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mercredi 4 novembre 2020

Sécurité sanitaire des aliments: Le compte n'est pas bon dans le plan national de contrôles officiels 2019 en distribution et restauration

Le
2 novembre 2020, le ministère de l'agriculture nous propose « Sécurité sanitaire : le plan national de contrôles officiels pluriannuel 2016-2020 (PNCOPA) ».

Quelle est la stratégie française en matière de sécurité sanitaire ? Quelles autorités interviennent tout au long de la chaîne alimentaire ? Comment les contrôles et les plans d'intervention en situation d'urgence sont-ils gérés ?
Ce sont de bonnes questions et ce n'est pas au niveau des intentions que cela bloque mais au niveau des moyens ... 

Le plan national de contrôles officiels pluriannuel 2016-2020 (PNCOPA) présente l’organisation et le fonctionnement du système de contrôle français de la chaîne alimentaire, les modalités d’adaptation de ce dispositif selon une démarche d’amélioration continue et les axes prioritaires définis pour les années 2016 à 2020. Chaque année, un rapport fait le bilan de la mise en œuvre des contrôles officiels.

On nous dit:

Le plan national de contrôles officiels pluriannuel 2016-2020 (PNCOPA) et les rapports annuels qui en découlent viennent en application de la réglementation européenne relative à l’alimentation humaine, à l’alimentation animale, à la santé et à la protection animale et à la santé des végétaux, parfois complétée par des dispositions nationales.

Cette réglementation a pour objectif la protection de :
  • la santé publique et en particulier celle des consommateurs ;
  • la protection de l’environnement ;
  • la santé et la protection animale ;
  • la santé des végétaux ;
  • la loyauté des transactions.
Par manque de temps, mais aussi de lisibilité du document de 76 pages, je me contenterai une observation générale concernant les Contrôles en distribution restauration : 2018 (DGAL-DGCCRF-DGS) 2018 versus 2019.

Voici pour bien comparer les tableaux de l'état des lieux des contrôles de nos trois administrations réunies, DGAL, DGCCRF, DGS pour la distribution-restauration:
2018
2019
Que constate-t-on ?

Une baisse à tous les niveaux des contrôles / inspections ! 
Les mauvaises habitudes renaissent ...

Moins de contrôles, moins de sanctions, CQFD !

Que ce soit en 2018 ou en 2019, on nous sert ce type d'argument qui ne fonctionne plus :
Les contrôles officiels dans les secteurs de la restauration et de la distribution ont été particulièrement renforcés entre le 1er juin et 15 septembre 2019, dans le cadre de l'Opération Interministérielle Vacances (OIV), pilotée par la DGAL et la DGCCRF. Cette opération est reconduite annuellement en période estivale et permet de renforcer les contrôles, notamment, en matière de sécurité sanitaire des aliments dans les établissements saisonniers ou qui connaissent une activité accrue durant l’été.

Les contrôles officiels sont tellement renforcés qu'au final, nous avons une baisse; si on compare les bilans 2018 versus 2019, on rit plutôt jaune ...

jeudi 1 octobre 2020

Sécurité et qualité sanitaires de l'alimentation pour l'année 2021 présentées par la DGAL, un catalogue de vœux

La Direction générale de l'alimentation (DGAL) vient de publier une instruction technique DGAL/SDPRAT/2020-594 28/09/2020, « Cette instruction présente la stratégie et les orientations générales des missions relevant du programme 206 "Sécurité et qualité sanitaires de l'alimentation" pour l'année 2021. »

Quelques aspects seulement, parce que ce document très qualitatif ne fixe aucun objectif et embrasse plein de sujets, voire un catalogue dvœux ; il me semble pour dire les choses simplement, que cette stratégie est loin des réalités et assez indigeste … beaucoup de bla-bla-bla en fait …

Le premier sujet concerne « Une action régalienne fondée sur l'analyse des risques : la surveillance, des contrôles et des suites efficaces, une capacité à gérer les crises ».

Cela se décline en trois paragraphes

a. La prévention et la surveillance au cœur d’une action publique rénovée et ambitieuse, au service de la performance sanitaire et du développement de l’agro-écologie.

