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mercredi 13 décembre 2023

On donne vraiment la parole à n'importe qui

Surtout ne tenez pas compte de l'avis de ce triste Monsieur ...

Vendredi 15 décembre 2023, le blog fera paraître le Top 10 de l’année 2023 de la sécurité des aliments en France. Il s’gait d’une mise en perspective de quelques faits saillants, mais aussi avec des absents …

lundi 28 août 2023

Biodiversité : un cas de plus d'instrumentalisation politique de la science

Je relaie bien volontiers ce message de Science-Technologies-Actions(STA) qui est un Collectif dont le but est de défendre et promouvoir la Science dans le débat public.
La lecture de quatre articles par des membres du Collectif STA traitant de la biodiversité sous l'angle scientifique pour sortir de son instrumentalisation politique, est vivement recommandée.

Gérard Rass, dans un article très documenté en trois parties, donne une définition complète de la biodiversité, développe la transformation de la biodiversité sauvage en biodiversité cultivée et subspontanée et l'enjeu des techniques agricoles sur la biodiversité des écosystèmes. Écosystèmes qu'il classe en naturels, intermédiaires (agriculture extensive) et intensifs (agriculture productive).

Il évalue l'impact sur la biodiversité des systèmes de culture, notamment l'agriculture biologique et l'agriculture de conservation des sols(ACS)

Marcel Kuntz s'attache à montrer que la biodiversité, terme scientifique est devenu un concept sociétal et politique depuis le Sommet de Rio en 1992. Elle est devenue un enjeu majeur dans la bataille culturelle menée avec succès par les écologistes auprès des responsables politiques au nom d'une prééminence de la nature bonne sur l'action humaine maléfique.

Il dénonce le catastrophisme entretenu notamment par des scientifiques dans l'espoir d'obtenir de nouveaux financements.

Jean-Paul Oury, s'inquiète de la «loi de la restauration de la nature» adopté par le Parlement européen le 12 juillet 2023 qui vise à geler 20% des zones terrestres et maritimes d'ici 2030. Un nouveau texte contraignant qu'il qualifie d'un pas de plus vers la «biodiversitocratie» ou instrumentalisation de la biodiversité à des fins politiques alors même que des solutions techniques existent, qu'il s'agisse d'agriculture, d'exploitation des matières premières ou encore d'aménagement du territoire.

André Heitz critique un article du CNRS «L'intensification de l'agriculture est à l'origine de la disparition des oiseaux en Europe» en date du 16 mai 2023 aux tonalités militantes. Sa critique porte sur la méthodologie de l'étude et la causalité de la mortalité des oiseaux exclusivement attribuée aux pesticides et aux engrais.

Il déplore que d'autres causes de mortalité comme l'urbanisation, la sécheresse, la grippe aviaire, les virus ou les éoliennes soient écartées.
Il s'étonne que la forte augmentation de la population des pigeons ramiers et d'autres grandes espèces ne soit pas évoquée.

vendredi 2 juin 2023

«Biodiversité : de la science au sociétal» par Marcel Kuntz

«Biodiversité : de la science au sociétal», source article de Marcel Kuntz paru le jeudi 1er juin 2023 dans Factuel.

Le terme « biodiversity » semble avoir été utilisé pour la première fois par Raymond F. Dasmann, un biologiste de la conservation, dans son livre A different kind of country paru en 1968. Il s’agit d’une contraction de diversité biologique. La vraie mise en avant de ce néologisme est due au botaniste Walter G. Rosen qui organisa un congrès sur ce thème, qui eut lieu en 1986 à Washington.

Le culte de la «biodiversité» se pratique même pour les plantes les plus communes (c’est-à-dire des espèces qui prolifèrent !) et dans les endroits les plus improbables, comme ici aux abords de la rocade sud de Grenoble. Il est significatif que le terme quasi religieux de «respect» soit utilisé, et non «protection» qui ferait davantage apparaitre ici l’inanité de la démarche.

Le terme fut propagé largement les années suivantes pour servir de slogan scientifique, à la fois pour sensibiliser à la perte de cette diversité biologique et pour … obtenir des financements pour la biologie de la conservation.


Quand un terme scientifique devient un concept sociétal et un enjeu politique
Le Sommet de la Terre de Rio en 1992 inaugura le succès planétaire du néologisme « biodiversité » et lui permis de faire une entrée fulgurante dans la sphère politique : il devint l’un des thèmes de la bataille culturelle menée par l’écologie politique, qui l’éleva au rang de concept sociétal. Pour le professeur de Droit David Takacs, certains y ont vu l'occasion de changer notre « carte mentale » par rapport à la nature en en faisant un « instrument pour une défense zélée d'une construction sociale particulière de la nature ».

