Proposé
par l'InVS,
ces données indiquent pour certains que tout va bien dans le domaine
de la sécurité des aliments, mais pour d'autres, il s'agit d'un
effet trompeur de la situation.
En 2017, 1 310 toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) ont été déclarées en France, affectant 13 010 personnes, dont 646 (5 %) se sont présentées à l’hôpital (hospitalisation ou passage aux urgences) et 6 (0,05 %) sont décédées. Par rapport à 2016, le nombre de TIAC est en diminution (-10 %) : 1 455 TIAC avaient été déclarées en 2016 affectant 13 997 personnes.
L’agent pathogène le plus fréquemment confirmé était Salmonella pour 30 % des TIAC pour lesquelles un agent a été confirmé (35 % en 2016). Les agents pathogènes les plus couramment suspectés, sur la base des informations épidémiologiques et cliniques, étaient Staphylococcus aureus, Clostridium perfringens et Bacillus cereus correspondant à 74 % des TIAC pour lesquelles un agent a été suspecté (66 % en 2016) sans pouvoir être confirmé sur le plan microbiologique. Aucun agent n'a pu être mis en évidence ni suspecté sur la base des informations épidémiologiques et cliniques dans 18 % des TIAC déclarées (13 % en 2016).
La diminution du nombre de TIAC déclarées entre 2016 et 2017 peut être expliquée principalement par une diminution de 25 % des TIAC familiales (465 en 2016 vs. 349 en 2017). Les nombres de TIAC sont très proches entre 2016 et 2017 en restauration commerciale (592 vs. 562 respectivement) et en restauration collective (393 et 392).
Le
détail est fourni ici.
Que
peut-on dire qui n'a pas déjà été dit sur les données des
toxi-infections alimentaires collectives déclarées en France ?
L’Anses,
en 2018, indiquait « Il
convient donc de ne pas considérer les chiffres de déclaration
infra comme une approche fiable de l’incidence des TIAC et de
nuancer les éléments chiffrés à la lueur de cette
sous-déclaration, … »
La messe est donc dite, on
ne saurait mieux dire …
En
effet, mieux vaut se reporter, même s'il s'agit de cas sporadiques,
aux cas des maladies infectieuses d'origine alimentaire, telles
qu' elles ont été estimés dans une étude
de l’InVS paru en janvier 2018 sur
l’« Estimation
de la morbidité et de la mortalité liées aux infections d’origine
alimentaire en France métropolitaine, 2008-2013 ».
Je
conseille fortement au lecteur de lire cette étude plutôt que ces
données
des toxi-infections alimentaires collectives déclarées en
France qui ne sont que
la partie émergée de l’iceberg,
selon cette publication de
2003 :
C’est un fait, les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) souffrent d’une importante sous-déclaration, en France comme dans d’autres pays : on estime ainsi que moins d’une TIAC sur cinq, voire sur dix, serait effectivement déclarée.
Pour
bien comprendre l'étendue de la sous-déclaration, les TIAC à
norovirus sont citées pour 19 foyers, ce qui représentent 823
personnes malades et 4 personnes hospitalisées, un comble !
Ceci
étant dit, que nous disent les données des toxi-infections alimentaires
collectives déclarées en France ?
La diminution du nombre de TIAC déclarées entre 2016 et 2017 peut être expliquée principalement par une diminution de 25% des TIAC familiales : 465 en 2016 versus 349 en 2017. Les nombres de TIAC sont très proches entre 2016 et 2017 en restauration commerciale (respectivement 592 et 562 TIAC) et en restauration collective (393 et 392 TIAC).
Le nombre et la proportion des TIAC survenues en restauration commerciale ont augmenté de manière continue depuis 2006 passant de 251 TIAC (28% de l’ensemble des TIAC) en 2006 à 592 TIAC (41%) en 2016. En 2017, le nombre de TIAC en restauration commerciale est en légère baisse par rapport à 2016 avec 562 TIAC déclarées, représentant 43% de l’ensemble des TIAC.
Est-ce
un effet du dispositif dit de transparence des inspections que le
monde entier nous envie, Alim'confiance,
qui en est le responsable ?
La
difficulté de retrouver un agent pathogène par des analyses
microbiologiques est une réalité et il ne faut pas donc pas
conclure lorsqu'un germe n'a pas été retrouvé, qu'il n'est pas
présent, la contamination microbiologique est hétérogène et la
microbiologie n'est pas une science exacte ; cela est illustré
ci-après :
En 2017, un agent pathogène a pu être confirmé sur le plan microbiologique dans l’aliment incriminé ou chez au moins une personne malade dans 295 TIAC (23%). Un agent pathogène a été suspecté sans confirmation microbiologique dans 776 TIAC (59%). Pour 236 TIAC (18%), aucun agent n’a pu être ni confirmé, ni suspecté.
A
noter que « Six
décès ont été déclarés en 2017. Quatre des 5 personnes décédées
dont l’âge est documenté avaient plus de 75 ans. »
Dans
la conclusion très cocorico et tout aussi rituelle, l'InVS nous
indique :
En 2017, le nombre total de TIAC déclarées a diminué pour la 1ère fois depuis 2010 avec une baisse de 145 TIAC (10%) par rapport à 2016. Cette diminution est principalement due à une diminution de 25% observée sur les TIAC familiales. Les nombres de TIAC en restauration commerciale et en restauration collective sont très proches de ceux rapportés en 2016.
Comme
d'hab, les sous-déclarations ne sont pas mentionnées, mais on se
satisfait d'une baisse inattendue des TIAC familiales, et on ne
saura pas à quoi cela est dû ...
De
même, on dit sans plus de détails,
En 2017, un total de 525 mesures correctrices ont été prises (information/formation du personnel, désinfection de l’établissement, demande de travaux, fermeture de l’établissement et saisies de denrées) suite à des TIAC survenues en milieu familial, en restauration collective ou commerciale. Ces TIAC ont donné lieu à 18 alertes « produits » avec mise en œuvre de mesures de gestion (retrait, rappel, actions correctrices chez un producteur).
C'est
dommage de faire un travail et de ne pas en faire profiter les
consommateurs ...
Nos
autorités veulent bien nous fournir des informations, mais au
compte-gouttes, par exemple, que sont ces « 18
alertes produit » ?
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