selon le directeur de l’ARS Occitanie, cité dans un article du blog,  «il n'y a pas de lien direct entre la question des effectifs et l'intervention de cette intoxication alimentaire.» 

À la suite de cette affaire, plusieurs mises en examen ont eu lieu. Mais quatre ans après, Alain Lapeyre est toujours en attente de la tenue d’un procès. 

NB : Le blog avait écrit trois articles sur le sujet du 1er avril 2019 au 29 novembre 2019. Hasard de l’histoire, c’est donc quatre ans après les faits que cette pénible affaire sort enfin de l’ombre.

Mise à jour du 4 avril 2023
Dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2019, cinq personnes sont morte des suites d’une intoxication alimentaire à l’EHPAD de la Chêneraie à Lherm. Quatre ans après ce drame, les familles ne décolèrent pas. Seul le chef cuisinier de l'établissement a été mis en examen le vendredi 31 mars. 3 autres mises en examen devraient suivre. Source France3 Occitanie.

Mise à jour du 18 avril 2023
Après la mise en examen du cuisinier de l'Ehpad de Lherm, c'est au tour de son second de cuisine d'être poursuivi pour homicides involontaires, blessures involontaires et mise en danger de la vie d'autrui. Dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2019, cinq personnes sont mortes des suites d’une intoxication alimentaire à l’Ehpad de la Chêneraie à Lherm (Haute-Garonne). Source France3 Occitanie.

dimanche 19 juillet 2020

Vers une meilleure compréhension du risque de listériose chez les personnes âgées aux États-Unis


Voici un article en accès libre dans Journal of Food Protection relatif à « une meilleure compréhension du risque de listériose chez les personnes âgées aux États-Unis: caractérisation des habitudes alimentaires et des attributs sociodémographiques et économiques des consommateurs présentant ces profils. »

Résumé
Les personnes âgées sont plus à risque de listériose invasive que la population générale. Certains aliments sont plus susceptibles que d'autres d'être contaminés par ou de contenir des niveaux élevés de Listeria monocytogenes. Les objectifs de cette étude étaient de (i) déterminer les habitudes de consommation alimentaire chez les personnes âgées aux États-Unis; (ii) évaluer les caractéristiques sociodémographiques et économiques des personnes âgées associées à chaque modèle; (iii) déterminer la consommation d'aliments associée à un risque relatif plus élevé de listériose dans ces profils; et (iv) classer ces tendances en fonction du risque.
Les données relatives aux adultes plus âgés (60 ans et plus) participant aux enquêtes transversales sur les examens nationaux de santé et de nutrition (NHANES pour National Health and Nutrition Examination Surveys) 2009 à 2010, 2011 à 2012 et 2013 à 2014 (n = 4 967) ont été incluses dans ces analyses.
L'analyse des groupes a été utilisée pour définir des schémas alimentaires en fonction des rappels alimentaires sur 24h du jour 1 et du jour 2. La consommation moyenne d'aliments associée à un risque plus élevé de listériose a été examinée dans chaque profil, et l'analyse de la variance a été utilisée pour évaluer les différences significatives dans la consommation moyenne d'aliments. Les profils ont été classées en fonction du risque relatif de listériose, en utilisant les données d'attribution des épidémies. Cinq schémas alimentaires distincts ont été identifiés. Les tendances classées au risque relatif le plus élevé de listériose, sur la base des données d'attribution des épidémies aux États-Unis, étaient caractérisées par des apports relativement plus élevés de fruits, légumes et fromages (13% des répondants) ou de céréales, de lait et de yogourt (14% des répondants). Les individus consommant ces profils alimentaires différaient en termes de sexe, de race, de sécurité des aliments, de qualité de l'alimentation autoévaluée et de santé autoévaluée. L'analyse des groupes, malgré les limites méthodologiques, fournit de nouvelles informations sur les caractéristiques de consommation, sociodémographiques et économiques des sous-groupes au sein des populations sensibles, qui peuvent être utilisées pour cibler les messages éducatifs.

