jeudi 11 juillet 2019

Décisions de la Commission du Codex Alimentarius


La Commission du Codex Alimentarius se réunit du 8 au 12 juillet 2019 au Centre International de Conférences (CICG) de Genève afin d'examiner des normes de salubrité et de qualité alimentaires.

Actualisation des décisions prises au cours de la 42ème session à Genève, en Suisse.

Nouveau texte de développement des directives pour le contrôle de Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) dans la viande bovine, les légumes-feuilles verts, le fromage au lait cru et les graines germées
La Commission du Codex Alimentarius a adopté un nouveau texte de développement des directives pour le contrôle de Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) dans la viande bovine, dans les légumes-feuilles verts, dans le fromage conçu à partir du lait cru et dans les germes (graines germées). La STEC est une cause importante de maladie d’origine alimentaire et d’infections qui a été associée à de nombreuses maladies comme les petites diarrhées ou encore les insuffisances rénales. Le Comité du Codex sur l’hygiène alimentaire développera des directives sur l’évaluation des risques de la STEC dans ces aliments.

Nouveau texte sur l’étiquetage des allergènes
Indiquer si des aliments ou des ingrédients peuvent provoquer une hypersensibilité (aussi appelé étiquetage des allergènes) sert à informer les consommateurs de manière claire et exacte sur la présence d’allergènes (ou de substances allergènes) dans leur nourriture, de façon à ce qu’ils puissent faire des choix alimentaires sains. Cela est particulièrement nécessaire lorsqu’on connaît les conséquences parfois mortelles des allergies alimentaires sur les individus, un phénomène en hausse dans plusieurs régions du monde.
Etant donné la nature sérieuse des allergies alimentaires et leurs conséquences sur la santé et la complexité de la chaîne d’approvisionnement alimentaire, ce nouveau travail servira de complément aux dispositions portant sur l’étiquetage des allergènes proposées dans les Normes générales pour l’étiquetage et les aliments préemballés. Ce travail fournira davantage d’informations à l’industrie et se penchera sur la manière dont les allergènes doivent être présentés sur les étiquetages alimentaires afin d’assurer la protection des consommateurs et l’harmonisation des étiquetages.
Ce nouveau texte servira également de complément au récent travail du Comité du Codex sur l’hygiène alimentaire (CCFH) et notamment au projet de Code de pratique sur la gestion des aliments allergènes pour les exploitants du secteur alimentaire, qui fournit des conseils sur la gestion des allergènes tout au long de la chaîne alimentaire et encourage l’adoption de bonnes pratiques de gestion des allergènes là où cela est nécessaire; au niveau des fabricants alimentaires, de la vente et des services de restauration.

Nouveau texte sur les ventes sur internet/e-commerce
La manière dont la nourriture est commercialisée et vendue aux consommateurs est en évolution avec internet et l’e-commerce qui sont peu à peu devenus la principale plateforme de vente de nourriture. Cela entraîne également de nouveaux défis en matière d’information transmise aux consommateurs et notamment au niveau de la qualité et de la salubrité des aliments. Actuellement, il y a un manque de normes de référence pour l’étiquetage des aliments vendus sur internet/e-commerce, ce qui soulève de nombreux problèmes liés à la santé, à la salubrité alimentaire et à la garantie de pratiques équitables dans le commerce alimentaire. Si certains pays ont adopté des règles spécifiques pour l’e-commerce, le phénomène prend de l’ampleur et sa dimension transfrontalière signifie qu’il est important de maintenir une certaine cohérence au niveau mondial afin de s’assurer que les consommateurs soient protégés et que les éventuels obstacles au commerce issus de différentes approches soient minimisés. Conformément au Plan stratégique visant à lutter contre les problèmes émergents, la Commission a convenu de traiter ce problème en proposant un nouveau texte sur l’étiquetage de la nourriture vendue sur internet/e-commerce. Le nouveau texte servira de complément aux Normes générales pour l’étiquetage des aliments préemballés.

