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samedi 14 octobre 2023

La position française sur la prolongation de l'autorisation du glyphosate : Bienvenue en Absurdisthan !

«Pas d'accord des 27 sur le glyphosate !», source communiqué Sciences Technologies-Action (STA) du 14/10/1923

La proposition de la Commission européenne d'une prolongation de l'autorisation du glyphosate de 10 ans, basée sur les conclusions de l'avis de l'EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) a été rejetée par le Conseil de l'Union européenne, la France s'étant abstenue !

Le Ministre de l'agriculture tente de justifier le non français, par l'absence de «restrictions d'usage du glyphosate là où il a des alternatives», surprenante objection alors qu'aucune alternative n'a toujours pas été trouvée, sauf retour au labour ou du travail mécanique !

Un nouveau vote aura lieu en novembre.

Cette posture française, purement politicienne, ignore une fois de plus, les avis des experts scientifiques, qu'ils soient français, européens ou internationaux !

Elle ne tient pas compte d'un retour d'expérience de près de 50 ans d'une très large utilisation du glyphosate dans les plus grands pays agricoles du monde.

Elle confirme l'ignorance des responsables politiques de la réalité des problèmes agricoles et des difficultés que pourraient engendrer pour les agriculteurs la suppression du glyphosate, en l'absence d'alternative à cet herbicide.

Elle répond à une pression des écologistes qui ignorent que l'interdiction du glyphosate se traduirait par le retour du travail du sol, des émissions de CO2 et de l'érosion des sols.

Le non-renouvellement de l'autorisation du glyphosate condamnerait «les techniques de conservation des sols» qui concilient productivité, respect de l'environnement et réduction des coûts.

Il ajouterait une lourde et coûteuse contrainte technique supplémentaire pour les agriculteurs français et européens face aux grands pays agricoles de la planète qui continueront à utiliser le glyphosate.

Dans l'attente du prochain vote décisif, le Collectif STA déplore cette décision absurde et sans fondement scientifique et souhaite que la raison l'emporte lors du prochain vote décisif pour le bénéfice de notre agriculture et de notre souveraineté alimentaire.

Le Collectif Science-Technologies-Actions (STA) composé de chercheurs, ingénieurs, médecins, enseignants et autres citoyens consternés par la marginalisation de la Science et les attaques incessantes contre les technologies innovantes, a pour but de faire entendre la voix de la raison, de l'approche scientifique et du progrès, notamment auprès des décideurs et des médias.

lundi 28 août 2023

Biodiversité : un cas de plus d'instrumentalisation politique de la science

Je relaie bien volontiers ce message de Science-Technologies-Actions(STA) qui est un Collectif dont le but est de défendre et promouvoir la Science dans le débat public.
La lecture de quatre articles par des membres du Collectif STA traitant de la biodiversité sous l'angle scientifique pour sortir de son instrumentalisation politique, est vivement recommandée.

Gérard Rass, dans un article très documenté en trois parties, donne une définition complète de la biodiversité, développe la transformation de la biodiversité sauvage en biodiversité cultivée et subspontanée et l'enjeu des techniques agricoles sur la biodiversité des écosystèmes. Écosystèmes qu'il classe en naturels, intermédiaires (agriculture extensive) et intensifs (agriculture productive).

Il évalue l'impact sur la biodiversité des systèmes de culture, notamment l'agriculture biologique et l'agriculture de conservation des sols(ACS)

Marcel Kuntz s'attache à montrer que la biodiversité, terme scientifique est devenu un concept sociétal et politique depuis le Sommet de Rio en 1992. Elle est devenue un enjeu majeur dans la bataille culturelle menée avec succès par les écologistes auprès des responsables politiques au nom d'une prééminence de la nature bonne sur l'action humaine maléfique.

Il dénonce le catastrophisme entretenu notamment par des scientifiques dans l'espoir d'obtenir de nouveaux financements.