Faits saillants
  • L'analyse des groupes liée à l'apport alimentaire des participants a généré cinq modèles alimentaires.
  • Les profils ont été classés en fonction du risque relatif de listériose à l'aide des données d'attribution.
  • Deux modèles présentant le risque relatif le plus élevé comprenaient davantage de produits laitiers, de fruits et de légumes.
  • Les modèles différaient en termes de sexe, de race, de sécurité des aliments et de la qualité du régime alimentaire et de la santé.
  • Ces résultats peuvent être utilisés pour développer des interventions ciblées de réduction des risques de listériose.
Dans la conclusion, les auteurs notent,
Cette étude était innovante dans son utilisation d'un ensemble de données diététiques, combiné à des données préexistantes sur la sécurité des aliments, pour explorer le risque de listériose dans le contexte de schémas alimentaires, qui reflètent davantage les aliments que la population consomme généralement ensemble. Ces informations et cette méthodologie peuvent soutenir le développement d'interventions de sécurité sanitaire des aliments et identifier des groupes cibles pour des messages spécifiques à leurs habitudes alimentaires.
À notre connaissance, il s'agissait de la première étude à utiliser des données sur l'apport alimentaire d'adultes plus âgés pour explorer le risque de listériose aux États-Unis associé aux habitudes alimentaires. Notre objectif était de catégoriser l'apport alimentaire des individus en schémas alimentaires et d'examiner les apports d'aliments historiquement associés à un risque relativement plus élevé de listériose dans ces schémas alimentaires. Nous avons également déterminé les caractéristiques de ceux qui consomment ces modèles à haut risque sur la base de 2 jours de consommation.
Nos résultats ont montré que plusieurs modèles peuvent être associés à un risque relativement plus élevé, le risque dans chaque modèle provenant d'aliments distinctement différents. De plus, le contraste des profils des groupes consommant ces modèles suggère qu'une variété de stratégies est probablement nécessaire pour cibler efficacement l'éducation en matière de sécurité des aliments vers ces groupes distinctement différents. Il est également important de mettre à jour les données d'évaluation des risques des aliments qui présentent actuellement le risque le plus élevé de listériose.

mercredi 8 juillet 2020

COVID-19 : L'hôpital a-t-il été accessible aux personnes âges des EHPAD ? La réponse est non pour deux représentantes des syndicats


Qu’est-il arrivé aux personnes âges des EHPAD lors de l’épidémie du Covid-19 ?

Voici deux témoignages accablants lors de table ronde réunissant les organisations représentatives des personnels hospitaliers dans le cadre de la commission, Impact, gestion et conséquences de l’épidémie du Covid 19.

Les deux témoignages sont de Mme Astrid Petit, CGT Santé Action sociale et de Mme Clotilde Cornière, CFDT Santé Sociaux ... sont sans appel ...



L’enregistrement vidéo intégral de cette table-ronde est ici.

lundi 1 juin 2020

Prévention de la listériose : Panorama des recommandations pour les personnes à risques


Tous les consommateurs ne sont pas à risque ... mais certains plus que d'autres ...

L’AFSCA de Belgique indique :
Si la consommation d’un aliment contaminé par la Listéria provoquera généralement une gastro-entérique chez une personne en bonne santé, elle peut avoir des conséquences bien plus graves chez les personnes à la santé fragile. Ce sont les YOPI :

. les jeunes enfants (Young),
. les personnes âgées avec une comorbidité (Old),
. les femmes enceintes (Pregnant) et
. les personnes dont l'immunité est affaiblie (Immunocompromised - p. ex. les patients qui suivent un traitement de chimiothérapie).

Ces personnes font partie d’un groupe à risque auxquelles les médecins préconisent d’éviter certains aliments plutôt sensibles à la Listéria : produits au lait cru, légumes crus, certaines charcuteries et produits de la mer, …

Voici un panorama des recommandations pour les personnes à risques …  et il y en a pour tous les goûts ... et sans doute faut-il en lire plusieurs pour être rassurés ...