Directives pour les composés ne représentant qu’une faible menace pour la santé publique et susceptibles d’être exemptés de limites maximales de résidus (MRLs).
Objet d’une vive inquiétude de santé publique de la part de plusieurs organismes scientifiques, de consommateurs, d’organisations pour la santé des consommateurs et d’agences d’évaluations des risques dans le monde entier, les règles établies pour les pesticides d’origine chimique au niveau mondial imposent de plus en plus de restrictions. Néanmoins, d’autres produits destinés à protéger les plantes sont également disponibles comme par exemple les biopesticides.
Le marché pour les biopesticides a augmenté, passant de 12 à 17 pour cent ces 5 dernières années, ce qui représente une croissance deux fois plus importante que le marché des pesticides chimiques, tandis que les outils de contrôle biologique et non chimiques jouent un rôle de plus en plus important dans la mise en œuvre des stratégies de lutte intégrée. Alors que ces produits ne représentent généralement que de faibles menaces pour la santé publique, il est néanmoins important d’établir des normes internationales pour garantir une utilisation sans risques. Ce nouveau texte vise à établir des directives qui permettront d’harmoniser les concepts et critères de reconnaissance des pesticides représentant une faible menace pour la santé publique et pouvant être exemptés des limites maximales de résidus du Codex.

Création de niveaux maximum pour les aflatoxines dans certains céréales et produits fabriqués à partir de céréales, dont la nourriture pour bébés et jeunes enfants
La consommation mondiale de céréales et de produits fabriqués à partir de céréales est élevée. N’importe quel niveau d’aflatoxine dans ces produits pourrait entraîner une exposition totale à l’aflatoxine. Les aflatoxines sont des cancérogènes du foie génotoxiques et font partie des substances à fort pouvoir mutagène et cancérogène. Le virus de l’hépatite B a prouvé sa capacité à renforcer le pouvoir des aflatoxines en provoquant des cancers du foie. La puissance de l’aflatoxine est 30 fois plus élevée chez les individus porteurs du virus de l’hépatite B que chez les individus non porteurs du virus.
Actuellement, il n’existe pas de niveau maximum Codex pour les aflatoxines dans les céréales et produits fabriqués à partir de céréales. Ce nouveau travail se penchera sur la création de niveaux maximum pour les grains de maïs destinés à la transformation, à la farine, à la semoule et aux flocons dérivés du maïs, au riz décortiqué et poli, aux aliments fabriqués à partir de céréales pour les bébés et les jeunes enfants et au sorgho. Etablir de telles limites pourrait fortement contribuer à réduire les expositions alimentaires aux aflatoxines.

Projet de directives pour une analyse rapide des risques en cas de détection de contaminants dans des aliments non concernés par un niveau réglementaire 
La présence de contaminants chimiques dans les aliments non concernés par un niveau réglementaire est en hausse, en raison de la diversité de l’offre alimentaire et des progrès des capacités analytiques. Les gestionnaires de risque doivent traiter ces problèmes en protégeant la santé publique et en maintenant l’équité commerciale. Ces Directives proposent une nouvelle approche afin d’aider les gouvernements à analyser rapidement les risques de présence de contaminants chimiques dans les aliments non concernés par un niveau réglementaire. En adoptant cette approche d’analyse rapide des risques, les autorités peuvent contribuer à protéger la santé publique, tout en contribuant à la sécurité alimentaire et en minimisant le gaspillage alimentaire.

Code de pratique pour réduire les esters 3- monochloro-propane1,2-diol (3- MCPDEs) et de glycidol (GEs)
Le Code de pratique pour la réduction des esters 3-monochloropropane-1,2-diol (3-MCPDEs) et de glycidol(GEs) dans les huiles raffinées et dans les produits alimentaires contenant des huiles raffinées servira à promouvoir de bonnes pratiques de fabrication afin de réduire la production de ces contaminants pour lui faire atteindre un niveau tolérable. Les consommateurs pourront toujours bénéficier des bonnes propriétés de ces huiles et les pays en développement pourront toujours compter sur cet élément important pour le commerce et la croissance économique, tout en protégeant la santé publique. 