Jean-Paul Oury, s'inquiète de la «loi de la restauration de la nature» adopté par le Parlement européen le 12 juillet 2023 qui vise à geler 20% des zones terrestres et maritimes d'ici 2030. Un nouveau texte contraignant qu'il qualifie d'un pas de plus vers la «biodiversitocratie» ou instrumentalisation de la biodiversité à des fins politiques alors même que des solutions techniques existent, qu'il s'agisse d'agriculture, d'exploitation des matières premières ou encore d'aménagement du territoire.

André Heitz critique un article du CNRS «L'intensification de l'agriculture est à l'origine de la disparition des oiseaux en Europe» en date du 16 mai 2023 aux tonalités militantes. Sa critique porte sur la méthodologie de l'étude et la causalité de la mortalité des oiseaux exclusivement attribuée aux pesticides et aux engrais.

Il déplore que d'autres causes de mortalité comme l'urbanisation, la sécheresse, la grippe aviaire, les virus ou les éoliennes soient écartées.
Il s'étonne que la forte augmentation de la population des pigeons ramiers et d'autres grandes espèces ne soit pas évoquée.

mercredi 2 décembre 2020

Nouveaux documents sur le glyphosate : le gouvernement doit sortir du déni !

 Le blog vous en avait parlé,

Voici une nouvelle information de Science-Technologies-Actions qui est un Collectif dont le but est de défendre et promouvoir la Science dans le débat public.

Le dernier communiqué du 1er décembre 2020 s'intitule, «Nouveaux documents sur le glyphosate : le gouvernement doit sortir du déni ! »

Le Collectif STA recommande vivement la lecture de l’étude récente de Marcel Kuntz et le livre de Gil Rivière-Wekstein qui répondent de façon rigoureuse et référencée aux diverses interrogations soulevées par le glyphosate, et qui documentent l’un des plus scandaleux détournements de la science aux profits de vues idéologiques et d’intérêts privés.

Devant ces preuves, le Collectif STA demande instamment au chef de l’Etat le retrait de cette demande d’interdiction du glyphosate que rien ne justifie et qui pénalise gravement l’agriculture française et notre environnement.


Le contexte :

Le 27 novembre 2017 le Président Macron a décidé d’interdire le glyphosate «dès que des alternatives auront été trouvées et au plus tard dans 3 ans».

Trois après, il propose l'interdiction du glyphosate dans l'Union européenne en 2022 !

Une fuite en avant traduisant l’embarras du chef de l’Etat face à une décision précipitée, sans concertation avec les scientifiques, sans étude d’impact, sans analyse risques/bénéfices et  ignorant un retour d’expérience exceptionnel de près d’un demi-siècle.

Au-delà des conséquences néfastes pour la compétitivité de l’agriculture française et pour l’environnement avec le retour du travail du sol consommateur de carburant et émetteur de CO2, cette décision ne repose sur aucune base scientifique :

- que ce soit l’avis du CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) classant le glyphosate « cancérogène probable » (comme la viande rouge !), classement contesté par toutes les agences sanitaires française (Anses), européennes (Efsa, Echa) et internationales, y compris l’OMS maison-mère du CIRC.

Un organisme marqué en outre par un manque de neutralité et de graves conflits d’intérêts.

- que ce soient les pseudo-études initiées par des organisations écologistes ou des chercheurs militants.

Le Collectif STA composé de chercheurs, ingénieurs, médecins, enseignants et autres citoyens consternés par la marginalisation de la Science et les attaques incessantes contre les technologies innovantes, a pour but de faire entendre la voix de la raison, de l'approche scientifique et du progrès, notamment auprès des décideurs et des médias.

Complément du 21 décembre 2020. Lu dans Alerte EnvironnementSNCF : l’alternative au glyphosate va coûter un bras aux contribuables…et à l’environnement.