Haute Autorité de Santé, Comment mieux informer les femmes enceintes ? Avril 2005

Pour la listériose :
. éviter les fromages à pâte molle au lait cru ainsi que les croûtes de fromage, les poissons fumés et les graines germées crues ;
. pour les charcuteries consommées en l’état (pâtés, rillettes, produits en gelée, jambon, etc.), préférer les produits préemballés et les consommer rapidement après leur achat.

Anses, Listériose, 8 août 2016

Pour les femmes enceintes et les personnes les plus à risque, il est recommandé d’éviter les aliments fréquemment contaminés par Listeria monocytogenes tels que les fromages au lait cru (surtout à pâte molle), la croûte des fromages en général, les poissons fumés, les coquillages crus, le tarama et les produits carnés crus type charcuterie.

Anses, Fiche de description de danger biologique transmissible par les aliments / Listeria monocytogenes, décembre 2011.
Pour les femmes enceintes et les personnes les plus à risque, il est recommandé d’éviter les aliments les plus fréquemment contaminés par Listeria monocytogenes tels que les fromages au lait cru surtout à pâte molle, le fromage vendu râpé, la croûte des fromages, les poissons fumés, les coquillages crus, le tarama, les graines germées crues et les produits de charcuterie cuite.

Ministère de la santé, Prévention de la listériose chez les personnes à risque
Eviter les produits de charcuterie cuits ou crus consommés en l’état (jambon cuit ou cru, produits en gelée, foie gras, pâté, rillettes…), les produits de la mer (poissons fumés, tarama, coquillages crus…) et certains produits laitiers (lait cru, fromage à pâte molle à croûte fleurie ou lavée…).
Les femmes enceintes doivent éviter de consommer ces aliments.

Institut Pasteur, Rappels sur la listériose
Aliments à risque: Les produits les plus sensibles à une contamination sont ceux qui peuvent favoriser la croissance des Listeria monocytogenes, qui ont une durée de vie longue et qui peuvent être consommés sans être chauffés (produits laitiers, charcuterie, et produits de la pêche).

Amelie, l’assurance maladie, Grossesse et maladies infectieuses
Évitez les aliments à risque et ce, d'autant plus que la bactérie n'altère ni l'aspect, ni l'odeur, ni le goût des aliments :
. fromages au lait cru (surtout les pâtes molles), croûte des fromages, fromages vendus râpés,
. charcuterie cuite (rillettes, pâtés, foie gras, produits en gelée, etc.), 
. aliments servis à la coupe,
. poissons fumés, poissons crus, coquillages crus, surimi, tarama…,
. graines germées crues (soja…)
. viande hachée, viande crue.
Santé publique de France, Listériose, 15 avril 2020
Éviter de consommer les aliments les plus fréquemment contaminés :
. Fromages au lait cru ; préférez la consommation de fromages au lait pasteurisé. Enlevez la croûte de tous les fromages.
. Poissons fumés (saumon, truite, etc.)
. Poisson cru (sushi, sashimi, tarama),
. Crustacés décortiqués vendus cuits,
. Coquillages crus,
. Produits de charcuterie : rillettes, pâtés, foie gras, produits en gelée, etc. Pour les produits de type jambon, préférer les produits préemballés qui présentent moins de risque de contamination après fabrication,
. Viande crue ou peu cuite,
. Graines germées crues telles que des graines de soja.

AFSCA de Belgique, recommandations pour les consommateurs
Pour les femmes enceintes et les personnes les plus à risque, il est recommandé d’éviter les aliments plus sujets à une contamination par Listeria monocytogenes tels que le lait cru et les fromages à base de lait cru, le poisson fumé (saumon, maquereau, truite, …), la charcuterie fumée, la viande crue, les préparations à base de viande crue, les sandwich spreads, les légumes à feuilles préemballés, le melon prédécoupé préemballé, les germes de légumes, …

samedi 23 mai 2020

Des tests précoces, et non un screening des symptômes, peuvent contrôler le COVID-19 dans les maisons pour personnes âgées dépendantes, selon des études


« Études: des tests précoces, et non un screening des symptômes, peuvent contrôler le COVID-19 dans les maisons pour personnes âgées dépendantes », source article de Stéphanie Soucheray paru le 22 mai dans CIDRAP News.

