La Commission du Codex
Alimentarius se réunit du 8 au 12 juillet 2019 au Centre International de
Conférences (CICG) de Genève afin d'examiner des normes de salubrité et de
qualité alimentaires.
Actualisation des décisions prises au cours de la 42ème
session à Genève, en Suisse.
Nouveau texte de développement
des directives pour le contrôle de Escherichia coli producteurs de
shigatoxines (STEC) dans la viande bovine, les légumes-feuilles verts, le
fromage au lait cru et les graines germées
La Commission du Codex
Alimentarius a adopté un nouveau texte de développement des directives pour le
contrôle de Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) dans la
viande bovine, dans les légumes-feuilles verts, dans le fromage conçu à partir
du lait cru et dans les germes (graines germées). La STEC est une cause
importante de maladie d’origine alimentaire et d’infections qui a été associée
à de nombreuses maladies comme les petites diarrhées ou encore les
insuffisances rénales. Le Comité du Codex sur l’hygiène alimentaire développera
des directives sur l’évaluation des risques de la STEC dans ces aliments.
Nouveau texte sur l’étiquetage
des allergènes
Indiquer si des aliments ou
des ingrédients peuvent provoquer une hypersensibilité (aussi appelé étiquetage
des allergènes) sert à informer les consommateurs de manière claire et exacte
sur la présence d’allergènes (ou de substances allergènes) dans leur nourriture,
de façon à ce qu’ils puissent faire des choix alimentaires sains. Cela est
particulièrement nécessaire lorsqu’on connaît les conséquences parfois
mortelles des allergies alimentaires sur les individus, un phénomène en hausse
dans plusieurs régions du monde.
Etant donné la nature sérieuse
des allergies alimentaires et leurs conséquences sur la santé et la complexité
de la chaîne d’approvisionnement alimentaire, ce nouveau travail servira
de complément aux dispositions portant sur l’étiquetage des allergènes
proposées dans les Normes générales pour l’étiquetage et les aliments
préemballés. Ce travail fournira davantage d’informations à l’industrie et
se penchera sur la manière dont les allergènes doivent être présentés sur les
étiquetages alimentaires afin d’assurer la protection des consommateurs et
l’harmonisation des étiquetages.
Ce nouveau texte servira
également de complément au récent travail du Comité du Codex sur l’hygiène
alimentaire (CCFH) et notamment au projet de Code de pratique sur la gestion
des aliments allergènes pour les exploitants du secteur alimentaire, qui
fournit des conseils sur la gestion des allergènes tout au long de la chaîne
alimentaire et encourage l’adoption de bonnes pratiques de gestion des
allergènes là où cela est nécessaire; au niveau des fabricants alimentaires, de
la vente et des services de restauration.
Nouveau texte sur les ventes
sur internet/e-commerce
La manière dont la nourriture
est commercialisée et vendue aux consommateurs est en évolution avec internet
et l’e-commerce qui sont peu à peu devenus la principale plateforme de vente de
nourriture. Cela entraîne également de nouveaux défis en matière
d’information transmise aux consommateurs et notamment au niveau de la qualité
et de la salubrité des aliments. Actuellement, il y a un manque de normes de
référence pour l’étiquetage des aliments vendus sur internet/e-commerce, ce qui
soulève de nombreux problèmes liés à la santé, à la salubrité alimentaire et à
la garantie de pratiques équitables dans le commerce alimentaire. Si certains
pays ont adopté des règles spécifiques pour l’e-commerce, le phénomène prend de
l’ampleur et sa dimension transfrontalière signifie qu’il est important de
maintenir une certaine cohérence au niveau mondial afin de s’assurer que les
consommateurs soient protégés et que les éventuels obstacles au commerce issus
de différentes approches soient minimisés. Conformément au Plan stratégique
visant à lutter contre les problèmes émergents, la Commission a convenu de
traiter ce problème en proposant un nouveau texte sur l’étiquetage de la
nourriture vendue sur internet/e-commerce. Le nouveau texte servira de complément
aux Normes générales pour l’étiquetage des aliments préemballés.
Directives pour les composés
ne représentant qu’une faible menace pour la santé publique et susceptibles
d’être exemptés de limites maximales de résidus (MRLs).