Dans ce contexte vos priorités devront porter sur le renforcement de :

- la sensibilisation des professionnels à leurs nouvelles obligations au cours des contrôles officiels, mais également des particuliers

- des actions de surveillance, nécessaires pour détecter au plus tôt les dangers sanitaires et ainsi engager la lutte en vue de leur éradication ou de limiter leur expansion.

- l’épidémiosurveillance en mettant l'accent sur la surveillance des organismes nuisibles réglementés et émergents, des maladies animales, notamment en animant le réseau des vétérinaires sanitaires, plans de surveillance et plans de contrôle, etc…

- des mesures de biosécurité dans l'ensemble des filières (avicoles, porcines, apicoles, ruminants, équidés, etc.), afin de consolider la performance sanitaire des exploitations et de tous les maillons de la chaîne d’approvisionnement.

L'ensemble des acteurs professionnels, mais également vétérinaires, devront être sensibilisés à ces questions. De manière plus générale, la révision en cours de notre dispositif de gouvernance sanitaire a pour objectif la clarification des rôles entre État et professionnels et leur appropriation de la compétence sanitaire.

Je ne sais pas par quel bout commencer tant ces mesures semblent denses et abstraites ...

b. Des inspections plus efficaces dans l’objectif de responsabiliser davantage les professionnels et d’améliorer la santé et la sécurité au travail des inspecteurs

On ne nous dit pas comment ! Le nombre d'inspections va-t-il augmenter ? On ne le saura pas ...

c. Préparation et planification pour optimiser la gestion des alertes et crises sanitaires végétales, animales et alimentaires

Va-t-on enfin informer complètement et de façon transparente le consommateur au sujet des rappels de produits alimentaires, on ne nous le dit pas …


Rappelons au directeur général de l'alimentation qui cite sans cesse la transition agro-écologique, que selon le ministre de l'agriculture, « Au risque de choquer, je l’affirme : l’agroécologie, c’est un moyen et non une finalité. La finalité, c’est la souveraineté » affirme le ministre de l'agriculture … 

lundi 17 août 2020

Bilan 2019 de l’activité de la DGAL, une suite ...

Dans un précédent article, je faisais état du bilan de l’activité 2019 de la DGAL.

Voici que vient de paraître une note de service de la DGAL (DGAL/SDPRAT/2020-503) du 06-08-2020 concernant le Bilan 2019 du dialogue de gestion du programme 206 « Sécurité et qualité sanitaires de l'alimentation »
Cette note porte à la connaissance de l'ensemble de la communauté de travail de l'organisme DGAL le bilan du dialogue de gestion du programme 206 pour l'année 2019.

Dans le rapport d’activité 2019 de la DGAL comme d’ailleurs celui de 2018, on nous avait dit,
La DGAL, ce sont près de 4 800 équivalents temps plein (ETP) auxquels s’ajoutent 14 000 vétérinaires sanitaires habilités par l’État, 30 laboratoires nationaux de référence et environ 150 laboratoires d’analyses spécialisés, en majorité départementaux.

Mais dans cette note de service, on nous donne la réalité des chiffres des EPTt, que ce soit pour 2019 mais aussi 2018,
La consommation des moyens humains du programme 206 s’élève à 4 748 équivalent à temps plein travaillé (ETPt) en 2019 contre 4 653 ETPt en 2018 (+2%). La part des effectifs dédiés à l'import a augmenté avec l'effet du Brexit (+95 ETPt).
85% de ces effectifs sont localisés en département.
Sur 4 748 EPTt, 16% ‘seulement’ sont consacrés à la sécurité sanitaire des aliments auxquels il faut ajouter 34% pour les abattoirs …

Selon la DGAL, il y a une « Poursuite de la progression du nombre d'inspections et des suites mises en œuvre ».

Pour comprendre ce que cela signifie, on additionne les inspections dans les domaines de la sécurité sanitaire des aliments (SSA), Santé et protection animales (SPA) et Protection des végétaux (PV).