Une nouvelle étude dans JAMA Internal Medicine examine la prévalence du COVID-19 dans un seul établissement de santé combiné et indépendant de la région de Seattle et montre que la surveillance symptomatique à elle seule ne donne pas une image précise de la prévalence du COVID-19 dans ce contexte. Alors que de nombreux résidents se plaignaient des symptômes du COVID-19, peu avaient le virus lors de tests deux fois sur une période de plusieurs semaines.

L'installation comprenait des appartements indépendants, des espaces communs (y compris une bibliothèque partagée) et des salles de soins assistés plus intensifs. Après que deux résidents de l'établissement ont été hospitalisés avec le COVID-19, un total de 142 résidents et membres du personnel exposés à ces cas ont été testés pour le virus en utilisant des tests PCR.

Trois résidents infectés asymptomatiques (4%) et 2 employés infectés symptomatiques ont été identifiés; Une semaine plus tard, 1 résident infecté asymptomatique supplémentaire a été retrouvé, ont indiqué les auteurs. Malgré les résultats des tests, 41% des résidents ont déclaré des symptômes de COVID-19.

Les auteurs expliquent la faible prévalence du COVID-19 par les appartements individuels utilisés par de nombreux résidents et les tests rapides du personnel et des résidents dans les 5 jours suivant la première identification des cas.

« La faible prévalence de la détection du SRAS-CoV-2 parmi les résidents et le personne démontre un message d'espoir: l'adhésion à des stratégies strictes d'hygiène et de distanciation sociale peut être efficace pour prévenir la transmission généralisée du SRAS-CoV-2 dans les communautés de personnes âgées autonomes et/ou assistées », ont conclu les auteurs.
Dans un commentaire d'accompagnement, un groupe de chercheurs de l'Université du Michigan a déclaré que l'étude prouvait que l'auto-déclaration de symptômes avait une faible valeur prédictive positive pour les taux d'infection au COVID-19.

« Ces résultats illustrent les innombrables défis du test basé sur les symptômes pour une infection qui a des manifestations protéiformes non spécifiques et un large éventail de gravité clinique », ont-ils écrit.

Des tests rapides pour arrêter l’épidémie
Pendant ce temps, une étude publiée le 22 mai dans Morbidity and Mortality Weekly Reports montre également que les tests rapides contenaient une épidémie de COVID-19 dans un établissement de santé de longue durée pour anciens combattants à Los Angeles. Comme l'étude de Seattle, l'établissement de soins infirmiers spécialisés avait identifié deux résidents atteints de COVID-19 le 28 mars.

Du 29 mars au 23 avril, le personnel et les résidents ont été testés plusieurs fois pour le virus à l'aide de tests PCR. Dix-neuf des 99 (19%) résidents et huit des 136 (6%) membres du personnel ont eu des résultats aux tests positifs pour le SRAS-CoV-2 du 28 mars au 10 avril; aucun autre cas de résident n'a été identifié lors des tests ultérieurs des 13, 22 et 23 avril, ont indiqué les auteurs. Quatorze des 19 résidents atteints de COVID-19 étaient asymptomatiques au moment du test.

Huit des positifs asymptomatiques ont ensuite été classés comme présymptomatiques et un patient est décédé par la suite. Tous les résidents infectés ont été isolés après des résultats des tests positifs.

« Cela démontre la forte prévalence d'une infection asymptomatique au SRAS-CoV-2 qui peut survenir dans les établissements de soins infirmiers spécialisés, soulignant le potentiel de transmission généralisée parmi les résidents et les membres du personnel avant que la maladie ne soit reconnue et démontrant l'utilité des tests PCR universels pour le COVID-19 après identification des cas dans ce cadre », ont conclu les auteurs.

Contrôle de l’infection raté
Dans une nouvelle connexe, un nouveau rapport du Government Accountability Office (GAO) publié cette semaine a indiqué que les protocoles de contrôle de l’infection manquaient dans les maisons de santé pour personnes âgées dépendantes et les résidences-services avant la pandémie.