Limites maximales pour les résidus de pesticides dans les aliments
La Commission du Codex Alimentarius a adopté des limites maximales de résidus pour plus de 30 pesticides différents dans plusieurs aliments appartenant aux cultures (orge, seigle et riz), aux légumes (ail, concombre et pois), aux fruits (bananes, oranges et raisins) et aux produits animaux (lait, œufs et volaille).
Les pesticides sont des produits chimiques utilisés pour tuer les insectes, les herbes et d'autres ravageurs susceptibles d'abîmer les cultures. Quand bien même utilisés conformément aux pratiques en vigueur, des résidus de pesticides bien qu'en petite quantité peuvent se retrouver dans la nourriture. Les limites maximales ont pour objectif de s'assurer que les résidus de pesticides ne soient pas préjudiciables pour la santé des populations, conformément aux évaluations des risques menées par le Comité d'experts de la FAO et de l'OMS sur les résidus de pesticides (JMPR).

Harmonisation des additifs alimentaires et leur intégration dans les Normes générales pour les additifs alimentaires (GSFA)
Un compromis a été atteint lors du Comité du Codex sur les additifs alimentaires (CCFA). La Commission du Codex Alimentarius a reconnu les variations géographiques dans l'utilisation d'additifs alimentaires et a convenu de plusieurs normes mondiales afin d'assurer leur salubrité.
Il existe 27 catégories fonctionnelles d'additifs alimentaires dont: des conservateurs qui prolongent la durée de vie de l'aliment en le protégeant de la détérioration provoquée par les microorganismes; les antioxydants qui prolongent la durée de vie des aliments en les protégeant  de l'oxydation; les  stabilisants qui permettent d'obtenir une diffusion uniforme de deux composants ou plus et les couleurs qui ajoutent ou restaurent la couleur de l'aliment, entre autres choses. La salubrité des additifs alimentaires est évaluée par le Comité mixte d'experts sur les additifs alimentaires (JECFA). La Commission du Codex Alimentarius a convenu que l'utilisation du citrate trisodique dans le lait nature devrait être reconsidérée par le CCFA.

Huile d'amande, huile de lin, huile de noisettes, huile de pistaches et huile de noyer,
Ces huiles font partie des plus vieilles huiles alimentaires et sont traditionnellement produites et  consommées dans les pays du Moyen-Orient, en Afrique, en Europe et en Amérique du Sud. Les huiles sont considérées comme étant des alternatives saines, en raison de leur teneur en acide gras et en micronutriments. Cette norme fixe les exigences de qualité et de salubrité de ces huiles alimentaires en vue de faciliter le commerce international.

Huile de palme avec une concentration plus élevée d'acide oléique (OXG)
Ces 20 dernières années, la production et la consommation d'huiles végétales au niveau mondial a augmenté de manière importante. Cette hausse a été suivie par une demande pour des huiles plus saines et pour des huiles conservant leur qualité pendant plus longtemps, à l'image de l'huile de palme.
Plusieurs pays ont développé des huiles hydrides entre l'huile de palme américaine, Elaeis oleifera, et l'huile de palme africaine, Elaeis guineensis. L'huile de palme extraite des fruits de ces produits hybrides contient une plus grande quantité d'acide oléique, par ailleurs reconnue pour ses bienfaits nutritionnels. L'huile de palme avec une concentration plus élevée d'acide oléique (OXG) sera ajoutée aux Normes pour les huiles végétales portant un nom spécifique (CXS 210-1999).