Le nombre total d'inspections réalisées en 2019 a poursuivi la légère hausse déjà constatée l'année précédente avec, pour les domaines SSA, SPA et PV, une progression de 6% en deux ans. Ce total demeure toutefois inférieur à ce qu'il était en 2014 pour ces domaines (environ 106 000 inspections en 2019 pour 110 000 en 2014).

On voit que l’on revient de très loin, cela sera-t-il suffisant, personnellement, je ne le pense pas ...
 2019, l'augmentation du nombre d'inspection réalisées est essentiellement imputable au domaine SPA (+7% d'inspections réalisées) qui a notamment bénéficié de la publication d'une instruction générale.
S'agissant de la programmation locale, le nombre d'inspections programmées progresse en SPA (+20% sur deux ans), recule en SSA (-4% sur la période) et demeure relativement stable en PV. Le taux de réalisation de cette programmation locale est optimal, avec 99% de réalisation en 2019 (98% en 2018 et un point de moins en 2017).

Selon les graphes proposée l’évolution du total des inspections réalisées est de -12% de 2014 à 2017 et de +6% de 2017 à 2019.
, les suites données aux inspections ayant révélé des non-conformités, objet de crédibilité pour nos services, sont en très forte progression ces dernières années. Cette évolution peut être analysée au regard de la publication d'instructions techniques dédiées et du suivi par les indicateurs de performance mais sans doute également des meilleures capacités d'enregistrement et de valorisation offertes par Resytal. Un bémol concerne toutefois les recontrôles suites à mise en demeure.

Il faut toujours avoir à l'esprit le nombre d'inspections en sécurité sanitaires des aliments passé et présent en France, de 2012 à 2019,
  • 2012 : 86 239
  • 2013 : 82 729
  • 2014 : 78 000
  • 2015 : 76 000
  • 2016 : 55 000
  • 2017 : 54 000
  • 2018 : 57 500
  • 2019 : 58 200
Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous

vendredi 31 juillet 2020

Bilan 2019 de l’activité de la DGAL, le compte n'est pas bon !

Après quelque quatre mois de retard, vient enfin de paraître le 31 juillet 2020 le rapport 2019 d'activité DGAL …

Selon le Directeur général de l’alimentation,

Dans un monde globalisé et bouleversé par le changement climatique, la biosécurité et la prévention sont plus que jamais indispensables. Les filières agricoles et alimentaires le savent : la performance sanitaire est devenue aujourd’hui une condition de la performance économique.
C’est dans cet esprit, conforté par la crise du covid-19, que la DGAL entend poursuivre son action, au service des citoyens et de la sécurité sanitaire de notre pays.
Pas sûr que le compte soit bon « au service des citoyens et de la sécurité sanitaire de notre pays » jugez plutôt …

Les dégâts occasionnés par l’ère Le Foll, nom d'un ancien ministre de l’agriculture sous l’ère Hollande, un formidable ministre, selon le journalise Périco Légasse, sont très nettement visibles de 2012 à 2016, un vrai massacre ! 

Puis après, on a essayer de colmater les brèches du navire sans vraiment y arriver. La sécurité des aliments est-elle encore une priorité ?

Les inspections en sécurité sanitaires des aliments en France de 2012 à 2019,
  • 2012 : 86 239
  • 2013 : 82 729
  • 2014 : 78 000
  • 2015 : 76 000
  • 2016 : 55 000
  • 2017 : 54 000
  • 2018 : 57 500
  • 2019 : 58 200

Et dire de la Belgique, plus petit pays que nous, s’il en est, mais qui fait presque autant d’inspections (57 200 en 2019) que nous …

Les données des contrôles de la sécurité sanitaire des aliments, selon les rapports de la DGAL:

La comparaison de l'activité 2019 par rapport à 2018 indique 700 inspections au total en plus, dont,
  • 500 inspections en moins dans les établissements d'abattage, de transformation et d'entreposage,
  • 500 inspections en moins en restauration collective,
  • 900 inspections en moins dans les commerces,
  • 800 inspection en plus en restauration commerciale.
Que dire du bilan 2019 par rapport aux autres années, on semble avoir atteint un palier avec toujours la même rengaine des fermeture d'établissements, la question des sanctions peut raisonnablement se poser ... 