Environ 1,4 million d'Américains résident dans ces 15 500 établissements, et 82% des établissements ont été cités pour des déficiences en matière de prévention et de contrôle des infections au moins une fois de 2013 à 2017.

Pour son rapport, le GAO a analysé les données des Centers for Medicare & Medicaid Services (CMS) montrant que les déficiences en matière de prévention et de contrôle des infections étaient le type de carence le plus couramment cité dans les maisons de santé (de type EHPAD) interrogées.

mardi 19 mai 2020

Les Noirs américains sont les plus touchés par l’épidémie de COVID-19, selon une étude


« Etats-Unis : Les résidents Noirs sont les plus touchés par l’épidémie de COVID-19, selon une étude », source CIDRAP News du 18 mai 2020.

Selon une étude publiée à la fin de la semaine dernière dans Annals of Epidemiology, près de 22% des comtés américains avec des proportions plus élevées de Noirs américains représentaient 52% des cas de COVID-19 et 58% des décès liés.

Les chercheurs ont accédé aux données publiques le 13 avril pour comparer les cas d’infections à COVID-19 et les décès dans les comtés avec 13% ou plus de Noirs et ceux avec des pourcentages inférieurs.

Près de 97% des comtés à forte proportion de résidents Noirs (656 sur 677) ont signalé un cas du nouveau coronavirus et 49% (330/677) ont signalé un décès, contre 81% pour tous les autres comtés ayant signalé un cas (1 987/2 465) et 28% (684/2 465) qui ont déclaré un décès.

Au 13 avril, les autorités avaient signalé 283 750 cas de coronavirus et 12 748 décès dans des comtés à forte proportion de résidents Noirs. En revanche, 263 640 cas et 8 886 décès ont été signalés dans d'autres comtés.

Après ajustement pour les caractéristiques du comté telles que l'âge, le niveau de pauvreté, le taux de maladie sous-jacente et la durée de l'épidémie, les comtés avec des proportions plus élevées de Noirs ont déclaré plus de cas de COVID-19 (risque relatif [RR], 1,24; intervalle de confiance à 95% [IC] , 1,17 à 1,33) et les décès (RR, 1,18; IC à 95%, 1,00 à 1,40) que dans les autres comtés.

Les auteurs ont noté qu'environ 91% des comtés avec une proportion élevée de résidents Noirs se trouvent dans le Sud et que ces comtés ont une prévalence plus élevée de maladies sous-jacentes, plus de pollution de l'air, moins de ressources en soins de santé et des proportions plus élevées de résidents non assurés, sans emploi et des personnes âgées que les autres comtés.

« Nous continuons à ne pas lutter contre les inégalités de longue date jusqu'à ce que nous nous engagions à éliminer le racisme structurel et les racines systémiques qui maintiennent et même renforcent ces injustices », ont écrit les auteurs.

dimanche 10 mai 2020

COVID-19: Les masques et la maire de la ville de Paris


Etant une personne âgée, un senior, un vieux, quoi,.je n’attends rien de la ville de Paris, ni du gouvernement au sujet des masques, puisque j'ai des masques faits maison ...

Le plan comprenait notamment « Les masques et les tests, voilà notre priorité! », affirme Anne Hidalgo.

Sur LCI, le 5 mai, Anne Hidalgo a confirmé que ces masques en tissu seront distribués gratuitement aux Parisiens très bientôt. 
« Les masques en tissu arriveront dès le 11 mai dans les pharmacies, avec lesquelles nous allons mettre en place un système de contremarque pour que les Parisiens puissent aller retirer gratuitement leur masque de façon très simple » a-t-elle indiqué.

Aujourd’hui, tout cela est bien loin … mais il est toujours question de masques … mais en fait de tissu, les masques en papier ...