vendredi 13 novembre 2020

Alternatives au glyphosate : le fiasco


C'est dans ce contexte que je vous livre cette nouvelle information,
« Alternatives au glyphosate : le fiasco », source communiqué du 13 novembre 2020 de Science-Technologies-Actions qui est un collectif dont le but est de défendre et promouvoir la Science dans le débat public.
Julien Denormandie, troisième Ministre de l’Agriculture en 3 ans, a annoncé le 5 novembre dernier « un budget de 7 millions d’euros supplémentaires à la recherche dans les alternatives au glyphosate ».
Pour qui ? Pour l’INRAE doté d’un budget d’un milliard d’euros dans le but de lancer de nouvelles études ?
Pour quoi? Pour trouver un meilleur herbicide alors que France n’a plus d’industrie phytosanitaire et qu’il faut 200 millions d’euros, 10 ans de recherche pour lancer un nouveau produit phytosanitaire et plus encore pour découvrir de nouveaux modes de lutte contre les « mauvaises herbes »?
A l’évidence, une nouvelle annonce qui traduit l’embarras de nos gouvernants confrontés à la décision du Président Macron du 27 novembre 2017 d’interdire le glyphosate « dès que des alternatives auront été trouvées et au plus tard dans 3 ans ».
Une décision strictement politique précipitée, sans étude d’impact, sans analyse risques/bénéfices dont les conséquences sont vites apparues : impact économique pour les agriculteurs à nouveau pénalisés, impact négatif sur l’environnement et le climat alors que cette décision cherchait à satisfaire les revendications des écologistes !
Pourquoi le cacher ? L’alternative au glyphosate sera le retour du labour et du travail du sol avec ses inconvénients bien connus : dégradation de la fertilité et de la vie biologique des sols, perte de matière organique, davantage d’érosion, de carburant et d’émission de CO2.
Mais surtout, pourquoi interdire un herbicide qui, depuis près d’un demi-siècle de large utilisation dans le monde a fait la preuve de son intérêt agronomique, de sa contribution à la protection des sols, alors que les risques qu’il présente sont infimes aux yeux de toutes les agences sanitaires française, européennes et internationales, à l’exception du CIRC classant le glyphosate « cancérogène probable »? Tout comme la viande rouge!
Quel responsable politique aura le courage d’affronter une opinion publique conditionnée depuis plusieurs années par les militants écolos et les médias, pour enfin éclairer les citoyens sur la réalité et revenir à la raison?
Le Collectif STA composé de chercheurs, ingénieurs, médecins, enseignants et autres citoyens consternés par la marginalisation de la Science et les attaques incessantes contre les technologies innovantes, a pour but de faire entendre la voix de la raison, de l'approche scientifique et du progrès, notamment auprès des décideurs et des médias.

Chic, on risque donc fort de revenir à ce que disait Sully en 1638 : « Labourage pâturage sont les deux mamelles dont la France est alimentée ».

Autre décision précipitée, celle concernant la politique énergétique de la France,
s'il y en a une, depuis que François Hollande, par pur calcul politique, a décidé de diminuer rapidement la part du nucléaire dans notre électricité. La fermeture de Fesseinheim n'en est que la conséquence.Tout cela est absurde. Je suis très inquiet des conséquences de cette décision. Le nucléaire est l'énergei qui produit le moins de CO2 par unité d'énergie produite. C'est grâce à notre énergie nucléaire que la France est un des pays industrialisés les moins émetteurs de CO2, alors oui il faut prolonger nos centrales nucléaires et en construire de nouvelles, encore plus efficaces et sûres. Au fond, le GIEC ne dit pas autre chose.
Source article de Marc Fontecave, « Le catastrophisme en écologie conduit à l'affaiblissement des volontés », Le Figaro du 13 novembre 2020,
13 novembre 2015 : 130 personnes étaient assassinées au Bataclan, victimes du terrorisme islamique. Ne les oublions pas.

lundi 5 octobre 2020

Glyphosate: le mensonge confronté à la réalité, par Gérard Kafadaroff, membre du Collectif Science-Technologies-Actions (STA)

«Glyphosate: le mensonge confronté à la réalité», la tribune de Gérard Kafadaroff parue dans l'Opinion le 5 octobre 2020.
« Etonnamment, les scientifiques et leurs organisations resteront muets ou très discrets face à ce scandale politique. Aucune voix forte dans l’intelligentsia française ne viendra secouer le conditionnement de la population »
Le 27 novembre 2017, jour où les Etats membres de l’Union européenne ont voté le renouvellement de l’autorisation du glyphosate pour cinq ans, le Président Macron publiait sur Twitter le message suivant : « J’ai demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées et au plus tard dans 3 ans » ! Une décision strictement politique pour satisfaire les exigences de Nicolas Hulot Ministre de l’écologie et surtout celles de l’électorat écolo. Une décision précipitée, sans concertation avec les experts scientifiques ni les responsables agricoles, sans analyse risques/bénéfices, sans étude d’impact.