Norme pour l'ail sec ou déshydraté
Avec plus de 110 épices, il serait très difficile de développer des normes Codex pour chacune d'entre elles. De nombreuses épices et herbes culinaires ont des caractéristiques communes et des bienfaits similaires. En 2017, le Comité du Codex sur les épices et les herbes culinaires (CCSCH) a pris la décision de mettre en place des groupes de normes pour chaque partie des plantes (comme cela est pratiqué par l'industrie des épices et des herbes culinaires) afin de faciliter le développement des spécifications de qualité, en éliminant notamment les duplications et, de ce fait, en facilitant le travail des autorités et régulateurs compétents.
La Norme pour l'ail sec ou déshydraté est un exemple de groupe; celui de la catégorie des racines sèches, des rhizomes et des bulbes et s'applique à l'ail dans sa forme sèche ou déshydratée dans le cas d'une consommation directe, d'un ingrédient utilisé pour transformer des aliments ou d'un reconditionnement. La norme ne s'applique pas dans le cas d'une transformation industrielle. Les normes de produits Codex garantissent la composition essentielle et la qualité des produits, conformément à la mission du Codex de protéger la santé des consommateurs et d'assurer des pratiques équitables dans le commerce alimentaire.

Un nouveau système de notes en hygiène des aliments se met en place à Singapour


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C’est la suite logique d’un article paru en janvier 2019 car on apprend désormais qu’à Singapour « La note en hygiène des aliments de traiteurs a été abaissé après une éclosion », source article adapté d’après Food Safety News, il était temps 7 mois après …

Un traiteur à Singapour a vu sa note en hygiène des aliments baissée à la suite d’un lien avec une éclosion de maladie d'origine alimentaire.

Au total, 52 personnes ont signalé des symptômes de gastro-entérite après avoir consommé des aliments fournis par Stamford Catering au début du mois de mars. Une personne a été hospitalisée mais est sortie de l'hôpital et toutes se sont rétablies, selon les responsables de la santé publique.

Une inspection effectuée par le ministère de la Santé et l'Agence singapourienne de l'alimentation (SFA) au centre de restauration a été effectuée le 5 mars.

Une charge bactérienne élevée a été détectée dans des échantillons d'aliments et dans l'environnement, ce qui aurait pu contribuer à l'épidémie.

La SFA a déclaré que cela indiquait de mauvaises pratiques d'hygiène personnelle et d’hygiène des aliments. L’agence a également constaté des problèmes d’hygiène, tels que le mauvais entretien des appareils électroménagers. La SFA prendra des mesures coercitives pour résoudre les problèmes rencontrés et  les prélèvements d’aliments.

Stamford Catering a depuis corrigé les problèmes et amélioré l’entretien et la maintenance des locaux et des équipements, selon des responsables.

La SFA a ajusté la note en hygiène des aliments du traiteur à « C »à compter du 9 juillet. Elle sera revue dans 12 mois. Jusque-là, l'agence surveillera les lieux.

Système en évolution et autres éclosions
Actuellement, tous les établissements de vente au détail de produits alimentaires sont notés A, B, C ou D chaque année sur la base d'une évaluation instantanée. Ce système ne distingue pas les établissements qui sont toujours bons. Il devrait donc être remplacé par un programme de reconnaissance de l'hygiène des denrées alimentaires (FHRS ou Food Hygiene Recognition Scheme) à la fin de 2020 pour encourager les entreprises alimentaires  à adopter une bonne hygiène en tout temps et à être cohérentes.

La National Environment Agency (NEA) a mis en place un nouveau système : les lieux de vente au détail de produits alimentaires possédant au moins deux années d'expérience dans le domaine de l'hygiène des aliments obtiendront une note bronze. Ceux qui ont cinq à neuf ans recevront une note argent. La note or sera attribué aux sites ayant 10 ans ou plus de bonnes performances.
Les nouveaux opérateurs recevront une affichette à fond blanc, indiquant qu’ils ont un délai pour mettre en place leur enregistrement de traçabilité, comme cela est indiqué sur l’image du haut de l’article.

