mardi 6 août 2019

Sécheresse en France, mais il pleut des rappels de produits alimentaires, on peut même dire qu'il tombe des cordes !


C'est la sécheresse en France, hélas, pour nos agriculteurs, mais pour tous les consommateurs, il pleut des rappels, il en tombe près de trois par jours depuis le 1er août 2019 avec un pic le 5 août (7 avis de rappels!), mais est-on pour autant informé par nos autorités, cela va de très mal à pas du tout jugez plutôt ...

Cet article fait suite à deux articles précédents:

1er août 2019 : rappel par la société Le Petit Basque de riz au lait de chèvre de marque Le Petit Basque, « suite à un risque allergène Gluten », source Carrefour.

1er août 2019 : rappel par la société Hardy Affineur des fromages de chèvre fermier au lait cru Selles sur Cher pour cause de « mise en évidence de la présence de Listeria monocytogenes », source Carrefour. A noter que la date du communiqué de l’entreprise est le 22 juillet 2019 pour une mise en ligne le 1er août, curieux ? Un précédent rappel de produits alimentaires par Hardy Affineur avait eu lieu le 1er mars 2019.

1er août 2019 : rappel de sachets de feuilles de laurier, « Lorbeerblätter / Feuilles de laurier » de marque MAX / Monolith, en raison de la présence d’hydrocarbures aromatiques polycycliques, source DGCCRF.

1er août 2019 : rappel par la société Casino de jambon supérieur fumé au bois de hêtre découenné dégraissé 4 tranches 160g de marque Casino, « Suite à une erreur d’étiquetage de la DLC ».

2 août 2019 : rappel par la Société L’Atelier du Valois du produit, « Plateau panaché de marque Les Brasérades, suite à la mise en évidence de la présence de salmonelles. » Source Auchan et Casino.
Casino indique dans son communiqué que les « saucisses sont à consommer cuites à cœur. »

2 août 2019 : rappel par la Société des Caves de Roquefort AOP 200g de la marque Société, « suite à la mise en évidence de la présence de salmonelles dans le lot 3178B », source Auchan, Intermarché et Casino. Il n’est question que d’un seul lot, mais sur le site Internet de la Société des Caves de Roquefort apparait un communiqué de l’entreprise qui indique le rappel de trois lots Lot  3178B DDM 15/09/19, Lot 3170B DDM 16/12/19 et Lot 8171A DDM 13/09/19, alors qu’il n’est question que d’un lot pour les trois distributeurs précités. Par ailleurs, l’entreprise « présente ses excuses aux consommateurs et se tient à leur disposition pour répondre à leurs questions au numéro vert suivant 0800 120 120. »
Une notification au RASFF de l’UE par la France indique la présence de Salmonella dans du Roquefort de France. On apprend aussi que la date du prélèvement de fromages est le 18 juillet 2019 pour une alerte notifiée le 2 août 2010, un peu long, non ? A signaler que le communiqué de la société des caves de roquefort a été repris le 5 août par le ministère de l’agriculture, c’est le service minimum après vente, faute de mieux …

3 août 2019 : rappel de pâte à tartiner bio noisette et cacao 220 g, pâte à tartiner bio lait et noisettes 220g et pâte à tartiner aux éclats de caramel 220g, produits commercialisés chez Nature et Découverte, fabriqués par la Maison Bremond, pour cause de présence de morceaux de verre.

5 août 2019 : Rappel de betteraves entières cuites sous vide, 2 x 500g, de marque Lunor « par mesure de précaution. Notre service qualité a détecté des risques d’instabilité sur des références « betterave rouge cuites sous vide ». Cette instabilité peut engendrer un défaut de conservation. » Source Auchan.

5 août 2019 : Rappel de betteraves entières cuites 500g de marque Notre Jardin (E.Leclerc) et de betteraves entières cuites 2 x 500g de marque Eco+ (E.Leclerc). Même cause que pour le rappel par Luno via Auchan.