Naïveté et ignorance
Une décision naïve, une alternative au glyphosate ne pouvant se trouver en trois ans, surtout en France qui n’a plus d’industrie phytosanitaire. Une décision trouvant prétexte dans le classement «cancérogène probable» du glyphosate en mars 2015 par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) tout en occultant les avis de toutes les autres agences sanitaires, française (ANSES), européennes (EFSA, ECHA) et internationales (*) et même celui de l’OMS, maison mère du CIRC.

Ne sera même pas prise en compte la vaste étude de cohorte américaine (Agricultural Health Study) publiée en novembre 2017 portant sur 54 000 agriculteurs suivis pendant plus de vingt ans et concluant à l’absence de lien entre exposition au glyphosate et cancer. Pas plus que les conflits d’intérêts et l’absence de transparence du CIRC (**) qui auraient justifié une grande prudence sur ses avis et une enquête sur son fonctionnement ! Une décision ignorant délibérément que nombre de produits courants et largement consommés sont aussi classés «cancérogène probable», comme la viande rouge.


Peut-être aussi le retour d’expérience exceptionnel de près d’un demi-siècle d’utilisation dans le monde sans problème ! Les contacts s’engagent avec les professionnels, de nouvelles études sont lancées, des budgets alloués, des commissions créées et les rétropédalages vont se succéder : pas d’interdiction sans solutions alternatives, « pas d’interdiction à 100 % », dérogations pour l’agriculture de conservation des sols, les terrains « non mécanisables », les cultures légumières sous contrat. La dangerosité du glyphosate serait-elle à géométrie variable ? Réelle pour certains agriculteurs et pas pour d’autres ?
L’interdiction ciblée du glyphosate est ingérable et s’avère un pseudo-compromis, un «en même temps» cherchant à satisfaire écolos et agriculteurs.
Ingérable
On a oublié que le glyphosate dès sa mise en marché en 1974 a surtout été utilisé pour détruire les mauvaises herbes vivaces, difficiles à combattre, comme le chiendent et le liseron. Il a contribué à réduire fortement ces adventices vivaces beaucoup moins présentes aujourd’hui dans les vignes et les champs, mais une interdiction du glyphosate conduira au retour de ces mauvaises herbes pour de très nombreux agriculteurs sans véritable alternative efficace. Faudra-t-il de nouvelles dérogations ? Mais comment gérer ces dérogations ? Par une armée de contrôleurs assermentés sur le terrain ? L’interdiction ciblée du glyphosate est ingérable et s’avère un pseudo-compromis, un «en même temps» cherchant à satisfaire écolos et agriculteurs.

En réalité, la plupart des responsables politiques savent que le glyphosate ne présente pas de risque cancérigène et qu’il est l’un des produits phytopharmaceutiques les plus sûrs, mais impossible pour eux de se dédire alors que le matraquage militant et médiatique est parvenu en quelques années à discréditer ce désherbant aux yeux de l’opinion. Les politiques les plus avisés savent que la toxicité aiguë par voie orale du glyphosate est faible, plus faible que celle du sel de cuisine, mais défendre le glyphosate en France, rétablir la vérité serait un suicide politique. Un mensonge répété des milliers de fois est devenu vérité même pour les esprits les plus éclairés !

Les informations venues des Etats-Unis reprises dans les médias concernant des jugements de jurys populaires rendant le glyphosate responsable de cas de cancers (sur la base de critères de responsabilité juridique déconnectés de la réalité scientifique) alimentera la peur, mais le comportement cupide de cabinets d’avocats prédateurs sera ignoré.