La SFA a rappelé aux exploitants du secteur alimentaire qu'ils devaient adhérer aux bonnes procédures d'hygiène et de sécurité des aliments. Les pratiques de prévention des infections telles que se laver les mains avant de manipuler des aliments peuvent réduire l'incidence de la gastro-entérite lorsqu'elles sont adoptées par tout le monde, y compris l'industrie et le public.

Le mois dernier, la SFA a abaissé la note de Chilli Api Catering également en raison d'un incident d'intoxication alimentaire.

Au total, 24 personnes ont déclaré avoir des symptômes de gastro-entérite après avoir consommé des aliments fournis par le traiteur en décembre 2018. La SFA a abaissé le niveau d'hygiène alimentaire de l'entreprise à « C » à compter du 18 juin et pendant 12 mois.

Pro*3 Institutional Catering a également vu sa note en hygiène des aliments tomber à « C » après une épidémie distincte.

Au total, 21 personnes ont signalé des symptômes de gastro-entérite après avoir consommé des aliments en mars. La note ajustée a été appliquée le 17 juin et se poursuit pendant 12 mois.

mercredi 10 juillet 2019

Les maladies infectieuses d’origine alimentaire sont désormais sous le regard de Santé publique de France

Une note de service de la DGAL, DGAL/MUS/2019-87 du 01-02-2019, traite de la « Publication du bilan et des statistiques des toxi-infections alimentaires collectives et des cas humains pour l'année 2017 ».
Ce bilan annuel des TIAC et cas humains permet une description statistique relative aux déclarations, aux pathogènes, aux aliments suspectés et aux investigations réalisées au cours de l'année 2017.

Ce bilan annuel des TIAC est en fait « Un bilan épidémiologique concernant les TIAC est publié annuellement par Santé Publique France (SPF). Ce bilan est établi en compilant les données émanant des DD(CS)PP (transmission d’un tableau de bord extrait de SIGAL, portail d'authentification du ministère en charge de l'agriculture ) avec celles émanant des ARS (agences régionales de santé). Le bilan 2016 est consultable sur le site de SPF ».

Le blog avait publié un article sur le bilan 2017 des TIAC par SPF ici. On pourra sans doute se demander pourquoi il n'y a pas eu qu'un seul rapport ... Le seul fait de se poser la question, c'est avoir des nuits blanches, des migraines, des nervous breakdown, comme on dit de nos jours.

Qu'y a-t-il donc de nouveau car cette note de service signée par le directeur général de la DGAL est une curiosité car traditionnellement et rituellement, SPF diffuse le bilan avec plus ou moins de retard avec selon les années ...
En 2017, 1208 TIAC ont été déclarées (certaines TIAC peuvent correspondre à un repas pris en 2016). On note une légère diminution entre 2016 et 2017. Le nombre de malades, lui, a augmenté, passant de 13997 en 2016 à 14269 en 2017. Cette augmentation du nombre de malades est lié à l'augmentation du nombre de cas moyen par TIAC déclarée.
La principale origine des TIAC reste la restauration commerciale (39% en 2016, 40% en 2017), suivie par la restauration collective à caractère social (30% en 2016, 34% en 2017). La part de la restauration familiale est relativement stable: 25% en 2016, 21% en 2017.

On voit donc où doivent se situer les enjeux et le manque cruel de contrôles en restauration commerciale voir à ce sujet .le rapport 2019 de la Cour des comptes qui souligne qu'une entreprise de restauration est en moyenne contrôlé tous les15 ans par les services de l'Etat.

Que peut faire dans ces conditions le dispositif Alim'confiance, mal foutu dès le départ, et qui de plus ne fonctionne que sur un pied, la DGCCRF n'ayant pas encore adopté le dispositif. Les TIAC vont continuer à bien se porter contrairement à ce qui se passe à New York !