Son vrai sens scientifique (diversité dans la nature, à différents niveaux, voir ci-dessous) est oublié dans l’utilisation médiatique du terme, devenu synonyme de Nature et un élément incontournable du culte panthéiste qui lui est rendu en notre ère postmoderne.


Parler de « la » biodiversité » n’a souvent aucun sens
Scientifiquement, l'important dans biodiversité, c'est la diversité ! La diversité des écosystèmes, donc de paysages. Dans les écosystèmes, la diversité d'espèces et de leurs interactions. Et à l'intérieur des espèces, la diversité du patrimoine génétique. Sans oublier « les services rendus » par la biodiversité (pollinisation, fixation de l’azote atmosphérique, du gaz carbonique, épuration des eaux, etc.) : en 1997, Robert Costanza et collègues (Université du Maryland) dans une publication dans Nature l’évaluait à 33 000 milliards de dollars par an.
Pour identifier si le terme « biodiversité » est utilisé dans un sens scientifique (ou pas…), un petit test est facile à réaliser : relire les phrases contenant le terme en omettant « bio », pour ne conserver que « diversité ». Si la phrase a encore du sens, il est raisonnablement utilisé dans son sens scientifique ; dans le cas contraire il s’agit de son sens sociétal.

Vouloir « restaurer la biodiversité » n’a aucun sens
Quelle serait la référence ? Il y a 10 ans, 100 ans, 1000 ans ? C’est tout simplement une construction idéologique (une vision fixiste de la nature, de type Jardin d’Eden). En revanche, on peut tenter d’éviter de nouvelles pertes, ce qui est important, que l’on considère la valeur écologique, patrimoniale, esthétique, ou économique de la nature.

Cependant, il faudra toujours faire des compromis entre les intérêts des humains et la biodiversité. Nous serions ainsi bien inspirés de ne pas dicter notre vision du monde aux pays pauvres, qui aspirent légitimement à l’être moins…

On peut en penser ce que l’on veut, mais il faut reconnaitre que c’est également un choix idéologique que de donner, chez nous, la priorité absolue aux « abeilles » par rapport à la production agricole. Notamment de betteraves sucrières, dont les champs menacent en réalité peu les pollinisateurs, même si le risque d’effet secondaire n’est jamais nul lorsque l’on cherche à protéger les récoltes contre les maladies ou les ravageurs, c’est-à-dire des effets nuisibles de la biodiversité...


La diversité des utilisations politiques de la « biodiversité ».
Mettre en avant « la biodiversité » vous situe confortablement dans le Camp du Bien. Ce qui n’incite pas à faire preuve de nuances. Quels que soient les progrès réalisés, notamment en Europe, la biodiversité ne peut être que « menacée », « effondrée », etc., dans la narration dominante. De même, le terme « écosystème » est généralement associé à « fragile » ou « sensible ». L’autoflagellation est aussi une caractéristique de notre ère postmoderne… Sont rarement mentionnés les progrès réalisés : les nombreuses espèces réintroduites, les milieux désormais protégés, la multiplication des normes environnementales (quelquefois idéologiques), etc.

Pour certains scientifiques aussi (nous aurons l’occasion d’y revenir…), les interprétations catastrophistes de leurs études leur fournissent des arguments pour revendiquer de nouveaux financements pour leurs recherches.

La biodiversité n’a cependant pas le même sens lorsqu’elle est vue par les pays riches ou par les pays pauvres. Pour ces derniers, elle est souvent source de maladies et de pertes de récoltes. Pour les premiers, il existe une « crise de la biodiversité », intimement associée dans le récit médiatique à la « crise climatique ». Il faudrait donc s’engager dans une trajectoire soutenable, ce qui n’est pas faux. Cependant, la démarche porte en elle les causes de son échec si elle n’est conçue que comme une nouvelle façon de remettre en cause le « capitalisme », ou dans une version moins radicale « le modèle économique fondé sur la croissance », qui de plus ne serait pas assez vertueux, égalitaire, etc. La première menace pour la biodiversité ne niche-t-elle pas dans les utopies politiques ?

Marcel Kuntz est biologiste, directeur de recherche au CNRS, enseignant à l’Université Grenoble-Alpes, et  Médaille d’Or 2017 de l’Académie d’Agriculture de France. Son dernier ouvrage :  De la déconstruction au wokisme. La science menacée (VA Editions).  première menace pour la biodiversité ne niche-t-elle pas dans les utopies politiques ?

mardi 8 novembre 2022

La biodiversité et les rats de Paris ont leur programme de recherche ! Vers une déconstruction des idées sur les rats ?