Agriculture administrée
Etonnamment, les scientifiques et leurs organisations resteront muets ou très discrets face à ce scandale politique. Aucune voix forte dans l’intelligentsia française ne viendra secouer le conditionnement de la population. Et parmi les médias friands de sensationnalisme, France Télévisions se distinguera par ses reportages alarmistes et trompeurs sur le glyphosate indignes d’une chaîne publique d’informations.
L’esprit critique, le comportement rationnel, l’intérêt du pays cèdent progressivement le pas à une paresse intellectuelle, au culte paralysant de la précaution et à des calculs électoraux à court terme.
A défaut d’une agriculture s’appuyant sur l’innovation technologique, se développe une agriculture administrée sous la férule du ministère de l’Ecologie qui a déjà pris le pas sur le ministère de l’Agriculture ou celui de la Recherche ! Il est clair que l’intérêt des politiques pour l’agriculture se mesure, au fil du temps, non pas à sa fonction première de nourrir la population, son importance économique, à son intérêt pour la souveraineté alimentaire ou au bien-être des agriculteurs mais à son impact sur l’environnement et surtout à son poids électoral déclinant.

Combat anti-écologique
Les écolos radicaux militant pour l’interdiction du glyphosate, ignorent ou feignent d’ignorer que leur combat n’a que peu de rapport avec la véritable discipline scientifique qu’est l’écologie. Sans glyphosate, et au-delà des surcoûts engendrés, c’est davantage de travail mécanique du sol, de carburant, d’émission de CO2, c’est davantage d’érosion, c’est la vie biologique et la fertilité des sols affectées. L’aveuglement de l’écologie politique conduisant à des solutions contraires à un véritable progrès écologique n’est pas nouveau à l’instar du maïs Bt génétiquement modifié, interdit en France, alors qu’il évite des traitements insecticides et est plus sain pour le consommateur. Même erreur dans un autre domaine avec l’arrêt de Fessenheim et d’autres centrales nucléaires dont l’arrêt est programmé, qui ont pourtant permis à la France d’être un pays parmi les plus faibles émetteurs de CO2 avec une électricité bon marché. Plus grave, cet aveuglement idéologique a contaminé les responsables politiques sans qu’une réelle opposition, s’appuyant sur l’expertise scientifique et la confrontation au réel, se manifeste.

L’esprit critique, le comportement rationnel, l’intérêt du pays cèdent progressivement le pas à une paresse intellectuelle, au culte paralysant de la précaution et à des calculs électoraux à court terme. Le glyphosate, au-delà du mensonge politique, est révélateur de la dérive de nos gouvernants et de la société !


Gérard Kafadaroff est ingénieur agronome, membre du Collectif Science-Technologies-Actions (STA).

jeudi 28 novembre 2019

Zone de non traitement, il parait qu'il faut s'appuyer sur la science et rien que la science ... et pour le glyphosate, on fait comment ?


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Vous avez pu lire sur le blog un article de membres du Collectif Science-Technologies-Actions, Glyphosate : désinformation et mensonge d'Etat.

Voici un tweet du 27 novembre 2019 du ministère de l'agriculture à propos des zones de non traitement,
Alors encore un effort M. le ministre, suivez la science, rien que la science, à propos du glyphosate ... et si vous avez besoin de la science, consultez l'Anses ...
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Mise à jour du 19 décembre 2019. A lire dans Alerte Environnement, Glyphosate: le pouvoir manipule l’ANSES. 

mardi 26 novembre 2019

Glyphosate : désinformation et mensonge d'Etat, un article du Collectif Science-Technologies-Actions


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Je relaie bien volontiers l’article « Glyphosate : désinformation et mensonge d'Etat », par Gérard Kafadaroff, André Fougeroux, Jean-François Proust, Philippe Joudrier paru le 26/11/2019 dans La Tribune .fr.

OPINION. La façon dont a été traité le cas de cet herbicide sur les plans politique et médiatique illustre une dérive inquiétante quand au rapport de nos gouvernements à la science et à la vérité. Par Gérard Kafadaroff, André Fougeroux, Jean-François Proust, Ingénieurs agronomes, Philippe Joudrier, Directeur de recherche honoraire INRA, membres du Collectif Science-Technologies-Actions.
« Le monde se nourrit d'un peu de vérité et de beaucoup de mensonges » Romain Rolland

Pendant près de 50 ans le glyphosate a été utilisé à la satisfaction des agriculteurs, des collectivités, des entreprises (SNCF notamment), des jardiniers amateurs, sans susciter le moindre problème sanitaire.