A noter aussi la présence depuis novembre 2019 d'un gadget, «IAlim» est accessible aux inspecteurs du ministère de l’agriculture et de l’alimentation afin de les aider à mieux cibler leurs contrôles sanitaires dans les restaurants. Ce doit être le pendant de SigalConso chez la DGCCRF ... Vous avez là des exemples de ce qu'est la start-up Nation, voulue par notre Président ...

Ce dispositif vient donc en complément d'Alim'confiance dont le blog vous narré les soucis récemment ...

Bien entendu dans ce contexte de manque d'effectifs pour les inspections et les contrôles, on notera qu’il y a eu +24% de foyers de TIAC et +13% de personnes malades en 2018 !

En 2018, les TIAC en restauration collective (+29%) et les TIAC en restauration commerciale ont également augmenté (+14%) par rapport à 2017.

TIAC déclarées
2018
2017
2016
TIAC familiales
471 (+35%)
349
465
TIAC en restauration commerciale
638 (+14%)
562
592
TIAC en restauration collective
504 (+29%)
392
393
On peut se demander à quoi peut bien servir le dispositif Alim'confiance ...

Enfin, on notera que le mot transparence ne fait pas partie du vocabulaire de la DGAL, il est juste cité une communication sur le risque transparente, vraiment ?

Par ailleurs, les rappels de produits alimentaires ne sont pas cités une seule fois as usual, c'est pourtant une préoccupation importante des consommateurs, mais visiblement ce n'est toujours pas une priorité pour la DGAL ... comme pour la DGCCRF ...

Complément. A propos des alertes et crises sanitaires, il y a vraiment du changement en 2019 dans le rapport d’activité de la DGAL par rapport aux autres années :
  • En 2017, « La Mission des urgences sanitaires (MUS) gère chaque année plus de 1000 alertes, avec le concours des services déconcentrés en départements (DDCSPP) et des bureaux techniques de la DGAL. »
  • En 2018, « La Mission des urgences sanitaires coordonne chaque année la gestion de plus de 1 000 alertes en lien étroit avec les services déconcentrés dans les départements. »
  • En 2019, « La Mission des urgences sanitaires (MUS) de la DGAL, au-delà de la gestion des urgences et crises sanitaires, est chargée de coordonner la mise en place de ces dispositifs  (préparation, suivi de procédures, animation de réseau ,…). »
Complément du 15 août 2020. Le site du ministère de l'agriculture informe le 12 août 2020 de la parution du rapport d'activité 2019 de la DGAL ....

Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous

jeudi 9 juillet 2020

A propos de la sécurité sanitaire des aliments en France, qui croire, que croire ?


L'analyse conclut que la France fournit les meilleurs soins de santé généraux, suivie notamment de l'Italie, de l'Espagne, d'Oman, de l'Autriche et du Japon.
On sait ce qu’il en est advenu …

Le ministère de l’agriculture nous informe le 7 juillet 2020 sur « la sécurité sanitaire des aliments ».
La France possède l'un des meilleurs systèmes de sécurité sanitaire des aliments.
Chacun pourra apprécier à sa façon de ce genre d'assertion …

On nous dit,
Avec 500 000 exploitations agricoles et 400 000 restaurants et entreprises agroalimentaires, les contrôles mobilisent plus de 4000 inspecteurs et 14 000 vétérinaires habilités par l'Etat. Le tout pour un coût annuel de 350 millions d'euros.
Dans le bilan 2018 de l’activité de la DGAL, on est toujours en attente de celui de 2019, mais ça ne saurait trop tarder, on apprend,
La DGAL, ce sont 4 800 équivalents temps plein (ETP) auxquels s'ajoutent 14 000 vétérinaires sanitaires habilités par l’État, 30 laboratoires nationaux de référence et environ 150 laboratoires d'analyses spécialisés, en majorité départementaux.
Ce qui me fait penser qu’on a peut-être perdu près de 800 postes d’inspections, si je compte bien … mais j’aurais certainement un rectificatif …

Ainsi l’État investit chaque année 350 millions d’euros pour réaliser des contrôles préventifs avec le concours de 4 000 inspecteurs et 14 000 vétérinaires habilités par l’État veillent à la conformité des aliments.
On a donc ‘Plus de 4 000 inspecteurs’, ‘4 800 équivalents temps plein’ ou ‘4 000 inspecteurs’, quel est le bon chiffre ?