Une éclaircie tout de même car « La diminution observée du nombre global de TIAC est principalement expliquée par la diminution du nombre de TIAC déclarées en restauration commerciale (480 en 2017 contre 592 en 2016) et en milieu familial (258 en 2017 et 465 en 2016) ; par contre, le nombre est relativement stable en restauration collective (406 en 2017 contre 393 en 2016). »

On découvre aussi la difficulté de détecter un agent pathogène,
Un agent pathogène a pu être confirmé microbiologiquement dans l'aliment incriminé ou chez au moins une personne malade dans 229 TIAC alors qu'un agent a été suspecté dans 444 TIAC ; pour 364 TIAC, aucun agent n'a pu être identifié ou suspecté. Plus le délai de déclaration (délai entre la date de survenue des premiers symptômes et la déclaration) est court, plus on a de chance de retrouver l'aliment et l'agent en cause. Les délais de déclaration vont de 1 jour à plus de 2 semaines, le délai médian étant de 3 jours.

171 TIAC n'ont pas été retenues (?), étrange …
Dans 22 % des TIAC (c'est-à-dire dans 229 TIAC) où un agent pathogène a été suspecté ou confirmé, les aliments suspectés sont des aliments composés ou des plats cuisinés. Les viandes autres que volailles et les produits de charcuterie sont suspectés dans 16 % des cas puis viennent les poissons, les viandes de volailles et les végétaux. Aucun aliment n'a pu être suspecté dans 11,5 % des TIAC.
Par ailleurs,
Les TIAC à Salmonella ont été majoritairement associées à la consommation d’œufs ou de produits d’œufs et de viandes. Pour les TIAC à Staphylococcus aureus, Bacillus cereus et Clostridium perfringens, la consommation de plats cuisinés est le plus souvent suspectée. Enfin, les TIAC à virus entérique sont le plus souvent associées à la consommation de coquillages et de végétaux.

La note de service revient sur des dossiers marquants de l'année 2017 :

1- Intoxications alimentaires liées à la consommation de thon
Pas d'information du consommateur à ce sujet de la part du ministère de l'agriculture, pourtant « Entre avril et juillet 2017, 26 toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) liées à la présence d'histamine dans du thon ont été déclarées en France et ont concerné 189 malades. Ces chiffres ont dépassé en quelques mois ceux de toute l'année 2016 (25 TIAC, 100 malades). Une enquête complexe a été conduite pour expliquer d'où provenait cette contamination. »

2- Augmentation anormale du nombre de malades liés à Salmonella Eastbourne
Là aussi, pas d'information du consommateur à ce sujet de la part du ministère de l'agriculture, pourtant « Entre août et décembre 2017, 36 cas humains de salmonellose impliquant le sérotype Eastbourne ont été identifiés par le CNR. »
L'interrogation des cartes de fidélité (des patients) a permis d'identifier que la plupart des malades avaient consommé du camembert. Plusieurs établissements producteurs étaient cités, l'un d'entre eux plus fréquemment.

Le lecteur intéressé lira les détails de ces enquêtes.

En conclusion, il est rappelé que « Ce bilan n'est toutefois pas exhaustif, dans la mesure où les TIAC restent encore sous-déclarées. »
Le nombre élevé de TIAC familiales (21% des TIAC, et probablement la catégorie la plus sous-déclarée) rappelle l'importance de l'information du consommateur sur les règles d'hygiène de base ainsi que sur les risques de certains aliments vis-à-vis de populations sensibles.

Enfin un aveu d'impuissance,
Salmonella reste un agent particulièrement préoccupant, suspecté dans plus de 10% des TIAC. Ce chiffre est à rapprocher des plus de 200 alertes « produits » pour présence de Salmonella enregistrées par la Mission des Urgences Saniataires en 2017. Les efforts sont donc à poursuivre sur ce pathogène, et ce sur l'ensemble de la chaîne alimentaire.

Bref, comme indiqué précédemment, y'a encore beaucoup de boulot !