Les écologistes ont commencé à le dénigrer lorsque, en 1996, Monsanto a lancé des plantes génétiquement modifiées tolérant le glyphosate, les fameux OGM diabolisés en France alors qu'adoptés massivement dans la plupart des grands pays agricoles.

L'hostilité au glyphosate a monté d'un cran, en 2012, lors de la publication à grand fracas d'une étude de Gilles-Eric Séralini, scientifique militant, cherchant à prouver la dangerosité du maïs transgénique traité avec du glyphosate sur des rats de laboratoire. Une étude très bien orchestrée sur le plan médiatique mais discréditée par la suite sur le plan scientifique.

Enfin le classement du glyphosate « cancérogène probable » par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) a achevé le travail de démolition du fameux désherbant. Les militants de l'écologisme politique, suivis par les décideurs politiques, se sont emparés de cette information et l'ont instrumentalisé sans vergogne, en occultant les avis favorables de toutes les agences sanitaires dans le monde, y compris ceux de l'OMS (Organisation mondiale de la santé), maison-mère du CIRC, ou encore le classement de la viande rouge identique à celui du glyphosate.

Décision irréfléchie
Ainsi, pour séduire l'électorat écologiste et procéder à l'interdiction politique du glyphosate, le Président Emmanuel Macron s'est appuyé sur de fausses informations ! Un véritable scandale d'Etat ! Pire, cette décision irréfléchie a été prise contre l'avis des agences sanitaires compétentes (ANSES, EFSA, ECHA), sans une véritable analyse risques/bénéfices, sans véritable concertation avec les professionnels concernés et en l'absence de solutions alternatives.

Dans la lignée de Ségolène Royal et sous influence de Nicolas Hulot, tous deux hostiles au glyphosate, Emmanuel Macron a voulu afficher sa fibre verte, en se portant à la tête de la croisade contre le glyphosate lors du renouvellement de son autorisation proposée à l'origine pour 15 ans puis pour 10 ans par la Commission européenne. Après deux ans de discussions byzantines, une majorité qualifiée des Etats membres a tranché en novembre 2017 pour un renouvellement de l'autorisation limité à 5 ans, la France, vertueuse, optant pour une « sortie du glyphosate » en 3 ans, malgré son engagement de ne pas sur-transposer les décisions européennes. Un mois avant, Le Monde publiait une pétition de 54 députés de la majorité demandant l'interdiction du glyphosate « le plus rapidement possible »...

Hystérie collective
Il n'en fallait pas plus pour déclencher une hystérie collective sur le glyphosate alimentée par la surenchère des militants écologistes, des réseaux sociaux et d'une majorité des médias.

Une paranoïa sécuritaire marquée par le déferlement de déclarations démagogiques et alarmistes de dizaines d'experts auto-proclamés, de maniaques de l'interdiction, toutes marquées par l'ignorance de la réalité agronomique et de données scientifiques incontestables.

Une édifiante illustration de la démocratie d'émotion, du catéchisme de la pensée unique et de l'idéologie postmoderne en délicatesse avec la démarche scientifique.

Un inquiétant consensus quasi général reposant sur un mensonge d'Etat dans le pays de Descartes et Voltaire…

Graves conséquences pour les agriculteurs
Depuis la décision d'Emmanuel Macron, les responsables politiques découvrent peu à peu la réalité du glyphosate et les graves conséquences pour les agriculteurs d'une « sortie du glyphosate »qu'ils tentent de corriger à travers dérogations et reports de date d'interdiction. Quant aux alternatives promises, après deux ans de gesticulation et de fausses promesses, elles se résument pour l'essentiel à un retour au travail mécanique. C'est-à-dire, une augmentation des coûts de production, des émissions de CO2 et un coup d'arrêt aux techniques de conservation des sols (semis directs et couvert du sol permanent) qui constituent le meilleur modèle pour l'agroécologie en termes de fertilité des sols, de lutte contre l'érosion, de piégeage de CO2 dans le sol et d'amélioration de la biodiversité.