Dans un article de l’Anses sur «Vecteurs et ravageurs, contrôle et biodiversité», il est question du lien entre perte de biodiversité et (ré)émergence de maladies a déjà fait l’objet de nombreux travaux, en particulier sur le sujet des maladies à transmission vectorielle (paludisme, fièvre du Nil Occidental, borréliose de Lyme…).  

En revanche, les impacts du retour d’une certaine biodiversité en ville sur les maladies à transmission vectorielles restent à ce jour assez peu connus et méritent d’être mieux appréhendés. De même, les impacts sur la biodiversité de la lutte contre les vecteurs (moustiques, tiques, pucerons…) susceptibles de transmettre des agents pathogènes aux humains, aux animaux ou aux plantes doivent eux aussi être davantage explorés.  

Malheureusement l’Anses ne parle pas de rats et/ou de surmulots de Paris, mais il est annoncé un prochain colloque scientifique le 9 novembre 2022 sur ces sujets, à suivre donc ...

C’est d’autant plus dommage qu’il y avait eu un communiqué de l’Académie nationale de médecine du 15 juillet 2022 qui annonçait clairement la couleur «Entre le bien-être du rat d’égout et la santé publique, faut-il choisir ?». Voir l’article que le blog a consacré à ce sujet.

Cela étant, la Mairie de Paris méconnaît les recommandations de ce communiqué mais veut nous apprendre «à cohabiter avec eux». Il y avait même à la fête de la Science cette année une action sur le sujet, «Biodiversité urbaine : le rat à Paris».

Il existe surtout, et c'est sans doute cela le plus triste, un projet de recherche ARMAGUEDON, Approche interdisciplinaire en génomique, écologie urbaine et éco-épidémiologie pour une meilleure gestion des rats à Paris (378 928 euros), qui vise à «lutter contre les préjugés pour aider les Parisiens à mieux cohabiter avec les rats». Il s'agit de : 
- Décrire la biologie et l'écologie des rats de Paris.
- Comprendre les risques de transmissions de maladies et d'infections des rats aux hommes.
- Lutter contre les préjugés pour aider les Parisiens à mieux cohabiter avec les rats.

Comme on ne veut pas lutter contre le problème des rats par pure idéologie, alors on l'habille sous la forme d'un projet de recherche et le tour est joué ... 

A l’heure où en tant que Parisien, j’apprends une augmentation significative des impôtsfonciers, voici que la Ville de Paris dépense annuellement 4,7 fois plus en subventions aux associations (283 M€) qu’en soutien aux travaux d’isolation (60 M€).

Comme vous le voyez ci-dessous toutes ces subventions, ça donne forcément des idées où l'humour et les rats ne sont pas absents ...

NB : Le logo Armaguedon, Crédits: ©AIS/UMS 2AD. La photo en haut à droite est libre de droit.

Complément
Parmi les mesures de salubrité publique préconsiées par le ministère de la Santé pour lutter contre la leptospirose, il y a la dératisation en milieu urbain, mais selon ce programme de recherche, sans doute, faudra-t-il entamer un dialogue avec les rats pour une meilleure cohabitation. L’étape suivante sera certainement de s’excuser auprès des rats pour la mauvaise image véhiculée par les Parisiens et de tout le mal qu’on leur a fait, ce s'appelle un travail de déconstruction !

samedi 5 novembre 2022

Petit message d'un agriculteur à ceux qui les insultent en permanence

Celui qui est interpellé ici est, me semble-t-il, une personne en particulier, qui se dit journaliste, mais il y en a tant d'autres ...

Un complément par un journaliste ou un militant sur Radio-France, pluralité oblige ...
Je ne connais pas Chantal Morel et je trouve que ses propos sont sensés.

mercredi 27 mai 2020

Le coronavirus révèle une science malade du militantisme et de l’idéologie, selon Marcel Kuntz


Tribune parue dans Figaro Vox du 26 mai 2020 de Marcel Kuntz: «Le coronavirus révèle une science malade du militantisme et de l’idéologie»

Le chercheur Marcel Kuntz s’irrite des scientifiques qui lient la pandémie aux enjeux écologiques en plaquant leur grille idéologique sur les faits.
Marcel Kuntz est biotechnologiste végétal et directeur de recherche au CNRS.

Beaucoup d’analystes ont noté la propension des idéologues à greffer leur vision du monde sur la crise du Covid-19, ses causes et sur le «monde d’après». D’un autre côté des spécialistes, de la médecine notamment, tiennent dans les médias, sauf exceptions, des propos rationnels et ouverts au doute face à un virus dont on ne sait pas tout. Les scientifiques seraient-ils naturellement immunisés contre l’idéologie? La réalité du monde scientifique est en fait bien plus inquiétante.