5 août 2019 : Rappel de betteraves entières cuites 2 x 500g de marque Eco+ (E.Leclerc). Même cause que pour le rappel par Lunor via Auchan.

5 août 2019 : rappel en retard de Carrefour du « Plateau panaché de marque Les Brasérades, suite à la mise en évidence de la présence de salmonelles. » commercialisé par la société L’Atelier du Valois.

5 août 2019 : rappel par Carrefour de biscuits au piment d’Espelette 100g de la SCOP Gourmandes et Cie. L’un des ingrédients composant ce lot de biscuit contient en effet du gluten alors que le produit est étiqueté comme étant sans gluten.

5 août 2019 : rappel par Cora de rosette 12 tranches 150g pour cause de présence possible de corps étrangers blessants dans le produit. Carrefour informe du même rappel, mais nous signale qu’il s’agit du rappel de salami de marque Produit blanc à la demande de la société Montagne Noire, pour cause de corps étrangers type plastique. Au troisième communiqué, on devrait avoir l’âge du vétérinaire …


5 août 2019 : rappel de beurre de cacahuètes peanut, crunchy butter de marque TerraSana, selon un communiqué de la DGCCRF du 5 août 2019. 

Ce rappel avait déjà été mentionné dans un article du blog concernant les rappels de juillet 2019, et de plus, l’information fournie par la DGCCRF est incomplète : il s’agit du rappel pâte à tartiner aux arachides crunchy Bio (500 g) et de pâte à tartiner aux arachides avec sel d’Himalaya Bio (250 g) de la marque Terra Sana, en raison d'une teneur en aflatoxines trop élevée.

Pour mémoire, ces produits ont fait l’objet d’une notification au RASFF de l’UE du 23 juillet 2019. Ces produits ont été rappelés en Belgique le 24 juillet et  au Luxembourg le 29 juillet 2019 et en France … que le 5 août 2019, c'est bien triste ...

Par ailleurs, last but not the least, un produit similaire avait été rappelé en France le 12 décembre 2018 (DGCCRF), bis repetita …

5 août 2019 : rappel de pâte de soja aux épices (traduction de l'allemand : Sojabohnenpaste mit Gewürzen) de marque SEMPIO pot de 500g. Allergène non mentionné, présence de moutarde, 1,1%. Source DGCCRF.
Pour information ce produit a fait l’objet d’un rappel en Allemagne le 15 juillet 2019 et la notification au RASFF de l’UE est du 3 juillet 2019 !


ooOOoo

Que dire donc de plus sur cette incroyable situation liée aux avis de rappel, si ce n'est rappeler que les consommateurs sont plus que jamais en attente d'un site unique d'informations ... et attendre que la pluie des rappels cesse ... 

Les raisons de ce foisonnement de rappels sont vraisemblablement à trouver dans un article du blog sur L’origine de l’augmentation des rappels en France serait-elle due à des autocontrôles plus stricts de sécurité des aliments ?

A vous de voir ... mais ce qui est sûr, c'est que la situation empire de mois en mois ... et pendant ce temps, l'Anses regarde passer les trains ...

L'application SignalConso demande aux consommateurs de signaler les produits périmés en rayon. Mais qui informe les consommateurs des produits rappelés ?


Quand il est de nouveau question de la start-up nation, Signal Conso n'est pas très loin et fait reparler de lui …

En bien, j’espère …

A vous de voir, mais lisez au préalable ce tweet du 5 août 2019 :
Ce dont on aimerait vous parler, cher Signal Conso, c'est de l'information des consommateurs sur les avis de rappel des produits alimentaires ... avant que quelqu'un ne tombe malade ... 


Il faut que vous sachiez, cher Signal Conso, qu'il y a déjà eu 15 avis de rappels en 5 jours en France !

Oui, je sais, ça fait vraiment beaucoup, alors que pouvez-vous faire ?

Pouvez-vous aider les consommateurs à s'informer rapidement et en toute transparence ?

Ah, vous n'êtes pas programmer pour ... 