« Coronavirus à Paris : La Mairie a « privilégié le coût à la qualité »… Tollé sur les masques distribués aux seniors », source 20 minutes.
Face au tollé, la Mairie de Paris a fait machine arrière et distribuera des masques chirurgicaux pour les personnes les plus fragiles

« Coronavirus : les élus de Paris qualifient les masques pour séniors de "Sopalin" », source RTL.
Les élus de la capitale ont pointé une qualité jugée insuffisante pour les masques distribués au mairies d'arrondissement, et à destination des personnes vulnérables.

« Paris : les masques destinés aux seniors jugés «pas satisfaisants», la Ville fait marche arrière », source Le Parisien.
Des lots destinés au public fragile sont arrivés dans les mairies d’arrondissement. Mais le matériel, jugé trop peu pratique pour les personnes âgées, ne leur sera finalement pas distribué...

« A Paris, polémique autour de masques inadaptés aux seniors », source CNews.
Dès ce lundi le port du masque s’impose dans les transports et un peu partout dans l'espace public. La mairie de Paris qui avait commencé à distribuer des masques à usage unique pour les personnes âgées va finalement renvoyer aux mairies d'arrondissement un autre matériel. Les maires des arrondissements ont jugé ces masques trop peu pratique pour les personnes âgées.
« Paris : des élus critiquent la qualité des masques pour seniors, la mairie fait marche arrière », source France Info.
Face aux critiques, la mairie de Paris, reconnaissant que les masques fournis n'étaient pas totalement satisfaisants, annonce qu'elle distribuera à la place des masques chirurgicaux pour les personnes fragiles.
« Coronavirus : des masques «non adaptés» distribués aux seniors parisiens selon le maire du 17e arrondissement », source France bleu.

vendredi 17 avril 2020

COVID-19 et EHPAD: après la grippe, voilà le SRAS-CoV-2, bis repetita!


Voici le premier article, à mon sens, sur le COVID-19 et les EHPAD en France. Le titre de l'article paru dans Eurosurveillance le 16 avril est Epidémie potentiellement mortelle de maladies à coronavirus (COVID-19) chez des personnes âgées dans des maisons de retraite et des établissements de longue durée

Au final, nous avons ici la reproduction du scénario catastrophe de la grippe d'il y a quelques années, on ne pourra donc pas dire qu'on ne savait pas ...

Résumé
Motivés par l'effet dévastateur potentiel d'une épidémie de COVID-19 dans les maisons de retraite et les établissements d’herbergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) pendant une longue durée, nous présentons l'impact des pires scénarios dans les établissements français en utilisant une structure d'âge et des taux de mortalité par âge spécifiques. Le nombre de décès pourrait être égal au nombre annuel de décès causé par la grippe saisonnière chez les personnes âgées de plus de 65 ans ou pourrait largement dépasser cela, selon le taux d'attaque final et la proportion d'institutions infectées.

Discussion
Dans un établissement donné, la mortalité causée chez les résidents par une épidémie d'infections respiratoires aiguës (IRA) ou d'infections des voies respiratoires inférieures dépend du taux d’attaque (TA) final et du taux de létalité (TL). Un TA de 25% chez les résidents est courant et les IRA sont déjà la principale cause de décès par étiologie infectieuse en institution. En France, les trois quarts des résidents souffrent d'au moins une maladie cardiovasculaire (principalement l'hypertension), 42% d'une démence et 18% d'une affection broncho-pulmonaire.

L'estimation de la population du taux de reproduction de base R0 du syndrome respiratoire aigu sévère lié au coronavirus 2 (SRAS-CoV-2) au début de l'épidémie en Chine était de 2,2 (intervalle de 90% à haute densité: 1,4-3,8), avec un taux beaucoup plus élevé de probabilité d'événements sur-étalés par rapport à la grippe saisonnière. Compte tenu du manque d'immunité antérieure, de la circulation du virus dans la population générale, de l'intensité des contacts entre les membres du personnel dans les établissements, des comorbidités sous-jacentes des résidents et du manque de traitement antiviral, le R0 pourrait être beaucoup plus élevé dans les établissements que dans la population en général.