Objet d’une vive inquiétude de
santé publique de la part de plusieurs organismes scientifiques, de
consommateurs, d’organisations pour la santé des consommateurs et d’agences
d’évaluations des risques dans le monde entier, les règles établies pour les
pesticides d’origine chimique au niveau mondial imposent de plus en plus de
restrictions. Néanmoins, d’autres produits destinés à protéger les plantes sont
également disponibles comme par exemple les biopesticides.
Le marché pour les
biopesticides a augmenté, passant de 12 à 17 pour cent ces 5 dernières années,
ce qui représente une croissance deux fois plus importante que le marché des
pesticides chimiques, tandis que les outils de contrôle biologique et non
chimiques jouent un rôle de plus en plus important dans la mise en œuvre des
stratégies de lutte intégrée. Alors que ces produits ne représentent
généralement que de faibles menaces pour la santé publique, il est néanmoins
important d’établir des normes internationales pour garantir une utilisation
sans risques. Ce nouveau texte vise à établir des directives qui permettront
d’harmoniser les concepts et critères de reconnaissance des pesticides
représentant une faible menace pour la santé publique et pouvant être exemptés
des limites maximales de résidus du Codex.
Création de niveaux maximum
pour les aflatoxines dans certains céréales et produits fabriqués à partir de
céréales, dont la nourriture pour bébés et jeunes enfants
La consommation mondiale de
céréales et de produits fabriqués à partir de céréales est élevée. N’importe
quel niveau d’aflatoxine dans ces produits pourrait entraîner une
exposition totale à l’aflatoxine. Les aflatoxines sont des cancérogènes du foie
génotoxiques et font partie des substances à fort pouvoir mutagène et
cancérogène. Le virus de l’hépatite B a prouvé sa capacité à renforcer le
pouvoir des aflatoxines en provoquant des cancers du foie. La puissance de
l’aflatoxine est 30 fois plus élevée chez les individus porteurs du virus de
l’hépatite B que chez les individus non porteurs du virus.
Actuellement, il n’existe pas
de niveau maximum Codex pour les aflatoxines dans les céréales et produits
fabriqués à partir de céréales. Ce nouveau travail se penchera sur la création
de niveaux maximum pour les grains de maïs destinés à la transformation, à la
farine, à la semoule et aux flocons dérivés du maïs, au riz décortiqué et poli,
aux aliments fabriqués à partir de céréales pour les bébés et les jeunes enfants
et au sorgho. Etablir de telles limites pourrait fortement contribuer à réduire
les expositions alimentaires aux aflatoxines.
Projet de directives pour une
analyse rapide des risques en cas de détection de contaminants dans des
aliments non concernés par un niveau réglementaire
La présence de contaminants
chimiques dans les aliments non concernés par un niveau réglementaire est en
hausse, en raison de la diversité de l’offre alimentaire et des progrès des
capacités analytiques. Les gestionnaires de risque doivent traiter ces
problèmes en protégeant la santé publique et en maintenant l’équité commerciale.
Ces Directives proposent une nouvelle approche afin d’aider les gouvernements à
analyser rapidement les risques de présence de contaminants chimiques dans les
aliments non concernés par un niveau réglementaire. En adoptant cette approche
d’analyse rapide des risques, les autorités peuvent contribuer à protéger la
santé publique, tout en contribuant à la sécurité alimentaire et en minimisant
le gaspillage alimentaire.
Code de pratique pour réduire
les esters 3- monochloro-propane1,2-diol (3- MCPDEs) et de glycidol (GEs)
Le Code de pratique pour la
réduction des esters 3-monochloropropane-1,2-diol (3-MCPDEs) et de
glycidol(GEs) dans les huiles raffinées et dans les produits
alimentaires contenant des huiles raffinées servira à promouvoir de bonnes
pratiques de fabrication afin de réduire la production de ces contaminants pour
lui faire atteindre un niveau tolérable. Les consommateurs pourront toujours
bénéficier des bonnes propriétés de ces huiles et les pays en développement
pourront toujours compter sur cet élément important pour le commerce et la
croissance économique, tout en protégeant la santé publique.
Limites maximales pour les
résidus de pesticides dans les aliments
La Commission du Codex
Alimentarius a adopté des limites maximales de résidus pour plus de 30
pesticides différents dans plusieurs aliments appartenant aux cultures (orge,
seigle et riz), aux légumes (ail, concombre et pois), aux fruits (bananes,
oranges et raisins) et aux produits animaux (lait, œufs et volaille).