L'interdiction du glyphosate programmée pour fin 2020 va à l'encontre d'une agriculture agroécologique pourtant fortement promue, sans susciter la moindre interrogation des responsables politiques de tous bords et bénéficiant de l'étonnante passivité du milieu scientifique et de la tiédeur des organisations professionnelles agricoles pourtant directement concernées.

Cependant, il faut noter les critiques émises en novembre 2019 par la mission parlementaire « sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate », pointant les importants surcoûts et les difficultés engendrées pour les agriculteurs.

Autre preuve de l'incurie du pouvoir : l'annonce en juillet 2019 d'une nouvelle étude sur la cancérogénicité du glyphosate, demandée par les ministres de l'Agriculture, de la Santé, de la Recherche et de l'Ecologie, d'un coût de 1,2 million d'euros, dont les résultats seront disponibles dans 18 mois ! Un nouveau gaspillage d'argent public alors qu'il y a consensus scientifique international sur la non-dangerosité du glyphosate et que son sort semble déjà scellé en France.

Des médias s'éloignant du journalisme
A part quelques exceptions notables, les médias ont trop souvent dérogé à la déontologie du journalisme, privilégiant les informations anxiogènes sans en vérifier la véracité et en ignorant les avis des véritables experts scientifiques.

De façon surprenante, ce sont les journaux de gauche (Le Monde, L'Obs, Libération) historiquement plus ouverts au progrès qui se sont montrés les plus hostiles aux nouvelles technologies et ce sont les chaînes publiques de télévision (France 2 notamment) qui ont cédé le plus à la désinformation et au militantisme, oubliant le cahier des charges France Télévision sur « l'honnêteté et la pluralité de l'information ».

Ainsi les nombreux procès intentés à Monsanto aux Etats-Unis par des avocats prédateurs défendant des personnes attribuant soudainement leur maladie au glyphosate ont été relayés sans décryptage par les médias, alimentant la suspicion sur le désherbant.

Les révélations peu convaincantes des Monsanto Papers ont été instrumentalisées au lieu d'enquêter sur les graves manquements du CIRC à propos du classement du glyphosate. De pseudo-études scientifiques de chercheurs opportunistes à charge contre le glyphosate sont publiées régulièrement dans les médias sans s'assurer de leur crédibilité scientifique.

La victoire du militantisme écologiste
Le combat du militantisme écologiste technophobe a été efficace. Il a gagné les esprits de la population, influencé les juges de tribunaux et orienté les choix politiques.
Les marchands d'angoisse ont balayé les avis étayés s'appuyant sur la réalité ou la science.
Bien programmés et bien relayés, les coups médiatiques ont fait mouche : du « procès international citoyen » bidon accusant Monsanto de « crime contre l'humanité et écocide » à la pétition de l'incontournable Greenpeace ou aux plaintes de « pisseurs volontaires » déposées pour « mise en danger d'autrui ».

Tâche facilitée par le dénigrement systématique des pesticides par les pouvoirs publics peu soucieux de l'indispensable protection sanitaire des cultures et de sa contribution à la sécurité et la souveraineté alimentaire de la France.

Le mensonge d'Etat sur le glyphosate va coûter cher à la France et à son agriculture à nouveau privée d'un outil contribuant à sa compétitivité. Plus grave, il marque l'abandon de la gestion rationnelle et éclairée du pays et le recours à la manipulation de l'opinion pour des bénéfices électoraux immédiats. Il est encore temps pour les politiques de prendre la seule bonne décision qui s'impose : s'en tenir à la réglementation européenne et autoriser le glyphosate.

dimanche 8 septembre 2019

Il parait que le gouvernement s'appuie sur la science ... quand ça l'arrange!


Tiens, le gouvernement s’appuie sur la science, quand ça l’arrange … mais alors quelle unanimité !

