Début août 2022, en pleine canicule, alors que tous les agriculteurs Français s’inquiètent légitimement de leurs futures récoltes, la rédaction du Parisien pense avoir trouvé LE sujet qui va faire bouger les lignes de l’agriculture. Les journalistes ont déniché «Marco», en l’occurrence Marco Mascetti, maraîcher en Essonne qui affirme cultiver ses légumes «sans eau». Et il n’y va pas de main morte, «Marco» : pour lui, ses confrères qui utilisent des engrais, pesticides, et de l’eau…sont carrément devenus «fainéants». Des propos carrément insultants qui malheureusement rejoignent la doxa écologiste anti-irrigation à laquelle sont biberonnées certaines rédactions.
Le retour au réel se fait via Eau France, le service public d’information sur l’eau. Des chiffres étayés et inattaquables qui font passer les 80% made in Biteau à «environ 8% des volumes d’eau douce et saumâtre prélevés chaque année en France» par l’agriculture. C’est la douche froide pour les écologistes qui pensaient frapper une agriculture productive qu’ils détestent pour mieux mettre en avant les avantages contestables du bio. Or, bio ou conventionnels, les fruits et légumes, les céréales, etc., ont besoin d’eau. Affirmer qu’une plante peut pousser sans eau est une aberration. Une laitue (même bio) dont la teneur en eau est de 94 % peut-elle vraiment de développer sans aucun apport en eau ?
Deuxième production végétale derrière le blé, le maïs est souvent pris en grippe, car pour un kilo produit, il faut 454 litres d’eau (238 litres pour du maïs de fourrage). Des chiffres qui font du maïs l’une des plantes les moins gourmandes en eau et donc cultivée à juste titre sous nos latitudes. Que dire du riz qui ne nécessite pas moins de 5 000 litres d’eau par kilo et du soja adoré par les défenseurs auto-proclamés de la planète (900 litres d’eau par kilo) ? Devraient-ils remplacer les cultures autochtones françaises ?
Les agriculteurs qui produisent du maïs sont par ailleurs précautionneux et privilégient des techniques moins gourmandes en eau. Seul un quart des trois millions d’hectares de maïs cultivés font appel à l’irrigation. Un chiffre en baisse de 22% en l’espace d’une dizaine d’années grâce aussi à la sélection variétale (un autre gros mot pour les écologistes…). Arnold Puech d’Alissac, président de l’organisation mondiale des agriculteurs, rappelle qu’« un hectare de maïs, ça produit une quantité de nourriture très importante. Un hectare de prairie […] va produire beaucoup moins, consomme moins d’eau. Mais au litre d’eau utilisé et à la quantité produite, le maïs est la culture la plus intéressante pour tout le monde».
Plus sérieusement, les techniques retenir l’eau (réserves, bassines, etc.) doivent donc se multiplier dans les territoires afin de répondre aux besoins locaux qui ne manqueront pas d’augmenter au cours des prochaines années. Oui, l’agriculture a besoin d’eau et sait très bien la gérer si les pouvoirs publics lui en donne les moyens. Quant à la chasse au gaspillage, elle doit désormais aussi se faire chez les particuliers. La consommation moyenne par habitant de 150 litres d’eau potable par jour est-elle vraiment optimale ? La réponse des écologistes se fait moins véhémente, car elle touche directement leur confort…
NB : On lira aussi «L’été a été chaud», source article d’Olivier Masbou paru le 12 septembre 2022 dans son blog-notes.
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