Les pesticides sont des
produits chimiques utilisés pour tuer les insectes, les herbes et d'autres
ravageurs susceptibles d'abîmer les cultures. Quand bien même utilisés
conformément aux pratiques en vigueur, des résidus de pesticides bien qu'en
petite quantité peuvent se retrouver dans la nourriture. Les limites maximales
ont pour objectif de s'assurer que les résidus de pesticides ne soient pas
préjudiciables pour la santé des populations, conformément aux évaluations des
risques menées par le Comité d'experts de la FAO et de l'OMS sur les résidus de
pesticides (JMPR).
Harmonisation des additifs
alimentaires et leur intégration dans les Normes générales pour les additifs
alimentaires (GSFA)
Un compromis a été atteint
lors du Comité du Codex sur les additifs alimentaires (CCFA). La Commission du
Codex Alimentarius a reconnu les variations géographiques dans l'utilisation
d'additifs alimentaires et a convenu de plusieurs normes mondiales afin
d'assurer leur salubrité.
Il existe 27 catégories
fonctionnelles d'additifs alimentaires dont: des conservateurs qui prolongent
la durée de vie de l'aliment en le protégeant de la détérioration provoquée par
les microorganismes; les antioxydants qui prolongent la durée de vie des
aliments en les protégeant de l'oxydation; les stabilisants qui
permettent d'obtenir une diffusion uniforme de deux composants ou plus et les
couleurs qui ajoutent ou restaurent la couleur de l'aliment, entre autres
choses. La salubrité des additifs alimentaires est évaluée par le Comité mixte
d'experts sur les additifs alimentaires (JECFA). La Commission du Codex
Alimentarius a convenu que l'utilisation du citrate trisodique dans le lait
nature devrait être reconsidérée par le CCFA.
Huile d'amande, huile de lin,
huile de noisettes, huile de pistaches et huile de noyer,
Ces huiles font partie des
plus vieilles huiles alimentaires et sont traditionnellement produites et
consommées dans les pays du Moyen-Orient, en Afrique, en Europe et en
Amérique du Sud. Les huiles sont considérées comme étant des alternatives
saines, en raison de leur teneur en acide gras et en micronutriments. Cette
norme fixe les exigences de qualité et de salubrité de ces huiles alimentaires
en vue de faciliter le commerce international.
Huile de palme avec une
concentration plus élevée d'acide oléique (OXG)
Ces 20 dernières années, la
production et la consommation d'huiles végétales au niveau mondial a augmenté
de manière importante. Cette hausse a été suivie par une demande pour des
huiles plus saines et pour des huiles conservant leur qualité pendant plus longtemps,
à l'image de l'huile de palme.
Plusieurs pays ont développé
des huiles hydrides entre l'huile de palme américaine, Elaeis oleifera, et
l'huile de palme africaine, Elaeis guineensis. L'huile de
palme extraite des fruits de ces produits hybrides contient une plus grande
quantité d'acide oléique, par ailleurs reconnue pour ses bienfaits
nutritionnels. L'huile de palme avec une concentration plus élevée d'acide
oléique (OXG) sera ajoutée aux Normes pour les huiles végétales portant un nom
spécifique (CXS 210-1999).
Norme pour l'ail sec ou
déshydraté
Avec plus de 110 épices, il
serait très difficile de développer des normes Codex pour chacune d'entre
elles. De nombreuses épices et herbes culinaires ont des caractéristiques communes
et des bienfaits similaires. En 2017, le Comité du Codex sur les épices et les
herbes culinaires (CCSCH) a pris la décision de mettre en place des groupes de
normes pour chaque partie des plantes (comme cela est pratiqué par l'industrie
des épices et des herbes culinaires) afin de faciliter le développement des
spécifications de qualité, en éliminant notamment les duplications et, de ce
fait, en facilitant le travail des autorités et régulateurs compétents.
La Norme pour l'ail sec ou
déshydraté est un exemple de groupe; celui de la catégorie des racines sèches,
des rhizomes et des bulbes et s'applique à l'ail dans sa forme sèche ou
déshydratée dans le cas d'une consommation directe, d'un ingrédient utilisé
pour transformer des aliments ou d'un reconditionnement. La norme ne s'applique
pas dans le cas d'une transformation industrielle. Les normes de produits Codex
garantissent la composition essentielle et la qualité des produits,
conformément à la mission du Codex de protéger la santé des consommateurs et
d'assurer des pratiques équitables dans le commerce alimentaire.
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