Revenons un instant sur l’appel «Non à un retour à la normale» de 200 artistes. On notera, si on a pu lire l’indécent appel jusqu’au bout, qu’il a également été signé par des scientifiques. Ces derniers veulent-ils eux aussi devenir des «famous people»? Vanitas vanitatum et omnia vanitas.
Plus alarmantes sont les affirmations sans base scientifique, reprises par certains scientifiques, sur la cause du Covid-19 ou sa propagation, dont le «dérèglement» du climat, l’agriculture intensive; les activistes anti-pesticides dénonçant, devinez quoi, «les parallèles évidents entre la crise du coronavirus et l’expansion sans fin des pesticides» (il faut comprendre les pesticides de synthèse, pas ceux utilisés en agriculture biologique!). Cette sélective propagande anti-pesticide a eu, depuis des années, l’appui de scientifiques dont le but de recherche est de montrer l’impact, dogmatiquement présupposé délétère, des éléments entrants dans la production de l’agriculture moderne.

Le mode de financement actuel de la recherche publique pose problème.
Alors que l’influence alléguée des industriels est dénoncée en boucle, le mélange de plus en plus problématique entre démarche scientifique et a priori idéologiques l’est rarement. Il a atteint des sommets avec la récente campagne médiatique, initiée par quelques scientifiques sur une «biodiversité maltraitée» qui serait, affirment-ils, la cause de la pandémie actuelle.
Nous touchons là également à un autre problème majeur, celui du mode de financement actuel de la recherche publique. Sa planification à l’excès, via des appels d’offre d’organismes publics, favorisent les bonimenteurs, ceux qui n’auront aucun scrupule à prétendre que leurs recherches vont d’une manière ou d’une autre «sauver la planète». Si votre sujet de recherche affiché est de documenter le rôle de la biodiversité comme facteur central dans l’émergence des maladies infectieuses, vous vous condamnez à confirmer vos préjugés… pour continuer à recevoir des subsides publics.

Cette organisation perverse de la recherche touche toutes les couches du millefeuille bureaucratique de la science étatique. La compétition de tous contre tous concerne aussi les organismes de recherche et les «Alliances» qui fédèrent la recherche publique française autour de thèmes transversaux. Ainsi on a pu lire «seize dirigeants d’organismes scientifiques», en fait tous membres de l’Alliance pour l’environnement (AllEnvi), s’alignant sur cette information non démontrée: «La pandémie de Covid-19 est étroitement liée à la question de l’environnement». De plus, l’inouï battage médiatique sur ce sujet a-t-il pu se mettre en place sans le soutien actif d’un service de communication d’un organisme scientifique?

En réalité, il n’existe absolument aucune étude établissant un lien entre la crise actuelle et la biodiversité. Ce dernier concept est aujourd’hui utilisé à tort et à travers, comme synonyme de nature. Des animaux maltraités sur un marché en Chine, cela n’a rien à voir avec «la biodiversité». Scientifiquement la biodiversité comporte différents niveaux (diversités de gènes, espèces, écosystèmes, etc.). Il est fallacieux de lier un quelconque phénomène à «la» biodiversité sans en préciser le niveau. Il est tout aussi spécieux de vouloir regrouper toutes les maladies qualifiées de zoonoses comme dérivant d’une cause unique. Chacune est un cas particulier. Suivant les maladies, les études suggèrent en fait une participation positive, neutre ou négative du niveau de biodiversité étudié. Ces études restent dans le domaine de la corrélation et non pas de la seule preuve qui vaille, celle de la démonstration d’une cause à effet.

Les dérives actuelles de la recherche vont plus loin, pour atteindre les confins de la «méconduite». Ainsi, une Note de l’Académie d’agriculture de France intitulée «Santé et alimentation: attention aux faux semblants statistiques!» alerte à bon droit sur «plusieurs études épidémiologiques très médiatisées [qui] déclarent avoir observé des liens statistiques forts entre le risque de cancer et la consommation d’aliments bio ou [à l’inverse] ultra-transformés» mais «dont un examen attentif montre la fragilité…». Bien d’autres thèmes sont concernés par une «fragilité», comme les études prétendant prouver que les scientifiques femmes sont discriminées, les rangeant ainsi par idéologie dans une catégorie victimaire.

La recherche scientifique est donc bien malade, de son organisation bureaucratique, du politiquement correct (préféré à la distinction du vrai et du faux), de l’idéologie écologiste pour certains, et d’une incapacité croissante à penser «hors de la boite» pour remédier à ses problèmes.

Mise à jour du 4 juin 2020
On lira l'interview de Marcel Kuntz L’origine des fausses affirmations concernant le prétendu lien entre coronavirus et perte de biodiversité dans le blog agriculture & environnement.