Par ailleurs, l’idée qu’un restaurant ou une entreprise agroalimentaire ne soit pas contrôlé très souvent vient du fait que l’on a d’un côté 400 000 entités pour 4 000 inspecteurs, soit près de 100 inspections par an … très difficilement envisageable …

Je crois fortement à l'idée selon laquelle « Aucun maillon de la chaîne alimentaire n'échappe à l'inspection sanitaire » :
. A la production, des contrôles sont effectués chez les agriculteurs, les pêcheurs, les éleveurs ;. A la transformation, ils concernent les coopératives, les industries agroalimentaires et les abattoirs ;. A la distribution, ce sont les transports, les entrepôts, la restauration collective et les commerces qui passent au crible des inspecteurs ;. Aux frontières, les animaux, les végétaux ainsi que toutes les denrées importées ou exportées sont systématiquement inspectés.
On nous dit aussi,
Des prélèvements sont réalisés pour détecter la présence de contaminants (dans les denrées animales ou végétales). Au total, plus de 800 000 analyses sont réalisées chaque année par un réseau de laboratoires agréés.
Le bilan 2018 de l’activité de la DGAL ne fait pas mention de ce chiffre de 800 000 analyses réalisée chaque année …


Il y est indiqué,
En 2018, le Service Commun de Laboratoires a rendu 320 000 résultats d’analyses pour la DGCCRF et plus de 800 000 résultats d’analyses ont été émis par le réseau de laboratoires agréés de la DGAL.
Cela étant dans le bilan 2018 en bref de l’activité de la DGAL, on peut y lire,
Au total 60 000 analyses programmées sur des denrées alimentaires dans le cadre du programme annuel de surveillance de la contamination des productions primaires, des denrées et des aliments pour animaux.
Qui croire, que croire ?

samedi 21 mars 2020

Bilan en demi-teinte de l'opération alimentation « Fêtes de fin d'année » 2019. Diminution de 6,7% des inspections en restauration commerciale

Le ministère de l’agriculture présente le « Bilan de l'opération alimentation « Fêtes de fin d'année » 2019 » avec cette note de service de la DGAL, DGAL/SDSSA/2020-191 du 12-03-2020.

Pour bien comprendre le bilan de cette opération, je vous suggère de lire ou de relire l’article du 31 octobre 2019 consacré à l’annonce de cette opération où il était précisément question, « Vous avez dit « renforcement des contrôles pour l'opération fêtes de fin d'année » ? »

Ce bilan 2019/20 indique :
Sur l'ensemble de cette période (1er novembre 2019 au 15 janvier 2020), 11 899 inspections et re-contrôles, tous secteurs d'activités confondus, ont été enregistrés dans le système d'information RESYTAL.
Parmi ces inspections, 8110 entrent dans le périmètre de cette opération dont 5 444 dans le seul domaine de la remise directe au consommateur (commerce de détail, métiers de bouche, restauration commerciale, production fermière). 

En 2018, l’OFFA avait conduit à 8 095 inspections des services du ministère de l'agriculture dans toute la France. Un statut quo des inspections … voir les tableaux de synthèse 2018 versus 2019 et même une baisse pour la restauration commerciale ...