Bon ben tant pis pour les consommateurs ....

Mais heureusement, Oulah est là!

lundi 5 août 2019

Quand l'UE audite les contrôles du thon en Italie et au Portugal, le thon, est-il toujours aussi bon?


« La DG Santé a audité les contrôles du thon en Italie et au Portugal », source article de Joe Whitworth paru le 5 août 2019 dans Food Safety News.

L’unité responsable de la politique en matière de sécurité sanitaire des aliments et de la santé de la Commission européenne a publié deux rapports sur les produits de la pêche des espèces de thon.

Les auditeurs de la DG SANTE se sont rendus en Italie du 29 janvier au 8 février de cette année et au Portugal du 15 au 26 octobre 2018. Cela couvrait la pêche, la production, la transformation, la distribution et la mise sur le marché, jusqu’à la distribution mais en excluant la distribution des produits de thon.

L'objectif était d'évaluer les systèmes de contrôle italiens et portugais, qui vérifient que les produits de la pêche issus des espèces de thon sont fabriqués conformément aux exigences de l'UE en matière d'hygiène alimentaire, d'additifs et d'étiquetage.

De 2016 à 2018, la DG SANTE a effectué huit audits dans des pays non-UE afin d'évaluer les contrôles officiels et la certification des produits de la pêche issus d'espèces de thon. Lors de ces visites, l'agence a identifié des non-conformités des règles de l'UE en matière de sécurité des aliments.

L'Italie fortement impliquée
De 2015 à la fin du premier trimestre 2018, les membres du réseau du système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) ont émis 1 134 notifications concernant les produits de la pêche.

Depuis 2015, l'Italie a impliqué dans 101 notifications au RASFF pour des produits à base de thon et 70 ont été notifiées par les autorités italiennes. Les autorités ont suspendu les activités d'une société identifiée comme étant à l'origine d'une notification au RASFF de l’UE.

Au cours de la même période, le Portugal a été impliqué dans 10 notifications au RASFF de produits à base de thon et huit par les autorités portugaises. Un avis au RASFF a été publié concernant les produits de la pêche au thon en provenance du Portugal. Cette alerte, en 2017, était due à des niveaux d'histamine supérieurs aux limites réglementaires à 326 mg/kg ppm dans du thon en conserve dans de l'huile de tournesol.

En Italie, l'équipe d'audit a visité quatre laboratoires, deux navires de pêche et neuf usines de transformation, y compris des entrepôts frigorifiques.

Les autorités italiennes ont envoyé une lettre en septembre 2017 contenant des informations sur les problèmes d'histamine liés aux produits à base de thon et des conseils à propos des inspections du réseau européen de lutte contre la fraude alimentaire afin de souligner la nécessité de contrôles officiels sur ces produits.

Lors de la visite d’un des navires de pêche, l’équipe d’audit a constaté qu’il n’était pas conforme car la machine à glace était installée à l’intérieur des toilettes, ce qui n’avait pas été identifié lors des contrôles précédents.

Les autorités locales d’une région ont informé l’équipe d’audit qu’aucun contrôle des navires n’avait été effectué. Dans l'autre région, la fréquence avait été réduite à 10% des navires à inspecter, également en raison du manque de personnel.

HACCP et les problèmes d’analyse de l'histamine
L'une des neuf usines de transformation visitées ne disposait pas d'appareil d'enregistrement de la température dans un entrepôt frigorifique et la température dans la pièce n'atteignait pas moins de 18°C. Cette non-conformité n'avait pas été constatée par le personnel de contrôle officiel.

Dans une autre usine, les DLC des produits conditionnés sous atmosphère modifiée étaient utilisées pour les articles reconditionnés dans un conditionnement sous vide après ouverture et mise en portions. Des études de la durée de vie à l'appui de cette pratique n'avaient pas été réalisées.

