mardi 8 novembre 2022

La biodiversité et les rats de Paris ont leur programme de recherche ! Vers une déconstruction des idées sur les rats ?

Dans un article de l’Anses sur «Vecteurs et ravageurs, contrôle et biodiversité», il est question du lien entre perte de biodiversité et (ré)émergence de maladies a déjà fait l’objet de nombreux travaux, en particulier sur le sujet des maladies à transmission vectorielle (paludisme, fièvre du Nil Occidental, borréliose de Lyme…).  

En revanche, les impacts du retour d’une certaine biodiversité en ville sur les maladies à transmission vectorielles restent à ce jour assez peu connus et méritent d’être mieux appréhendés. De même, les impacts sur la biodiversité de la lutte contre les vecteurs (moustiques, tiques, pucerons…) susceptibles de transmettre des agents pathogènes aux humains, aux animaux ou aux plantes doivent eux aussi être davantage explorés.  

Malheureusement l’Anses ne parle pas de rats et/ou de surmulots de Paris, mais il est annoncé un prochain colloque scientifique le 9 novembre 2022 sur ces sujets, à suivre donc ...

C’est d’autant plus dommage qu’il y avait eu un communiqué de l’Académie nationale de médecine du 15 juillet 2022 qui annonçait clairement la couleur «Entre le bien-être du rat d’égout et la santé publique, faut-il choisir ?». Voir l’article que le blog a consacré à ce sujet.

Cela étant, la Mairie de Paris méconnaît les recommandations de ce communiqué mais veut nous apprendre «à cohabiter avec eux». Il y avait même à la fête de la Science cette année une action sur le sujet, «Biodiversité urbaine : le rat à Paris».

Il existe surtout, et c'est sans doute cela le plus triste, un projet de recherche ARMAGUEDON, Approche interdisciplinaire en génomique, écologie urbaine et éco-épidémiologie pour une meilleure gestion des rats à Paris (378 928 euros), qui vise à «lutter contre les préjugés pour aider les Parisiens à mieux cohabiter avec les rats». Il s'agit de : 
- Décrire la biologie et l'écologie des rats de Paris.
- Comprendre les risques de transmissions de maladies et d'infections des rats aux hommes.
- Lutter contre les préjugés pour aider les Parisiens à mieux cohabiter avec les rats.

Comme on ne veut pas lutter contre le problème des rats par pure idéologie, alors on l'habille sous la forme d'un projet de recherche et le tour est joué ... 

A l’heure où en tant que Parisien, j’apprends une augmentation significative des impôtsfonciers, voici que la Ville de Paris dépense annuellement 4,7 fois plus en subventions aux associations (283 M€) qu’en soutien aux travaux d’isolation (60 M€).

Comme vous le voyez ci-dessous toutes ces subventions, ça donne forcément des idées où l'humour et les rats ne sont pas absents ...

NB : Le logo Armaguedon, Crédits: ©AIS/UMS 2AD. La photo en haut à droite est libre de droit.

Complément
Parmi les mesures de salubrité publique préconsiées par le ministère de la Santé pour lutter contre la leptospirose, il y a la dératisation en milieu urbain, mais selon ce programme de recherche, sans doute, faudra-t-il entamer un dialogue avec les rats pour une meilleure cohabitation. L’étape suivante sera certainement de s’excuser auprès des rats pour la mauvaise image véhiculée par les Parisiens et de tout le mal qu’on leur a fait, ce s'appelle un travail de déconstruction !

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