Dans le détail, cette OFFA 2019 n’apporte rien de bien réjouissant au niveau de l’hygiène des aliments, jugez plutôt …
Parmi les 8 110 contrôles entrant dans le champ de l'OFFA, 7 773 inspections complètes (versus 7 837 en 2018 -aa), pour lesquelles tous les points de contrôle ont été observés, ont permis de juger du niveau de maîtrise des risques sanitaires des établissements pour donner lieu à leur évaluation globale.
Il apparaît encore que la restauration commerciale est particulièrement concernée par :
  • des établissements évalués en « D » (perte de maîtrise des risques) : 3,6 % en 2019 et 3,3 % en 2018
  • des établissements évalués en « C » (maîtrise insuffisante des risques) : 14,7 % en 2019 et 14 % en 2018
  • A noter également le niveau de non-conformité « C » et « D » voisin de 10 % dans le secteur de l'abattage/découpe de volailles-gibiers, ayant conduit respectivement à 74 mises en demeure et 2 fermetures effectives d'établissements.
Si l’on regarde le bilan global, le directeur général de l’alimentation nous dit :
Comparé à 2018, il ressort globalement une diminution du nombre d'interventions, notamment en restauration commerciale, mais corrélée à une légère progression des mises en demeure et des fermetures. En revanche, le nombre de procès-verbaux est globalement en léger recul excepté pour les métiers de bouche.

Où sont donc les contrôles renforcés annoncés ? Cela signifie que le secteur le plus concerné par cette opération, la restauration commerciale, a vu son nombre d’interventions diminuer de 6,7% et les fermetures augmenter de 6,2% ...

Sur les tableaux ci-dessous voici les bilans détaillés de l’OFFA 2018/19 et de l'OFFA 2019/20 :
Bilan de l'OFFA 2019/20
Bilan de l'OFFA 2018/19

dimanche 23 février 2020

Remarquable avis de l'Anses relatif à la filière de production des préparations en poudre pour nourrissons. Avis utile pour toutes les entreprises alimentaires !

L'Anses nous propose un avis révisé (qui annule et remplace l’avis du 19 septembre 2019. Les corrections effectuées sont décrites en Annexe 4.) relatif à la filière de production des préparations en poudre pour nourrissons.
L’Anses a été saisie pour réaliser une actualisation de l’expertise rendue par l’Afssa en 2008 (Contamination microbienne des préparations lactées en poudre destinées aux nourrissons et personnes âgées) (Afssa 2008), en particulier sur l’analyse des dangers et l’évaluation de l'efficacité des mesures de maîtrise mises en œuvre par les exploitants. L’avis de l’Anses servira de base à la rédaction d’une instruction technique qui détaillera les points de vigilance à examiner lors des inspections.
En appui de la saisine, quatre plans de maîtrise sanitaire (PMS) représentatifs de la diversité des procédés de fabrication et des productions ont été transmis par la DGAL.

La DGAL devrait donc avoir du grain à moudre pour ses inspections et les entreprises alimentaires fabricant de la poudre de lait pour nourrissons vont pouvoir ainsi disposer d’un outil équivalent à un guide de bonnes pratiques d’hygiène et des principes de HACCP, même si l’Anses indique en conclusion de son avis de 74 pages, excusez du peu, « l’Anses encourage vivement la filière à élaborer un guide commun sur les bonnes pratiques d'hygiène et des principes HACCP appliqués à la production des préparations en poudre pour nourrissons. »

C’est louable mais est-ce bien nécessaire ? Dans un tout autre domaine, le Syndicat National de l'Alimentation et de la Restauration rapide n’a toujours ce type de guide et qui s’en émeut …

L’important n’est pas là me semble-t-il et toutes les entreprises alimentaires devraient pouvoir bénéficier de cet avis clair, précis, documenté et argumenté, jugez plutôt …

Il est rappelé fort justement,
la plupart du temps, les produits mis sur le marché et impliqués dans les épidémies ont été considérés comme conformes sur le plan des dangers microbiologiques après la réalisation des analyses libératoires réglementaires. Cependant, il a été possible de retrouver les bactéries pathogènes dans l’environnement des sites de production de ces produits impliqués dans les épidémies, quelquefois même après plusieurs années.

C’est ce que notait déà une note de service de la DGAL de 2009,
Les analyses microbiologiques destinées à vérifier la conformité aux critères microbiologiques existants ne sont en aucun cas suffisantes pour garantir la sécurité sanitaire des aliments et il n’est pas possible d’évaluer précisément l’impact que peut avoir un critère microbiologique de sécurité sur la protection de la santé publique.