Dans la moitié des sites visités, les plans HACCP n'étaient pas à jour, avec quelques inexactitudes.
La plupart des entreprises alimentaires visitées n’appliquent pas les règles de l’UE en matière d’analyse de l’histamine. Souvent, un seul échantillon, au lieu de neuf, était analysé et dans une usine, neuf échantillons ont été prélevés, mais le laboratoire les a tous regroupés avant l'analyse. Sur un autre site, la limite maximale appliquée par l'entreprise était de 200 mg/kg pour les matières premières.

L’équipe d’audit a conclu que les autorités italiennes avaient mis au point un système de contrôle officiel reposant sur des procédures documentées couvrant la chaîne de production des produits de la pêche, contenant des informations spécifiques sur les produits issus d’espèces de thon.

« En général, cela est mis en œuvre conformément aux procédures documentées et peut être considéré comme globalement satisfaisant malgré les insuffisances constatées, notamment en ce qui concerne les analyses de l’'histamine, les autocontrôles avec moins de neuf échantillons et les plans HACCP peu précis et pas tenus à jour. à jour. »

Découvertes au Portugal
L'équipe d'audit au Portugal a visité un poste d'inspection frontalier, cinq navires de pêche et un élevage de thon, un site de débarquement et une enchère, un navire congélateur et huit usines de traitement.

En 2016, après avoir multiplié les notifications au RASFF de l'UE concernant l'histamine dans le thon frais et l'utilisation frauduleuse d'additifs, la Direction générale de l'alimentation et des produits vétérinaires (DGAV pour Directorate General for Food and Veterinary) a envoyé des informations aux coordinateurs régionaux, notamment à l'Autorité économique et de sécurité des aliments (ASAE pour Economic and Food Safety Authority). L'équipe de la DG SANTE a été informée que des audits sont prévus pour le secteur de la pêche cette année, les derniers ayant eu lieu en 2014.

Sur le navire congélateur, aucun plan HACCP n'était en place en janvier 2017 lors d'une inspection officielle pour maintenir l'approbation et il a fallu un an à l'exploitant pour remédier à la non-conformité.

Une inspection effectuée en 2016 sur un navire a révélé que les conditions hygiéniques et structurelles étaient adéquates, même en cas de non-conformités, telles que le manque de données sur la formation du personnel, l'hygiène, la lutte contre les nuisibles, le nettoyage-désinfection. Ces non-conformités étaient en suspens lors d'une inspection de vérification en 2017 et n'avaient toujours pas été corrigées au moment de l'audit en octobre 2018.

L’équipe d’audit a observé sur un site qu’un membre du personnel quittait une plate-forme où le thon était coupé en longes, traversait la salle de production et revenait sur la plate-forme de découpe sans nettoyage des équipements de protection.

Faible application
L'équipe d'audit a constaté que la plupart des non-conformités détectées en 2017 avaient déjà été enregistrées en 2015 et que les rapports d'inspection de 2016 et les carences en matière de HACCP remontaient à 2014.

L'existence de déficiences persistantes et le non-respect par les exploitants du secteur alimentaire des délais de correction remettent en question l'efficacité des activités de suivi et mettent en évidence une faiblesse dans l'imposition de mesures d'exécution adéquates, ont ajouté les auditeurs.

Un responsable portugais a déclaré qu'entre 2018 et 2019, 14 établissements ont été suspendus pour des non-conformités graves et que les sanctions n'ont été levées qu'après correction de toutes les non-conformités.

L’équipe d’audit a conclu que les deux autorités responsables des contrôles officiels des produits de la pêche avaient mis au point un système coordonné basé sur la législation de l’UE, soutenu par des laboratoires accrédités.

« Cependant, certaines lacunes ont été identifiées, telles que les difficultés de suivi effectif de la correction des anomalies identifiées lors des contrôles, le respect de la fréquence établie des contrôles, la mise en œuvre du système d’approbation et l’absence de tests de détection de l’étain inorganique dans les installations. produits de la pêche en conserve. »

Les autorités ont récemment pris des mesures pour remédier aux manquements dans le suivi des contrôles, mais au moment de l'audit, il est trop tôt pour juger de l'efficacité.