«L’été a été chaud»,
source article
d’Olivier
Masbou paru le 12 septembre 2022dans son blog-notes.
Sécheresse, canicules,
épisodes de chaleur, l’été 2022 (qui n’est pas tout a fait
terminé) a été très chaud. Le niveau de bêtises dites ou faites
a lui aussi connu des records.
Il ne s’agit pas de minimiser la gravité de la situation. Mais ce
n’est pas en exagérant, en faisant peur, en culpabilisant, en
délivrant des demis vérités, des rumeurs, des fausses
informations, des statistiques tronquées que l’on va
responsabiliser les Français.
Quelques exemples
Le mois de juillet est le plus sec de l’histoire a-t-on lu ou
entendu. Dans certains cas, on prend la précaution de préciser
«depuis le début des relevés». Mais très, très rarement, une
date est donnée. Pourtant, cette date est précisée dans tous les
communiqués de Météo France qui écrit à chaque fois «depuis le
début des relevés en 1959». Soit depuis 63 ans, une micro seconde
dans l’histoire du climat.
Il y a eu, ici où là, quelques articles, rappelant l’histoire des
grandes sécheresses au Moyen-Age, ou dans les siècles plus récents,
qui ont permis de relativiser. La situation est grave, mais loin
d’être exceptionnelle. Dans mon village de l’Aveyron, les plus
anciens se rappellent de l’été 1948 où, jusqu’à la
mi-septembre au moins, on coupait les branches des arbres pour donner
de la nourriture (et de la verdure) aux vaches ou aux moutons.
Mais, une analyse historique et raisonnable ne pouvait convenir aux
oiseaux de malheur, de couleur verte de préférence. Alors on a
sorti la grosse artillerie, les chiffres les plus farfelus sur la
consommation de l’eau par l’agriculture, pointée du doigt tout
au long de l’été. «Pour peser véritablement sur la gestion de
l’eau en France, il convient de s’interroger sur les pratiques de
l’agriculture, qui représente près de la moitié de la
consommation en moyenne annuelle, et même les quatre cinquièmes en
été.» écrit Le Monde (28 août).
Autre poncif répété à l’envie : «Il faut 15 000 litres d’eau
pour produire 1 kilo de viande bovine». Bon, selon l’Institut de
l’élevage, cette consommation se situe autour de 50 à 70 litres
d’eau par kilo de viande vive (cf. DecodAgri, 12 décembre 2019).
Soit un écart de 1 à 300 : plus c’est gros, plus ça passe.
Une fois que l’ambiance est bien installée, les esprits bien
formatés, comment s’étonner que certains décident de passer à
l’acte : en Vendée, des bassines ont été saccagées ; un peu
partout, des installations d’irrigation ont été sabotées ;
ailleurs, ce sont les abreuvoirs pour les vaches qui ont été vidés.
«J’en ai assez de l’agribashing, j’en ai assez de l’esprit
de calomnies et de raccourcis. Il faut que l’on ait un discours
public qui assume l’importance de notre agriculture (…) On a
besoin de l’agriculture française. Il faut le dire haut et fort,
il faut le dire à la télévision, dans les écoles, et partout (…).
Il n’y a aucun progrès écologique possible, s’il se fait au
dépend de notre souveraineté» a déclaré Emmanuel Macron, le 9
septembre aux Terres de Jim. Après vous Mr le Président.
Commentaire
Souhaitons que ce 'besoin de l'agriculture française' exprimé par le président de la République ne soit pas un énième en même temps macronien.