« On suit strictement des avis scientifiques », affirme Elisabeth Borne, selon l’AFP du 7 septembre 2019, cité par le site Agri Mutuel.
Le gouvernement a suivi « strictement » des avis scientifiques pour proposer une distance minimale de 5 à 10 mètres entre les habitations et les zones d'épandage de produits phytosanitaires, assure à l'AFP la ministre de la transition écologique Elisabeth Borne.
Pesticides: le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume affirme que le gouvernement « s'appuie sur la science ».
Didier Guillaume a affirmé ce samedi sur BFMTV qu'« il ne faut pas polémiquer », après la décision du gouvernement concernant la distance nécessaire entre les champs utilisant des pesticides et les habitations. Cette décision « s'appuie sur la science », a-t-il ajouté.
« C'est un problème de santé publique que nous prenons en compte et nous souhaitons le faire de manière scientifique, dépassionnée. On a une ambition très forte en matière de réduction d'utilisation des pesticides, nous en avons donné un exemple sur le glyphosate en particulier mais nous avons aussi la préoccupation de faire des choix qui soient des choix étayés scientifiquement », a fait valoir la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye au micro de BFMTV.

On lira un résumé de cet avis ici.

Ainsi, on se demande pourquoi le gouvernement ne suit pas la science, en l’occurrence les avis de l’Anses sur le glyphosate, ainsi cette interview du directeur général de l’Anses du 7 mai 2018, Beaucoup trop de contre-vérités autour du glyphosate ou encore ce tweet du 28 juin 2019 de Gil Rivière-Wekstein, Agriculture & Environnement,
Ou bien encore cette information sur Europe 1 du 18 mai 2019, « Selon le patron de l'ANSES, « il n'y a pas de risque sanitaire avec les produits à base de glyphosate »

Mis à part cela, le gouvernement s’appuie sur la science … et quant au blog, il s’appuie sur le récent article du collectif Science-Technologies-Action (STA), Glyphosate : gaspillage de fonds publics pour justifier une décision politique !

Mise à jour du 9 septembre 2019. On lira avec un grand intérêt l'article de Gil Rivière-Wekstein, Les arrêtés illégaux des maires écolos, dont j'extrais le passage suivant:
Ce mouvement est doublement dangereux. D’abord, parce qu’il sous-entend que l’État ne prend pas ses responsabilités pour protéger la santé de ses citoyens. Plus précisément, il suggère que l’Anses autoriserait l’usage de produits dans des conditions qui mettraient en péril la vie des habitants. C’est d’ailleurs à ce titre que le parquet de Paris a reçu jusqu’à présent 1505 plaintes pour « mise en danger de la vie d’autrui», et « atteinte à l’environnement » par le mouvement des « Pisseurs volontaires de glyphosate ». C’est aussi la thèse des militants écolos Fabrice Nicolino et Stéphane Foucart, qui viennent, chacun pour leur compte, de publier un nouveau brûlot contre les pesticides. Ensuite, parce que ce mouvement entretient cette lamentable phytophobie dans laquelle la France semble s’enfoncer de plus en plus, y compris à la tête de l’État. Chacun y va de sa surenchère, mettant de facto en danger notre agriculture, pourtant primée comme la « plus durable du monde » pour la troisième année consécutive par la revue britannique The Economist. Car, ne nous y trompons pas : l’objectif affiché de ce mouvement, porté aujourd’hui par quelques maires, c’est bel et bien la conversion forcée de toute l’agriculture française au modèle bio. Autrement dit, la fin de ce modèle français et, par voie de conséquence, l’ouverture massive de notre marché intérieur aux produits agricoles d’importation.
Complément du 1er octobre 2019. On lira Glyphosate : « Ne cédons pas à la chimiophobie ». Entretien avec Robin Mesnage dans Agriculture & Environnement du 1er octobre 2019.

Membre du CRIIGEN et auteur d’une thèse réalisée dans l’équipe du Pr. Séralini étudiant les effets des pesticides et des OGM sur la santé, Robin Mesnage est aujourd’hui toxicologue au département de génétique moléculaire et médicale du King’s College de Londres. Il revient en exclusivité pour A&E sur le cas du glyphosate.