Comme dans d'autres urgences sanitaires, les personnes âgées sont souvent la partie invisible de la crise. Les personnes âgées dépendantes sont plus sujettes à des présentations cliniques atypiques. Les présentations d'infections virales respiratoires atypiques, associées au défi de mener correctement une interview en cas de troubles neurocognitifs, retarderont le diagnostic et le traitement. Cela sera préjudiciable au pronostic individuel et facilitera la propagation virale au sein de l'établissement. Étant donné que les tests de confirmation ne sont pas systématiquement effectués, le nombre exact de décès final attribuable au COVID-19 dans les établissements restera largement inconnu.

Bien sûr, le risque qu'une institution donnée soit affectée dépendra de son emplacement et du moment de l'épidémie. Une série de mesures ont été recommandées en France pour réduire le risque d'introduction du SRAS-CoV-2 dans les institutions de soins pour personnes âgées et pour réduire le risque de transmission nosocomiale: confinement, suspension des visites et aides personnelles, chaînes d'approvisionnement sécurisées, isolement des cas, mesures de barrière étendues, assainissement, limitation des activités internes, etc. L'isolement social augmentera à son tour le risque de troubles cognitifs et retardera le diagnostic. Des contacts étroits entre les résidents et le personnel infirmier et des contacts fréquents au sein du personnel infirmier entraînent une forte probabilité d'infection parmi le personnel infirmier. En conséquence, l'institution doit embaucher du personnel temporaire et organiser des rotations pendant une longue période de lourde charge de travail. Les institutions doivent alors faire face à un double fardeau: un fardeau élevé de maladie parmi les résidents et de graves contraintes de personnel.

Des campagnes d'information et de communication publiques devraient être canalisées pour protéger les personnes les plus vulnérables et les plus âgées de notre société, pour les rendre visibles et pour apporter un solide soutien psychologique au personnel infirmier. En outre, nous devons également renforcer la communication entre le personnel infirmier et les familles à la fin de la vie du résident ainsi qu’après la mort. Afin de relâcher la pression sur les hôpitaux généraux, une approche palliative des soins devrait être proposée au sein des établissements concernés, en tenant compte des considérations éthiques.

Référence
Etard Jean-FrançoisVanhems PhilippeAtlani-Duault LaëtitiaEcochard René. Potential lethal outbreak of coronavirus disease (COVID-19) among the elderly in retirement homes and long-term facilities, France, March 2020. Euro Surveill. 2020;25(15):pii=2000448. https://doi.org/10.2807/1560-7917.ES.2020.25.15.2000448

Trois observations 
Les auteurs sont motivés, j’aurais bien aimé que Santé publique de France et le ministère de la santé soient motivés en temps réel. A chaque, c’est le même scénario catastrophe, et l’on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas !

Le second point est qu’en isolant par confinement strict les personnes âgées, on précipite leur fin…

Le troisième point concerne le terme hébergement, l’« hébergement » est, selon le Larousse et Le Robert, signifie le fait de loger quelqu’un « à titre provisoire », ce qui en dit long sur notre inconscient par rapport à la personne en question : l’Ehpad est en somme un bassind e décantation entre la vie et la mort : en bon francias, ça seule traduction juste, c’est « on vous a assez vus ». Texte de Jacques Julliard dans un éditorial du magazine Marianne intitulé « Les Vieux ».

Complément
Je ne sais si le président du conseil scientifique du chef de l'Etat sera concerné par le confinement des personnes âgées, lui qui est aussi une personne âgée, et qui entend encore confiner, terme qui vient du latin cum (avec) et finis (frontières), pendant un certain temps ou un temps certain, ceux qu'on appelle aussi, les anciens, les aînés, les vieux, les vieillards, les seniors .. dans le fil de ce que préconisait la présidente de la Commission européenne ... mais de quel droit! 

Ah mais ... voilà pour coup de gueule !

Sur ce sujet, on lira,
«Ne laissons pas mourir nos aînés»
«Non à l’ehpadisation générale des plus de 65 ans!»


Complément du 19 avril 2020. On lira le communiqué de l’Académie nationale de médecine du 18 avril 2020 : Âgisme et tensions intergénérationnelles en période de Covid-19.