Je n’ai pas d’explication spécifique à l’augmentation très
importante des avis de rappels depuis deux ans en France, mais cet article va
tenter de vous fournir des éléments.
Comme me le signalait une internaute outre atlantique,
D'après mon expérience, les entreprises alimentaires ne progressent pas tant que le gouvernement n’exerce pas une forte pression. J'ai vu cela encore et encore aux États-Unis et au Canada. Les entreprises alimentaires se comportent comme des enfants, essayant d’être systématiquement limite, en allant toujours plus loin jusqu'à ce que quelqu'un exerce une pression suffisante.
Parmi les explications déjà avancées sur le blog, il y
aurait, peut-être, une baisse de la pression des contrôles officielles ou des inspections en sécurité des aliments en
France attestée par des chiffres allant en ce sens …
Même si les rappels peuvent avoir des causes
plurifactorielles, je pense que notamment le non-respect des exigences réglementaires
toujours croissantes associé à une pression de la grande distribution, le tout
dans un contexte économique contrasté, mais aussi automatisation des lignes de
production, le coût des autocontrôles et des analyses, une maîtrise non
adéquate du procédé de fabrication, font que l’année 2018 a été une année où
les avis de rappel ont augmenté de 61%, du jamais vu, et cela doit mériter de
se poser la question, comment en est-on arriver là et surtout que fait-on
maintenant ?
Autre aspect évoqué la revue PROCESS Alimentaire dans un article (réservé aux abonnés),
« Retraits Rappels, la fin des couacs »: Forts de cette prise de conscience, les industriels ont mis en œuvre davantage de rappels produits en 2018, dans une logique de précaution. »
Pas si sûr que ça ...
Bien entendu, tout a un coût. A noter qu'en France, on ne
diffuse pas les volumes rappelés … mais quel gaspillage ...
Du côté de nos amis belges, la Fevia,
Fédération de l'industrie alimentaire belge, rapporte quelques explications dans
« (Auto)contrôles stricts en matière
de sécurité alimentaire à l’origine de plus de rappels ».
A vous de voir si cela correspond à ce qui se passe
aussi sur le terrain en France …
De nouveaux chiffres de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) montrent que le nombre de rappels de produits alimentaires augmente : de 53 en 2017 à 171 en 2018. Pour Fevia, la fédération de l’industrie alimentaire belge, cette augmentation montre surtout que l’AFSCA effectue davantage de contrôles et que les entreprises alimentaires appliquent leur système d’autocontrôle de manière plus stricte.
Rappelons les
chiffres des avis de rappels en France, 332 en 2018 versus 189 en 2017, selon le site Oulah!
Pour 2019, les
compteurs risquent d’exploser puisque nous en sommes à pratiquement 1 rappel
par jour depuis le début de l’année 2019, soit à ce jour 173 avis de rappel …
« La sécurité
alimentaire est et reste une priorité absolue pour les entreprises alimentaires
belges qui investissent et communiquent en la matière déjà depuis des années.
En combinaison avec la notification obligatoire et les contrôles d’une Agence
fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire indépendante, notre système
d’autocontrôle a permis que nos entreprises alimentaires belges ont développé
une solide réputation en matière de sécurité alimentaire », déclare Bart
Buysse, CEO de Fevia. « Il s’agit
maintenant de maintenir cet équilibre. Nous devons veiller à ce qu’en Belgique
le consommateur reste vigilant en cas de rappel. Au niveau international, nous
devons faire en sorte que dans tous les pays l’interprétation de la législation
et les contrôles soient aussi stricts que chez nous ».
C’est bien l’un des problèmes soulevés par exemple car
chaque pays de l’UE se veut être le champion du monde la sécurité sanitaire des
aliments !
Trois raisons pour des contrôles plus stricts
L’AFSCA confirme que l’augmentation du nombre de rappels est surtout due aux contrôles qui sont plus stricts. Fevia remarque une plus grande prise en considération de la sécurité alimentaire de 3 façons :
- Des messages européens Rapid Alert System for Food and Feed (RASFF) plus fréquents,
- L’AFSCA interprète et contrôle de manière plus stricte, tant en Belgique que via les notifications issues des messages RASFF en provenance d’autres pays,
- Les entreprises alimentaires affinent leur propre système d’autocontrôle et effectuent des propres contrôles de manière plus stricte.
Fevia ne voit pas dans l’augmentation du nombre de rappels un quelconque signal de recul de la qualité ou de la sécurité des produits alimentaires et des boissons belges. Bart Buysse, CEO de Fevia : « Nos entreprises se distinguent par leur qualité. Qui rend visite à une entreprise du secteur alimentaire remarque immédiatement que nos entreprises et leurs équipes vont loin dans ce domaine et investissent énormément en prévention et en contrôle. Les chiffres de l’AFSCA confirment qu’il n’y a aucune indication qui montrerait que la qualité alimentaire recule, au contraire ».
On peut ne pas être d'accord avec la conclusion de la Fevia ...
Peut-être que l’ANIA de France aurait des hypothèses à avancer sur ce sujet épineux … mais je n’y crois pas un instant !
Peut-être que l’ANIA de France aurait des hypothèses à avancer sur ce sujet épineux … mais je n’y crois pas un instant !
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