L’avis de l’Anses rappelle que pour bien connaître son produit, il faut bien maîtiser son environnement de fabrication,
Pour mieux caractériser les limites du contrôle microbiologique des produits finis, il a fallu étudier les modalités de contamination des produits au cours des fabrications et en déduire les conséquences en matière de lot contaminé et de performance de différents plans d’échantillonnage utilisés pour détecter la non-conformité des lots avant commercialisation.

La pédagogie de l’avis de l’avis de l’Anses commence avec l’application des principes HACCP, que tout un chacun est sensé connaître … et à cet égard le volet validation me paraît essentiel …

Le zoning ou la division en zones à risques distinctes ou zones d’hygiène de l’entreprise est une des clés de la réussite de la maîtrise des contaminants, selon le principe diviser pour mieux maîtriser et surtout éviter les transferts de contamination (appelée aussi contamination croisée).

L’Anses pointe « le nettoyage de l’environnement des équipements en portant une attention particulière aux points d’accumulation, en prohibant l’emploi de l’eau. De ce fait, il ne peut y avoir de désinfection. Le nettoyage sans eau s’obtient p. ex. par l’emploi de balais et balayettes, grattoirs et aspirateurs (mais pas par l’emploi de soufflettes) ».

Il me semble que les balais et balayettes sont à proscrire car ils peuvent remettre en suspension des poussières ; le recours à l’aspirateur individuel muni d’un filtre est utile car ce la permet de rechercher des contaminant dans le sac de recueil des poussières cumulées …

Le souci du détail est bien documenté par des experts et mis en avis en évidence par de très nombreux conseils judicieux …

Un autre intérêt de l’avis de l’Anses est l’analyse des quatre plans de maîtrise sanitaire (PMS) transmis par l’administration.
Parmi les points à approfondir, je retiens « les mesures ou actions suivantes font l’objet d’une description insuffisante dans les PMS expertisés » à savoir la « validation et vérification de l’efficacité des plans de nettoyage et de désinfection ».

J’ai mis ce point en avant car c’est une constante chez de très nombreuses entreprises alimentaires …

L’avis de l’Anses va jusqu’à proposer un tableau des « Principales mesures de maîtrise à appliquer au cours des étapes de production – conclusions de l’analyse des PMS, conditions d’efficacité et attendus pour l’inspection » ainsi qu’un autre tableau sur les « Actions pouvant être menées sur le plan microbiologique - conclusions de l’analyse des PMS et attendus pour l’inspection ».

Tout est fait pour mettre les entreprises face à leurs responsabilités !

Comme indiqué plus haut, après des aspects sur l’« Apport et limites du contrôle microbiologique du produit fini », viennent la « Prévention et surveillance de la contamination environnementale ».

L’Anses propose une « cartographie des voies de contamination » avec les « flux des matières premières, des produits et des matériaux de conditionnement », les « transferts liés aux opérateurs » et les « transferts liés aux flux d’air » et enfin les « autres transferts ».

Je me répète il s’agit ici d’un avis remarquable par sa qualité et sa précision qui fera date dans les avis du CES Biorisk et du GT « Poudres infantiles » ...

samedi 15 février 2020

Il était une fois ascaris et du poisson en distribution ...

En février 2019, je rappelais la « Présence de larves d'Anisakis dans du poisson et information du consommateur ».
On rappelait,
les dispositions réglementaires relatives à la maîtrise du risque parasitaire dans les produits de la mer et d'eau douce, la mise en œuvre des obligations attendue de la part des professionnels de chaque maillon de la filière, ainsi que les modalités d'inspection lors des contrôles officiels.
En effet,
« Le plan de surveillance mené en 2017 au stade de la remise au consommateur a montré une infestation importante (43% à l’œil nu) par des Anisakidae des produits de la pêche ciblés, révélant une maîtrise du risque insuffisante par les acteurs de la filière et interrogeant directement sur leurs pratiques. »

Pour en revenir au cas qui nous concerne aujourd'hui, et que rapporte le site Oulah!, le parasite en question présent dans des poissons est l'ascaris …

On lira aussi ce qu'en dit l'Assurance Maladie à ce sujet, Contamination, symptômes et diagnostic de l'ascaridiose, mais la vigilance est de règle ...